ADIE WILLIAM JOHN   

William John Adie, né le 31 octobre 1886 à Geelong, en Australie, et mort le 17 mars 1935 est un médecin et neurologue britannique connu pour sa description du syndrome d'Adie et de la narcolepsie.

Il effectue sa scolarité à la Flinder's School, mais doit l'abandonner dès l'âge de 13 ans pour servir de soutien à sa famille après le décès de son père, survenu en 1899. Il travaille comme commis dans un bureau et son employeur ayant remarqué ses facultés d'apprentissage finance ses cours du soir. C'est ainsi qu'Adie réussit ses examens d'entrée à l'université. Un médecin de Geelong, Arthur South, lui suggère alors de se lancer dans des études médicales et, dans ce but, un oncle de Boston lui offre un billet aller simple de £19 pour l'Angleterre. Il s'inscrit à l'université d'Édinbourg et grâce à l'aide de son oncle et à une bourse d'études1, il y obtient son diplôme en 1911. Par la suite, il s'oriente vers la neurologie, et profite d'un voyage d'études d'une année pour se familiariser avec cette spécialité à Berlin, Vienne, Munich et Paris.


   ADRIAN EDGAR DOUGLAS   

Neurophysiologiste britannique, né en 1889 à Londres, Edgar Douglas Adrian mène de brillantes études à Trinity College puis à l'université de Cambridge, où il sera professeur de physiologie de 1937 à 1951. Médecin de formation (il obtient son diplôme en 1915 à Londres), il s'intéresse très tôt au fonctionnement du système nerveux et s'occupe, pendant la Première Guerre mondiale, des blessés souffrant de troubles neurologiques. De retour à Cambridge, il mène des travaux considérés aujourd'hui comme faisant partie des bases de la neurobiologie moderne. Sa contribution très large à cette science peut s'apprécier au travers de ses thématiques de recherche : mécanismes de base de la transmission nerveuse, activité électrique du cerveau, coordination des mouvements, et également perception sensorielle, domaine où il a pu établir une correspondance entre différents types de sensibilité et des aires du cortex cérébral. Entre autres distinctions honorifiques, il est nommé président de la Royal Medicine Society (1960-1962), fait chevalier de la Légion d'honneur française et anobli baron of Cambridge en 1955. Il s'est éteint en 1977, à Cambridge.

Edgar Douglas Adrian a reçu le prix Nobel de physiologie ou médecine en 1932 conjointement à Charles Scott Sherrington pour leur apport dans la compréhension du fonctionnement du neurone.


   ALAJOUANINE THÉOPHILE   

Théophile Alajouanine, né le 12 juin 1890 à Verneix dans l'Allier et mort le 2 mai 1980 à Paris, est un neurologue et écrivain français.

Théophile Alajouanine fait ses études secondaires au collège des Maristes de Moulins et ses études médicales à Paris. Il est Interne des hôpitaux en 1913 et son internat, interrompu par la Première Guerre mondiale, durera 6 ans. C'est sous l'influence de maîtres comme Achille Souques et surtout Charles Foix qu'il s'oriente vers la neurologie. Il reçoit aussi une solide formation en psychiatrie, notamment avec Philippe Chaslin. Il sera ensuite successivement chef de clinique des maladies nerveuses (en 1923), médecin des hôpitaux (en 1926) et professeur agrégé de neurologie dans le service du professeur Georges Guillain, poste qu'il conserve jusqu'en 1936. En 1947, il succède à Gorges Guillain à la Chaire de Clinique des Maladies du Système nerveux de la Salpêtrière (dont le premier titulaire avait été Charcot). Il conservera ce poste jusqu'en 1960. Élu membre de l'Académie de médecine en 1951, il était également Grand Officier de la Légion d'honneur et Docteur Honoris causa de plusieurs universités1.

Le professeur Alajouanine a consacré toute sa jeunesse à l'étude des problèmes de neuropathologie et individualisé des syndromes qui portent son nom. Il a publié plusieurs centaines d'articles dans la Revue neurologique. Il a contribué à l'essor de la neuropsychologie en s'intéressant à la sémiologie, aux mécanismes et à la rééducation des aphasies. Autour de lui se constitua dans les années 1950 un groupe de cliniciens dont les travaux se révélèrent particulièrement féconds et que l'on désigne sous le nom d'école sémiologique de la Salpêtrière.

Théophile Alajouanine avait une double activité de neurologue et d'écrivain. Son livre sur Valery Larbaud, qu'il a soigné pendant vingt-deux ans, son amitié avec Paul Valéry et de nombreux poètes en témoignent. Il fit l'analyse sémiologique de la maladie neurologique dont souffrit Maurice Ravel à la fin de sa vie. Son ouvrage l'Aphasie et le langage pathologique a été couronné par l'Académie française en 1970.


   ALARIO FRANCOIS-XAVIER   

F.-Xavier Alario est chercheur au Laboratoire de psychologie cognitive du CNRS, affilié à l’Institut fédératif de recherche Sciences du cerveau et de la cognition à Marseille.

Directeur de recherche CNRS au Laboratoire de Psychologie Cognitive. Il travaille sur les mécanismes cognitifs et neuronaux qui permettent aux locuteurs d'une langue de produire du langage. Parmi les thématiques qui l'interessent tout particulièment il y a les processus qui permettent de choisir des mots pour exprimer des idées (séléction lexicale), et les mécanismes d'encodage de la forme de ces mots (phonologie et orthographe).

Cette recherche s'appuie sur des expériences réalisées sur des sujets sains ou atteints de troubles du langage. Il utilise des techniques diverses comme les mesures d'erreurs de performance et de chronométrie mentale ou l'électro-encéphalographie.


   ALCMÉON DE CROTONE   

Alcméon de Crotone est un médecin, physiologiste, astronome et philosophe pythagoricien du VIe siècle av. J.-C.. Il dédia ses œuvres à Brontinos. Il établit par la dissection et la vivisection des animaux les relations des organes des sens avec le cerveau et fonde la théorie de la sensation.

Son œuvre est essentiellement d'ordre médical : il serait le premier à avoir pratiqué la dissection (il aurait découvert l'existence des trompes d'Eustache et des nerfs optiques), et il aurait ainsi étendu les connaissances anatomiques, en particulier en ce qui concerne les organes des sens. Il a découvert le canal auditif et le tympan, et expliqué l'audition par l'écho à l'intérieur de l'oreille.


   ALZHEIMER ALOÏS   

Alois Alzheimer né le 14 juin 1864 à Marktbreit et mort le 19 décembre 1915 à Breslau (aujourd'hui Wrocław), est un médecin psychiatre, neurologue et neuropathologiste allemand connu pour sa description de la maladie d'Alzheimer qui porte son nom.

Originaire d'une petite ville de Bavière, Marktbreit, il fait ses études de médecine à Tübingen, Berlin, Wurtzbourg et Francfort-sur-le-Main. Il passe sa thèse dans cette dernière ville en 1887 et y est nommé médecin dans l'hôpital psychiatrique. Il se marie en 1895 et a trois enfants, mais sa femme meurt en 1901. Après avoir été son assistant à Heidelberg, il suit Emil Kraepelin à Munich en 1903 et intègre son équipe de chercheurs au sein de la Clinique psychiatrique.Il devient membre de la société d'hygiène raciale, fondée en 1905 par, entre autres, Ernst Rüdin et Alfred Ploetz (promoteurs de l'hygiène raciale allemande).

Il fonde l'école de neuropathologie de Munich et est nommé professeur de psychiatrie à Breslau en 1912. Il décède à l'âge de 51 ans des suites des complications rénales et cardiaques d'un rhumatisme articulaire aigu. Il est enterré au cimetière principal de Francfort.


   ANTON GABRIEL   

Gabriel Anton, né le 28 juillet 1858 à Saaz en Bohême et mort le 3 janvier 1933 à Halle an der Saale est un neurologue et psychiatre autrichien. Il est connu principalement pour ses travaux sur les troubles psychiatriques secondaires aux lésions du cortex cérébral et des ganglions de la base.

En 1882 il obtient son doctorat à Prague. En 1887, il se rend à Vienne pour travailler avec Theodor Meynert (1833-1892), qui aura une influence majeure sur sa carrière médicale. En 1891, il s'installe à Innsbruck, où il est professeur de psychiatrie et directeur de la clinique universitaire. Plus tard (1894), il enseigne la même discipline à Graz, et en 1905 il prend la succession de Carl Wernicke (1848-1905) à Halle. Anton est connu pour ses contributions pionnières en neurochirurgie. En collaboration avec les chirurgiens Friedrich Gustav von Bramann (1854-1913) et Viktor Schmieden (1874 -1945), il propose de nouvelles procédures pour le traitement de l'hydrocéphalie, comme la méthode de la table à bascule (Balkenstich) et la ponction sous-occipitale.

Il a laissé son nom au syndrome d'Anton-Babinski qu'il a décrit en 1899, avant que Joseph Babinski (1857-1932) n'en complète la description en 1918. Anton a donné une description détaillée et une explication de l'agnosie visuelle et de l'asomatognosie observées dans ce syndrome. L'asomatoagnosie est un phénomène rare dans lequel le patient ignore une partie de son propre corps. En outre, avec Paul Ferdinand Schilder (1886-1940), Anton réalise d'importantes études des mouvements anormaux observés chez les patients atteints de chorée et d'athétose.


   ASCHER PHILIPPE   

Philippe Ascher est professeur émérite à l'université Paris Diderot. Neurophysiologiste, Philippe Ascher a consacré ses recherches principalement à la caractérisation de certains récepteurs de neurotransmetteurs.

Après une thèse consacrée à un problème d'organisation nerveuse (l'analyse des circuits impliqués dans la réaction de sursaut du chat anesthésié au chloralose), Philippe Ascher s'est intéressé aux mécanismes ioniques associés à l'action des neurotransmetteurs. Sur les neurones d’Aplysie, il a étudié les effets inhibiteurs et excitateurs de la dopamine, et les actions excitatrices rapides de l'acétylcholine. Dans l’étude des neurones de mammifères, il a participé à la caractérisation des récepteurs du L-glutamate, en particulier ceux activés par l'acide N-méthyl-D-aspartique (récepteurs NMDA). Il a découvert le rôle des ions Mg dans le fonctionnement de ces récepteurs, et le rôle modulateur de la glycine. Plus récemment, il a étudié le rôle des récepteurs NMDA dans la plasticité de synapses cérébelleuses. Ses recherches actuelles portent sur une synapse de la moelle épinière qui utilise à la fois l’acétylcholine et le glutamate.


   ASSENMACHER IVAN   

Ivan Assenmacher a consacré ses recherches à la physiologie animale. Ses principaux travaux sont les suivants :
1.Neuroendocrinologie du modèle oiseau : caractérisation de ce modèle privilégié d'une vascularisation hypophysaire distincte des voies nerveuses de la tige hypophysaire, et utilisation du modèle pour la première démons tration expérimentale indiscutable du rôle exclusif des veines portes hypophysaires dans la régulation nerveuse des fonctions préhypophysaires (1953). Localisation dans l'hypothalamus médiobasal et antérieur des centres nerveux de la fonction gonadotrope mâle et des neurones à GnRH (1957) et de la terminaison dans le second d'une voie rétino-hypothalamique neurovégétative et non visuelle (1969).

2.Neuroendocrinologie et chronophysiologie du modèle rat : mécanismes neurobiologiques des rythmes neuroendocriniens : démonstration in vivo (canules push-pull) de la sécrétion pulsatile de la neurohormone régulatrice de l'ACTH CRH41 (3c/h), et de l'accroissement de l'amplitude, mais non de la fréquence, de ce rythme sous l'impulsion des générateurs des rythmes circadiens (1c/24h). Démonstration d'un rythme circadien des concentrations des récepteurs oestrogènes dans l'hypophyse et dans l'hypothalamus. Mécanismes neurobiologiques de la réponse hypothalamo-corticotrope au stress, et de son interaction avec le système immunitaire : démonstration du rôle activateur des systèmes catécholaminergiques, sérotoninergiques (tronc), et -endorphinergiques (hypothalamus), et des monokines II-l, II-6 et TNF, et du rôle inhibiteur du système Gabaergique.

3.Écophysiologie: caractérisation de plusieurs modèles d'interactions plurifactorielles entre facteurs externes (photo- et thermopériodisme), et internes (sécrétions des hormones sexuelles et thyroïdiennes) intervenant dans les mécanismes d'adaptation environnementale des cycles de reproduction et de mues chez les oiseaux et mammifères sauvages


   BABINSKI JOSEPH   

Joseph Jules François Félix Babinski (en polonais Józef Franciszek Feliks Babiński), né à Paris le 17 novembre 1857 et mort dans la même ville le 29 octobre 1932, est un médecin neurologue français d'ascendance polonaise.

Médecin français né à Paris de parents émigrés polonais, connu surtout pour ses travaux sur le système nerveux. Après des études secondaires à l'école polonaise des Batignolles à Paris, Babinski est interne en médecine dans le service de Cornil à l'Hôtel-Dieu (1879), puis chef de clinique de Charcot à la Salpêtrière (1884). Il soutient en 1885 sa thèse de doctorat sur La Sclérose en plaques. Médecin des hôpitaux en 1890, sa carrière se déroule à la Pitié, dont il va faire le centre de la nouvelle neurologie. Dans le service de Charcot, qui soignait ce que l'on rassemblait à l'époque sous le nom d'hystérie, il distingue les paralysies hystériques des paralysies organiques, et à partir de 1893 il recherche les signes objectifs des maladies organiques permettant de les distinguer des névroses (Démembrement de l'hystérie traditionnelle, 1909).

En 1896, il découvre le signe universellement connu maintenant sous le nom de signe de Babinski : inversion du réflexe cutané-plantaire en rapport avec une perturbation du faisceau pyramidal, qui se traduit par l'extension du gros orteil.

En 1903, il complète ce signe par le signe de l'éventail. D'autres signes deviendront classiques en neurologie, tels que le signe du peaucier, le réflexe achilléen, le réflexe paradoxal du coude. Par ses travaux sur la sémiologie cérébelleuse, il a créé un syndrome clinique et indiqué l'analyse physiologique de l'asynergie, l'adiadococinésie, l'hypermétrie, la catalepsie cérébelleuse. Ses tests par les épreuves du vertige voltaïque et de la désorientation spontanée ou provoquée (épreuve de Babinski-Weill) permettent de déceler les lésions du cervelet ou de l'appareil vestibulaire. Ses recherches sur la pathologie de la moelle épinière l'ont amené à décrire la paraplégie spasmodique en flexion et à en fixer les règles précises de diagnostic. On lui doit la notion de l'exagération des réflexes de défense dans la maladie de Friedreich (ataxie), la première observation typique du syndrome adiposo-génital (syndrome de Babinski).


   BACH-Y-RITA PAUL   

Contrairement à beaucoup de scientifiques qui se cantonnent à une seule discipline, Bach-y-Rita est devenu expert dans plusieurs domaines : la médecine, la psychopharmacologie, la neurophysio­logie oculaire (étude des muscles de l'oeil), la neurophysiologie visuelle (étude de la vue et du système nerveux) et l'ingénierie bio­médicale. Il poursuit ses idées où qu'elles le conduisent. Il a long­temps vécu en Italie, en Allemagne, en France, au Mexique, en Suède, aux États-Unis, et parle quatre langues. Il a travaillé dans les laboratoires d'éminents scientifiques, de lauréats du prix Nobel, mais il ne s'est jamais beaucoup soucié de ce que pensent les autres et ne joue pas le jeu politique que pratiquent de nom­breux chercheurs afin d'assurer leur promotion. Il a abandonné la médecine, après être devenu praticien, pour se consacrer à la recherche fondamentale. Il a formulé des questions qui sem­blaient défier le sens commun, telles que : « Les yeux sont-ils nécessaires à la vue, les oreilles nécessaires à l'ouïe, la langue au goût, le nez à l'odorat ? » À l'âge de quarante-quatre ans, l'esprit toujours en alerte, il est revenu à la pratique médicale hospita­lière, avec ses interminables nuits de veille, dans une spécialité considérée comme une des plus rébarbatives qui soient : la réédu­cation. Son ambition était d'élever au rang de discipline scienti­fique ce qui semblait être une impasse intellectuelle, en mettant en application ce qu'il avait découvert sur la plasticité cérébrale.

Bach-y-Rita est un homme totalement dénué de prétention. Il est abonné aux costumes à cinq dollars ou aux vêtements de l'Armée du Salut (quand son épouse le laisse faire) et roule dans une guimbarde rouillée de plus de quinze ans, alors que sa compagne conduit le dernier modèle de Volkswagen Passat.

D'origine juive espagnole, il a le teint mat, le cheveu noir et ondulant comme tout bon Latino, parle rapidement d'une voix douce et porte ses soixante-neuf ans comme s'il en avait dix de moins. Paul est visiblement un cérébral, mais il émane de lui une chaleur de gamin perpétuellement émerveillé. Esther, son épouse, est une Mexicaine d'ascendance maya.

Paul a toujours été plus ou moins marginal. Ayant grandi dans le Bronx, il mesurait un mètre vingt-cinq à son entrée en sixième, en raison d'une mystérieuse maladie qui retarda sa croissance pendant huit ans. À deux reprises, on lui diagnostiqua un début de leucémie. Physiquement dominé par ses camarades, il mordait quotidiennement la poussière des cours de récréation, et durant cette période son seuil nociceptif, c'est-à-dire la limite au-delà de laquelle il percevait la souffrance, devint particulièrement élevé. À l'âge de douze ans, il eut une inflammation aiguë de l'appendice et la mystérieuse maladie, une forme rare d'appendicite, fut cor­rectement diagnostiqu@?e. Il grandit de vingt centimètres et réussit enfin à s'imposer dans les bagarres.

C'est en Allemagne, au début des années 1960, que Bach-y-Rita commença à douter de la pertinence du localisationnisme. Il s'était joint à une équipe qui étudiait le fonctionnement de la vue chez le chat en mesurant avec des électrodes les décharges électriques pro­venant de la zone cérébrale concernée. Tous les membres de l'équipe s'attendaient à ce que les électrodes implantées dans cette zone enregistrent un pic électrique au moment où l'on montrerait une image à l'animal, témoignant d'une activité de traitement de l'image en question. Et c'est ce qui se produisit. Mais au cours de l'expérience, la patte du chat fut effleurée par mégarde, et la zone de la vue réagit encore par une décharge'', ce qui montrait qu'elle traitait aussi le toucher. Ils s'aperçurent ensuite que cette zone se comportait de la même façon quand le chat percevait un son.

Si la zone de la vue traite au moins deux autres fonctions senso­rielles, se dit alors Paul, la théorie localisationniste pèche for­cément quelque part. C'est ainsi qu'il en vint à concevoir la plus grande partie du cerveau comme « polysensitive », c'est-à-dire capable de traiter des signaux émis par plusieurs sens.

Cela n'est possible que parce que nos récepteurs sensoriels trans­forment en influx électriques différents types d'énergie provenant du monde extérieur, quelle qu'en soit la source. Ces influx électri­ques transmis par l'intermédiaire des nerfs constituent le langage universel tel qu'il est « parlé » dans notre cerveau. Les neurones ne véhiculent pas d'image, de son, d'odeur ou de sensation tactile. Paul se rendit compte que les régions du cerveau chargées du traitement de ces influx nerveux sont beaucoup plus homogènes' que ne le pensaient les neurologues. Il fut conforté dans cette conviction par les travaux du neurologue Vernon Mountcastle, qui découvrit que les substances corticales de la vue, de l'ouïe et de plusieurs autres sens ont toutes une structure à six couches identique, ce qui impli­que que n'importe quelle partie du cortex doit pouvoir traiter les signaux électriques transmis, quels qu'ils soient, et qu'après tout nos modules cérébraux ne sont pas si spécialisés que cela.

Au cours des années suivantes, Bach-y-Rita entreprit d'examiner toutes les exceptions au localisationnisme. Comme il était poly­glotte, il explora l'ancienne littérature médicale des pays non anglophones et redécouvrit des travaux antérieurs au durcis­sement de la théorie localisationniste. Il s'aperçut que, dans les années 1820, le médecin et biologiste Marie-Jean-Pierre Flourens avait déjà montré que le cerveau était capable de se réorganiser'. Et en lisant en français l'œuvre de Broca, souvent citée mais rare­ment traduite, il constata que le médecin anatomiste n'avait pas fermé la porte à la plasticité comme l'avaient fait ses successeurs.

Le succès de sa machine de vision tactile conduisit Bach-y-Rita à réinventer la cartographie du cerveau humain. Après tout, sa machine n'avait rien de miraculeux par rapport aux capacités du cerveau, qui faisait preuve d'une vitalité étonnante en changeant et en s'adaptant à de nouveaux types de signaux artificiels. Dans le cadre de cette réorganisation, Paul présuma que les signaux pro­venant du toucher (initialement situé au niveau du cortex sensitif, dans la zone sommitale du cerveau) étaient redirigés vers le cortex visuel, à l'arrière de l'encéphale, pour y être retraités, ce qui signi­fiait que les voies de transmission neuronale depuis la peau jusqu'au cortex visuel subissaient un développement.

Il y a donc maintenant une quarantaine d'années, au moment où l'empire du localisationnisme était au faîte de sa puissance, que Paul a entamé sa démarche contestataire. Tout en reconnaissant les progrès accomplis par le localisationnisme, il fit valoir qu'un impor­tant faisceau de preuves démontrait une plasticité à la fois motrice et sensorielle du cerveau'. Un de ses articles fut rejeté six fois de suite par différents périodiques scientifiques, non parce que sa démonstration était insuffisante mais parce qu'il osait employer le mot « plasticité » dans le titre. Lorsque, enfin, son papier parut dans la revue Nature, Ragnar Granit, son inspirateur et ami, lauréat du prix Nobel de physiologie (1967) pour ses travaux sur la rétine, invita Paul à prendre le thé chez lui. Granit pria sa femme de les laisser seuls et, après avoir félicité Paul pour son travail sur les mus­cles oculaires, il lui demanda pourquoi il perdait son temps avec ce qu'il appelait un « jouet pour adultes ». Mais Paul ne se découragea pas et publia plusieurs livres et des centaines d'articles afin d'étayer ses allégations et de bâtir une théorie susceptible d'expliquer le mécanisme de la plasticité cérébrale.

Cette réflexion théorique, qui devint son principal centre d'inté­rêt, ne l'empêchait pas de poursuivre ses essais de fabrication d'un appareil de suppléance perceptive. Il fit appel à des ingénieurs pour diminuer le volume du dispositif fauteuil-caméra-ordinateur destiné aux non-voyants. La lourde et encombrante plaque dorsale de stimulateurs vibrants est aujourd'hui remplacée par une mince languette de plastique couverte d'électrodes, un peu plus étroite et à peine plus longue qu'une carte bancaire, que l'on glisse sous la langue. La langue est de son point de vue l'interface cerveau-machine idéal, excellent portail d'accès au cerveau, parce qu'elle est très sensible sur toute sa surface. L'ordinateur aussi a énormément rétréci, et la caméra, naguère grande comme une valise, est maintenant fixée à la monture des lunettes portées par le sujet.

Il a aussi travaillé à d'autres systèmes de suppléance perceptive. La NASA l'a subventionné pour mettre en oeuvre des gants sensoriels électroniques à l'intention des astronautes. Ceux qui existaient aupa­ravant étaient tellement épais que les équipages des navettes spatia­les avaient beaucoup de mal à sentir les objets de petite taille et à effectuer des mouvements délicats. Pour résoudre ce problème, Paul a implanté sur la surface externe du gant des palpeurs électriques qui transmettent des signaux électriques à la main. Cette technologie lui a servi pour inventer ensuite des gants destinés aux lépreux qui ont perdu la sensation du toucher parce que leur maladie n@?crose la peau et détruit les nerfs périphériques. Comme ceux des astronautes, ces gants sont équipés de palpeurs externes qui transmettent des signaux à une partie saine de l'épiderme éloignée du membre malade. La zone dermique concernée se substitue à la main et devient le port d'accès des sensations tactiles. Non content de cette réussite, il s'est attelé ensuite à la réalisation d'un gant permettant aux non-voyants de lire sur un écran d'ordinateur, et il a même en projet un préservatif dont il espère faire profiter les hommes atteints d'une lésion de la moelle épinière qui n'ont plus de sensibilité pénienne et ne peuvent éprouver d'orgasme. Cette invention est basée sur le principe selon lequel la stimulation sexuelle, comme les autres sensations, est localisée dans le cerveau, de sorte que l'activité sexuelle captée par les palpeurs du préservatif se traduit par des impulsions électriques transmises à la zone du cerveau dévolue à la libido. Parmi les applications potentielles de ses travaux, on notera encore la possibilité de développer des « supersens » comme la vision infrarouge ou vision nocturne. Enfin, il a mis au point un appareil qui permet aux plongeurs militaires de mieux percevoir l'orientation de leur corps sous l'eau ; et un autre, testé avec succès en France, qui infamie le chirurgien de la position exacte de son scalpel en transmettant des signaux, à partir d'un capteur électroni­que fixé à l'instrument, vers un récepteur lingual relié au cerveau.


   BALL BENJAMIN   

Benjamin Ball, né le 20 avril 1833 à Naples et mort le 23 février 1893 à Paris, est un médecin et neurologue français, premier titulaire de la chaire des maladies mentales à Saint-Anne et membre de l’académie de médecine. On lui doit de nombreux ouvrages relatifs aux troubles mentaux.

Il fonde en 1881 avec son ami Jules Bernard Luys le journal médical l'Encéphale. Il est promu la même année chevalier de la légion d’honneur.

En 1883, Ball est élu membre de l’académie de médecine.. Il publie au cours de sa carrière de nombreux travaux: De la morphinomanie (1885) ouvrage précurseur dans le domaine de la toxicomanie dans lequel Ball met en avant la toxicité de la cocaïne non encore parfaitement établie à cette époque; La folie érotique (1888) ; Du délire de persécution (1890) ou encore Leçons sur les maladies mentales (1890). En 1890, il préside le premier Congrès de Médecine Mentale à Rouen.


   BALLET GILBERT   

Gilbert Ballet, né le 29 mars 1853 à Ambazac (Haute-Vienne) et décédé à Paris le 17 mars 1916, est un neurologue, aliéniste, et historien de la médecine français.

Ballet a été formé par Jean-Martin Charcot, dont il était chef de clinique à l'Hôpital de la Salpêtrière. En 1904, il a créé le service de psychiatrie de Hôtel-Dieu à Paris et en 1907 il est nommé Professeur d'histoire de la médecine à la Faculté de médecine de Paris. En 1909, Ballet prend la chaire très convoitée de clinique des maladies mentales et de l'encéphale à l'hôpital Sainte-Anne. La même année, il est élu président de la Société française d'histoire de la médecine.

Le 30 janvier 1912, il est nommé à l'Académie des sciences. Ballet réalisa des travaux importants et nombreux : en 1903 il publia un Traité de psychiatrie qui resta la principale référence francophone pendant près de cinquante ans. C'est également lui qui décrivit et définit la psychose hallucinatoire chronique en 1911. Enfin, il publia différents travaux d'histoire de la médecine.


   BARBEAU ANDRÉ   

André Barbeau, né le 27 mai 1931 à Montréal et mort le 9 mars 1986 dans la même ville. Neurologue québécois de renommée mondiale, le docteur André Barbeau, qualifié de « clinicien de l'espoir », contribue pendant toute sa vie à l'amélioration de la santé de patients atteints de maladies chroniques du système nerveux. Un des premiers neurologues à faire d'importantes découvertes fondamentales dans la compréhension et le traitement de la maladie de Parkinson, puis de l'ataxie de Friedreich, André Barbeau est un guide dans le domaine des maladies génétiques et héréditaires. Pour décrire ses hypothèses et rapporter ses résultats, il s'applique durant toute sa carrière à utiliser les langues de Molière et de Shakespeare avec un brio exceptionnel. Plus de 25 années d'étude sur le cerveau le conduiront à élargir le cadre des connaissances de la neurologie classique et à donner un nouvel essor à la recherche médicale concernant des maladies qui, jusque-là, représentaient un véritable mystère pour la science.

André Barbeau s'intéresse tout particulièrement à l'aspect génétique des maladies neurologiques. Ainsi, au début des années 80, il ouvre la voie à une nouvelle science, l'écogénétique, selon sa propre terminologie, d'ailleurs acceptée par la communauté scientifique. Le chercheur amorce le mouvement de la science en démontrant que, en plus d'une composante génétique, une composante environnementale toxique est directement liée à la maladie de Parkinson.

À la toute fin de sa vie, le docteur Barbeau a débuté des études rétrospectives sur les effets de l'environnement sur la maladie de Parkinson. Les résultats préliminaires ont attiré l'attention du monde entier. « Oui, l'environnement semblait favoriser l'apparition de la maladie ». Son décès prématuré a interrompu cette prometteuse observation. Cette hypothèse vient d'être confirmée. À nouveau, selon le docteur Chrétien, le docteur Barbeau a fait preuve de grande intuition scientifique et d'esprit de pionnier. André Barbeau est l'auteur plus de trente ouvrages et de quatre cents articles scientifiques.


   BARRÉ JEAN ALEXANDRE   

Jean Alexandre Barré est un neurologue français, né le 25 mai 1880 à Nantes, mort le 26 avril 1967 à Strasbourg.

En 1919, âgé de 39 ans, Barré est nommé professeur de neurologie à Strasbourg.

Comme Guillain, il fut un auteur prolifique et publia plus de 800 articles scientifiques. Il fut de plus le fondateur de la Revue d'oto-neuro-ophtalmologie. Clinicien fin et méticuleux, il forma de nombreux neurologues français et étrangers.

En 1953, alors qu'il se rendait à un congrès à Lisbonne, Barré fut frappé d'un accident vasculaire cérébral qui le laissa paralysé. En dépit de cette invalidité, il participa encore par la suite à de nombreuses réunions scientifiques.


   BEAULIEU ÉTIENNE-ÉMILE   

Étienne-Émile Baulieu, né Étienne Blum le 12 décembre 1926 à Strasbourg, est docteur en médecine (1955) et docteur ès sciences (1963). Il a été directeur d'unité de recherche à l'INSERM et professeur de biochimie à l'Université de Paris XI. Il est professeur honoraire au Collège de France et a notamment été le président de l'Académie des sciences française en 2003 et 2004.

Étienne-Émile Baulieu découvre au début des années 1980 que le cerveau est aussi producteur d'hormones stéroïdes qu'il dénomme « neurostéroïdes ». Cette découverte a ouvert la voie de ses recherches dans le domaine du vieillissement cérébral et en particulier de la mémoire et de la dépression. Il met en évidence à cette occasion un nouveau mécanisme d'action au niveau des microtubules dans le fonctionnement du système nerveux central, essentiel pour sauvegarder le fonctionnement des neurones en particulier dans le cas de traumatismes.

Les travaux sur les microtubules ont par ailleurs conduit son équipe à s'intéresser ces dernières années à la protéine tau (Tubuline Associated Unit), dont le fonctionnement normal est très important dans l'activité des microtubules, et dont la forme pathologique, en particulier hyperphosphorylée, est délétère pour l'activité des neurones. Ce défaut provoque les troubles de la mémoire, de l'acquisition des connaissances et du comportement, caractéristiques de nombreuses maladies cérébrales dégénératives, dont la plus connue est la maladie d'Alzheimer. Ses travaux récents ont montré que la protéine tau interagissait avec une autre protéine cérébrale, une immunophiline dénommée FKBP52, notamment dans les maladies neurodégénératives de type Alzheimer, et que les taux protéiques de FKBP52, et non le niveau d'expression de son gène, étaient fortement diminués dans le cortex frontal de patients morts de maladies neurodégénératives.
vidéo sur sa vie - 2006


   BECKER PETER EMIL   

Peter Emil Becker, né à Hambourg le 23 novembre 1908 et mort à Göttingen le 7 octobre 2000 est un neurologue, psychiatre et généticien allemand. Il a décrit et laissé son nom à plusieurs affections musculaires, parmi lesquelles la dystrophie musculaire qui porte son nom (type Becker-Kiener) qu'il découvrit dans les années d'après-guerre et publia en 1957 et la variété récessive de myotonie congénitale.

En 1934, Becker devient membre des SA comme Oberscharführer, et en 1940 il adhère au Parti Nazi. En 1942, il est recruté comme médecin de l'Armée de l'Air Allemande. De 1943 jusqu'à la fin de la guerre en 1945, il réintègre la Clinique neurologique universitaire de Fribourg-en-Brisgau comme professeur1De 1945 à 1956, il exerce la neurologie en pratique libérale à Tuttlingen et enseigne à l'Université de Fribourg-en-Brisgau. En 1951, il est nommé professeur extraordinaire. En 1957, sa réputation le fait nommer en tant que professeur extraordinaire de la chaire de génétique humaine à l'Université de Göttingen où un Institut est créé en 1962. Becker dirige cet Institut jusqu'à sa retraite en 1975. Il est le successeur de Fritz Lenz, avec qui il avait déjà collaboré à Berlin.

Becker fut cofondateur et coéditeur de la revue Humangenetik (génétique humaine) (1964) (renommée Human Genetics en 1976) et participa activement au développement de la Société allemande de génétique humaine dont il fut président en 1970 et 1971. En 1988, il est fait docteur honoris causa de l'Université d'Ulm. On a donné son nom à un prix pour la recherche en neurologie pédiatrique attribué chaque année à Göttingen depuis 1998, le prix d'excellence Peter-Emil-Becker.


   BEEVOR CHARLES EDWARD   

Charles Edward Beevor, né le 12 juin 1854 à Londres et mort le 5 décembre 1908 est un neurologue et anatomiste anglais connu pour sa description du signe de Beevor, du réflexe massétérin et du territoire vasculaire cérébral de l'artère choroïdienne antérieure. Il est aussi l'auteur de l'axiome de Beevor selon lequel « le cerveau ne connaît pas les muscles mais seulement les mouvements ».

Il était le fils de Charles Beevor, FRCS et d'Elizabeth Burrell. Il effectue sa scolarité à la Blackheath Proprietary School puis à l'University College de Londres. Il fait ses études médicales à l'University College Hospital et obtient le grade et de MB en 1879 et son diplôme de MD en 1881 à l'université de Londres. Il occupe ensuite un poste de médecin résident (Resident Medical Officer) à l'Hôpital de Queen Square, où il est d'abord médecin assistant, pui médecin titulaire. Il exerce plus tard de nombreuses années au Great Northern Central Hospital.

En 1907 il devient président de la Neurological Society. Il est élu membre du Collège royal de médecine en 1888 et y donne une Croonian Lecture en 1903 sur les mouvements musculaires et leur représentation dans le système nerveux central (On Muscular Movements and their Representation in the Central Nervous System. En 1898, il fait paraître son Manuel des maladies du système nerveux (Handbook on Diseases of the Nervous Systeme.


   BEKHTEREV VLADIMIR MIKHAÏLOVITCH   

Neurophysiologiste et psychiatre russe qui a étudié les structures cérébrales et analysé les réflexes conditionnés.

Bekhterev, né à Sorali, dans la région de Vyatka (actuellement Kirov) obtient le doctorat de l'Académie médicochirurgicale de Saint-Pétersbourg en 1881, puis approfondit ses connaissances au cours des quatre années suivantes, dans plusieurs universités. En 1885, rentré en Russie, il est nommé professeur à l'université de Kazan, où il enseigne les maladies psychiques. Il devient ensuite, en 1893, professeur de psychiatrie à l'Académie médicale militaire de Saint-Pétersbourg et fonde un institut de neuropsychiatrie. Ayant dû abandonner sa chaire en 1913, il est rétabli dans ses fonctions en 1917, après la révolution, avec le titre de professeur de psychologie et réflexologie de l'université de Petrograd. Il devait y rester jusqu'à sa mort.

Rival d'Ivan Pavlov, Bekhterev élabora, indépendamment, une théorie des réflexes conditionnés à partir de ses études de laboratoire sur l'inné et l'acquis. Il s'intéressa à la morphologie cérébrale et découvrit le noyau vestibulaire supérieur (noyau de Bekhterev) ainsi que plusieurs autres structures cérébrales nouvelles. Il décrivit aussi une déficience de la moelle épinière (qui porte son nom) et d'autres syndromes pathologiques.

Bekhterev fonda le premier journal médical russe (1898) spécialisé dans les maladies nerveuses : Nevrologichesky Vestnik. Il militait pour une approche objective des comportements et estimait que ceux qui paraissaient complexes pouvaient être interprétés par la réflexologie, ce qui influença la théorie behavioriste.


   BERGER HANS   

Le 21 mai 1873 à Neuses, petite ville près de Coburg, Hans Berger naît dans une famille d'intellectuels. Après avoir terminé ses études médicales, à l'âge de vingt-quatre ans, il rejoignit l'équipe de la clinique psychiatrique de l'université de Iéna qu'il ne quittera plus jusqu'à la fin de sa carrière, à l'âge de soixante-cinq ans.

Toute sa vie de chercheur a été dominée par une idée en parfait accord avec les spéculations philosophiques de la fin du xixe siècle en Allemagne : la recherche passionnée des relations entre la pensée et son substrat matériel, le cerveau.

Dans une première série de recherches, Berger aborda le problème en étudiant le retard de développement des lobes occipitaux chez l'animal privé de vision, cherchant ainsi à démontrer que la modification d'une fonction suffit pour modifier le substrat cérébral qui la supporte. Mais, très rapidement, il abandonna cette approche psychophysique chez l'animal pour s'engager résolument dans la voie de la psychophysiologie, cherchant à corréler certains états psychoaffectifs de ses malades avec des particularités de leur fonctionnement cérébral objectivées par un enregistrement graphique.

Il s'adressa d'abord à la pléthysmographie puis à la thermographie, cherchant à corréler des variations de la circulation ou de la température du cerveau avec des variations de l'état mental ou affectif d'un sujet dans l'espoir de démontrer qu'une partie de l'énergie produite par le fonctionnement cérébral est disponible pour être transformée en énergie psychique. Mais ces recherches furent interrompues par la Première Guerre mondiale, puis par les responsabilités administratives de Berger lorsqu'il fut promu à la direction de la clinique psychiatrique de l'université de Iéna dont il devint ultérieurement le recteur.

C'est en 1924, à l'âge de cinquante et un ans, que Berger commença à explorer la possibilité d'enregistrer l'activité électrique du cerveau à partir d'électrodes placées sur le scalp.


   BINSWANGER OTTO LUDWIG   

Otto Ludwig Binswanger, né le 14 octobre 1852 à Scherzingen, dans la commune de Münsterlingen et mort le 15 juillet 1929 à Kreuzlingen, est un neurologue et psychiatre suisse.

Membre d'une famille de médecins célèbres (son père a fondé le « Sanatorium Bellevue » de Kreuzlingen, et il était l'oncle de Ludwig Binswanger (1881-1966), figure importante du mouvement de l'analyse existentielle), il est tout d'abord assistant de Theodor Meynert à Vienne (Autriche) et de Carl Westphal à l'hôpital de la Charité de Berlin. De 1882 à 1919, il enseigne à l'Université d'Iéna dont il devient le recteur en 19112.

Otto Binswanger, à travers plus de 100 publications, étudie la neurologie. Son nom est attaché à la maladie de Binswanger , une encéphalopathie sous-corticale dégénérative. Un de ses patients célèbres fut Friedrich Nietzsche.


   BOUSSER MARIE-GERMAINE   

L'ancienne chef du service de neurologie de l'hôpital Lariboisière à Paris, 475 articles scientifiques originaux à son actif, est internationalement reconnue pour ses travaux dans le domaine des accidents vasculaires cérébraux (AVC) et des migraines. Elle a confirmé l'efficacité de l'aspirine en prévention des infarctus cérébraux chez l'homme, et l'a démontrée chez la femme. Elle a aussi largement contribué à une meilleure connaissance de la génétique et des traitements des migraines. Dans cette session plénière, elle est venue conter l'aventure du cadasil. Une maladie qui associe justement AVC et migraines. Une maladie qu'elle a découverte et à laquelle elle aurait pu donner son nom, si elle ne lui avait préféré un acronyme anglais (cadasil pour Cerebral Autosomal Dominant Arteriopathy with Subcortical Infarcts and Leukoencephalopathy), plus utile selon elle pour résumer les caractéristiques essentielles de cette atteinte des petites artères cérébrales d'origine génétique.

A 69 ans, officiellement retraitée depuis septembre 2012, Marie-Germaine Bousser est toujours aussi active, entre conférences internationales, cours, consultations, travail au comité d'éthique... Et cette passionnée de tennis (qui, comme dans son parcours professionnel, a toujours préféré les matchs en équipe) n'a rien perdu de sa combativité quand il s'agit de défendre le développement de la neurologie vasculaire, "une spécialité pas encore assez reconnue ni financée en France", regrette-t-elle. Avec les migraines, les accidents vasculaires cérébraux ont été le cheval de bataille de toute sa carrière.

"A l'époque où j'ai appris la neurologie, et où le scanner n'existait pas, ces deux pathologies étaient délaissées par les neurologues, raconte Mme Bousser. Je m'y suis intéressée parce que je voyais des gens désemparés et qu'il y avait des choses à faire." Ses collaborateurs sont intarissables sur ses qualités professionnelles et humaines. "Elle a inspiré des générations de neurologues. Dans le clan MGB, comme on s'appelait, on était prêts à travailler nuit et jour pour elle", résume le docteur Valérie Biousse, qui fut longtemps son élève avant d'émigrer aux Etats-Unis.


   BROCA PAUL   

Paul Pierre Broca est né le 28 juin 1824 à Sainte-Foy-la-Grande, arrondissement de Libourne dans le département de la Gironde et il mort le 9 juillet 1880 à Paris. C'est un médecin, anatomiste et anthropologue français. Il est resté célèbre pour sa découverte du centre du langage dans le cerveau. A la Société d'Anthropologie, il y avait une discussion sur le langage et sa localisation ou non dans une zone précise du cerveau. C'est dans ce contexte qu'un certain M. Leborgne, pensionnaire de l'hospice de Bicêtre depuis plus de 20 ans pour une brusque suspension du langage meurt le 17 avril 1861, à l'âge de 51 ans. Il avait été conduit quelques jours auparavant dans le service de Broca pour un phlegmon diffus et gangreneux de la jambe dont l'issue fatale ne faisait aucun doute.

Broca s'intéressa alors au trouble du langage que présentait le patient indépendamment de son phlegmon. En effet, Leborgne qui n'était affecté d'aucune paralysie des muscles bucco-phonateurs et qui ne présentait aucun trouble de la compréhension verbale, ne pouvait plus prononcer qu'une seule syllabe : "tan" qu'il répétait généralement deux fois, d'où son surnom dans l'hospice, "tan-tan". Broca pratiqua une autopsie du cerveau de Leborgne à la mort de ce dernier et constata une importante lésion syphilitique de l'hémisphère gauche au niveau du lobe frontal. Il présenta cette observation à la Société d'Anthropologie et conclut que la lésion du lobe frontal est à l'origine de la perte de la parole. Curieusement, dans le contexte polémique de l'époque, cette observation n'eut aucun retentissement. C'est six mois plus tard, lorsque Broca présenta le même cas à la Société anatomique de Paris que la controverse fit rage. Dans le texte de cette présentation Broca affirme que la faculté de coordonner les mouvements propres au langage articulé "siège" dans la seconde ou la troisième circonvolution frontale (et, précise-t-il, plus vraisemblablement dans cette dernière), mais il se démarque fortement de la phrénologie de Gall. Il considère même que sa découverte est incompatible avec le système des bosses alors qu'elle est au contraire "parfaitement conciliable avec le système de localisation par circonvolution".

L'aire de Broca - centre moteur de la parole - (ainsi nommée par David Ferrin était découverte). C'est une zone du cortex cérébral correspondant à la partie inférieure (ou "pied") de la 3e circonvolution frontale inférieure gauche. Elle est localisée en avant de la partie de la circonvolution frontale ascendante qui dirige l'action de la musculature bucco-phonatoire. Elle est l'une des zones responsables du langage. La neuropsychologie était née ainsi que le terme "d'aphasie", imposé par le prestigieux Trousseau au détriment "d'aphémie" préféré par Broca. Paul Broca pensait avoir trouvé le centre unique du langage, mais ceci fut rapidement nuancé par la découverte d'autres zones impliquées dans le langage, notamment par le neurologue allemand Carl Wernicke. A partir de cette observation, Broca développera le concept de "dominance" hémisphérique.

Plus tard, en 1878, il sera l'un des premiers à proposer un modèle fonctionnel du lobe limbique que l'on associe habituellement aux processus émotionnels. Indépendamment de leurs aspects neurochirurgicaux, les travaux de Broca sont à l'origine de la neuropsychologie clinique. Son approche anatomo-fonctionnelle de l'aphasie a fortement influencé les recherches ultérieures en psychologie du langage. Sa conception des localisations cérébrales a largement contribué au développement d'une approche modulaire du fonctionnement cognitif. (Extraits du site : medarus.org)


   BROWN-SÉQUARD CHARLES-ÉDOUARD   

Charles-Édouard Brown-Séquard, né le 8 avril 1817 à Port-Louis (île Maurice) et mort le 2 avril 1894 à Sceaux (France), est un physiologiste et neurologue français , né sujet de l'Empire britannique.

Physiologiste et neurologue, pionnier de l'endocrinologie et de la neurophysiologie, Brown-Séquard fut parmi les premiers à étudier la physiologie de la moelle épinière. Il décrivit notamment un syndrome qui porte son nom (il correspond à l'hémisection médullaire, dont les effets ont permis d'analyser le trajet des grandes voies sensitives et motrices). Sa découverte la plus importante est celle du rôle vital des glandes surrénales (1856). La plupart des résultats de ses recherches furent publiés dans les Archives de physiologie, qu'il contribua à fonder en 1868.


   CAJAL RAMON   

Santiago Ramón y Cajal (1er mai 1852 à Petilla de Aragón, Navarre, Espagne - 17 octobre 1934 à Madrid, Communauté de Madrid, Espagne) est un histologiste et neuroscientifique espagnol, colauréat du prix Nobel de physiologie ou médecine en 1906 avec Camillo Golgi « en reconnaissance de leurs travaux sur la structure du système nerveux ».

C'est en affinant la technique d'imprégnation argentique mise au point par Golgi (et qui porte aujourd'hui son nom) qu'il contribua de façon décisive à la théorie neuronale en opposition avec la théorie réticulaire, soutenue par Golgi. Il mit en effet en évidence que les neurones étaient des entités cellulaires séparées par de fins espaces (que Sherrington nommera « synapses »), et non les fibres d'un réseau ininterrompu.

Indépendamment de ces travaux Ramón y Cajal a édité plus de cent articles dans les périodiques scientifiques français et espagnols, sur la structure fine du système nerveux et particulièrement celle du cerveau et du cordon médullaire, mais également sur des muscles et d'autres tissus, et sur divers sujets dans le domaine de la pathologie générale. Ces articles sont dispersés dans de nombreux journaux espagnols et diverses revues spécialisées d'autres pays (particulièrement en France). Quelques articles de Ramón y Cajal et de ses élèves paraissent en Espagne dans la Revista Trimestral de Histología normal y patológica dès 1888. Cajal est également l'auteur d'un livre de méthodologie scientifique, Reglas y Consejos sobre Investigación Científica.


   CHANGEUX JEAN-PIERRE   

Jean-Pierre Changeux (né le 6 avril 1936 à Domont) est un neurobiologiste français connu pour sa recherche dans plusieurs domaines de la biologie, de la structure et de la fonction des protéines (en particulier les protéines allostériques), au développement précoce du système nerveux jusqu’aux fonctions cognitives. Bien que célèbre dans les sciences biologiques pour le modèle Monod-Wyman-Changeux, il est aussi reconnu pour l’identification et la purification du récepteur nicotinique de l’acétylcholine et la théorie de l’épigénèse par stabilisation sélective des synapses. Changeux est connu du public non scientifique pour des idées concernant la relation entre l’esprit et le cerveau. Comme il l’écrit dans son livre Matière à pensée, Changeux défend la conception selon laquelle le système nerveux est actif plutôt que réactif et que l’interaction avec l’environnement, au lieu d’être instructive, résulte de la sélection de représentations internes préexistantes. Il est membre de l'Académie des sciences depuis 1986.

Pendant toute sa carrière scientifique, Changeux a été fidèle à une conception moniste du cerveau de l’Homme alliant niveaux moléculaire, cellulaire et cognitif. Si l’on souhaite trouver un thème unificateur, c’est la conviction que la sélection est à la base de processus vitaux plutôt que l’instruction. Alors que ses lignes de recherche ont débuté comme des approches séparées, elles se sont trouvées réunies au cours des décennies récentes, autour des mécanismes allostériques comme fondement du rôle des récepteurs de neurotransmetteurs dans les fonctions cognitives.


   CHARCOT JEAN-MARTIN   

Jean-Martin Charcot est né le 29 novembre 1825 à Paris, son père est carrossier, sa mère est une toute jeune femme de 16 ans et demi. En 1826, Pinel disparaît, lui qui venait de jeter les bases de la psychiatrie scientifique, la relève sera assurée !

Fondateur de la neurologie moderne Jean-Martin Charcot est un des plus illustres médecins français de la fin du XIXème siècle. Il fut le continuateur des travaux d'un modeste praticien élève de Trousseau, Guillaume Duchenne dit de Boulogne, "son maître en neuro-pathologie." Il est le précurseur de la psychopathologie et donna une orientation nouvelle à la pathologie neurologique, même si certaines de ses théories furent rapidement abandonnées.


   CLAPARÈDE ÉDOUARD   

Édouard Claparède, né le 24 mars 1873 à Genève et mort le 28 septembre 1940 dans la même ville, est un médecin neurologue et psychologue suisse. Ses principaux centres d'intérêt furent la psychologie de l'enfant, l'enseignement et l'étude de la mémoire.

Claparède se distingua par ses investigations dans le domaine de la neuropsychologie de la mémoire. Il imagina une expérience restée fameuse, destinée à tester l'hypothèse que le traumatisme d'un évènement douloureux était conservé même en cas de perte de la mémoire à court terme. Il examinait une patiente amnésique dont la mémoire ancienne et les capacités de raisonnement étaient intactes mais incapable de se souvenir de son passé récent. Bien que venant la saluer tous les jours, Claparède n'était jamais reconnu par la patiente. Au cours d'une séance de cette expériene, il cacha une épingle dans sa main avec laquelle il piqua la patiente en lui serrant la main. Le lendemain, la patiente ne le reconnut toujours pas, mais lorsque Claparède fit mine de lui serrer la main, il la vit hésiter comme si elle percevait une menace alors que sa mémoire était sévèrement altérée.

La notoriété de Claparède, ainsi que les très nombreux échanges qu’il avait avec les psychologues du monde entier, ont facilité une reconnaissance quasi immédiate.


   COHEN LAURENT   

Laurent Cohen est né le 14 avril 1960 à Paris. Docteur en médecine, neurologue, il est aussi diplômé en neurosciences et sciences cognitives. Interne, puis médecin hospitalier. Depuis 2002, il est responsable de l'équipe de recherche neuropsychologie et neuroimagerie de l’INSERM. Spécialiste de la mémoire.

Professeur de neurologie à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière-Paris-VI, Laurent Cohen est responsable de l’équipe de recherche INSERM "Neuropsychologie et Neuroimagerie". Spécialiste de la mémoire, il est par ailleurs l’auteur de plusieurs ouvrages dont L’homme-thermomètre, publié aux éditions Odile-Jacob, en 2008.


   CROISILE BERNARD   

Bernard Croisile est un neurologue et neuropsychologue français, exerçant aux Hospices civils de Lyon. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages sur la mémoire et la maladie d'Alzheimer, et il est le cofondateur du site d'entrainement cérébral HappyNeuron.




   CUSHING HARVEY   

Williams Harvey Cushing (8 avril 1869 - 7 octobre 1939) est un neurochirurgien américain et un pionnier de la chirurgie du cerveau. Il est unanimement considéré comme le plus grand neurochirurgien du XXe siècle et souvent désigné comme le « père de la neurochirurgie moderne ».

Le nom Cushing est communément associé à sa plus célèbre découverte – la maladie de Cushing. En 1912, il a rapporté un syndrome endocrinologique provoqué par un mauvais fonctionnement de la glande pituitaire qui il a appelé syndrome polyglandulaire. Il a publié ses conclusions en 1932, sous le titre de The Basophil Adenomas of the Pituitary Body and Their Clinical Manifestations pituitary Basophilism (Les adénomes hypophysaires basophiles et leurs manifestations cliniques ). Cushing a également reçu le prix Pulitzer en 1926 pour une biographie de l'un des pères de la médecine moderne – Sir William Osler.


   DALE HENRY HALLETT   

Sir Henry Hallett Dale (9 juin 1875 à Londres - 23 juillet 1968) est un neuroscientifique britannique, prix Nobel de physiologie ou médecine avec Otto Loewi en 1936.

Dale isole l'acétylcholine en 1914. En 1921, Loewi, montre son action comme neurotransmetteur dans la système nerveux parasympathique. Le rôle de neurotransmetteur de l'acétylcholine dans le reste du système nerveux est mis en évidence par Dale et ses collaborateurs ainsi que par Loewi entre 1921 et 1933. Ces travaux valent à Dale et Loewi le prix Nobel de physiologie ou médecine en 1936 « pour leurs découvertes à propos de la transmission chimique des impulsions nerveuses ».

Durant les années 1940 Dale est entraîné dans un débat scientifique sur la nature du signal transmis au travers de la synapse. John Carew Eccles pense que la transmission à la jonction neuromusculaire est électrique tandis que Dale et d'autres prônent pour l'existence d'un transmetteur chimique. Il a été prouvé plus tard que la transmission à travers la barrière synaptique peut être chimique ou électrique, le premier cas étant toutefois le plus commun.

Dale est aussi à l'origine d'un schéma de classification des neurones en fonction du neurotransmetteur émis, ceux utilisant la noradrénaline sont appelés noradrenergiques, ceux utilisant l'acétylcholine, cholinergiques etc. Ce schéma est basé sur le principe de Dale dont la principale assertion est : « Un neurone n'est capable de relâcher qu'un seul neurotransmetteur à la terminaison de son axone ». Ce principe a été démontré faux, les neurones peuvent aussi relâcher des neuropeptides et des acides aminés.


   DAMASIO ANTONIO R.  

Antonio R. Damasio (Lisbonne, Portugal, 1944) est professeur de neurologie, neurosciences et psychologie. Il est le directeur de l'Institut pour l'étude neurologique de l'émotion et de la créativité de l'Université de la Californie méridionale (University of Southern California) depuis 2005, après avoir été le directeur du département de neurologie de l’Université de l'Iowa pendant 18 ans. Il est également professeur adjoint au Salk Institute d'études de La Jolla et écrivain.

Neuroscientifique de renom, ses travaux portent sur l'étude des bases neuronales de la cognition et du comportement. Parmi ses principales découvertes, on notera :
     la mise en évidence des activations des trajets corticaux et sous-corticaux dans la reconnaissance des visages et des objets;
     l'identification de sites neuronaux impliqués dans le processus des émotions;
     la démonstration que les émotions sont impliquées dans la prise de décision;
     l'identification de régions limbiques et du tronc cérébral suspectées de jouer un rôle dans la maladie d'Alzheimer.

Il est l'auteur de nombreux ouvrages traduit en plusieurs langues dont 4 en français intitulés : "L'erreur de Descartes", "Le sentiment même de soi", "Spinoza avait raison" et enfin "L'autre moi-même"
entretien du 7/6/2004



   DEHAENE STANISLAS   

Stanislas Dehaene est un psychologue cognitif et neuroscientifique français né le 12 mai 1965 à Roubaix. Ses principaux domaines de recherche concernent les bases cérébrales de l'arithmétique et de la numération, la lecture et la conscience, thématiques qu'il explore au moyen d'expériences de psychologie cognitive et par l'imagerie cérébrale (imagerie par résonance magnétique fonctionnelle, magnétoencéphalographie et électroencéphalographie).

Ancien élève de l'École normale supérieure (1984-1989), de formation initiale en mathématiques puis mathématiques appliquées, il a effectué son doctorat dans le domaine de la psychologie expérimentale, sous la direction de Jacques Mehler, ce dernier ayant été l'un des rares promoteurs des sciences cognitives en France. Il a été élu membre de l’Académie des Sciences le 29 novembre 2005, et est professeur au Collège de France à la chaire de psychologie cognitive expérimentale1. Stanislas Dehaene est directeur de l'unité de Neuroimagerie Cognitive, unité mixte INSERM-CEA à Neurospin dans l'Essonne.

Les travaux de Stanislas Dehaene, qui exploitent conjointement les méthodes de la psychologie cognitive et de l’imagerie cérébraleNote 1, portent sur les architectures cérébrales de l’arithmétique, de la lecture, du langage parlé, et l’accès d’information à la conscience2, ce qui l’a amené à s’intéresser à la dyscalculie et à la dyslexie3.

Stanislas Dehaene a bénéficié en 1999 d'une bourse de 1 million de dollars attribuée par la fondation Mc Donnell


   DÉJERINE JULES-JOSEPH   

Joseph Jules Dejerine, né le 3 août 1849 à Genève, mort le 26 février 1917 à Paris, est un médecin neurologue français.

Neurologue français dont le nom restera attaché aux plus brillantes découvertes de l'école anatomo-clinique. Né près de Genève à Plainpalais, Déjerine étudie au collège Calvin puis à l'Académie de Genève et vient à Paris en 1871 poursuivre ses études médicales. Externe à la Pitié dans le service de Vulpian, auquel il restera profondément attaché, interne en 1874, docteur en médecine (1879) avec une thèse sur les lésions du système nerveux dans les paralysies ascendantes, il est nommé, la même année, chef de clinique à l'hôpital de la Charité (à l'emplacement duquel s'élève aujourd'hui la nouvelle Faculté de médecine de Paris). Médecin des hôpitaux en 1882, agrégé en 1888, il épouse cette même année Mlle A. Klumpke, la première femme interne des hôpitaux en France et, comme lui, élève de Vulpian : elle sera sa collaboratrice et le coauteur de nombreux travaux. De 1887 à 1894, il est médecin à l'hôpital de Bicêtre et donne un enseignement sur les maladies du système nerveux ; il continuera ses cours à ses élèves français et étrangers lorsque, de 1894 à 1911, il dirige le Service des maladies nerveuses de la Salpêtrière et, de 1911 à sa mort, il occupe, dans le même hôpital, le service de Charcot. En 1901, il est professeur d'histoire de la médecine à la Faculté de Paris ; en 1907, il quitte cette chaire pour celle de pathologie interne et, en 1910, l'échange contre celle de clinique des maladies du système nerveux.

Son œuvre, considérable, comporte plusieurs ouvrages : L'Hérédité dans les maladies du système nerveux (1886), Sémiologie des maladies du système nerveux, Traité d'anatomie du système nerveux (1895), Maladies de la moelle épinière (1902), Manifestations fonctionnelles des psychonévroses (1911).


   DENNETT DANIEL CLÉMENT   

Daniel Clement Dennett est un philosophe américain né le 28 mars 1942 à Boston. C'est l'un des plus importants philosophes contemporains, en philosophie de l'esprit et en philosophie des sciences, et tout particulièrement en ce qui concerne les retombées de la théorie de l'évolution (Darwin's Dangerous Idea) et son refus dans quelques milieux religieux interprété à la lumière des sciences cognitives, ces dernières constituant son sujet de prédilection.

Il est en 2008 professeur de philosophie et directeur du Center for Cognitive Studies de l'université de Tufts (Medford, Massachusetts).

Ami de Richard Dawkins, il déclare cependant dans The Atheism Tapes (BBC) ne pas partager son avis sur l'intérêt de lutter contre les religions, estimant que Dawkins « sous-estime le désarroi qui s'emparerait d'une grande partie de la population » si elle devait affronter l'existence sans ce secours. Il précise que cela ne remet pas en cause son athéisme personnel.


   EDELMAN GÉRALD MAURICE   

Gerald Maurice Edelman, né le 1er juillet 1929 à New York, est directeur de l'Institut de neurosciences à La Jolla, en Californie.

Il a reçu le Prix Nobel de médecine en 1972 (avec Rodney Porter) pour ses recherches sur les anticorps (il établit la formule développée de la gammaglobuline).
entretien du 1/9/2000



   EDINGER LUDWIG   

Ludwig Edinger, né le 13 avril 1855 à Worms, mort le 26 janvier 1918 à Francfort, est un médecin anatomiste et neurologue de la fin du XIXe et du début du XXe siècle. Lié à l'université de Francfort, il fut en 1914 le premier professeur allemand de neurologie et le fondateur de la neuroanatomie comparée.

Il fit ses études de médecine de 1872 à 1877 à l'Université de Heidelberg et à celle de Strasbourg. Il commença à s'intéresser à la neurologie alors qu'il était médecin assistant à l'Université de Giessen (1877- 1882) et consacra son travail d'habilitation de privatdozent de 1881 à ses recherches dans ce domaine. Il alla ensuite exercer à Berlin, Leipzig et Paris avant d'ouvrir son propre cabinet de neurologie Francfort en 1883.

C'est sur sa proposition en 1885, que le pathologiste juif Karl Weigert devient directeur du laboratoire d'Anatomie de l'institut de recherche Senckenberg de Francfort. Victime de préjugés antisémites, Weigert avait eu auparavant des difficultés à se faire nommer à d'autres postes. Weigert offrit à son ami Edinger des locaux de travail dans cet institut. En 1902, Edinger disposa d'un espace suffisant pour créer son propre service de neurologie.

Le 26 janvier 1918, Edinger mourut subitement d'une crise cardiaque. Il avait demandé que son cerveau soit examiné dans son institut. L'Institut continua à se développer grâce à une fondation voulue par Edinger. Il a laissé son nom au département neurologique de la Faculté de Médecine de l'Université de Francfort.


   EGYPTE   

Les égyptiens extraient l’aspirine du saule blanc, d’où son nom de salicylate, pour fluidifier le sang après les AVC et les infarctus myocardiques.

Au XVIIe siècle avant J.-C., le papyrus d'Edwin Smith révèle l'existence, chez les Égyptiens, de connaissances neurologiques précises. Par exemple, l'hémiplégie spasmodique est décrite avec concision : « L'œil de ce côté louche [...] ; les ongles sont au milieu de la paume [...] ; il marche en traînant la plante du pied » (M. Laignel-Lavastine, « Histoire de la neurologie », in Histoire générale de la médecine). Les troubles de la parole sont déjà notés dans ce contexte, de même que les conséquences des atteintes des vertèbres cervicales : paralysie sensitive et motrice des membres, des vertèbres du « milieu du cou », incontinence d'urine, priapisme et spermatorrhée.

Les Égyptiens connaissaient aussi la cécité et les paralysies provoquées par les troubles circulatoires du cerveau. Ils avaient des spécialistes pour le traitement des céphalées. Si leurs connaissances anatomiques sont restées rudimentaires, elles dépassent, à l'époque, celles des autres peuples de l'Orient ancien, Sumériens, Assyriens, Hébreux, pour lesquels le cerveau ne jouait qu'un rôle bien effacé, le cœur et le foie étant les seuls centres de l'intelligence et du sentiment. On peut aussi reconnaitre, sur certaines pierres gravées, des personnages atteints d'amyotrophie ou marchant à l'aide de cannes, ce qui suggère qu'ils souffraient de séquelles de polio.


   EWEN WILLIAM MAC   

Sir William MacEwen, né le 22 juin 1848 à Rothesay (Écosse) et mort le 22 mars 1924 est un chirurgien écossais pionnier de la neurochirurgie, de l'orthopédie et de la chirurgie viscérale. Il fut dans l'histoire de la neurologie le premier chirurgien à réussir l'ablation d'un méningiome.

ll a également contribué au premier développement de la chirurgie de greffe osseuse, le traitement chirurgical de la hernie et de la pneumonectomie (ablation des poumons).

Une autre contribution importante de Macewen à la chirurgie moderne était la technique de l'anesthésie endotrachéale avec l'aide de l'intubation oro-trachéale, qu'il a décrit en 1880, et encore en usage aujourd'hui. Il est également connu pour son usage précoce et créatif de photographies pour documenter les cas de patients et pour l'enseignement de la chirurgie et de la médecine. Il est le pionnier de l'utilisation des photos de parties du corps et les spécimens pathologiques, ainsi que des photos prises avant, pendant et après le traitement chirurgical.


   FLECHSIG PAUL   

Paul Emil Flechsig (29 juin, 1847 - 22 juillet, 1929) fut un neuroanatomiste et neuropathologiste allemand rattaché à l'Université de Leipzig. Il fut le médecin du président Daniel Paul Schreber.

Le faisceau de Flechsig est nommé en son honneur.

Dans le système nerveux, le faisceau de Flechsig, aussi appelé faisceau spinocérébelleux posterieur ou direct, est une voie spinocérébelleuse directe du paléo-cervelet qui conduit les informations proprioceptives vers l'hémicervelet ipsilatéral (du même côté) via le pédoncule cérébelleux inférieur. Les informations transmises par cette voie sont aussi transmises de façon redondante par le faisceau de Gowers empruntant un chemin différent. Ce dernier se distingue par un double croisement avant d'atteindre l'hémicervelet.


   FLOURENS MARIE-JEAN-PIERRE   

Marie-Jean-Pierre Flourens, né à Maureilhan le 13 avril 1794 et mort à Montgeron le 6 décembre 1867, est un médecin et biologiste français, considéré comme l'un des fondateurs des neurosciences expérimentales. Il joua aussi un grand rôle dans le développement de l'anesthésie.

À partir de 1825, ses travaux portent sur les effets de lésions chirurgicales du système nerveux. En étudiant avec précision les conséquences sur le comportement, la motricité ou la sensibilité de lésions appliquées au cerveau de lapins, Flourens veut vérifier la théorie du localisationnisme cérébral selon laquelle le cerveau serait composé de régions distinctes impliquées chacune dans une fonction mentale spécifique. Son expertise lui vaut d'être appelé par l'Académie des sciences pour trancher le débat, commandité par l'empereur Napoléon Ier, portant sur la phrénologie de Franz Gall, dont la scientificité est de plus en plus contestée. Sur la base des conclusions de Flourens, l'Académie décide finalement de juger la phrénologie comme infondée scientifiquement. Avec François Achille Longet, il a effectué des expériences concernant les effets de l'éther et le chloroforme sur le système nerveux central des animaux de laboratoire.




   GALIEN CLAUDE  

Il effectue chez l'animal de nombreuses dissections du système nerveux de plusieurs espèces dont le singe. Il découvre de manière fortuite l'importance des nerfs laryngés récurrents : au cours d'une expérience de vivisection destinée à étudier les nerfs de la respiration il sectionne accidentellement les nerfs récurrents. Immédiatement l'animal cesse de crier tout en continuant à se débattre. Galien répète ensuite la même expérience sur différentes espèces, chiens, chèvres, ours, lions, vaches et singes, avec les mêmes résultats à chaque fois. Pour faire connaître largement ce fait nouveau, Galien renouvelle l'expérience à Rome, opérant sur deux porcs, face à un large public. Il commente ainsi ses résultats : il y a une paire [de nerfs] semblables à des cheveux dans les muscles du larynx à la fois à gauche et à droite, qui s'ils sont ligaturés ou coupés rendent l'animal aphone, sans menacer ni sa vie ni ses activités fonctionnelles.

Ses théories ont dominé les connaissances médicales de la civilisation occidentale pendant plus d'un millénaire. Le nom « Claudius », qui existe dans les textes grecs, a été mentionné dès la Renaissance.


   GOLDSTEIN KURT   

Kurt Goldstein (6 novembre 1878 - 19 septembre 1965) était un neurologiste et psychiatre Allemand qui fut un pionnier de la neuropsychologie moderne. Il est à l'origine d'une théorie globale de l'organisme fondée sur la Gestalt-théorie qui a profondément influencé le développement de la gestalt-thérapie. Son livre le plus important en allemand est Der Aufbau des Organismus (1934), qui a été publié en français en 1952 dans la collection Bibliothèque de Philosophie dirigée par M. Merleau-Ponty aux édtitions Gallimard sous le titre la structure de l'organisme. Introduction à la biologie à partir de la pathologie humaine (traduction de l'allemand par E. Burckhardt et Jean Kuntz) ; puis réédité avec une préface de Pierre Fédida en poche dans la collection Tel (No 78). Goldstein était le coéditeur du Journal of Humanistic Psychology.

Représentant une heureuse synthèse entre la neurologie, la neuropsychiatrie et la psychologie, l'œuvre de Kurt Goldstein, d'une importance capitale dans l'évolution de la psychologie clinique, constitue pour cette raison une véritable biologie du sujet humain et fournit le modèle d'une psychologie physiologique débarrassée des influences mécanistes, qui ont engagé les premiers psychophysiciens et les expérimentalistes associationnistes sur la voie d'une négation et, ultérieurement, d'une récupération a posteriori de la subjectivité.

Élève de Wernicke et d'Edinger, il retira de leurs enseignements la conviction que la difficulté de la thérapeutique psychiatrique tenait essentiellement au fait que les fonctionnements nerveux se déroulent sans lien univoque avec les séquences des comportements. Directeur de l'institut de neurologie de l'université de Francfort-sur-le-Main à partir de 1919, Goldstein poursuit avec Gelb et Riese ses travaux sur l'aphasie et tente d'élaborer une thérapeutique clinique nouvelle synthétisant l'abord médical et l'abord psychologique des troubles de la parole. Les résultats de ces recherches effectuées sur des blessés du cerveau ont été publiés en 1919 sous le titre de Traitement, aide et évaluation de soldats atteints de blessure du cerveau (Die Behandlung, Fürsorge und Begutachtung hirnverletzter Soldaten). Contraint de quitter l'Allemagne en 1933 pour raisons politiques, Goldstein accepte une chaire à l'université d'Amsterdam et publie son œuvre majeure : La Structure de l'organisme (Aufbau der Organismus, 1934 ; traduction française de E. Burkhardt et J. Kunz, 1951). Il émigre aux États-Unis en 1936, où il poursuivra pendant trente ans, dans diverses universités, une œuvre d'une remarquable fécondité.


   GUILLAIN GEORGES CHARLES   

Georges Charles Guillain, né à Rouen le 3 mars 1876 et mort à Paris le 29 juin 1961, est un neurologue français.En 1909, il épouse Juliette Chauffard, qui lui donnera cinq filles dont Yvonne (1907-1969), Andrée (1908-), mariée à Jean-Paul de Cambronne et Jacqueline.

En 1919, il est nommé médecin à l'hôpital de la Charité. Sa carrière est couronnée en 1923 par sa nomination à 47 ans à la chaire de neurologie à l'hôpital de la Salpêtrière de Paris, où il succède à Pierre Marie. Il occupe cette chaire jusqu'à sa retraite en 1947.

Guillain a laissé de nombreux écrits. Avec son ami Barré, il publia notamment en 1920 un grand travail relatant leur expérience clinique durant la guerre. En dehors de son œuvre scientifique Il est aussi l'auteur d'une biographie de Charcot qui fait autorité.


   GOLGI CAMILLIO   

Camillo Golgi (7 juillet 1843 à Corteno, province de Brescia, Italie - 21 janvier 1926 à Pavie, Italie) est un médecin italien. Il est colauréat avec Santiago Ramón y Cajal du prix Nobel de physiologie ou médecine de 1906 « en reconnaissance de leurs travaux sur la structure du système nerveux »

Le père de Camillo Golgi était déjà médecin et officier médical de district. Golgi étudia la médecine à l'université de Pavie, où il travailla en pathologie expérimentale sous la direction de Giulio Bizzozero. Il obtint son diplôme en 1865. Il a passé la majeure partie de sa carrière à étudier le système nerveux.

À cette époque, les techniques de coloration des tissus étaient inadaptées à l'étude du système nerveux. Cet inconvénient conduisit Golgi, alors qu'il était officier médical en chef dans un hôpital psychiatrique, à faire des expériences d'imprégnation métallique des tissus nerveux. Il découvrit que le nitrate d'argent marquait entièrement un nombre limité de cellules, de façon apparemment aléatoire. Ceci lui permit d'observer pour la première fois des cellules nerveuses et tous leurs prolongements dans le cerveau. Il appela sa découverte la « réaction noire », qui est depuis lors mieux connue sous le nom de méthode de Golgi.


   GOODALE MELVYN   

Melvyn Goodale est né à Leigh-on-Sea , Essex, Angleterre en 1943. Il a émigré avec ses parents à Calgary , Alberta, Canada en 1949. Il a obtenu un baccalauréat en psychologie de l'Université de l'Alberta à Calgary en 1963 et une maîtrise en psychologie de l' Université de Calgary en 1966.

Goodale a été un pionnier dans l'étude des substrats neuronaux de contrôle visuo-moteur, d'abord chez les animaux et plus tard chez l'homme. Les premiers travaux de Goodale dans les années 1980, dans lequel il démontre que la perception visuelle est fonctionnellement indépendant du contrôle visuel d'action, a jeté les bases pour le compte «duplex» de vision de haut niveau qu'il a développée plus tard, avec son collègue de longue date, David Milner (initialement basé à l'Université de St. Andrews, mais maintenant à l'Université de Durham ). Dans un court article, Goodale et Milner ont proposé que la distinction entre vision pour la perception et la vision-pour-action pourrait être mis en correspondance avec les deux courants de projections visuelles découlant des aires visuelles précoces dans le cortex cérébral des primates: la voie ventrale qui se projette à inférotemporal cortex et la voie dorsale qui se projette vers le cortex pariétal postérieur.

Goodale est membre honoraire de l'Institut de recherche Wolfson de l'Université de Durham. En 1999, la Société canadienne du cerveau, du comportement et des sciences cognitives lui ont donné leur O. Hebb Contribution Award Distinguished Donald. Il est devenu membre de la Société royale du Canada en 2001 et de la Royal Society en 2013. En 2008, il remporte le Prix Richard C. T-shirts pour le leadership distingué des SCSCCC.


   HEBB DONALD   

Donald Hebb (1904-1985) est un psychologue et neuropsychologue canadien. Ses travaux sur l'apprentissage par des réseaux de neurones artificiels ont eu une influence décisive sur les neurosciences cognitives et l'intelligence artificielle. Ils sont également l'une des sources de la révolution cognitive aux États-Unis en fournissant à la psychologie une alternative empiriquement crédible au béhaviorisme.

L'une des contributions les plus importantes de Hebb à la neuropsychologie est l'idée que deux neurones en activité au même moment créent ou renforcent leur connexion de sorte que l'activation de l'un par l'autre sera plus facile à l'avenir.

C'est la synapse de Hebb, mécanisme de base de l'apprentissage hebbien. La proximité en question est bien entendu synaptique, non nécessairement géométrique.

Cette idée fournit un substrat matériel crédible aux phénomènes d'apprentissage et a ouvert la voie à de nombreuses recherches empiriques en neuropsychologie et en intelligence artificielle. En réalité, le fonctionnement du système nerveux est bien plus complexe et Hebb, qui considérait ses théories comme un simple moyen de progresser dans notre compréhension de l'esprit humain, en avait pleinement conscience. Néanmoins, plus de vingt ans après, des chercheurs en neurosciences vont mettre en évidence le phénomène de potentialisation à long terme, un équivalent biologique de la synapse de Hebb qui joue un grand rôle dans les théories neurobiologiques de la mémoire.

Une autre idée importante de Hebb est une sorte de généralisation des mécanismes d'association entre neurones. Par stimulation conjointe répétée, un groupe de neurones pourrait former une « assemblée de cellules » qui resterait activée après la présentation d'un stimulus et formerait ainsi une représentation mentale de ce stimulus. La pensée devient alors l'activation en séquence de ces assemblées de neurones. Cette théorie permet de rendre compte de la nature distribuée du fonctionnement nerveux qui fait que les capacités cognitives peuvent être étonnamment bien conservées en cas de lésion cérébrale. Elle fournit aussi une explication de l'attention comme facilitation de l'activation d'une assemblée de cellules par une autre, éclairant les phénomènes qui intriguaient le philosophe Maine de Biran.


   HIPPOCRATE   

Avec Hippocrate (460-377 av. J.-C.), c'est la naissance de la clinique neurologique. La Collection hippocratique, en effet, nous livre des documents de tout premier ordre. Le cerveau et la moelle forment un seul organe : le myélencéphale, qui, pour Platon, commande toute l'économie de l'homme. Mais surtout le cerveau devient le siège de l'intelligence, de la motricité, de la sensibilité.

On doit avant tout à Hippocrate le principe de la recherche des causes des maladies, après l'établissement d'un diagnostic fondé sur un ensemble de signes cliniques. Fondamentalement rationnelle, sa démarche ne fait pas plus appel aux dieux, pour comprendre la cause d'une maladie, qu'à la magie pour la guérir. Le patient devient la préoccupation première du praticien, ce qu'exprime encore de nos jours le « serment d'Hippocrate » que prononcent, en France, les jeunes médecins à leur entrée dans la carrière.


   HODGKIN ALAN LLOYD   

Sir Alan Lloyd Hodgkin (5 février 1914 à Banbury, Oxfordshire, Angleterre – 20 décembre 1998 à Cambridge, Angleterre), est un physiologiste et biophysicien britannique, lauréat en 1963 du prix Nobel de physiologie ou médecine pour ses travaux en collaboration avec Andrew Huxley sur les bases du potentiel d’action nerveux, c’est-à-dire l’impulsion électrique transmise entre le système nerveux central et le reste de l’organisme. Hodgkin et Huxley partagent cette année le prix Nobel avec John Carew Eccles, ce dernier étant récompensé pour ses recherches sur la synapse.

Les découvertes de Hodgkin et Huxley leur permirent de postuler l’existence des canaux ioniques, laquelle ne put être confirmée expérimentalement que plusieurs dizaines d’années plus tard.


   HUNTINGTON GEORGE   

George Huntington, né le 9 avril 1850 et décédé le 3 mars 1916, était un médecin de famille américain dont le nom est associé à la maladie de Huntington (ou chorée de Huntington, moins usité) dont il fait la première description détaillée alors qu'il n'était âgé que de 22 ans.

À l'âge de 22 ans, un an après avoir obtenu son diplôme de médecine à l'Université Columbia de New York, et alors qu'il exerçait dans la ville de Pomeroy dans l'Ohio, George Huntington rédigea sur ce sujet et avec la collaboration de son père une communication savante qu'il présenta d'abord oralement devant l'Académie de Médecine des comtés de Meigs et Mason (Middleport, en Ohio), le 15 février 1872. Un peu plus tard, le 13 avril 1872, le texte fut publié dans le Medical and Surgical Reporter de Philadelphie.

Signalant le jalon formel et fondamental que ce compte-rendu constitue, William Osler écrit que « dans l'histoire de la médecine, il n'y a que peu d'exemples pour lesquels une maladie fut décrite avec tant de précision, de sens graphique ou de concision.»

   HUXLEY ANDREW FIELDING  

Sir Andrew Fielding Huxley, OM, est né le 22 novembre 1917 à Hampstead, dans la banlieue de Londres, et est mort le 30 mai 2012.

Neurophysiologiste britannique, demi-frère du célèbre romancier Aldous Huxley. Professeur de physiologie à Cambridge puis à University College, Londres (1960), A. F. Huxley reçoit en 1963 le prix Nobel de physiologie ou médecine, conjointement à J. Eccles et A. L. Hodgkin, « pour la découverte concernant les mécanismes ioniques impliqués dans l'excitation et l'inhibition des portions périphériques et centrales des membranes des cellules nerveuses ».

Élève à Trinity College (Cambridge) de E. D. Adrian, Prix Nobel de physiologie ou médecine en 1932 et fondateur de l'école britannique de neurophysiologie, Huxley commence sa carrière de chercheur (1939) en collaborant avec A. L. Hodgkin avec qui il réussit, à l'aide de microélectrodes reliées à un oscilloscope cathodique, à mesurer les réponses électriques de fibres géantes de calmar stimulées artificiellement. Interrompue pendant la guerre, cette collaboration reprendra après celle-ci (1946-1951) et aboutira à la découverte et à l'élucidation de processus d'échanges ioniques transmembranaires dans la conduction électrique du nerf. La théorie ionique que ces chercheurs ont développée a donné une base scientifique à la notion d'influx nerveux. Elle rend compte de nombreuses propriétés des neurones, notamment leur conductibilité, et explique la rapidité de la communication nerveuse à l'échelle des organismes invertébrés et vertébrés.


   JACKSON JOHN HUGHLINGS   

Né dans un canton du Yorkshire en 1835 (mort en 1911) où son père avait une petite propriété, John Hughlings Jackson commença, à dix-sept ans, ses études de médecine à York, dans l'école où professait Thomas Leycock. Auprès de lui, il s'intéressa (après avoir été tenté de poursuivre ses études en philosophie) à ce qui devait devenir le sens de toute son œuvre : les rapports du cerveau et de la pensée. Il publia, en 1859, un livre en deux tomes, Brain and Mind, et obtint son diplôme de doctorat à l'université de Saint Andrews, cette même année. Il partit alors pour Londres ; en 1863, il fut nommé médecin assistant au National Hospital for Nervous Diseases qui venait d'être fondé. Quatre ans plus tard, il fut nommé chef de service de cet établissement qu'il ne quitta qu'au moment de sa retraite en 1896. À partir de 1864, il eut aussi un service et un enseignement au London Hospital.

Au cours d'une vie extraordinairement laborieuse, il publia plus de trois cents écrits et mémoires dont la liste figure à la fin des Selected Writings publiés en 1932.

Son œuvre est d'abord caractérisée par son orientation vers la neuro-physio-pathologie (« Croonian Lectures », Royal College of Physicians (1884) ; articles dans Lancet, Medical Times and Gazette, Brain, Medical Press and Circular) ; mais ce grand neurologue, si connu pour ses travaux sur l'épilepsie et l'aphasie, ne cessait, à l'époque des grands débats sur les localisations cérébrales, de s'interroger sur les « centres nerveux supérieurs » (highest level centers of the nervous system). Se fondant sur le système de pensée évolutionniste (Spencer, Darwin), il pensait que les affections du système nerveux ne peuvent se comprendre qu'en se référant aux niveaux de l'évolution de ses fonctions. Celle-ci implique, en effet, un progrès allant du plus automatique au moins automatique.


   JASPER HERBERT   

Herbert Henri Jasper était un neurobiologiste et neurologue québécois né à La Grande en Oregon, le 27 juillet 1906 et décédé le 11 mars 1999.

Parmi ses très nombreuses contributions à la recherche sur le système nerveux, il est considéré comme l'un des pionniers de l'électroencéphalographie (EEG) pour avoir créé le premier laboratoire dédié à cette technique aux États-Unis et utilisé l'EEG à la fois pour la compréhension de phénomènes psychologiques normaux comme la conscience ou l'apprentissage mais aussi pour des pathologies du système nerveux et en premier lieu, l'épilepsie.


   JEANNEROD MARC   

Marc Jeannerod (né le 12 décembre 1935, mort le 1er juillet 2011 à Lyon) est un docteur en médecine, un professeur d'université et un écrivain français.

Il devient docteur en médecine vers 1965 puis professeur de physiologie à l’Université Claude Bernard de Lyon. Il a dirigé l’unité Vision et motricité de l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM) jusqu’en 1997, puis l’Institut des Sciences Cognitives UMR 5015 du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) jusqu’en 2003.

Il a également été l'auteur de l'exposition Le Cerveau intime à la Cité des Sciences et de l'Industrie en 2002. Il a publié de nombreux ouvrages de vulgarisation dont son dernier, La Fabrique des idées - Une Vie de recherche en neurosciences, publié chez Odile Jacob.

Il est élu membre de l'Académie des sciences (France) en 2002.


   JOUVET MICHEL   

Michel Jouvet est un neurobiologiste français né le 16 novembre 1925 à Lons-le-Saunier. Il est considéré comme l'un des pionniers de l'hypnologie.

De 1954 à 1955, il travaille avec des équipes de neurophysiologistes (notamment celle du neuroscientifique Horace Winchell Magoun) au Veteran’s Hospital de Long Beach en Californie puis revient en France effectuer sa carrière à l’université Claude-Bernard à Lyon.

Il décrit en 1959 les signes électroencéphalographiques de la mort cérébrale. Il est l'inventeur — par sérendipité, pour reprendre ses propres mots — en 1961 du concept de sommeil paradoxal et l'auteur de la classification du sommeil en ses différents stades, télencephalique (sommeil lent, en raison des ondes lentes qui l'accompagent sur les tracés d'EEG) et rhombencéphalique (sommeil paradoxal, durant lequel sont enregistrés des mouvements oculaires rapides, d'où son nom en anglais de REM-sleep, REM pour l'anglais : rapid eye movements).

Dans son livre Le Paradoxe du sommeil, Jouvet propose la théorie spéculative selon laquelle la fonction du rêve serait une reprogrammation neurologique itérative pour préserver chez l'individu l'hérédité psychologique à la base de sa personnalité. Ses hypothèses concernant la fonction du rêve invalident, selon lui, celles de Freud ; elles sont en revanche similaires aux théories jungiennes sur la fonction des rêves.


   KANDEL ÉRIC RICHARD  

Eric Richard Kandel, né le 7 novembre 1929 à Vienne en Autriche, est un médecin psychiatre et chercheur en neurosciences. Il est professeur de biochimie et de biophysique à l'université Columbia de New York. En 2000, il a reçu le prix Nobel de physiologie ou médecine.

Eric Kandel est, avec Arvid Carlsson et Paul Greengard, le co-récipiendaire du prix Nobel de physiologie ou médecine en 2000 pour ses travaux sur les bases moléculaires de la mémoire à court terme et de la mémoire à long terme ainsi que du prix Wolf d'Israël. Les travaux de Kandel et de ses collaborateurs sur l'aplysie ont montré qu'une stimulation répétée produisait des décharges constantes dans un neurone sensoriel. Ceci a permis de comprendre davantage les mécanismes fondamentaux de l'apprentissage.


   KÖLLIKER RUDOLPH ALBERT VON   

Rudolph Albert von Kölliker, né le 6 juillet 1817 à Zurich et mort le 2 novembre 1905 à Wurtzbourg est un médecin, anatomiste, histologiste, physiologiste, neuroscientifique et zoologiste suisse.

Au début, il s'intéressait surtout aux invertébrés, mais bien vite il passa aux vertébrés. Pour les embryons de mammifères, il fut l'un des premiers à introduire des techniques microscopiques, incluant fixation, découpage, coloration.

Mais ses principales contributions étaient dans le domaine de l'histologie plutôt que de la zoologie et de l'embryologie. Sur les pas de Henle, il prouva par exemple la différence entre les muscles lisses et striés.


   KONORSKI JERZY   

Neurophysiologiste polonais né à Łódź en 1903 et mort en 1973, Konorski fut médecin à l'hôpital psychiatrique de Pruszków de 1929 à 1931, puis enseigna au laboratoire Pavlov de Leningrad. De 1934 à 1939, il travailla à l'institut de biologie expérimentale M. Nencki de Varsovie, dont il devint le directeur en 1968. Chef du département de physiologie à Soukhoumi (Caucase) de 1941 à 1944, professeur de physiologie à l'université de Łódź de 1945 à 1955, il dirigea le département de neurophysiologie de l'institut M. Nencki (1946-1968).

Auteur de plusieurs ouvrages sur les réflexes (notamment, Conditioned Reflexes and Neuron Organization, 1948 ; Integrative Activity of the Brain, 1967), Konorski est connu pour avoir, avec S. Miller, en 1928, élargi la conception théorique de Pavlov sur le conditionnement (Les Principes fondamentaux de la théorie physiologique des mouvements acquis). Il mit alors en évidence un « conditionnement de second type », ou instrumental, qui implique la production d'un stimulus renforçateur par un mouvement du sujet, à la suite d'une récompense ou de la suppression d'une punition, comme dans les dressages. Les réflexes conditionnels de second type consistent donc dans l'acquisition d'une activité instrumentale nouvelle, tandis que ceux du premier type consistent dans le transfert d'association d'une réponse d'un stimulus à un autre. Le conditionnement du premier type est dû à la formation de connexions fonctionnelles nouvelles entr e les centres cervicaux des excitants conditionné et inconditionné. Dans le conditionnement du second type, les liaisons sont établies entre des centres de l'excitant conditionné et ceux qui correspondent à la réponse motrice.


   KORSAKOV SERGEI SERGEEVICH   

Sergei Sergeevich Korsakoff (1854-1900) est un neuropsychiatre russe. Il est l'un des neuropsychiatres les plus reconnus du XIXe siècle, ayant publié de nombreux ouvrages sur la neuropathologie, la psychiatrie et la criminalistique.

En marge de ses études sur la psychose alcoolique, l'ayant mené notamment à reconnaître plusieurs cas de polyneuropathie alcoolique, Korsakoff développe le concept de paranoïa. Il a été un élément clé dans la fondation de la Société des neuropathologistes et psychiatres de Moscou.

En 1892, il devient directeur à la nouvelle clinique psychiatrique universitaire à l'Université de Moscou, où il est également professeur extraordinaire. À cette époque, il visite Vienne, où il suit les enseignement de Theodor Meynert. En 1895, il fonde le Journal de Médecine Sociale. En 1897, au Congrès International de médecine à Moscou organisé par Korsakoff, il décrit la désorganisation caractéristique de la mémoire qui dès lors portera son nom, étant le syndrome de Korsakov Il est reconnu ordinarius en neurologie à partir de 1899. En 1900, il meurt à Moscou d'une crise cardiaque à l'âge de 46 ans


   LACHAUX JEAN-PHILIPPE   

Jean-Philippe Lachaux est directeur de recherche à l'Inserm, au sein du centre de recherche en neurosciences de Lyon. Il anime un groupe dédié à la compréhension des mécanismes cérébraux des grandes fonctions cognitives humaines.

Il est l'auteur d'un ouvrage intitutlé "Le cerveau attentif" ouvrage qui explique parfaitement les expérimentations de laboratoire ; les neurosciences et l'imagerie médicale permettent d'observer le cerveau en train de réfléchir. Par ailleurs, Lachaux nous fait comprendre ce qu'est l'attention, en éclaire le fonctionnement afin que chacun puisse mieux apprivoiser cette compétence qui s'entraîne comme les muscles selon lui. En parcourant ce livre, vous serez invité à «faire attention à votre attention».
conférence - 1 (1h22)
- conférence - 2 (1h11)


   LAPICQUE LOUIS   

Louis Édouard Lapicque, né le 1er août 1866 à Épinal et mort le 7 décembre 1952 à Paris est un médecin et physiologiste français, spécialiste du système nerveux. On lui doit en électrophysiologie le concept de chronaxie comme paramètre de l'excitabilité nerveuse.

Fils d'un vétérinaire d'Épinal, il étudie au collège de cette ville, puis à Paris. Docteur en médecine (1895), docteur ès science (1897), il devient préparateur puis chef de clinique à la faculté de médecine de Paris et commence ses recherches sur le métabolisme du fer chez les vertébrés.

En 1892 il part, comme précepteur de Max Lebaudy, pour un voyage de quinze mois à bord de la Sémiramis et, lorsque son élève abandonne la croisière au bout de deux mois, il obtient de Mme Lebaudy de poursuivre ce voyage autour du monde, ce qui lui permet de réunir de nombreuses observations anthropologiques, particulièrement sur les régimes alimentaires de certains peuples et sur l'influence du climat sur les besoins énergétiques. Il reprendra ces études durant la Première Guerre mondiale et montrera notamment la valeur nutritive des algues et le rôle du taux du blutage de la farine dans le rendement alimentaire du blé. Il rapporte aussi de son voyage des renseignements sur les Négritos, peuplade primitive peu connue de la presqu'île de Malacca. Un second voyage aux Indes, en 1903, l'amène à montrer les diversités des races dravidiennes, dont il sépare le prédravidien noir du prédravidien blanc.


   LOEWI OTTO   

Pharmacologiste américain d'origine allemande, né le 3 juin 1873 à Francfort et mort le 21 décembre 1961 à New York. Otto Loewi reçoit le prix Nobel de physiologie ou médecine en 1936, conjointement à Henry Hallett Dale, pour la découverte de la transmission chimique des impulsions nerveuses.

Médecin diplômé de l'université de Strasbourg (1896), il renonce, devant les ravages des maladies infectieuses, à une carrière de clinicien pour celle de chercheur. Outre des études sur le métabolisme animal, la physiologie et la pharmacologie du rein, il découvre (1921) qu'au niveau des terminaisons nerveuses la transmission de l'excitation se fait par voie chimique, à l'aide de substances telles que l'acétylcholine. L'expérience célèbre des deux cœurs de grenouille isolés placés sur un même circuit de perfusion lui a permis de démontrer l'existence d'un médiateur chimique issu du premier cœur (stimulé par son nerf vague) et agissant sur le second cœur pour en ralentir le rythme.

Professeur de pharmacologie à Graz (1909), il émigre en 1938 et s'établit définitivement à New York, en 1940, où il poursuit son enseignement et ses recherches.


   LEDOUX JOSEPH   

Joseph Ledoux né en 1949 est professeur au centre de neurosciences de l'Université de New York. Ses recherches sont axées sur le lien entre mémoire et émotion, en particulier sur les mécanismes de la peur.

Il est également chanteur et guitariste dans un groupe de rock « scientifique » : The Amygdaloids.

Plusieurs de ses ouvrages sont traduit en français dont "Neurobiologie et personnalité" et "Le cerveau des émotions"


   LEWY FRIEDRICH HEINRICH   

Friedrich Heinrich Lewy (1885, Berlin - 5 octobre 1950, Harverford, Pennsylvanie) était un médecin allemand neuroanatomiste et psychiatre qui est connu pour avoir découvert en 1912 les inclusions cellulaires de substance protéique observées dans certaines pathologies du système nerveux et aujourd'hui dénommées corps de Lewy.

On retrouve ces anomalies dans certaines formes de la maladie de Parkinson ou dans certaines démences dites démences à corps de Lewy.


   LLEDO PIERRE-MARIE   

Pierre-Marie Lledo est directeur de recherche à l'institut Pasteur (unité Perception et Mémoire) et au CNRS (Gènes, synapses et cognition). Sa spécialité: l'exploration du fonctionnement de notre cerveau, ses possibilités d'adaptation et de régénération.

Professeur invité à l'Université d'Harvard aux États-Unis, il travaille notamment sur l'interface cerveau-machine. Son parcours a été salué par de nombreux prix dont celui de l'Académie Nationale de Médecine en 2005.

Pierre-Marie Lledo est notamment l'auteur, avec Jean-Didier Vincent, de le Cerveau sur mesure, éditions Odile Jacob.


   LURIA ALEXANDRE ROMANOVITCH   

Après avoir étudié à l'université de Kazan, sa ville natale, le psychologue soviétique Aleksandr Romanovitch Luria devint professeur dans le département de psychophysiologie et de neurophysiologie de l'université de Moscou et en prit la direction en 1945. Élu en 1947 membre de l'Académie soviétique des sciences de l'éducation, il est aussi membre de l'Académie nationale des sciences des États-Unis, ainsi que de plusieurs autres sociétés savantes de renom international. Ses observations ont porté principalement sur les fonctions supérieures du système nerveux central, sur la pathologie corticale, sur la mémoire, sur les aphasies. Parmi ses très nombreuses publications, on peut citer ses travaux sur les fonctions mentales, en 1962 (Human Brain and Psychological Processes, New York, 1966) et sur la restauration des facultés cérébrales à la la suite de traumatismes de guerre, en 1947 (Restoration of Brain Functions after War Trauma, Oxford, 1963), sur la mémoire (étude du cas d'un homme doué d'une mémoire monstrueuse : Une prodigieuse mémoire, trad. franç., 1970).

Continuateur de Pavlov et de Vygotski, Luria reprend la théorie des deux systèmes de signalisation (liaisons conditionnelles, significations verbales) et développe l'idée d'une prédominance progressive du second système dans le contrôle du comportement humain. À partir d'observations comportementales, pathologiques, neurologiques, il a étudié le fonctionnement du second système et mis en évidence les structures nerveuses impliquées dans ce fonctionnement.

Le langage, pour Luria, a essentiellement trois fonctions : une fonction de signalisation dans la perception (la désignation verbale a pour effet d'orienter l'attention vers les indices utiles et de renforcer ces derniers) ; une fonction de commande de l'action (le langage peut compenser la déficience des liaisons du premier système, qui sont en dépendance des indices sensoriels) ; une fonction d'organisation de l'action (le langage permet le développement de programmes complexes d'action). Le développement génétique est caractérisé par le type de fonction mis en œuvre, à tel ou tel stade, pour assurer le langage : la fonction de signalisation apparaît la première, puis vient la fonction de commande de l'action et, enfin, la fonction d'organisation. Par de nombreuses observations pathologiques, Luria a mis en évidence une documentation fonctionnelle des deux systèmes et a fourni des arguments de poids en faveur de la théorie d'un double système de commande de l'action.


   MARI PIERRE   

Neurologue français né en 1853 et mort en 1940, qui aborde la médecine après des études de droit. Il devient interne des hôpitaux en 1878 ; son maître Charcot fait de lui son chef de clinique et de laboratoire ainsi que son secrétaire. Agrégé de la faculté de Paris (1889), Pierre Marie crée à l'hospice de Bicêtre le service de neurologie qu'il rendra célèbre. En 1907, il succède à Charcot dans la chaire d'anatomie pathologique, qu'il transmettra plus tard à son élève Gustave Roussy, et rénove les méthodes d'enseignement de cette discipline jusqu'alors peu appréciée des élèves. En 1918, il occupe, après Déjerine, la chaire de clinique neurologique de la Salpêtrière et illustre ses cours par la projection des milliers de photographies de ses malades de Bicêtre. En 1925, il quitte discrètement son service et son enseignement après avoir formé des étudiants venus du monde entier.

Son œuvre couvre tout le domaine neurologique, qu'il a enrichi à l'aide d'une méthode scientifique rigoureuse. En 1886, il décrit, avec son maître, l'amyotrophie type Charcot-Marie ; la même année, il individualise l'acromégalie, puis, plus tard, l'ostéo-arthropathie hypertrophiante pneumique (1890), l'hérédo-ataxie cérébelleuse (1893), la dysostose cléido-crânienne héréditaire (1897) et la spondylose rhizomélique (1898). Il révise les notions établies par Broca sur l'aphasie et publie, en 1906, trois articles qui ont un retentissement mondial. Contesté par Déjerine et par Grasset, il assiste aux trois séances consacrées, en 1908, par la Société de neurologie aux problèmes de l'aphasie, et ce sont ses thèses qui sont adoptées. Il a démontré l'origine infectieuse de certaines maladies du système nerveux (sclérose en plaques, épilepsie, hémiplégie, paralysie infantile) et fut aussi l'un des premiers à décrire la pathologie olivaire. Il a publié notamment Leçons sur les maladies de la moelle épinière (1892), Leçons de clinique médicale (1896) et fondé la Revue neurologique.


   MEYNERT THEODOR HERMANN   

Médecin psychiatre et neuroanatomiste allemand, né le 15 juin 1833 à Dresde et mort le 31 mai 1892 à Klosterneuburg près de Vienne. Né en Allemagne, Theodor Meynert accompagne sa famille lors de son déménagement à Vienne, où son père le journaliste Hermann Günther Meynert deviendra critique de théâtre sous le pseudonyme de Janus. Theodor y suit des études de médecine et se tourne rapidement vers la neurologie et la psychiatrie. Titulaire d'une chaire de psychiatrie à partir de 1870, ses travaux sur la neuroanatomie du cerveau contribuent largement au rayonnement scientifique de l'Université de Vienne. Meynert défend une vision du cerveau organisé en différentes aires fonctionnelles connectées les unes aux autres par des faisceaux de substance blanche. Dès 1867, il publie ainsi une classification des troubles mentaux basée sur leurs corollaires anatomo-pathologiques qui divise ses collègues.

Considéré néanmoins comme l'un des plus grands neuroanatomistes et psychiatre d'Europe, il fut le professeur de Paul Flechsig, Carl Wernicke, ou Auguste Forel. Même s'ils se sont violemment opposés sur un plan scientifique, Sigmund Freud qui fut le stagiaire de Meynert, reconnaîtra, tout en s'en démarquant, la profonde influence de ce dernier sur l'évolution des neurosciences et la conception des liens entre le cerveau et la pensée.

Theodor Meynert milita aussi beaucoup pour améliorer les conditions des asiles psychiatriques, afin de les rendre plus humains.


   MISHKIN MORTIMER   

Le Dr. Mortimer Mishkin a commencé sa carrière en neurosciences comme assistant de recherche dans les départements de physiologie et de psychiatrie à l'Université de Yale en 1949, pour mener des recherches pour son doctorat dans les domaines de la perception visuelle chez les primates. Dans le cadre de son stage postdoctoral, il a mené des recherches au sein du laboratoire de recherche neurologique primate à l'Institut de la Vie à Hartford, au Connecticut.

Il a simultanément travaillé à Bellevue Medical Center de l'Université de New York. En 1955, il rejoint la section nouvellement créée de neuropsychologie au Laboratoire de psychologie à l'Institut National de la Santé Mentale (NIMH) à Bethesda, dans le Maryland en tant que psychologue de recherche, où il est resté. En 1979, il a assumé des responsabilités en tant que chef de la section sur les mécanismes cérébraux à l'NIMH et en 1980, devient Directeur du Laboratoire de Neuropsychologie. En 1994, il devient également directeur associé de la recherche fondamentale.


   MONIZ EGAS   

António Caetano de Abreu Freire Egas Moniz (29 novembre 1874 à Estarreja, Portugal – 13 décembre 1955 à Lisbonne) est un neurologue, psychochirurgien, chercheur, professeur, écrivain et homme politique portugais. Il est connu notamment pour ses travaux sur l'angiographie cérébrale et aussi sur la leucotomie qui lui valut la moitié du prix Nobel de physiologie ou médecine de 1949.

Une des idées principale de Moniz (la pratique de leucotomies frontales) semble trouver sa source dans des études précédemment menées sur les animaux dans le début des années 1930. En effet, lors du Congrès mondial de neurologie de 1935 à Londres, le scientifique C. F. Jacobsen présente les résultats d'études qu'il a mené en compagnie de J. F. Fulton sur des lésions de lobes frontaux chez le chimpanzé. Jacobsen décrit les transformations qui ont affecté les deux singes (Becky et Lucy), notamment une indifférence comportementale profonde là où dans une même situation les singes se seraient montrés aisément irrités. Suite à cette présentation Moniz se serait levé pour demander si de telles lésions pouvaient être appliquées sur l'homme dans le cadre de troubles psychotiques, dans le but de répondre à leurs problèmes. Fulton, inquiété par cette question, n'aurait pu y répondre.


   PANKSEPP JAAK   

Jaak Panksepp (né en 1943) : psychologue, psychobiologiste et neuroscientifique américain. Il est connu dans la presse populaire pour ses recherches sur le rire chez les animaux.

En 1998 il a publié un ouvrage de référence dont le titre, “Affective Neuroscience” (les neurosciences affectives, en français), allait devenir l’expression consacrée pour ce « jeune » champ de recherche qui étudie les mécanismes neuronaux derrières nos émotions. Jeune, parce qu’on a longtemps considéré les émotions comme quelque chose se situant en dehors du champ d’investigation scientifique.


   PARKINSON JAMES   

James Parkinson, né le 11 avril 1755 à Londres et mort le 21 décembre 1824 dans la même ville est un médecin, géologue, paléontologue et activiste politique anglais. En tant que médecin, il a marqué l'histoire de la neurologie pour avoir décrit avec précision, en 1817, une affection jusqu'alors méconnue dans un essai intitulé An Essay on the Shaking Palsy. Cette maladie que Parkinson appelait paralysis agitans (paralysie agitante) sera plus tard renommée en son honneur la maladie de Parkinson par le neurologue français Jean-Martin Charcot.

Parkinson militait également pour l’amélioration de l’état de santé et du bien-être de la population. Il a élaboré plusieurs théories médicales et a mis à promouvoir la santé publique et le bien-être des gens le même zèle qu’il avait manifesté dans son activisme politique. Il menait une croisade pour la protection juridique des malades mentaux, ainsi que celle de leurs médecins et des familles. En 1812 Parkinson a aidé son fils pour la publication en anglais de la première description d’un cas d’Appendicite dans lequel il a été démontré que la cause du décès était la perforation.


   PAVLOV IVAN PETROVICH   

Ivan Petrovich Pavlov est né le 26 septembre 1849 à Riazan, au sud de Moscou, il entre à l'âge de onze ans au séminaire, pour devenir pope comme son père, qu'il quitte dix ans plus tard. Il s'oriente vers les sciences naturelles à l'âge de vingt-deux ans puis vers l'université de Saint-Pétersbourg. Il fréquenta alors l'Académie de chirurgie et de médecine où il se spécialise en physiologie animale, et où il obtient son diplôme de médecin en 1879.

Puis, ayant entamé des recherches sur la physiologie de la circulation sanguine (en particulier, sur les nerfs qui partent du cœur), Pavlov soutint sa thèse de doctorat en 1883. Par la suite, deux années passées en Allemagne en tant que lecteur en physiologie lui permirent d'approfondir ses connaissances auprès d'éminents spécialistes.

En 1890, il est nommé titulaire de la chaire de pharmacologie de l'Académie de médecine militaire (anciennement Académie de Chirurgie et de Médecine) de Saint-Pétersbourg, Pavlov y enseigna de 1890 à 1895 ; après quoi, il devint professeur de physiologie et fut promu directeur du département de physiologie de l'Institut de médecine expérimentale de Saint-Pétersbourg en 1895. Il occupa cette dernière chaire pendant près de trente ans, et resta directeur du département jusqu'à sa mort.

Après la révolution russe, un décret de Lénine daté de 1921 autorisa Pavlov à continuer ses recherches dans un laboratoire créé à cet effet par le gouvernement soviétique, la station biologique de Koltouchi.

Pavlov est connu pour son travail sur les régulations nerveuses de la physiologie du cœur et du système digestif. Son objectif principal était de mettre en évidence un phénomène psychique dont les bases seraient uniquement physiologiques.


   PENFIELD WILDER   

Wilder Graves Penfield, né le 25 ou 26 janvier 1891 à Spokane dans l'État de Washington et mort le 5 avril 1976 à Montréal, est un neurochirurgien canadien.

L’idée de malléabilité du cerveau est celle de Wilder Penfield, neurochirurgien, devenu célèbre dans les années 50 et 60 à pour ses expériences de cartographie du cerveau à l’aide d’électrodes plantées dans le cerveau de ses « cobayes humains ». Penfield parlait alors de la « plasticité du cerveau » de l’enfant en bas âge pour l’apprentissage des langues étrangères. Cela se passait en 1953 dans une conférence internationale aux USA devant des spécialistes de l’enseignement des langues. Il reprend ce thème en 1959 dans un livre dont il était co-auteur.

Penfield théorise l’existence d’une plasticité du cerveau pour expliquer une apparence de plus grande facilité d’apprentissage des langues étrangères chez l’enfant en bas âge.

Dans les années 50, Penfield était révéré comme un demi-dieu dans certains milieux, notamment à la McGill University de Montréal. C’était leur plus célèbre professeur.


   PURKINJE JAN EVANGELISTA   

Jan (ou Johannes) Evangelista Purkinje, né à Libochovice près de Litomerice le 17 décembre 1787 et mort à Prague le 28 juillet 1869, est un anatomiste et neurophysiologiste tchèque. Il apporta aux sciences biomédicales une contribution indéniable.

Purkinje effectue de nombreuses expériences sur les sens qui sont considérées comme des travaux fondateurs de la psychologie expérimentale. Néanmoins, ses recherches les plus connues concernent le système nerveux. On lui doit :
- la découverte des cellules de Purkinje, cellules coordinatrices logées dans le cervelet ;
- la découverte des fibres de Purkinje dans le cœur (1839) qu'il croit d'abord de type cartilagineux, puis de type musculaires, le rôle réel de ces cellules musculaires n'étant découvert qu'en 1906 par Sunao Tawara ;
- l’introduction des termes de plasma et de protoplasme ;
- l'introduction du microtome en biologie ; différentes études des effets de la belladone, du camphre et de l'opium ;
- la mise en évidence des tubes séminifères dans les testicules humains ;
- la mise en évidence des glandes sudoripares qui produisent la sueur ;
- la classification, dans une thèse en 1823, des empreintes digitales en 9 formes fondamentales (classification très proche du système utilisé de nos jours) ;
- la mise en évidence de l'action protéolytique des enzymes pancréatiques ;
- une multitude d’études sur l'œil et la vision en général, dont la découverte de l'effet Purkinje


   REMAK ROBERT   

Embryologiste et neurologue prussien, né le 26 juillet 1815 à Posen, en Prusse (auj. Poznañ, Pologne), mort le 29 août 1865 à Bad Kissingen, en Bavière (Allemagne).

Robert Remak fait ses études à l'université de Berlin sous la direction de l'éminent physiologiste Johannes Müller. Il obtient son doctorat en médecine en 1838 et découvre, dans le cadre de sa thèse sur la structure fine du tissu nerveux, les fibres nerveuses amyéliniques. En raison des lois en vigueur en Prusse, l'accès à la carrière universitaire d'enseignement et de recherche lui est interdit car il est d'origine juive. Néanmoins, il poursuit ses recherches dans le laboratoire de Johannes Müller, où il a le statut d'assistant bénévole, et tire ses revenus de l'exercice de la médecine. En 1843, il adresse directement au roi Frédéric Guillaume IV une requête dans laquelle il demande un poste de professeur, mais se heurte à une fin de non-recevoir. Au mois de novembre de la même année, il rejoint le laboratoire de Johann Schönlein à l'hôpital de la Charité à Berlin. Il y poursuit ses recherches sur le tissu nerveux et découvre dès 1844 les cellules innervant le cœur et formant le ganglion dit de Remak. Il entreprend par ailleurs d'autres travaux sur le rôle des feuillets embryonnaires dans la différenciation et le développement des organes. Il a décrit les trois feuillets du développement précoce de l'embryon (disque tridermique), qu'il dénomme respectivement « ectoderme », « mésoderme » et « endoderme » (ou ectoblaste, mésoblaste et endoblaste). En 1847, sa réputation est telle qu'il obtient enfin un poste d'enseignement à l'université de Berlin, où il devient le premier professeur d'origine juive. Remak est également l'un des pionniers de l'utilisation de l'électrothérapie dans le cadre du traitement des maladies nerveuses. En 1859, en signe tardif et bien mince de reconnaissance de son extraordinaire contribution à la recherche en neurologie et en embryologie, il est nommé professeur assistant.


   RIZZOLATTI GIACOMO   

Giacomo Rizzolatti (né le 28 avril 1937 à Kiev, en Ukraine) est un médecin et biologiste de nationalité italienne. Il est professeur de physiologie à l'université de Parme, Italie. Il est à l'origine de nombreuses découvertes en neuroscience intégrative. Il est élu associé étranger de l'Académie des sciences française.

On doit à Giacomo Rizzolatti des observations très innovantes sur l’activité cérébrale chez le singe, montrant comment, chez cet animal, l’image mentale d’un mouvement à exécuter pourrait se construire par imitation de l’expérimentateur - ce qui fait repenser la notion d'empathie due aux neurones miroirs.


   ROSE STEVEN P   

Steven P. Rose (né le 4 juillet 1938 à Londres, Royaume-Uni) est un professeur de biologie et neurobiologie à l'Open University et à l'Université de Londres.

Il a étudié la biochimie au King's College de Cambridge, et la neurobiologie à Cambridge et à l'Institut de Psychiatrie du King's College de Londres. Ces recherches sont focalisées sur les processus biologiques concernant la mémoire et le traitement de la maladie d'Alzheimer. Il a écrit plusieurs ouvrages de vulgarisation scientifique et écrit des articles dans le journal The Guardian. De 1999 à 2002, il fit des lectures en tant que Professeur de physiologie au Gresham College à Londres. Il a reçu plusieurs médailles et prix pour son travail.

Steven Rose a pris une part importante dans le Boycott des Établissements d'enseignement israéliens pour protester contre l'occupation des territoires palestiniens. Il a soutenu qu'il existe une relation trop proche entre enseignement, défense et complexe militaro-industriel en Israël et que les professeurs d'Université israéliens nient les droits politiques des Palestiniens. Son attitude suscita des critiques à son encontre de la part de la communauté juive ainsi que de la part d'autres opposants à l'appel pour le Boycott académique d'Israël. Il se définit lui même comme un « anti-sioniste ».


   SACK OLIVER WOLF   

La conscience et les fonctions cérébrales ont été explorées par de nombreuses disciplines, telles la philosophie, la biologie, la psychologie et l'intelligence artificielle. L'une des approches les plus pénétrantes demeure celle du neurologue britannique Oliver Sacks, qui a décrit avec art la manière dont certaines lésions neurologiques illuminaient l'existence et l'état pathologique de ses patients. Son écriture se caractérise en effet par une empathie et une humanité dans le traitement des personnes souffrant des troubles neurologiques les plus graves.

Oliver Wolf Sacks naît le 9 juillet 1933, à Londres, dans une famille de médecin. Son père est généraliste, sa mère, chirurgienne ; ses trois frères aînés se lancent également dans la profession médicale. C'est tout naturellement que le jeune Oliver se destine lui aussi à une carrière similaire. Après avoir reçu une licence en physiologie au Queen's College d'Oxford en 1954, il reste au sein de cette faculté pour se former dans d'autres disciplines. Une fois son doctorat en poche et son internat terminé à l'hôpital du Middlesex en 1960, Sacks quitte l'Angleterre pour les États-Unis afin d'étudier la neurologie à l'université de Californie, à Los Angeles. Durant ce cursus californien, il remporte le titre de champion national du jeter de poids et fait partie, un court instant, du club de moto des Hell's Angels.

Il est célèbre mondialement par ses ouvrages sur les études du comportement d'individus ayant subi des troubles aux lobes de leur cerveau. Récits composés d'une suite d'anecdotes qu'il rapporte et analyse, il rend ainsi accessibles ses conclusions auprès d'un grand public non spécialisé.

Son livre l'Éveil (Awakenings), qui a remporté le Hawthornden Prize en 1974, a donné lieu à un film de Penny Marshall en 1990, l'Éveil, avec Robin Williams et Robert De Niro.


   SCHWANN THEODOR   

Theodor Schwann, né le 7 décembre 1810 à Neuss et mort le 11 janvier 1882 à Cologne est un physiologiste, histologiste et cytologiste allemand.

Parmi ses contributions à la biologie, on peut citer le développement de la théorie de la cellule (1839), la découverte des cellules de Schwann dans le système nerveux, la découverte et l'étude de la pepsine et l'invention du terme métabolisme. En même temps que Charles Cagniard de Latour, et indépendamment de lui, il fit progresser la connaissance de la nature vivante de la levure, déjà soutenue en 1787 par Adamo Fabbroni2.

La théorie cellulaire dit que tous les organismes vivants sont constitués d'éléments de base appelés les cellules.


   SETCHENOV IVAN   

Ivan Mikhaïlovitch Setchenov est né le 13 août 1829 à Tyoply Stan (maintenant Setchenovo) près de Simbirsk et mort le 15 novembre 1905 à Moscou. C'est un physiologiste et neurologue russe considéré comme le pionnier de ces disciplines dans son pays.

Après des études à l'Académie du génie Nicolas, Ivan Setchenov entre à l'Université de Moscou où il reste jusqu'en 1856.

Il travaille à Paris auprès de Claude Bernard et introduit en Russie la méthode expérimentale de son maître. Dans le domaine de la physiologie du système nerveux central, il découvre en 1865 les centres inhibiteurs des réflexes spinaux en constatant que la section de la moelle épinière chez la grenouille provoque la disparition transitoire des réflexes au-dessous du niveau de la section (choc spinal).

En 1863, il fait paraître Les Réflexes du cerveau, un ouvrage de vulgarisation qui connut un grand succès et fut à l'origine de la vocation de nombreux chercheurs, parmi lesquels Pavlov. Dans cet ouvrage matérialiste, le cerveau est décrit comme l'organe de l'âme, ce qui provoqua sa censure par le régime. Le livre continua cependant longtemps à circuler dans la clandestinité.

Setchenov soutient activement l'accession des femmes aux études médicales. Il épouse Maria Bokova, une des premières femmes-médecins russes. Il a notamment mis en évidence le fait que toute exposition répétée à un stimulus provoque une habituation à ce stimulus.


   SHERRINGTON CHARLES SCOTT   

Sir Charles Scott Sherrington OM, GBE, né le 27 novembre 1857 dans le district d'Islington de Londres et mort le 4 mars 1952 (à 94 ans) à Eastbourne, Sussex, Angleterre) est un médecin et scientifique britannique connu pour ses importantes contributions en physiologie et neurosciences et pour avoir inventé le terme de synapse. En 1932, il partage avec Edgar Douglas Adrian le prix Nobel de physiologie ou médecine « pour leurs découvertes sur les fonctions des neurones ».

Fils d'un médecin de campagne anglais, Charles Sherrington fit d'abord ses études a Londres. Il entra Royal College of Surgeons en 1878 et vînt a Cambridge pour y travailler la physiologie. Apres avoir complété ses études médicales et se consacra a la physiologie nerveuse. Il est nommé professeur de physiologie a Liverpool, en 1895, puis obtient, en 1913, la chaire de physiologie a Oxford qu'il occupera jusqu'a sa retraite en 1935. Sherrington fut également historien de la médecine, poete, collectionneur de livres anciens et sportif accompli (il pratiqua le rugby et fut un pionnier des sports d'hiver).

Les recherches de Sherrington sont a l'origine de la neurophysiologie contemporaine. Il a consacré l'essentiel de ses travaux a l'analyse des propriétés fonctionnelles du systeme nerveux et peut etre considéré comme " l'inventeur " de la synapse (c'est lui qui introduisit le terme en 1897). Il développa, en particulier, la théorie de l'unidirectionalité de la transmission synaptique de l'influx nerveux. Il contribua également a l'étude de l'innervation réciproque et des différents types de réflexes, a celle de l'activité du cortex cérébral ou encore a celle du fonctionnement de l'oreille interne. Il élabora une classification, toujours actuelle, des différentes catégories de récepteurs sensoriels (intérocepteurs, extérocepteurs, propriocepteurs).

Les travaux et la réflexion de Sherrington intéressent le psychologue a un double titre. Tout d'abord il est a l'origine du formidable développement des connaissances relatives au fonctionnement intime du systeme nerveux, connaissances qui ont rendus possible le mise au point de médicaments psychotropes de plus en plus spécifiques et efficaces dont le psychologue ne doit pas ignorer completement les mécanismes d'action. Par ailleurs, l'ouvre de Sherrington est tout habitée par la question de l'esprit et de la conscience qu'il ne prétendait pas réduire au seul jeu des processus neuronaux et qui donc reconnaît a la psychologie un champ qui lui est propre.


   SPERRY ROGER   

Roger Sperry, le spécialiste des cerveaux fendus (20 août 1913 – 17 avril 1994)

Le Pr Roger Sperry était l’une des grandes figures de la neurophysiologie. Ses recherches lui ont valu d’obtenir la récompense suprême : le prix Nobel de médecine en 1981. On doit surtout au Pr Sperry d’avoir mis en évidence le phénomène de l’asymétrie cérébrale : les deux hémisphères du cerveau remplissent des fonctions différentes. C’est grâce à l’étude des fameux split-brain (les cerveaux fendus, chez lesquels le chirurgien a sectionné la partie réunissant les deux hémisphères) qu’il a pu avec, entre autres, la collaboration de son élève Michael Gazzaniga, en avoir confirmation. En dehors de ses activités proprement scientifiques, le Pr Sperry s’est intéresse aussi à la philosophie. Il publia le livre : Science and moral priority (Science et priorité morale) où il critique les conceptions matérialistes, marxistes ou autres, jugées théories périmées du XIXe siècle. Le Pr Sperry n’en rejette pas moins les conceptions dualistes de son collègue Eccles, faisant valoir qu’il n’existe pas une conscience, mais deux (une dans chaque hémisphère)


   SYDENHAM THOMAS   

Thomas Sydenham (10 septembre 1624 - 29 décembre 1689), est un médecin anglais. Il est né à Wynford Eagle dans le Dorset où son père possédait un domaine.

En 1655, il quitte ses compagnons d’études à All Souls, se marie et part étudier la médecine à Montpellier. En 1663 il passe les examens du Collège des médecins pour obtenir le permis d'exercer à Westminster et dans un rayon de 6 milles à la ronde, mais il est probable qu'à ce moment il résidait déjà à Londres depuis quelque temps. Cette qualification minimale et indispensable à la pratique de la médecine est le seul lien qui s’établira entre Sydenham et le Collège des médecins pendant toute la durée de sa carrière.

Bien que Sydenham ait été un praticien renommé qui a vu, en plus des réimpressions étrangères, de nombreuses rééditions de ses différents traités publiés de son vivant, sa renommée comme père de la médecine anglaise, ou l'Hippocrate anglais, a été largement posthume. Pendant longtemps il n’a connu qu’un vague succès d’estime pour son traitement de la variole, pour son Laudanum (la première forme de teinture d’Opium), et pour sa promotion de l'utilisation de l’écorce péruvienne dans la fièvre quarte --- en d'autres termes, l'utilisation de la Quinine contenue dans l’écorce de Cinchona pour le traitement du Paludisme dû au Plasmodium malariae. Cependant, certains de ses contemporains comprenaient la portée de l’œuvre de Sydenham dans de grandes questions plus importantes que le détail des traitements et les notions de pharmacie, au premier rang d'entre eux se trouvait le talentueux Richard Morton.

La chorée aiguë ou "chorée de Sydenham" a été décrite par Thomas Sydenham en 1685.


   UNGERLEIDER LESLIE   

Leslie Ungerleider est une psychologue expérimentale et neuroscientifique, actuellement Directrice du Laboratoire du Cerveau et de la Cognition à l' Institut national de la santé mentale .

Ungerleider a été élu à la National Academy of Sciences (2000), l' Académie américaine des arts et des sciences (2000), l' Institute of Medicine de la National Academy of Sciences (2001), et la Société des psychologues expérimentaux . En 2009, elle a reçu le Prix de l'Association William James par le Association for Psychological Science en reconnaissance pour la façon dont ses recherches ont fait avancer notre compréhension du fonctionnement du cerveau et sa pertinence pour la santé publique et aussi pour son mentorat de jeunes chercheurs comme un professeur exceptionnel.


   VÉSALE ANDRÉ   

Médecin et anatomiste flamand, André Vésale (1514-1564) est le premier à remettre en cause l’autorité de Galien et à publier des observations de l’anatomie humaine, fondées sur des dissections de cadavres humains et non de singes. Il est, pour cette raison, considéré comme le père de l’anatomie moderne. Il est né le 31 décembre 1514, près de Bruxelles, dans le Brabant flamand, qui est alors une possession espagnole sous le nom de Pays-Bas espagnols, alors sous la dépendance du Saint Empire romain germanique. Il latinisera son nom en Vesalius, suivant un usage courant à l’époque.

Peter Lely, Portrait d’André Vésale, XVIIe siècle.

Une révolution a lieu à la fois en anatomie et en neurologie quand André Vésale publie son De humani corporis fabrica en 1543. Ce livre est illustré d'images détaillées montrant les ventricules, les nerfs crâniens, l'hypophyse, les méninges, les structures de l'œil, les vaisseaux du cerveau et de la moelle épinière, et les nerfs périphériques6. Vésale démontre l'inexistence de structures que l'on croyait présentes dans le cerveau humain depuis les écrits de Galien, comme le rete mirabile. Les dissections de Galien ne concernaient en effet que des animaux et l'on sait que ce rete mirabile n'est bien développé que chez les ongulés7. Par ailleurs Vésale, contrairement à beaucoup de ses contemporains, ne pensait pas que le système ventriculaire est le siège de fonctions cérébrales, faisant valoir que de nombreux animaux ont des ventricules cérébraux semblables à ceux de l'homme, sans posséder pour autant de véritable intelligence8. Il semble qu'il ait rarement extrait le cerveau du crâne avant de la découper et la plupart de ses planches font apparaître le cerveau à l'intérieur d'une section de tête entière.


   VINCENT JEAN-DIDIER  

Jean-Didier Vincent est Professeur à l'Institut universitaire de France et à la Facultéde médecine de Paris-Sud, directeur de l'Institut de neurobiologie Alfred Fessard du CNRS et présidentdu Conseil national des programmes au ministère de la Jeunesse, de l'Education nationale et dela recherche. Il a été, de 1979 à 1991, directeur de l'unité de neurobiologie des comportements del'INSERM et professeur à l'université de Bordeaux II et, de 1994 à 2002, vice-président du Conseilnational des programmes au ministère de l'Education nationale, président du conseil de départementdes sciences de la vie du CNRS. Ses contributions scientifiques se situent dans le cadre d'une brancherelativement récente de la biologie : la neuroendocrinologie, dont il a été un des pionniers. Onpeut résumer cette discipline à l'étude des interactions entre glandes et système nerveux et aux approchesdu cerveau considéré lui-même comme une glande endocrine.

Parallèlement à son travail de chercheur et d'enseignant, Jean-Didier Vincent a une activité de transfertdes connaissances dont témoignent cinq livres récents, Casanova ou la Contagion du Plaisir(Odile Jacob), Celui qui Parlait Presque (Odile Jacob), La Chair et le Diable (Odile Jacob), La Vieest une Fable (Odile Jacob), Faust : Une Histoire Naturelle (Odile Jacob). Depuis 1999, il a écrit troisouvrages à deux voix : un livre sur les fondamentaux de la philosophie et la biologie avec Luc FerryQu'est-ce que l'Homme ? (Editions Odile Jacob), des entretiens sur le vivant avec Jacques Arnould(Editions Desclée de Brouwer) et La Nouvelle Physiologie du Goût avec Jean-Marie Amat (EditionsOdile Jacob). Son dernier livre Si j'avais défendu Ève (paru aux Editions Plon). Il participe, en outre,à une réflexion sur l'éthique des sciences dans le cadre de plusieurs comités nationaux (ancien membredu COMETS au CNRS et membre du COMEPRA à l'INRA, comités d'éthique respectifs de cesdeux organismes) et internationaux (UNESCO, ICSU) et à l'organisation des programmes d'enseignementà l'école et au lycée au niveau du Conseil national des programmes dont il assure la présidence.Il a produit une émission scientifique "in vivo" sur France Culture et poursuit une activité deconseil auprès du président de Radio France dont l'organisation de trois colloques sur les émotions.

Il est membre de l'American Academy of Arts and Sciences, l'Académia Europae, l'Académie Royalede Belgique (classe science), membre honoraire de l'Académie Royale de Médecine de Belgique,membre correspondant de l'Académie des sciences et membre de l'Académie nationale de médecine.
conférence 19/04/2012



   WALDEYER HEINRICH WILHELM   

Né le 6 octobre 1836 à Hehlen an der Weser, Brunswick (Allemagne) et mort le 23 janvier 1921 (à 84 ans) à Berlin, Heinrich Wilhelm Gottfried von Waldeyer-Hartz (ou von Waldeyer-Hartz à partir de 1916, après son anoblissement par Guillaume II) est un anatomiste allemand. Il est connu pour avoir contribué à la théorie neuronale de l'organisation du système nerveux et pour avoir proposé les noms de « neurone » et de « chromosome ». Il a laissé son nom à deux structures anatomiques du corps humain : la glande de Waldeyer et l'anneau de Waldeyer (l'anneau du tissu lymphoïde du nasopharynx).

Les historiens des neurosciences voient en Waldeyer l'un des fondateurs en 1891, de la « théorie du neurone » et lui rendent hommage comme le créateur du terme de « neurone » pour désigner la cellule nerveuse, unité structurelle fondamentale du système nerveux. Waldeyer étaya sa théorie sur les découvertes de deux neuroanatomistes lauréats du Prix Nobel en 1906, Camillo Golgi (1843-1926) et Santiago Ramón y Cajal (1852-1934). Ce dernier avait eu l'idée d'utiliser la coloration au nitrate d'argent mise au point par Golgi sur le tissu nerveux, ce qui lui avait permis d'étudier en détail les prolongements des neurones (axones et dendrites) et la façon dont ils semblaient se raccorder entre eux en formant des réseaux. Ces connexions offraient une base pour expliquer les mécanismes physiologiques du transfert d'information entre neurones.


   WERNICKE KARL   

Karl Wernicke est né à Tarnowitz en Haute Silésie, en Pologne le 15 mai 1848, son père était domestique. Il étudia la médecine à l'Université de Breslau (Wroclaw) ayant pour professeur principalement Heinrich Neumann (1814-1884) au Allerheiligenhospital. Il compléta son éducation médicale avant de recevoir son titre de docteur en médecine en 1870 à Breslau, puis comme assistant de Neumann. Il eut ensuite l'opportunité de passer six mois à Vienne avec Theodor Hermann Meynert (1833-1892). Ce dernier l'influença si fortement, que Meynert fut bientôt le seul nom que Wernicke citait et dont il accrochait le portrait sur les murs de sa clinique.

Wernicke n'a que 26 ans, en 1874, lorsqu'il publie "Der aphasische Symptomenkomplex" petit ouvrage dans lequel il est le premier à décrire la localisation aux lobes temporaux des symptômes de l'aphasie ainsi que l'alexie et l'agraphie. Il démontre également la prédominance d'un hémisphère dans la fonction du cerveau.

L'aphasie de Wernicke se caractérise par des difficultés importantes à comprendre ce qui est dit et ce qui est écrit (surdité verbale et alexie). Le patient atteint de l'aphasie de Wernicke parle facilement ou même abondamment. Secondairement il présente des troubles d'expression de la parole (paraphrasies et jargonaphasie). Cliniquement: Si le patient essaie d'écrire, il rencontre généralement les mêmes difficultés que lorsqu'il parle (élocution normale ou logorrhéique) sans troubles arthriques, mais caractérisés par un trouble grossier de la compréhension, une fréquente anosognosie des déficits et des transformations aphasiques variées. . Il arrive que certains patients, tout au moins au début, ne soient pas toujours conscients de leurs erreurs. On l'appelle aussi aphasie de réception, aphasie sensorielle, aphasie réceptive, aphasie postérieure.

Le syndrôme de Wernicke: Encéphalopathie fréquente dans l'alcoolisme chronique et qui est secondaire à une carence nutritionnelle en vitamine B1. Elle est caractérisée par des troubles oculomoteurs, pupillaires, un nystagmus, une ataxie avec tremblements. Une psychose organotoxique y est souvent associée (syndrome de Korsakoff) ainsi que des altérations du système nerveux périphérique. Une thérapie à base de thiamine et de glucose peut être bénéfique, mais elle ne rétablit pas les symptômes dus aux changements survenus dans le cerveau. (Extraits du site : medarus.org)


   WILLIS THOMAS   

Thomas Willis, FRS né le 27 janvier 1621 à Great Bedwyn, Wiltshire et mort le 11 novembre 1675 à Londres, est un médecin anglais qui a joué un rôle important dans l'histoire de l'anatomie et a été un co-fondateur de la Royal Society (1662). Sa carrière médicale se déroula à Westminster, Londres, et de 1660 à sa mort à Oxford où il fut titulaire de la Chaire de Philosophie naturelle. Il fut l'un des pionniers de la recherche neuroanatomique et le précurseur de la neuropathologie.

Il est le créateur du terme « neurologie ». Auteur de maintes découvertes en neuroanatomie et neuropathologie (vingt autopsies sont analysées dans ses livres). Il décrivit les méfaits du paludisme en Angleterre. Il décrivit aussi le premier la névrite diabétique et probablement la myasthénie sous l'appellation de « paralysia spuria non habitualis » (1672). Il aurait fait la première description du syndrome des jambes sans repos.

C'est à lui que l'on doit la découverte du "polygone de Willis" (circulus arteriosus), une partie du système vasculaire du cerveau. La description du cerveau et des nerfs qu'il donne dans son traité Cerebri anatomi de 1664 est si minutieuse et élaborée et si riche en informations nouvelles qu'il représente un contraste saisissant avec les vagues et maigres contributions de ses prédécesseurs. Son travail n'était d'ailleurs pas le fruit de ses seules recherches individuelles : il fut aidé par Sir Christopher Wren et Thomas Millington, ainsi que par son élève Richard Lower et reconnut sa dette envers eux. Wren était l'auteur des magnifiques illustrations du livre. Willis fut aussi le premier philosophe de la nature à utiliser le terme acte réflexe pour décrire les activités élémentaires du système nerveux.

Il a été le premier à numéroter les nerfs crâniens dans l'ordre dans lequel les anatomistes les énumèrent habituellement.


   ZEKI SEMIR   

Neurobiologiste, spécialisé dans l'étude du cortex visuel ; Professeur de neurobiologie à University college, Londres, membre de l'Academia Europaea et de l'Académie européenne des sciences et des arts (en 1995)

Semir Zeki a été le premier qui a écrit une étude sur le "cerveau visuel". Son travail passé a mis l'accent sur la perception visuelle du cerveau. Récemment, il a commencé à se concentrer sur les bases neurobiologiques de l'art et de l'esthétique.

Il est membre de la Royal Society et membre étranger de l'American Philosophical Society. Sami Zeki a également fondé l'Institut de Neuroesthetics.






























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