De Brest à La Corogne (toutes les
photos)
Du mercredi 11 au samedi 14 juin (la traversée du golfe de Gascogne, de
Brest à Ribadeo)
Nous partons du
port du Château à 16h00, comme prévu pour profiter au maximum de
la marée descendante jusqu'au raz de Sein. Nous avons fait tous
les pleins avant de partir, électricité, eau. Sur le ponton
gasoil, des gendarmes ont l'air de faire un contrôle sévère sur un
bateau polonais.
Nous avons décidé
de viser Ribadeo, premier port de Galice après les Asturies pour
naviguer à une allure plus confortable. Nous voulions aller
rapidement à La Corogne mais il devrait y avoir
beaucoup de vent samedi, jour prévu de notre
arrivée, et l'allure serait trop portante pour faire un cap
direct.
Le
soleil
est de
la partie et le vent aussi (bien qu'un peu trop portant), ce qui
nous permet d'aller à la voile jusqu'au raz de Sein que nous
passons vers 21h, après que Marie-Claire ait pêché 6 maquereaux
devant la baie de Douarnenez. Le vent reste toujours de force
3-4 et va tourner vers le nord-est ce qui nous obligera à un
changement de pane vers 2h du matin. Première
nuit
sans problème
particulier, calme et à bonne allure.
Jeudi matin, le
temps est toujours beau mais frisquet (15° à l'intérieur du
bateau à 6h), et le vent force 3-4 de nord-est (plus ou moins
...), donc l'allure est portante. Le vent ne varie pas beaucoup
en force et en direction et le soleil brille toujours ! Tout
serait donc parfait si Marie-Claire n'était pas "molle" (mal de
mer ?). Elle "vit" pourtant normalement, mange, fait ses quarts,
mais est constamment incommodée. Elle voit cependant le fameux
rayon vert au coucher du soleil ! La nuit est sans problème avec
pas grand chose à voir, le Mer-Veille fonctionnant parfaitement.
Vendredi matin,
vers 4h, nous mettons le moteur car la vitesse tombe faute de
vent et que les batteries commencent à fléchir. Cela va durer 6
heures et, vers 10h nous nous mettons à une allure où le génois
peut tenir (c'est-à-dire à 30° du plein vent arrière). Il fait
toujours grand beau temps et la température matinale a "grimpé"
d'un degré ! A part de très petits écarts, le vent est d'une
constance incroyable, toujours nord-nord-est force 4, et comme
c'est justement là que nous voulons aller, ce n'est pas si
simple que ça d'adopter une allure qui fasse bien avancer le
bateau (ha, si nous avions un spi !).
Nous hésitons sur
notre destination et envisageons d'aller vers Viveiro dont la
distance est quasiment identique à celle de Ribadeo, mais nous
conservons notre première option. A noter qu'il faudra que nous
nous méfions du courant de marée dans la ria d'arrivée avec un
coefficient de 102 samedi. La météo du soir de France-Inter nous
conforte dans notre option d'éviter La Corogne car elle annonce
un avis de grand frais à coup de vent sur la zone Finisterre
avec du vent force 7-8. C'est dans le sud de la zone, Ribadeo
étant au nord et La Corogne au milieu ...
Marie-Claire se
sent mieux l'après-midi, mais le rayon vert ne sera pas au
rendez-vous le soir ... Pour la 3ème nuit (et dernière ?), et
dans le but de prendre un cap direct vers Ribadeo, nous
enroulons le génois car il ne tiendrait pas à cette allure. Nous
avançons toujours à environ 4 noeuds, et la nuit est encore sans
problème, sans trafic sur l'eau. A l'approche des côtes, nous
craignions les pêcheurs, mais ils ne sont pas là (ni le thon non
plus pour nous !).
Samedi, nous ne
verrons la côte qu'à moins de 10 milles de distance car il y a
une légère brume qui recouvre les terres. Nous arrivons à
Ribadeo vers 14h30 avec pas mal de courant dans la ria ce qui
rend délicate l'entrée dans la marina. Nous accostons au ponton
juste à côté d'un autre Ovni 32, Jade dont le propriétaire nous
aide à la manoeuvre.
La traversée aura
donc duré 2 jours et 23 heures, à une moyenne de 4,5 noeuds.
L'accueil du
responsable de la marina est sympathique, et nous allons nous
balader pour découvrir la ville en fin d'après-midi. Nous y
faisons quelques courses car demain dimanche, tout devrait être
fermé.
Dimanche 15 juin (à Ribadeo)
La ville de
Ribadeo est modeste et assez quelconque, juste avec un peu
d'activité autour de la place
principale, la plaza de España.
Dimanche, nous
décidons de faire une marche vers le chemin de Saint-Jacques de
Compostelle dont la partie nord passe par Ribadeo où il quitte
la côte pour rallier Saint-Jacques. Nous repérons sur internet
le parcours du chemin et sa sortie de la ville que nous rallions
à partir du port en empruntant un grand ascenseur dont la
décoration extérieure rappelle la présence d'ardoise dans la
région. J'oublie de préciser que le soleil donne toujours !
Nous trouvons sans
problème le chemin de Saint-Jacques et 1/4 d'heure après être
sortis de la ville, un panneau propose une rando en boucle, "la
rando de la Ria", différente du chemin de Saint-Jacques. Nous
l'empruntons mais après un début très bien balisé, nous sommes
dans l'impossibilité de choisir entre deux options, le balisage
ayant totalement disparu ! Donc, demi-tour après 2 heures de
marche et, peu de temps après, nous pique-niquons dans un très
bel endroit dégagé, face à la campagne
et aux "montagnes" au
lointain.
Le retour se fait
sans problème après avoir constaté que, prise dans l'autre sens,
la boucle ne présentait aucun balisage. Revenus devant le
panneau du départ, nous constatons sur la carte qui y est
affichée que nous avons fait presque le tour proposé et plus que
la distance du tour étant donné nos diverses hésitations ...
Revenus au bateau,
nous constatons que le vent s'est bien levé (force 5) et nous
discutons un peu avec le propriétaire de Jade. Il navigue seul
pour le moment, avant que sa femme ne le rejoigne, compte
rallier la Méditerranée puis revenir à Arzal en passant par le
canal du Midi pour septembre prochain. Etant à Ribadeo depuis 5
jours, il s'inquiète de la persistance du vent fort ...
Pour notre part
nous décidons de partir demain vers Viveiro, tôt le matin pour
éviter le vent fort qui ne se lève que vers 14h.
Lundi 16 juin (de Ribadeo à
Viveiro)
Lever tôt dès 6h30
pour arriver avant que le vent ne se lève comme il est prévu
dans les fichiers grib.
Comme la mer est
haute à 7h30, il n'y a pas beaucoup de courant dans la ria, donc
la
sortie
se fait sans problème, juste devant un Oceanis 40
(breton) que l'on verra tout au long du parcours.
La navigation vers
l'ouest est sans problème, à une allure portante avec un vent
toujours d'est-nord-est. Par contre sa force nous surprend car
il se lève assez vite force 4 vers 8h, et reste constant sans
fraîchir, contrairement aux prévisions, et même le contraire !
Le soleil étant de la partie, donc tout va bien et nous alignons
20 milles entre 8h et 12h.
Quand il faut
abattre pour se diriger vers la ria de Viveiro, nous enroulons
le génois et gardons la grand-voile seule, ce qui fait descendre
la vitesse vers 4 noeuds. Alors que nous arrivons dans la ria,
le vent monte jusqu'à 20-25 noeuds en rafales, mais ce n'est que
passager. Nous arrivons ensuite à la
marina, tout au fond de la
ria, où nous sommes accueillis par le propriétaire de l'Oceanis
40 de Ribadeo à côté duquel nous avons navigué (et tenu tête
...) toute la matinée, il est arrivé 20 minutes avant nous.
Nous faisons une
petite balade en ville en fin d'après-midi puis nous dînons (sur
la rue) dans un resto sympa avec pulpo à la gallega et
chipirones grillés, le tout arrosé d'un Ribeiro blanco.
Du mardi 17 au mercredi 18 juin (à Viveiro)
Mardi, le lever
est tardif et nous allons à l'Office du Tourisme et aux petites
halles où nous achetons pain et rougets pour le soir.
En fin de matinée,
nous entamons l'ascension vers la
chapelle San Roque
qui domine
la ville de ses 353 mètres d'altitude. La montée sous le soleil
et sur l'asphalte d'une petite route est rude, mais nous sommes
récompensés par une très belle vue panoramique à partir du
sommet et qui englobe la ville, les ports de
Viveiro et
Celeiro
ainsi que toute la ria. Nous pique-niquons près de la chapelle
avec
une magnifique vue.
En fin
d'après-midi, nous guettons des nouvelles de Gaëlle qui doit
faire une échographie aujourd'hui. Et le message arrive : le
gagnant est le "Choix du Roi", c'est-à-dire un garçon (100%) et
une fille (90%). Evidemment, nous prenons l'apéro pour fêter
cela (l'apéro est d'ailleurs journalier en cette période ...) !
Mercredi, nous
avons décidé de faire une marche (longue !) vers le monte Faro
qui domine l'entrée bâbord de la ria. Son altitude de 217 mètres
est inférieure à celle de la chapelle San Roque, mais la
distance (environ 16 km aller-retour) et une belle montée (puis
descente) avant l'ascension finale, rendent cette rando assez
"physique".
Le soleil est
toujours présent, ainsi que le vent d'est force 5. Tout au long
du parcours nous empruntons une route, mais elle est petite la
plupart du temps et sans beaucoup de voitures. Nous arrivons au
sommet du monte Faro vers 12h45 après 2h15 de marche. Nous avons
une vue magnifique sur la ria, tant vers l'intérieur que
l'extérieur
Au bas du monte
Faro, nous nous arrêtons à la
plage Area, très belle, avec un
beau mouillage abrité des vents d'est. Nous nous y baignons
(rapidement car l'eau est très froide !) et y pique-niquons.
Après une petite sieste sur le sable sec et sous un soleil
ardent nous rentrons tranquillement à la marina vers 17h.
Jeudi 19 juin (de Viveiro à
Cedeira)
Jeudi, nous
prenons la direction de Cedeira, avec le passage du fameux cap
Ortegal.
Nous partons vers
8h sous les nuages, en même temps que beaucoup de nos voisins.
Le vent n'est pas violent à la sortie de la ria (force 3-4) et
s'oriente rapidement à l'est. Le temps est gris et la visibilité
plus que moyenne (environ 2 milles). Nous alternons moteur et
voiles en fonction des variations du vent et passons à bonne
distance (3 milles) de l'Estaca de Bares et du cap Ortegal.
Mais, une fois celui-ci franchi, le vent monte rapidement force
6 (rafales à 30-32 noeuds), et notre ris pris dès le départ
(suite à notre expérience de 2005) nous tranquillise et facilite
la navigation. Comme le soleil est revenu, le bord de 10 milles
vers Cedeira se déroule sans problème et très rapidement.
Le vent se calme
dans la ria d'accès mais redonne dans le mouillage (20-25 nœuds
d'est) ! Nous trouvons une bonne place et nous n'avons pas
besoin de mettre le moteur en marche arrière pour faire crocher
l'ancre !
Nous déjeunons à
une heure espagnole (15h30) et le reste de l'après-midi se passe
à bord tranquillement, sans aller à terre à cause du vent
soutenu qui ne tombe qu'à 20h.
Vendredi 20 juin (de Cedeira à
La Corogne)
Vendredi matin, le
temps est très beau et calme sur le mouillage de Cedeira.
Nous partons à
9h40 (après tout le monde !), au moteur jusqu'au cap Prior car
le vent est d'abord absent, puis trop portant quand il se lève
(un peu). Marie-Claire met à profit ce long bord (12 milles),
pour mettre la ligne à maquereaux à l'eau, et ça donne (8 en
tout, et elle arrête) !
Après le cap Prior
et une heure avant l'arrivée, le vent monte jusqu'à 10 noeuds,
très portant dans un premier temps puis traversier donc
agréable. Nous arrivons dans le port de La Corogne à la voile
vers 16h, et gagnons la Marina Coruña où une personne nous
indique une place au ponton.
Formalités,
lessive et apéro occupent notre fin d'après-midi et début de
soirée. Une belle averse en soirée nous décourage définitivement
d'aller faire un tour en ville. Il y a apéro tous les soirs mais il
est nécessaire préciser que c'est plutôt l'entrée du repas du soir
avec des
rillettes ou autres "tapas" et un petit verre de Ribeiro blanco (vin de la Galice).
La suite ...
séjour à
La Corogne.
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