« La
meilleure façon de promouvoir le pottok, c’est de faire
un centre équestre », déclare Armand HALTY : le
Niv’au Galop Club a été ouvert à Bassussarry
pour permettre aux jeunes de 7 à 18 ans (à 90% des filles)
de découvrir ces poneys en pratiquant l’équitation.
Installé dans un cadre idéal, sur la propriété familiale
entre Nive et forêt, en pleine campagne aux portes de Bayonne
et d’Anglet, sur la commune de Bassussarry, ce centre équestre
est le fruit d’une histoire mouvementée.
Elle débute à Espelette, en 1970, où est fondée
l’Association Nationale du Pottok (A.N.P.) qui établit son
siège à la ferme d’Armanenia, où vit le père
d’Armand HALTY, Jean-Baptiste, qui est maquignon (achat-vente de
bovins et de chevaux). Sous son égide, la race du pottok est reconnue
officiellement en 1972 et l’A.N.P. est répertoriée
aux Haras Nationaux. Jean-Baptiste HALTY crée une section équestre à l’A.N.P.,
poney-club qui devient en 1988 une association indépendante dénommée
Ichtaklok sous la présidence de son fils Armand qui s’en occupera
bénévolement jusqu’en 1995, en dehors de son travail
de chauffeur-livreur pour une association de bouchers.
Parallèlement, Jean-Baptiste HALTY possède depuis 1957 la
ferme de La Nasse en bordure de Nive à Bassussarry, entourée
de 15 hectares de prairies, et loue la ferme Lavigne de même que
ses prairies environnantes, sur lesquelles il fait paître ses vaches
et ses chevaux. Lorsque cette dernière est achetée en 1990
pour y établir le golf, Armand Halty, qui a hérité des
biens de son père après son décès en 1985,
souhaite, avec l’accord et le soutien de la mairie de Bassussarry,
créer un centre équestre sur la propriété de
La Nasse. Il lui faudra plusieurs années de persévérance
pour vaincre toutes les difficultés administratives et réglementaires
et en obtenir le permis de construire.
En 1996, aidé de son épouse Cécile, il ouvre le Niv’au
Galop Club dans la vieille ferme où il installe le bureau d’accueil
dans des locaux spartiates, transforme l’étable voisine en
manège, jusqu’à ce qu’enfin, en 2003, soient
construits à côté les bâtiments actuels.
Ceux-ci intègrent deux structures distinctes, d’une part l’association
Niv’au Galop Club qui gère le centre équestre animé par
une équipe très motivée de deux moniteurs et deux
palefreniers salariés, et d’autre part l’Héberge
de la Nive, bar, restaurant, centre d’hébergement et de séminaires.
Ainsi sont regroupées dans un même lieu les activités
toujours bénévoles de gestion de l’association par
le couple HALTY et des activités professionnelles complémentaires
qui permettent déjà à Cécile sa reconversion
de son métier initial de vendeuse aux Galeries Lafayette et peut-être à terme
celle d’Armand.
« Un bon pottok, c'est un pottok qui peut être utilisé par
tous »
250 licenciés sont inscrits au Niv’au Galop Club dont les
activités sont particulièrement concentrées sur les
mercredi, samedi (cours d’équitation) et vacances scolaires
(stages). Les jeunes apprécient beaucoup le contact avec les animaux
qu’ils apprennent à seller eux-mêmes avant la séance
de cours d’une heure, et brossent câlinement et avec application
après. C’est donc plutôt une demi-journée par
semaine consacrée au pottok qu’ils (et surtout elles) apprennent à connaître
et à aimer.
Une institutrice demandait à une mère ce qui était
arrivé à sa fille pour qu’elle soit aussi épanouie
depuis quelques temps : « je l’ai inscrite à l’équitation ».
En effet, ce peut être une véritable action thérapeutique,
reconnue par des établissements spécialisés tels que
l’institut médico-éducatif Plan Cousut, le Centre d'Accueil
Thérapeutique Arc-en-Ciel de l’hôpital de Bayonne et
l’Institut Médico-Educatif Francessenia pour enfants autistes,
qui accompagnent régulièrement leurs jeunes patients au Niv’au
Galop Club pour se ressourcer au contact des animaux.
Enfin, il ne faut pas oublier la compétition, les licenciés
de Niv’au Galop concourent sur les pottok du centre, ou bien les
pottok de l’élevage se distinguent à l’extérieur
avec d’autres cavaliers. Le premier pottok à être sorti
du lot a été Lhaun, acquis en 1977 par le père d’Armand
HALTY. Il a gagné de nombreux trophées avant d’être
promu au titre d’étalon dont les descendants font encore le
bonheur des licenciés du club à Bassussarry.
Photo : Le couple Armand et Cécile Halty avec leur fils à l'Héberge de la Nive
Cathy Constant-Elissagaray, correspondante locale au journal Sud-Ouest pour les villages de Bassussarry et d'Arcangues
Article paru le mardi 3 janvier 2006 : "L'avenir au galop"