Esthétique plastique
 
 

15 - LA PRODUCTION PLASTIQUE

 



 

Certes, l'empressement du peintre à parler peinture comme celle du musicien à entrer par les mots dans les nuances sonores, le principe de la passivité par laquelle la fabrication existe dans le constructeur nous conduit à considérer non pas tellement ce que la peinture ou musique "fabrique", son ou bruit, mais comment elle relève d'un fabriqué et d'un fabriquant qui l'ignorent avant qu'elle ne soit produite par eux dans le rapport aussi une attention qui dans l'action joue toujours singulièrement sa partition.

 

151- HYPOTHESE DE MÉCANIQUE PLASTIQUE

· Du matériau aux qualités sensibles

A la plurimatérialité du matériau, qui s'affirme encore dans la polyergie de la matière, s'oppose négativement le matériel adéquat réalisant par variations dans le même des qualités sensibles. La brillance opposée à la matité ne se recherche pas pratiquement pour en accentuer les effets ; c'est un rythme que vise le plasticien, fait de modulations de surfaces plus ou moins mates, faisant vibrer la lumière.

· De l'engin à la métrique

Plastiquement, la polytomie de l'engin n'en est pas moins niée lorsque le coup de pinceau vient de son unité répétée rythmer l'espace, par le groupement matériel des ustensiles dans le pinceau. Mais s'ajoute une facture qui reprend en l'accentuant la division de l'espace en unités préfabriquantes. La contrainte des interruptions pour reprendre de la couleur fournit une scansion métrique de la proposition visuelle.

152- HYPOTHESE DE TÉLÉOTIQUE PLASTIQUE


Le plasticien, à la différence de l'artiste, met en oeuvre des dispositifs en opérant pleinement avec l'identité et l'unité constituées, ignorant leur diversité et leur distinction pour la construction à obtenir.

L'OPÉRATION vire au registre formel

Si elle nie encore les différences de tâches, la synergie est à repérer autrement à travers un isomorphisme de traitement appliqué à la variété des thèmes. L'identité du service se rapporte à la forme liée la tâche par laquelle des espaces prennent la même forme. L'affaire esthétique tend à confier à une seule tâche le monopole de la gestion de l'espace à produire. Le dispositif mis en oeuvre parvient à l'esthétique en se faisant voir par exclusion des autres. Tout est collage, ou découpage ou éclairage ou...une cohérence s'obtient ainsi plastiquement par répétition d'une identité formelle.

L'APPAREILLAGE confine à l'involution

Une cohésion est recherchée qui tend à l'unité à travers la pluralité des machines mises en action. L'unité de l'oeuvre ainsi obtenue réaffirme le principe d'intégration propre à toute unité. Le fabriqué clôt ainsi plastiquement l'espace en rejetant tout apport et en évitant toute soustraction qui mettrait en péril cette cohésion formelle. Cette unité produite conteste la division par une pluralité de machine parce qu'elle est unité de la chose à faire.

16- RENCONTRES DE L’OUTIL ET DE L’INSTRUMENT

 
La plastique
ça se fait
Soleil cabossé