De Trébeurden à Brest

Samedi, après la météo de 7 heures 33 qui cette fois-ci semble assez favorable, nous reprenons notre départ raté la veille. Nous faisons une très bonne navigation vers Roscoff, avec du soleil et du vent de force 3, au près serré, mais le vent d'ouest-nord-ouest nous permet de faire un cap favorable au 245° sur une bonne partie de la route. Vers la fin, dans la baie de Morlaix, nous virons et faisons un bord de 2,5 milles pour éviter le plateau des Duons et revirons une dernière fois pour passer la bouée bâbord Numéro 2 et aller vers le port du Bloscon. Un ferry de la Britany Ferries visiblement mouillé au large et un autre de Irish Ferries à quai en fin d'embarquement nous font presser la manoeuvre d'entrée dans le port , craignant de voire cette entrée interdite. Nous sommes accueillis sur l'eau puis guidés vers la place visiteurs D73. Nous prenons contact avec Monique et Gérard : rendez-vous est pris le soir, au port du Bloscon, avec Pierre et Micheline qui sont là aussi avec leur camping-car. Après un apéro à bord de Gwennidell, nous partageons un confit de canard dans leur camping-car.

Dimanche, Francine arrive vers 11 heures. Nous mangeons à bord puis faisons une longue balade à pieds vers Roscoff. Le soleil a disparu à l'approche d'une perturbation prévue demain, avec pluie et vent. Nous partons donc vers la pointe Sainte-Barbe avec une très belle vue sur l'île de Batz et le chenal, nous traversons Roscoff d'est en ouest est nous nous faisons demi-tour devant l'anse de l'Aber avec la presqu'île de Perharidy en face. Après un pot bien mérité sur le port, nous retournons directement au bateau. Après le poulet et crudités de ce midi, ce sera poissons fumés et pommes de terre à l'eau ce soir.

Lundi, le mauvais temps est arrivé ! Pluie et vent sont au programme et Francine repart vers Dinard sous un bon grain ... Nous décidons évidemment de stationner à Roscoff une journée de plus et nous restons au bateau une grande partie de la journée. En fin d'après-midi, je m'aére un peu en allant faire des courses au Casino le plus proche ...

Mardi, encore un peu de crachin au réveil mais le vent s'est fortement calmé. Malgré les feux rouges d'interdiction de sortie (car le ferry Armorique arrive), nous allons vers 7 heures 30 au ponton à carburants où nous faisons le plein de gasoil (20 litres seulement !). Après une petite attente que les feux rouges s'éteignent, nous partons vers l'île de Batz vers 8 heures, avec quelques averses de crachin sous lesquelles nous voyons tout juste à 1 mille devant nous. Nous nous arrêtons dans le port de l'ile de Batz où nous voudrions mouiller si nous trouvons une bonne place ... Après une 1ère tentative infructueuse, l'ancre dérapant lors de la marche arrière, nous mouillons par 3 mètres de fond, sans marche arrière cette fois-ci, vu l'absence de vent et la possibilité d'aller voir l'ancre à marée basse. Après le crachin du matin, le soleil se lève un peu avant midi et nous nous échouons vers 11 heures. En début d'après midi, Marie-Claire part voir ce qu'elle pourrait pêcher au bas de l'eau, en assurant l'ancre au passage. Elle revient avec une maigre pêche de bigorneaux, palourdes et coques, puis je profite de la remontée de l'eau pour nettoyer les fonds du bateaux (qui ne sont d'ailleurs pas sales ...) et un peu l'hélice quelque peu enfoncée dans la vase molle du port. Une fois l'eau bien remontée, nous allons faire quelques courses au 8 à 8 où nous discutons avec les patrons qui nous reconnaissent (3 années successives de réveillon bis sur l'île ...) et nous passons devant le gîte "Craignou" où il semble n'y avoir personne. Repas du soir avec omelettes, lardons et gruyère rapé.

Comme nous sommes biens au mouillage, nous y restons mercredi malgré le temps gris. Nous flemmardons le matin et dès le déjeuner terminé, Marie-Claire part pêcher la crevette dans les algues à la sortie du port qu'elle a repérées hier. Je pars peu après voir ce que l'on peu trouver au bas de l'eau et quelle ne fut pas ma surprise de "tomber" sur un beau tourteau auquel il ne manque juste qu'une pince ! Marie-Claire revient avec une belle pêche d'environ 200 grammes de belles crevettes. L'apéro (et les 2 suivants ...) et le repas de ce soir (avec pommes de terres et oeufs durs) sont assurés !

Jeudi, nous nous levons d'assez bonne heure pour partir vers l'Aber-Wrac'h avec le courant de marée descendante. Il y a foule derrière nous dans le chenal entre Roscoff et Batz, tout le monde profitant du courant qui commence à donner. Nous ferons une 1ère partie de la route (3 heures) à la voile avec un vent favorable (travers de force 3-4). Le vent, fléchissant et devenant trop portant, nous contraint ensuite à utiliser le moteur jusqu'à l'Aber-Wrac'h, malgré un intermède d'une heure de voile. Nous prenons un mouillage (bouée n° 14) vers 14 heures. Nous pensions remonter l'Aber pour aller passer une nuit à Paluden, mais un coup de fil de Francine nous apprend ce que nous redoutions : ma jeune soeur Annie est décédée dans l'après-midi. Nous décidons immédiatement de rentrer à Brest dès le lendemain, les heures des marées nous le permettant. Nous faisons quelques courses à Landéda, puis nous dînons avec côtes de porc au barbecue accompagnées de petits pois, carottes et pommes de terres.

Vendredi, nous partons de l'Aber-Wrac'h aux alentours de la marée haute (8 heures 30) pour rallier Brest en une seule étape (42 milles). C'est une très belle journée qui s'offre à nous : du soleil souvent, du vent de force 3-4 qui nous permet de faire de la voile la majeure partie du temps, le moteur étant juste utilisé pour assurer le passage de la pointe Saint-Matthieu avant la renverse du courant qui doit avoir lieu vers 14 heures. Nous sommes un peu surpris du faible courant du chenal du Four, excepté entre les tourelles de la Grande Vinotière et des Vieux Moines où notre vitesse sur le fond dépasse 8 noeuds ! Nous sortons du chenal vers 13 heures 30 et le courant vers Brest n'étant pas encore favorable, nous n'allons pas très vite pour rejoindre le Minou ... Après, le courant donne bien et nous avançons à un bon 4-5 noeuds avec la grand-voile seule (le vent est trop portant pour le génois), malgré un vent faible qui ne se renforce (force 4-5) qu'à la vue du Moulin-Blanc ! Après 2 bords de vent arrière, nous arrivons vers 17 heures 30 à notre place C53. Soirée à bord avec croques-monsieurs.

Nous terminons tristement notre croisière avortée, pour aller à Rennes rendre un dernier hommage à Annie et réconforter Philippe...