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Heureuse surprise au visionnage de cette deuxième partie car, à la différence de ses consoeurs, celle-ci est aussi passionnante
voire plus que la première.
Quant à la signification littérale du titre anglais, je reste perplexe ... Je ne vois pas de rapport qui ne soit pas tiré par les
Tout d'abord, que tout le monde se rassure Scully n'est pas morte (j'en ai vu deux, trois au fond qui
s'inquiétaient !). Elle a bénéficié de la guerre ouverte entre les différentes factions extraterrestres. Mais un défi plus grand encore l'attend à son réveil.
Mulder et Scully, un couple en crise :
Cette crise s'était déjà amorcée dans la première partie à travers le changement non négligeable de Mulder et le déséquilibre
qu'il avait entraîné dans leur couple.
Comme un véritable couple, Scully - à travers une véritable déclaration d'amour déguisée - va mettre Mulder en demeure de faire un choix dans une scène extraordinaire où elle menace de le quitter...
SCULLY : Mulder, when I met you five years ago, you told me that your sister had been abducted... by aliens. That that event had marked you so deeply, that nothing else mattered. I didn't believe you, but I followed you, on nothing more than your faith that the truth was out there, based not on facts, not on science, but on your memories that your sister had been taken from you. Your memories were all that you had. MULDER : I don't trust those memories now. SCULLY : Well, whether you trust them or not, they've led you here. And me. But I have no memories to either trust nor distrust, and if you ask me now to follow you again, to stand behind you in what you now believe, without knowing what happened to me out there, without those memories, I can't. I won't. MULDER: If I could give you those memories, if I could prove that I was right and that what I believed for so long was wrong. SCULLY: Is that what you really want? [From his expression, we know that he's not sure.] |
SCULLY : Mulder, quand on a fait connaissance il y a cinq ans, tu m'as dit que ta soeur avait été enlevée... par des extraterrestres. Que cet événement t'avait marqué si profondément que rien d'autre ne t'importait. Je ne t'ai pas cru, mais je t'ai suivi, à cause de rien d'autre que ta profonde conviction que la vérité était ailleurs, basée non sur des faits, non sur la science, mais sur des souvenirs qui te disaient qu'on avait pris ta soeur. Tes souvenirs étaient tout ce qui te restait.
MULDER : Ces souvenirs, je n'ai plus confiance en eux. SCULLY : Mais, que tu aies confiance ou non, ils t'ont conduit jusqu'ici. Comme moi. Je n'ai pas de souvenir, moi, dans lesquels avoir confiance ou non. Alors, si tu me demandes de te suivre encore, de t'épauler pour défendre ce que tu crois maintenant, sans découvrir ce qui m'est arrivé là-bas, sans tes souvenirs-là... Je ne peux pas... Je ne veux pas. MULDER : Si je pouvais te les donner ces souvenirs... Si je pouvais te prouver que j'avais raison et que ce que j'ai cru pendant si longtemps était faux. SCULLY : Est-ce que c'est vraiment ce que tu veux ? [A son expression, on sait qu'il n'est pas sûr.] |
En gardant les mêmes dialogues, mais en plaçant le sujet de la conversation sur la continuation d'une relation amoureuse, on ne
verrait pas la différence... Et Mulder comprend d'ailleurs parfaitement l'enjeu de cette conversation... Et de même qu'un couple en
crise va chez un conseiller matrimonial, nos deux héros vont chez le spécialiste de l'hypnose régressive (Chacun son truc !).
Cette scène comme la précédente est lisible à un double niveau :
A l'hôpital :
- Scully parle lentement, calmement et d'une manière très explicative pour ne pas braquer Mulder ;
- Mulder soupire, se lève et regarde par la fenêtre, l'air grave...
Chez le docteur :
- Mulder et Scully sont chacun à un bout du canapé, séparés par une place.
- Scully appelle la main de Mulder durant son hypnose et Mulder la lui saisit.
L'essence même de la relation entre Mulder et Scully est résumée en quelques lignes : Ils ont besoin l'un de l'autre .
La lutte des clans :
Ainsi, les ET ne valent pas mieux que les humains , ils sont eux aussi tiraillés entre plusieurs factions !
C'est d'ailleurs d'une manie qui touche tous les supports de la SF (série TV, cinéma, littérature, BD, etc.) que d'appliquer aux ET des habitudes typiquement humaines. Il s'agit sans doute là d'un besoin de rationaliser pour rendre les schémas plus compréhensibles à "un lecteur" qui se référera
alors à sa propre culture pour comprendre les ramifications de l'histoire.
L'accroche de l'épisode est d'ailleurs "Résister ou servir" qui indirectement renvoie à une culture mondiale de résistance à
l'oppresseur pour conserver la liberté à laquelle sont si profondément attachés les hommes.
Cet épisode nous éclaire encore un peu plus sur la complexité - qui n'était pas si évidente au départ - de la tâche du Syndicat New-yorkais, contraint de jouer sur plusieurs tableaux : il leur faut, en effet, "contracter de nouvelles alliances", dans le but de retarder au maximum la colonisation massive de la Terre par les extra-terrestres ; et trouver un moyen de résister quels que soient les sacrifices qui devront être consentis.
La résurrection de l'Homme à la Cigarette :
Autre rebondissement de cette deuxième partie, l'Homme à la Cigarette, que l'on croyait mort depuis 5X02 Redux II, est tout ce qu'il y a de plus vivant, réfugié dans un chalet en montagne. Sa réapparition est d'ailleurs savamment orchestrée... et ménage aussi son lot de rebondissements.
La séquence pré-générique en est un exemple :
[We hear it before we see it - the steady click-clack of a typewriter. We carefully follow the movement of the words being produced.] "Dear Son, I hope this letter finds you well. I get reports of you from time. I know these letters come as a surprise. You must wonder
about me. I remind myself of a Navajo story. Twin war gods come to their father, seeking magic and weapons to eliminate the
monsters of the world.My hope is the same for you, and that we might reconcile the differences between us. |
(Nous entendons, avant même de voir, quelqu'un taper à la machine. Nous suivons attentivement les mots à mesure qu'ils sont tapés.) "Cher fils, j'espère que cette lettre t'arrivera. Je sais que ces lettres doivent t'étonner. Tu dois te demander qui je suis. Je me
souviens d'une histoire Navajo. Des dieux de la guerre jumeaux viennent trouver leur père pour lui demander des pouvoirs magiques
et des armes afin d'éliminer les monstres du monde. Je place le même espoir en toi et j'espère que nous pourrons effacer les
différences entre nous. |
On apprendra - uniquement à la fin de l'épisode - que le rédacteur de cette lettre est CSM. Le scénario joue d'ailleurs sur cette ambiguïté. En effet, on sait dès le début de l'épisode que cette lettre est à destination du FBI ; on ne sait donc pas si elle est pour Mulder ou pour Spender.
Cet épisode se conclue sur un relatif rétablissement des équilibres entre Mulder et Scully, rétablissement qui leur sera salutaire. Ils ont donc certainement chacun fait un pas pour arriver de nouveau à un statu quo.
SCULLY : Mulder ? What are you doing sitting here in the dark ? MULDER : Thinking. SCULLY : Thinking about what ? MULDER : Oh, the usual. Destiny, fate, how to throw a curve ball. The inextricable relationships in our lives that are neither accidental nor somehow in our control, either. SCULLY : Well, I've just taken a long walk and I've reconsidered that may have been wrong about what I believed happened to me. MULDER : I've been doing some reconsidering of my own. SCULLY: What happened ? MULDER : I don't know. |
SCULLY : Mulder ? Qu'est ce que tu fais assis là dans le noir ?
MULDER : Je réfléchis. SCULLY : Tu réfléchis à quoi ? MULDER : Oh, la routine. Le destin, la fortune, comment lancer une balle en cloche. Le noeud inextricable de relations humaines qui ne sont ni accidentelles ni non plus sous notre contrôle. SCULLY : Je... je viens de faire une longue promenade et j'ai pris conscience que je m'étais peut-être trompée au sujet des événements dont je me croyais victime. MULDER : Moi aussi, j'ai commencé à reconsidérer les choses de mon côté. SCULLY : Qu'est-ce qui s'est passé ? MULDER : Je ne sais pas. |
titre anglais : je pense, pour ma part, au rouge du sang humain et au noir du pétrole extra-terrestre, les deux couleurs qui symboliseraient l'origine de la vie sur Terre, si l'on en croit la mythologie x-filienne... statu quo : voilà à mon avis le maître-mot de cet épisode double ! On n'est pas plus avancé et pourtant on a quand même progressé dans l'approfondissement des personnages.
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