Exposition
Louis
Jouve
En 1876, Louis
Jouve (1814-1896) publie un recueil de " chansons en patois vosgien "
collectées par ses soins dans le milieu populaire. Ce type de
recueil est, naturellement, d'un intérêt inestimable et
il s'en publia fort heureusement de semblables dans de nombreuses
régions françaises. Il est toutefois une idée
reçue qui voit dans ces chants, les derniers vestiges d'un
répertoire "typiquement local" du "génie collectif"
remontant "à la nuit des temps". L'étude de ces
recueils et, plus généralement, de ce type de
répertoire, montre, à l'inverse, que celui-ci
n'était nullement figé, nullement fermé aux
compositions récentes sur des sujets d'actualité,
nullement attaché à une région. En effet, les
thèmes de nombreuses chansons peuvent être datés
et se retrouvent dans des formes parfois proches dans de nombreuses
régions francophones, voire au delà.
L'exposition
préparée par Catherine Matte et qui fut
présentée une première fois en septembre 2007 dans le cadre d'un projet plus global
monté par les Rencontres de Musiques Traditionnelles de
Socourt sous
l'impulsion de Christophe Toussaint est une évocation artistique
très libre à partir de ces chansons, se plaisant
à mélanger des techniques, des styles et des
matériaux de diverses époques et de diverses
provenances, avec, naturellement, une prédominance de
techniques anciennes et de rappels de la culture vosgienne.
S'y
mêlent donc les techniques aussi variées que
l'enluminure sur parchemin (selon les techniques
médiévales), la calligraphie ancienne et contemporaine
(avec quelques emprunts aux graphs des murs de nos cités), la
dentelle au fuseau (avec la collaboration d'une dentellière),
les collages, la poterie, les techniques graphiques contemporaines,
la dorure à la feuille etc… Quelques objets viennent bousculer
la platitude des cadres.
Les textes des
chansons sont joints aux compositions réalisées. Il
sont tous tirés du recueil de " chansons en patois vosgien "
collectées par Louis Jouve. Certains textes sont donc en
patois vosgien.
Bonne promenade
parmi ces "chansons à voir".
Enluminure (pigments
liés par une "détrempe" que je fabrique selon les
recettes enseignées M. et R. Marlier, à base de gomme
arabique, de blanc d'oeuf et de miel) sur parchemin ancien, feuille
d'or.
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