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Les « vieilles » nations telles que la France appréhendent
les conséquences inconnues des nanotechnologies sur la santé et
l’environnement. Pourtant, cela fait déjà vingt ans que
les Américains, les Britanniques, les Coréens, les Japonais
et les Chinois passent allègrement de la recherche aux applications
industrielles qui leur confèrent une puissance économique mondiale
dans ces secteurs » constate Daniel Bernard, conseiller scientifique
du groupe Arkema et président de la commission de normalisation « Nanotechnologies » de
l’AFNOR. Il a été convié à intervenir sur
le thème des nanotubes de carbone, emblèmes des nanotechnologies,
dans le cadre du nouveau cycle de conférences intitulé "Savoir & Faire",
initié le 13 janvier 2009 par l'Union des Ingénieurs et Scientifiques
du Bassin de l'Adour (UISBA), en collaboration avec l'Université de
Pau et des Pays de l’Adour (UPPA), et qui a pour objet de mettre à portée
du grand public les grandes questions scientifiques et techniques de notre
temps chaque deuxième mardi du mois à 18 heures, à l’UPPA
de Pau et d’Anglet-Montaury simultanément.
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Nous vivons en présence de milliards de nanoparticules (de la taille
de molécules comme l’ADN, ou encore plus petites) transportées
par le vent, issues des océans ou des volcans, générées
par les incendies de forêts ou bien par les activités humaines
(ex. combustion du fuel). Les nanotechnologies consistent à fabriquer
des structures à partir d’éléments à l’échelle
moléculaire dont les propriétés sont différentes,
voire surprenantes : par exemple, les nanotubes de carbone sont cent fois
plus résistants et au moins dix fois plus légers que l’acier,
ils conduisent mieux l’électricité que n’importe
quel matériau connu et pourraient remplacer peut-être, à terme,
les lignes à haute tension actuelles » explique-t-il. D’autres
applications ayant une incidence directe sur notre vie quotidienne sont déjà intégrées
dans nos voitures, avions, batteries, implants, instruments sportifs, filtres,
outils, satellites, bâtiments... et même dans l’agriculture,
les emballages, les équipements de cuisine, les boissons, compléments
alimentaires et additifs – sans véritable assurance de l’innocuité de
ces produits - ! L’unité de recherche de Lacq du groupe Arkema,
né en 2004 de la réorganisation de la branche chimie de Total,
essaie depuis l’an 2000 de prendre le train en marche : elle a mis
au point en 2006 un procédé industriel de production des nanotubes
présentant un prix de revient compétitif et qui fait l’objet
d’un développement pilote pré-industriel. Daniel Bernard
annonce que, le 14 juin prochain, se tiendra à Biarritz le congrès
mondial Carbon’09 qui a lieu alternativement en Amérique, en
Asie et en Europe et réunit tous les scientifiques et ingénieurs
travaillant dans le domaine des matériaux en carbone et notamment
dans les nanotechnologies.
Cathy Constant-Elissagaray
Pour aller plus loin : Nanotubes de carbone (Compte-rendu de la conférence complété de recherches documentaires sur Internet)
Cathy Constant-Elissagaray, correspondante locale au journal Sud-Ouest pour les villages de Bassussarry et d'Arcangues
Article paru en page d'Anglet le 16 janvier 2009 : "Un nouveau cycle de conférences scientifiques"