horizontal rule

Pour situer André GRATIA (1893-1950)

Entre le ver à soie et les antibiotiques

horizontal rule

Extrait du site

 http://www.wallonie-en-ligne.net/wallonie-histoire/hist-econom-sociale/chap9-3.htm 

 accueil général du site

 rayonnement international

(...) On sait que Louis Pasteur (1822-1895) initie, dans les années 1870, les recherches sur les microorganismes responsables des maladies contagieuses des animaux et de l'homme. Une nouvelle discipline, la bactériologie, voit le jour avec la création de l'Institut Pasteur en 1888. A Liège, c'est Charles Firket (1852- ) qui crée le premier cours de bactériologie pathologique en Belgique. Son assistant Ernest Malvoz créera l'institut provincial de bactériologie où il mènera une lutte sans merci contre des maladies fréquentes chez les travailleurs, comme la tuberculose ou l'ankylostomiase.

A Bruxelles, Jules Bordet (1870-1961) ira se former à l'Institut Pasteur de Paris avec un disciple de Pasteur, Elie Metchnikoff. Directeur de l'Institut Pasteur du Brabant, il tourne ses recherches vers la bactériolyse et l'immunité humorale, en particulier le mode d'union des anticorps et des antigènes. Ces recherches permettront l'application des techniques sérologiques in vitro si utilisées aujourd'hui pour le diagnostic et le contrôle des maladies infectieuses. Ces travaux lui vaudront le Nobel de médecine en 1919. A ses côtés, André Gratia (1893-1950), fils d'un professeur de Cureghem qui avait eu Pasteur pour maître, s'attaque au problème de la lyse bactérienne par le bactériophage, contribuant ainsi à élucider la nature des virus. Ses recherches sur la mycolyse sont parallèles à celles qui conduiront Fleming en 1929 à la découverte de la pénicilline. Successeur de Malvoz à Liège en 1932, il créera en 1945 le centre de recherches sur la pénicilline et les antibiotiques, ouvrant ainsi une orientation très féconde qui sera exploitée par son disciple Maurice Welsch (...)

Voir les détails de la collaboration d'André GRATIA avec PAILLOT (à la veille de la 2ème guerre mondiale) dans la bibliographie de ce dernier

Autres témoignages sur A. GRATIA

André Gratia a-t-il découvert la pénicilline? /  Marie-Madeleine Arnold.  --  p. 275-277 : port.  --  In:  Athena : bulletin mensuel des technologies nouvelles. T. 138  (1998). (OCoLC)14942310. 0772-4683.  --  NOT IN STOCK ('Current work' citation)  --  Gratia, André, fl. 1920.  --  Penicillins / history.  --  Research / history.  --  Belgium.  --  20th century

Extraits du site de l'Institut Pasteur de Belgique : Antibiotiques et Infections hospitalières

(...) Un problème de plus en plus crucial et urgent qui se pose à l'heure actuelle est l'apparition, à l'intérieur des hôpitaux, d'infections dont l'incidence médicale et financière est très préoccupante. Les germes impliqués sont fréquemment résistants aux antibiotiques.
L'Institut Pasteur étudie les mécanismes de ces résistances et le matériel génétique responsable du transfert de celles-ci d'un microbe à l'autre. Dans ce domaine, il existe une tradition scientifique à l'Institut Pasteur puisque déjà en 1927, avant la découverte de la pénicilline, A. Gratia mettait en lumière le phénomène d'antibiose. 
Des recherches sont en cours sur les aspects génétiques et épidémiologiques de certains germes particulièrement virulents. Dans le cadre de la santé publique en général et au niveau de l'hôpital en particulier, ces études ont une grande importance (...)

 

ANECDOTE

A. Paillot n'est pas le seul scientifique à avoir souffert dans sa chair de la guerre :

Témoignage d'André GRATIA dans son message de condoléances à Mme PAILLOT (1945).

"(...) j'ai fait récemment à l'Académie de Médecine de Belgique une communication sur mes dernières recherches relatives à la grasserie du ver à soie. Elle aurait, je crois bien intéressé M. Paillot auquel je me réjouissais de lui faire connaître. Hélas, je devais être réduit à commencer ma lecture par un hommage rendu à sa mémoire.

Cette communication devait être faite l'année dernière à la même époque, mais je dus y renoncer à la dernière minute. Sans doute m'a t-elle sauvé la vie car elle m'amena à Bruxelles au moment même où les sbires de la GESTAPO envahissaient ma maison pour m'arrêter et terrorisaient le quartier. Je n'ai eu que le temps de disparaître dans le Maquis tandis que ma famille se dispersait aux 4 coins du pays et que ma pauvre maman mourait sans que je puisse la revoir. Pendant 6 mois nous avons vécu sous la menace d'être pris. Enfin la Libération paraissait devoir mettre un terme à nos épreuves lorsque l'offensive de Von Runstradt (?) renouvela la menace. Heureusement, elle s'arrêta aux portes mêmes de Liège non sans qu'un des sinistres robots qui ravagèrent notre bonne ville n'ait vidé de sa substance l'Institut de Bactériologie où nous nous étions réfugiés et où nous échappâmes d'un rien à l'envahissement. (...)"

horizontal rule