Le grand carénage de Gwennidell (les
photos)
Après de nombreuses discussions entre nous et le chantier B. Lucas,
nous avons décidé de faire effectuer un grand carénage(*) sur
Gwennidell durant l'inter-saison 2012-2013. Finalement, nous avons
choisi de refaire la totalité des peintures des zones émergées du
bateau, après avoir fait celles des oeuvres vives en 2007, avant
notre
périple en Atlantique, et c'est déjà le chantier B.
Lucas qui avait fait ce travail en nous donnant toute satisfaction
(hormis la précision du planning !). Nous en profiterons pour
effectuer un nettoyage général et contrôler certains éléments
sensibles comme la dérive, le safran articulé, les drisses, les
haubans , ...
(*) Grand carénage : expression habituellement utilisée à
Ifremer-Génavir
pour un ensemble de travaux importants réalisés sur un navire ou un
engin sous-marin. Dans l'ordre d'importance croissante, on utilise les
appellations suivantes pour les travaux sur un navire ou un engin
existant : arrêt technique, carénage, grand carénage et
modernisation.
Lundi 22 octobre (mise au sec)
Le rendez-vous a été pris avec la SOPAB pour la mise
au sec du bateau vers 16 heures. Nous partons donc tranquillement
du port du Château vers 15 heures par un temps gris, sans beaucoup
de vent, pour une petite navigation de 4 milles vers le
Moulin-Blanc.
La remontée du bateau dans la "machine" se fait sans problème, et B. Lucas met le bateau sur
sa remorque et nous pose sur l'aire de carénage. En fin d'après-midi,
nous passons la coque (qui n'est pas très sale grâce aux divers
nettoyages lors d'échouages de cet été ...) au karcher et B.
Lucas viendra chercher le bateau le lendemain matin pour le mettre sur son
parking
distant de 500 mètres.
Mardi 23 et mercredi 24 octobre (déménagement)
Mardi et mercredi sont occupés à vider entièrement le bateau :
-
à l'extérieur, ce sont les voiles
et les divers drisses et bouts qui sont enlevés,
-
à l'intérieur, c'est tout ce qui
peut être enlevé qui l'est (sauf les outils, un peu
d'accastillage et un peu de vaisselle) !
Et tout cela est transféré à la maison dont le
garage et le grenier se remplissent vite ...
Jeudi 25 au mardi 30 octobre (démontage)
Pendant 3-4 jours, avec l'aide précieuse de Gérard, nous allons
commencer à démonter tout ce que l'on peut, hormis les hublots qui
attendront que le bateau soit au sec, sous le hangar du chantier.
Et c'est fou ce qu'il peut y avoir à démonter :
-
les balcons et filières,
-
l'éolienne et le panneau solaire,
avec les branchements électriques et passe-coques
correspondants,
-
la bôme et tout son équipement
(hale-bas, frein, ...),
-
les rails (écoutes de grand voile et
de génois),
-
les winches et divers poulies de
rappel et bloqueurs,
-
les antennes GPS, MerVeille et
Iridium, et passe-coques correspondants,
-
les sièges du
cockpit (au
total, 32 lattes de
teck et 120 rivets à faire "sauter"),
-
les
vaigrages et entourages de
hublots,
-
...
Pour compliquer le travail, les 12 ans du bateau
ont fait leur ouvrage en rendant très difficiles, voire impossible
pour nous, certaines déposes. B. Lucas finira le travail ... Nous
avons entreposé la plupart des équipements démontés à la maison pour
les nettoyer plus facilement.
Pour pouvoir retrouver l'ensemble des éléments
lors du remontage, et en faire régulièrement le bilan des travaux,
un tableau numérique a été réalisé pour lister tous les équipement avec ce
qu'il y a à faire pour chacun d'eux et leur endroit de rangement.
Vendredi 9 novembre (démâtage)
Après une semaine de pause due en grande partie au "pont" du 1er
novembre (chantier fermé), le bateau a été démâté ce vendredi 9
novembre. Là encore, il y a eu quelques difficultés à cause de
ridoirs grippés par le temps ...
Tout s'est finalement bien déroulé et le mât, qui n'avait pas quitté
la position verticale depuis plus de 12 ans, "repose" maintenant (et
provisoirement)
horizontalement à côté du bateau.
Mercredi 21 au vendredi 23 novembre (entrée sous hangar et fin du
démontage)
Profitant du fait que le bateau est au sec pendant un certain temps,
nous avons demandé à B. Lucas d'inspecter la dérive et le safran. Il a donc
commencé par démonter la
dérive et a eu quelque difficulté à la sortir de son puits pour
cause de frottements importants, surtout que le winch permettant de
forcer la descente avait été démonté ! Il limera un peu les côtés
et elle sera ainsi plus facile à descendre et à remonter.
Mercredi 21 novembre, en fin d'après-midi, le bateau sera
rentré sous le hangar pour pouvoir travailler au sec, et
nous pourrons ainsi continuer le démontage des grandes
ouvertures : hublots, capots et plexiglass.
J'ai également mis un peu d'ordre à l'intérieur
et vidé toute l'eau des fonds qui provenait des pluies abondantes de
cet automne qui ont profité des nombreuses ouvertures effectuées
dans la coque pour s'infiltrer dans le bateau ...
Première quinzaine de décembre (premiers travaux)
Les premiers travaux faits par le chantier ont commencé :
-
démontage des pièces qui nous
avaient résisté : un chandelier bâbord, les grands
plexiglass bâbord et tribord, les vis du rail
d'écoute de grand voile, ...
-
fermeture par des plaques de
contre-plaqué des principales ouvertures (hublots et
capots),
-
ponçage des parties "cloquées" de
la peinture du haut de la coque.
Lundi 7 janvier 2013 (essai Dexal)
Pour redonner un peu de lustre à la partie en aluminium brute de la
coque, nous avions pensé dans un premier temps à la solution du
ponçage. Après avoir lu de nombreuses choses sur le sujet, j'ai
découvert le produit Dexal commercialisé par Accastillage Diffusion.
C'est un liquide qu'il faut passer sur la coque, frotter puis rincer
à l'eau douce.
Avant de se lancer sur le nettoyage de toute la coque, j'ai voulu
faire un
essai sur une petite partie pour voir l'efficacité du
produit, et cela s'est avéré positif, à condition de ne pas lésiner
sur l'huile de coude !
Rendez-vous donc au mois de février quand le bateau sera sorti pour
sablage car, vu sa toxicité et la nécessité d'un rinçage abondant,
le nettoyage avec le produit Dexal doit être réalisé en extérieur.
Mercredi 6 février 2013 (isolation sous abri plastique)
Pour travailler au sec et sans faire de poussière dans le hangar, B.
Lucas a décidé de couvrir Gwennidell d'un "abri"
en plastique pour bien l'isoler, et peut-être faire le sablage sans
le sortir. Du coup, je ne sais pas quand je pourrais passer le
produit Dexal pour bien nettoyer la coque (B. Lucas gère ...).
De petits
travaux de préparation ont eu lieu, comme l'isolation
complète des ouvertures déjà fermées par des panneaux de
contre-plaqué, ponçages localisés, ...
Par ailleurs un point d'électrolyse important a été trouvé au niveau
de l'échappement moteur qui traverse la coque. Une réparation par un
spécialiste s'impose ...
Vendredi 22 février 2013 (sablage et premières peintures)
Les travaux de préparation sont terminés, et on passe aux choses
sérieuses ...
A commencer par le sablage pour décaper la totalité de la
vieille peinture, et tout cela se fait à l'intérieur du chantier
sous la grande
bâche
plastique pour ne pas trop empoussiérer le reste de
l'atelier, certaines zones ayant nécessité un ponçage supplémentaire
(ponceuse orbitale). Puis deux couches (première
puis
deuxième) de
primaire d'accrochage sur l'aluminium ont été appliquées en
profitant des bonnes conditions d'hygrométrie de cette semaine.
Comme le bateau va rester à l'intérieur pour tout le reste des
travaux, nous nettoierons la coque "brute" que quand tout sera fini
et le bateau de nouveau à l'extérieur.
Mardi 13 mars 2013 (enduits)
Après plusieurs couches de primaire d'accrochage sur l'aluminium,
c'est au tour de l'enduit
d'être appliqué pour, entre autre, éliminer la plupart des
imperfections et défauts de la coque et du pont. C'est un travail
long et fastidieux car il nécessite des séances importantes de
ponçage entre deux couches.
Vendredi 5 avril 2013 (finitions avant la peinture laquée)
Ce sont les
finitions avant la peinture laquée, avec de nombreux
ponçages sur l'enduit pour que toutes les surfaces du pont soient
bien protégées et bien présentées.
Un "piège" à eau a été trouvé au niveau de l'arceau qui soutient le
rail d'écoute de bôme et sous lequel sont renvoyées les drisses au
cockpit, en effet deux ou trois litres d'eau s'étaient accumulés sur
le côté tribord. Pour éviter que cela ne se reproduise, un
petit
évent a été percé pour que l'eau puisse s'évacuer
naturellement, et ce sur les côtés bâbord et tribord de l'arceau.
Par ailleurs tout l'accastillage qui a été démonté et entreposé à la
maison (garage et grenier) a été nettoyé, y compris les
entourages intérieurs des hublots et capots qui ont été
vernis. Tout cela attend maintenant d'être remonté ...
Lundi 22 avril 2013 (peinture laquée)
On approche de la fin, et c'est au tour des la
dernière couche de
laque d'être appliquée cette semaine.
Pendant ce temps, le
mât a été descendu de son râtelier en hauteur
pour me permettre en particulier :
-
de nettoyer tout ce qui peut
l'être (mât lui-même, réas, winch de prise de ris,
...),
-
de changer de
feu de hune et
d'éclairage de pont,
-
de remettre les drisses.
Mardi 7 mai 2013 (anti-dérapant)
La peinture est maintenant terminée avec une couche d'anti-dérapant
gris sur le
roof et les
passe-avants.
Le remontage de l'accastillage de pont doit commencer la semaine
prochaine, le chantier étant fermé en cette période de fête (8 mai
et pont de l'Ascension).
Mardi 21 mai 2013 (repose de l'accastillage)
La période des fêtes n'est pas trop favorable à l'avancement rapide
des travaux, mais ça avance avec la repose du puzzle que constituent
les différentes pièces de l'accastillage de pont (winches,
taquets, compas, rails, capots,
plexiglas, hublots, ...).
Lundi 17 juin 2013 (c'est (presque !) fini)
Pratiquement tout l'accastillage a été remonté, il ne reste plus
qu'à poser les 2 bouches d'aérations moteur qui donnent sur la plage
arrière et la pompe de cale fixée sur le pont arrière bâbord, mais
dont les rechanges sont commandés mais pas arrivés. Les bandes
vertes et noires sur les côtés de la coque et le nom Gwennidell à
l'arrière sont également à terminer.
Le chantier est par ailleurs intervenu sur plusieurs points connexes
:
-
la commande moteur a du être
changé car l'ancienne était complètement grippée,
-
la nable de remplissage de fuel a
été changée car l'ancienne a été endommagée lors de
sa dépose car elle était indémontable,
-
la
partie intérieure en bois sur
laquelle est fixée l'entourage de l'entrée a été
remplacée à cause de dégradation de l'ancienne due à
de petites entrées d'eau,
-
la sortie de l'échappement moteur
a été entièrement refaite pour cause de corrosion
importante de la coque (électrolyse entre aluminium
et passe-coque en acier inoxydable ...). La partie
corrodée a été remplacée par un disque soudé à la
coque et le
passe-coque refait en aluminium, avec
vis également en aluminium, supprimant ainsi toute
possibilité de corrosion.
Lundi 24 juin 2013 (sortie du chantier)
Tout étant pratiquement terminé, Gwennidell est sortie du chantier
après avoir passé 7 mois au chaud et au sec !
Le premier travail auquel nous nous attelons est le nettoyage de la
coque en aluminium brut. Le produit Dexal se montre efficace mais il
faut accompagner son application de beaucoup d'huile de coude, et le
résultat nous plait bien ...
Le deuxième travail important est l'application de deux couches d'antifouling.
L'aide de Gérard et de Jacques pour poncer la coque est précieuse
pour ces deux opérations pas toujours faciles.
En parallèle, plusieurs travaux ont lieu :
-
le mâtage, après que j'ai remis en
place les drisses, les antennes (VHF et radio), une
nouvelle girouette et l'aérien de
l'anémomètre-girouette électronique,
-
la pose de la capote, avec la mise
en place des supports sur le pont,
-
le démontage et le nettoyage
complet des wc (remplacement de la vanne),
-
le démontage et le contrôle des 5
autres vannes (remplacement de 2 vannes dures à
manipuler).
Et il reste encore beaucoup de choses ...
Jeudi 4 juillet 2013 (mise à l'eau)
Avant la mise à l'eau, nous avons eu de nombreuses activités autour
du bateau :
-
le nettoyage complet de
l'intérieur du bateau qui était particulièrement
"poussiéreux" malgré les protections mises durant le
traitement du pont,
-
la mise en place de la plupart des
équipements intérieurs que nous avions entreposés à
la maison,
-
le montage des voiles (génois et
grand-voile).
Pendant ce temps-là, Benoît Lucas a remis en place
la dérive, une opération assez délicate car il faut la présenter
verticalement sous la bateau, puis la monter dans le puits de dérive
pour la fixer sur un axe accessible à partir d'un coffre du carré.
Enfin, vers 14h, le
bateau quitte le chantier derrière le vieux tracteur de B.
Lucas en direction de la cale de mise à l'eau du Moulin-Blanc. Tout
se passe bien jusqu'au moment du démarrage du moteur qui part bien
dans un premier temps mais qui n'accélère pas et ne veut plus
redémarrer ensuite. Nous nous mettons sur un ponton près du portique
de mise à l'eau en attendant un mécanicien (MECAMAR) qui arrivera
vite mais qui ne pourra régler le problème en urgence (peut-être un
problème de pompe d'injection). MECAMAR enverra un autre mécanicien
demain pour une réparation en bonne et due forme.
Malgré ce contretemps, c'est la fin du grand carénage ...
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