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Vince Gilligan a écrit ici un très psychanalytique mais néanmoins excellent épisode où le "méchant", John Lee Roche - brillamment interprété par Tom Noonan - est en fait l'allégorie créée par l'inconscient de Mulder pour s'expliquer l'enlèvement de sa sœur Samantha. Le pré-générique où Mulder rêve qu'il suit ("follow") une lumière rouge l'invitant à rejoindre le "Chapeau Fou" ("mad hat") en est un premier indice.
1°) Mulder à l'écoute de son inconscient :
Une vieille enquête de Mulder refait surface lorsqu'il se met à rêver plusieurs fois de cadavres de fillettes dont la robe a été découpée au niveau du cœur. Or il s'avère que le corps de fillette - assassinée par John Lee Roche - est bel et bien retrouvé grâce au rêve de Mulder. Comment cela est-il possible ?
Tout comme notre esprit conscient, notre inconscient enregistre quantité d'informations qu'il nous retransmet ensuite de façon énigmatique dans nos rêves. Il est donc tout à fait concevable que Mulder ait collecté un certain nombre de détails au cours de son enquête sur les meurtres de Roche sans avoir fait CONSCIEMMENT toutes les connexions qui menaient à la découverte de toutes ses victimes. Mais un facteur déclenchant (que nous verrons plus loin) a réveillé son intérêt pour ce tueur en série et c'est d'abord son inconscient qui tire les ficelles.
MULDER: By 1990, ten victims had been found scattered across
the eastern seaboard. The earliest dated back to 1979. V.I.C.A.P. named the case "paper hearts" because of the trophies
the killer took.
(Scully looks at pictures of young girls in the folder, the victims.) MULDER: All the victims were abducted from their homes. Reggie Purdue brought me onto the case because he thought I could get inside the killer's head. SCULLY: Did you? MULDER: I concluded that, that we were probably looking for a salesman. Someone who, who traveled around a lot, someone who could gain people's confidence, someone ordinary. (Scully looks at the mugshots of Roche.) MULDER: Turns out Roche was a vacuum cleaner salesman. His job took him all over the northeast. He'd be in someone's home, demonstrating his vacuum cleaner. All the while, he'd be checking out their kids. He'd choose a victim then come back for her months later. SCULLY: But it was your profile that caught him. (...) What about the, uh, the trophies he took, the cloth hearts? MULDER: We never found them, but we didn't need them to make the case. We had him cold on thirteen counts of murder. He admitted to thirteen. Polygraph said he was telling the truth. But that always bugged me about this case. I always wanted to find those hearts and count them, see if they really added up to thirteen. I guess they didn't. SCULLY: Well, if nothing else... I think I can at least help explain your dream. I don't think you ever stopped thinking about this case. I believe that you may have solved it in your sleep. MULDER: So you think that I've somehow had this information about a fourteenth victim all the time and I've been processing it unconsciously? SCULLY: You said it yourself once. You said that a... a dream is an answer to a question we haven't learned how to ask. You did good work, Mulder. Let's identify this girl so we can put her to rest. |
Vers 1990, on a retrouvé dix victimes disséminées sur la façade atlantique. Les premières dataient de 1979. Le VICAP appela cette affaire "cœurs de tissu" à cause des trophées que le tueurs emportait.
(Scully regarde les photos de fillettes dans un classeur, les victimes.) Toutes les victimes furent enlevées à leur domicile. C'est Reggie Perdue qui m'appela sur cette affaire parce qu'il pensait que je serais capable d'entrer dans la tête du meurtrier. Tu as réussi ? J'en suis arrivé à la conclusion qu'il devait probablement s'agir d'un VRP. De quelqu'un qui devait beaucoup voyager, qui savait gagner la confiance des gens, de quelqu'un d'ordinaire. (Scully regarde les clichés anthropométriques de Roche.) Il s'avère que Roche était marchand d'aspirateurs. Son boulot l'emmenait partout dans le nord-Ouest. Il avait ainsi l'occasion d'entrer chez les gens, de leur montrer ses aspirateurs, de repérer s'il y avait des enfants, de se choisir une victime et de revenir quelques mois plus tard. Mais c'est ton profil psychologique qui l'a fait coincer. (...) Et qu'y a-t-il sur les euh... trophées qu'il prenait, ces cœurs de tissu ? Nous ne les avons jamais trouvés. Mais nous n'en avions pas besoin pour l'affaire. Nous l'avions chopé pour treize meurtres qu'il avait d'ailleurs avoués. Le détecteur confirma qu'il disait la vérité. Mais moi je n'étais pas convaincu. Et j'ai toujours voulu retrouver ces cœurs pour les compter. Voir s'il n'y en avait que treize. Je crains que non. Et bien c'est pas grand chose mais je peux au moins t'aider à comprendre ton rêve. Je ne crois que tu n'aies jamais arrêté de penser à cette affaire. Je pense que tu l'as résolue dans ton sommeil. Alors tu penses que d'une façon ou d'une autre j'avais ces infos sur une quatorzième victime et que j'ai tout remis en place inconsciemment ? Tu l'as dit toi-même un jour. Qu'un rêve était la réponse à une question que nous n'avions pas appris à poser correctement. Tu as fait du bon travail, Mulder. Allons identifier cette fillette pour qu'elle puisse reposer en paix. |
2°) La fixation sur Samantha :
Le fait que John Lee Roche ait été dans les parages lorsque Samantha fut enlevée est l'élément cristallisateur.
- Intuitivement, c'est-à-dire inconsciemment, Mulder pense que Roche a caché d'autres meurtres. La découverte d'un cadavre de fillette le confirme ;
- En retrouvant les cœurs dans la capote de la voiture de Roche, il compte seize victimes, deuxième confirmation ;
- L'autopsie d'Addie Sparks révèle qu'elle fut tuée en 1975, donc bien avant ce que tout le monde croyait ;
D'où la terrible question que Mulder n'a pas voulu se poser jusqu'à présent : "Et si l'une des deux plus anciennes victimes de Roche était Samantha ?"
En répondant oui Mulder devrait alors du même coup reconnaître que sa croisade contre les extra-terrestres était une chimère. Roche, lui aussi très intuitif, devine immédiatement que le regain d'intérêt de Mulder pour son cas est très personnel :
JOHN LEE ROCHE: Mulder. Long time, no see. You got a new
partner.
MULDER: Agent Scully. JOHN LEE ROCHE: So what's up? MULDER: We found Addie Sparks, John. JOHN LEE ROCHE: Congratulations, I guess. SCULLY: We also found your cloth hearts. All sixteen of them. JOHN LEE ROCHE: Huh. MULDER: Sixteen victims, John. How come you only said there were only thirteen? ROCHE: I don't know. Thirteen sounds more magical, you know? MULDER: Why don't you tell us about your last two victims, then? SCULLY: You're in here for life, you've got nothing to lose. JOHN LEE ROCHE: I got nothing to gain. MULDER: You can gain one moment of decency in your life. You can finally let those families put their daughters to rest. JOHN LEE ROCHE: I understand you take this very personally, Mulder. |
Mulder. Ça fait un bail. Vous avez une nouvelle partenaire.
C'est l'Agent Scully. Alors, quoi de neuf ? Nous avons retrouvé Addie Sparks, John. Félicitations, je suppose. Nous avons aussi retrouvé vos cœurs de tissu. tous les seize. Ah. Seize victimes, John. Comment se fait-il que vous ayez dit qu'elles n'étaient que treize ? Je ne sais pas. Treize, ça sonne plus magique, non ? Pourquoi ne pas nous parler de vos deux dernières victimes maintenant ? Vous êtes enfermé ici à perpétuité, vous n'avez rien à perdre. Je n'ai rien à gagner non plus. Vous gagner un moment de décence dans votre vie. Vous pouvez permettre à ces familles de laisser enfin leurs filles reposer en paix. Je vois que vous prenez cela très personnellement, Mulder. |
Mulder ne le sait donc pas encore lui-même, mais inconsciemment il a déjà rattaché Roche à la disparition de sa propre sœur Samantha.
3°) Roche, le tueur en série pédophile, ou la figure emblématique du démon intérieur de Mulder :
Dans une première version de son scénario, Vince Gilligan avait imaginé que Roche découpait le vrai cœur de ses jeunes victimes. Il a lui-même reculé devant l'horreur de son imagination. Mais la symbolique qu'il lui a substituée - un cœur découpé da&ns le vêtement de la victime - est au moins aussi forte et peut-être même encore plus atroce, car elle évoque le viol et la domination plutôt que la torture et la bestialité. Cela correspond encore mieux au personnage froid et sans émotion que nous campe Tom Noonan dans le rôle du tueur.
Il lui suffit ensuite d'allumer une lueur amusée dans son regard pour nous montrer tout le cynisme et toute l'intelligence qu'il est capable de mettre en œuvre pour commettre ses crimes... et prendre sa revanche sur Mulder, l'homme qui l'a fait arrêter. Il va utiliser l'implication personnelle de son adversaire pour en obtenir des faveurs inespérées en temps normal. Car Mulder, obsédé par ses visions (red light, lumière rouge = red herring, fausse piste), voit "rouge". Il agresse même Roche tant il est incapable de se contrôler.
Dans cette scène nous retrouvons comme en écho la situation de 1X12 Beyond The Sea où Scully se faisait manipuler par Luther Lee Boggs, un autre tueur en série, qui prétendait pouvoir lui transmettre, de l'au-delà, un message posthume de son père. Ici, c'est Scully qui ramène Mulder à la raison :
SCULLY: Look, he is playing
with you, Mulder. He is committing emotional blackmail and you
are letting him. You walked into that room with your heart on your
sleeve. He saw vulnerability, and he took advantage of it. You had
a dream... a nightmare... and you, and you had it because of all
the emotions that this case is stirring up for you. But... it was
nothing but a dream.
MULDER: My last dream came true. Scully, do you believe that my sister Samantha was abducted by aliens? (Scully looks away.) MULDER: Have you ever believed that? No. So what do you think happened to her? SCULLY: What are you saying you believe now? MULDER: I don't know. I don't know what happened. I don't know what to believe. I just know that I have to find out now. |
Écoute, il joue avec toi, Mulder. Il te fait du chantage affectif et tu le laisses faire. Tu es entré dans cette pièce avec le cœur en bandoulière. Il a perçu cette vulnérabilité et il en a tiré avantage. Tu as fait un rêve... un cauchemar... et c'est... c'est à cause de toutes ces émotions réveillées par cette affaire. Mais... ce n'était qu'un rêve.
Mais mon dernier rêve était exact. Scully, crois-tu que ma sœur Samantha a été enlevée par des extra-terrestres ? (Scully évite son regard.) Est-ce que tu as jamais cru à cette histoire ? Non. Alors, que crois-tu qu'il lui soit arrivé ? Qu'est-ce que tu crois maintenant ? Je ne sais pas. Je ne sais pas ce qui est arrivé. Je ne sais que croire. Je sais juste que maintenant il faut que je le trouve. |
Quoi de plus horrible que découvrir après 23 ans que votre sœur a été enlevée et peut-être violée par un tueur en série ? Décidément, cette 4ème saison est très éprouvante pour les nerfs de Mulder... et du spectateur ! Les scénaristes n'y reculent devant aucun sujet d'angoisse et surtout pas devant le tabou de l'enfance. Nous assistons ainsi à une nouvelle version de l'enlèvement de Samantha où un Mulder adulte (il rêve une fois de plus) se montre tout aussi impuissant à sauver la fillette. La panique qu'il éprouva enfant est restée intacte et tout aussi paralysante après tant d'années.
L'inconscient n'a pas encore réussi à retravailler suffisamment ce souvenir douloureux puisqu'il suggère encore une nouvelle interprétation des événements deux décennies plus tard. Cette absence de résolution tient au secret dans lequel Mulder a été tenu à l'époque des faits. Ce secret de famille a engendré ce que les psychanalystes appellent un "kyste", un noyau irréductible "enkysté" dans le psychisme qui est source de troubles de la personnalité et de traumatismes parfois importants à l'âge adulte. Le non-dit crée une sorte de vide que l'esprit s'empresse de combler avec les rares éléments qu'il a pu glaner mais l'angoissante incertitude demeure. Comme souvent en pareil cas, l'être souffrant ne trouve bientôt plus d'autre solution que la fuite en avant dans l'action. Ce passage à l'acte (souvent violent et destructeur) est appelé en jargon psy "acting out".
4°) Le salut par "acting out" :
Malheureusement, le passage à l'acte se fait dans un état de grande vulnérabilité psychologique (perçue par Scully) et Mulder se jette tête baissée dans le piège tendu par Roche. Celui-ci parvient à sortir d'un pénitencier qu'il n'espérait plus quitter (cf. le premier dialogue) grâce à son habileté... et à l'aveuglement de Mulder. Il joue avec son obsession :
ROCHE: I was watching... from the window. I was,
I was very careful.
MULDER: If that's true, tell me where my sister is. (Roche looks down at the hearts.) JOHN LEE ROCHE: Pick her out. MULDER: What? JOHN LEE ROCHE: You choose the one that was your sister, and I'll tell you where she is. Hey, come on, it's a fifty-fifty chance. (He positions the hearts next to each other.) JOHN LEE ROCHE: Either way, I'm giving you a victim. (Mulder picks the one to his right.) JOHN LEE ROCHE: That one? You're sure you want that one? (Mulder looks a bit confused, thinking he might have picked the wrong one. Scully continues to glare at Roche, who smiles slyly.) JOHN LEE ROCHE: No, just kidding, it's... it's a good choice. |
Je regardais... par la fenêtre. J'étais très très prudent.
Si c'est vrai, dîtes-moi lequel est celui de ma sœur. (Roche baisse les yeux vers les cœurs.) Choisissez-en un. Quoi ? Vous choisissez celui qui appartenait à votre sœur et je vous dirai où elle est. Eh allez, vous avez une chance sur deux. (Il place les deux cœurs l'un à côté de l'autre.) L'un ou l'autre et je vous donne une victime. (Mulder prend le cœur à sa droite.) Celui-la ? Vous êtes sûr de vouloir celui-la ? (Mulder a l'air un peu déboussolé, pensant qu'il s'est peut-être trompé. Scully ne quitte pas Roche des yeux, tandis qu'il sourit d'un air narquois.) Non je plaisante. C'est... c'est le bon choix. |
La grande cruauté dont Roche fait preuve provient de l'amusement manifeste qu'il éprouve à JOUER comme un félin avec ses proies. Fox, le rusé renard, a trouvé plus perspicace que lui. Car Mulder, qui demeure un agent fédéral, DOIT choisir un cœur afin d'identifier l'avant dernière victime du tueur. Mais quand il revient pour arracher le nom de la dernière victime (Samantha ?), le "jeu" est un peu plus serré. Roche l'emporte, mais par un coup très bas :
MULDER: You just want to get out of here.
(He stands and walks to the back.) JOHN LEE ROCHE: You're damn right I do... if only for a day or two. I'm realistic. And more than that, I... I can't wait to see your face. |
Vous voulez seulement sortir d'ici.
(Il se lève et s'éloigne au fond de la pièce.) Bien sûr que je veux sortir... même si ce n'est que pour un jour ou deux. Je suis réaliste. Et puis par dessus tout... j'ai hâte de voir votre tête. |
Roche est condamné à perpétuité, il n'a rien à perdre ni à gagner (cf. le premier dialogue), tandis que Mulder a tout à perdre (la raison) ou tout à gagner (Samantha). Le vrai pile ou face se situe à ce moment précis de l'histoire, pas quand Roche l'a dit précédemment. Mulder tranche donc le nœud gordien par un "acting out", il se précipite dans l'action car la poussée d'adrénaline qu'elle procure compense ou masque les battements de son cœur (et du nôtre !) affolé par les propos du tueur.
Dès lors, la fin de l'épisode est écrite et prévisible même si elle culmine à un maximum de tension très réussi dans le cimetière des autocars où Mulder abat l'homme qu'il hait le plus (sauf peut-être CSM pour les mêmes raisons).
5°) Le tout pour le tout :
Dans ce palpitant final, les deux adversaires jouent leur va-tout. Mulder tente un dernier bluff qui s'il échoue l'entraînera dans la folie ; et Roche tente une dernière fois d'anéantir le mental de Mulder avant de s'enfuir... vers une mort libératrice.
MULDER: That's exactly how it happened? Right here in this room?
(Roche looks a little unsure, confused.) JOHN LEE ROCHE: Yeah. MULDER: Wrong house. (Roche is shocked.) MULDER: My father bought this house after he and my mother divorced. This house is in West Tisbury. The house that Samantha was abducted from is in Chilmark. That's six miles from here! (Roche looks away.) MULDER: You screwed up. You were never here. You didn't take Samantha. JOHN LEE ROCHE: Wishful thinking. MULDER: No. No, but I think I know what happened. Somehow you got inside my dreams. |
C'est comme ça que ça s'est passé ? Dans cette pièce ?
(Roche a l'air moins sur, ébranlé.) Ce n'est pas la bonne maison. (Roche est surpris.) Mon père a acheté cette maison après avoir divorcé de ma mère. Cette maison est à West Tisbury. La maison où Samantha a été enlevée est à Chilmark. C'est à six miles d'ici ! (Roche détourne le regard.) Vous avez menti. Vous n'êtes jamais venu ici. Vous n'avez pas enlevé Samantha. C'est ce que vous espérez. Non non. Mais je crois que je sais ce qui s'est passé. D'une certaine manière vous avez lu dans mes rêves. |
L'épisode se termine donc sur un match nul : Le profileur s'est fait profiler, le tueur se fera tuer sur un dernier compte à rebours... Mais rien n'est résolu pour Mulder.
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lumière rouge : en anglais cela donne "red light" qui fait penser à "red herring", une fausse piste. Mulder a-t-il raison de suivre une idée inspirée par un rêve ? Chapeau Fou (mad hat) : ceci rappelle le Chapelier Fou (mad hatter) de Lewis Carroll, prêtre aux tendances pédophiles et auteur de Alice au Pays des Merveilles, un livre pour enfants dans lequel John Lee Roche, assassin d'enfants, a caché les seize cœurs de ses seize victimes. Mais pour trouver ce livre, Mulder devra bel et bien retrouver et suivre la piste du "chapeau fou" c'est-à-dire le toit ouvrant de la voiture décapotable utilisée par Roche lors de ses meurtres. une nouvelle partenaire : la précédente partenaire devait être Diana Fowley (Mimi Rogers), personnage qui apparaîtra dans plusieurs épisodes des saisons 5, 6 et 7. compte à rebours : on pense symboliquement à une séance d'hypnose ponctuée au début comme à la fin par un décompte par lequel le patient entre en transe puis retrouve ses esprits sans se souvenir de ce qui s'est passé dans l'intervalle, comme Mulder pour sa soeur.