Keratos Association Européenne sur les pathologies de la surface oculaire et les dysfonctionnements du système lacrymal Afficher en Français Display in English  Acesso ao site em Portugês
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Des Handicaps Invisibles... La Douleur Oculaire et Cornéenne

Panneau Handicap

Nous avons choisi d'aborder les conséquences dès lors qu'une douleur cornéenne importante se fait sentir. Cette douleur bouleverse la vie de nombreux de nos membres, bien plus encore que le handicap visuel très souvent. Nul doute que dans de nombreux cas, c'est elle qui limite les activités de nos membres et qui constitue la source principal du handicap (même si cet aspect des choses est très mal perçu par des services comme la COTOREP ou les MDPH par exemple). Cela s'explique aisément car la cornée possède le réseaux d'innervation le plus dense du corps humain et qu'il s'agit d'un type de nerf assez particulier (sans pellicule de myéline pour assurer leur transparence).  La cornée a un seuil de sensibilité extrême... quel autre tissu est susceptible de réagir de la même façon à la simple présence d'un grain de sable ou d'une légère agression (goutte de citron ou un contact fortuit par exemple). Nous le savons tous empiriquement, mais excepté les malades, peu de personnes pensent à la douleur oculaire comme quelque chose de incapacitant. Pourtant, cette extrême sensibilité alliée à la chronicité des maladies de la surface oculaire rend cette douleur particulièrement redoutable et insupportable. Cette situation est importante dans un syndrome sec sévère mais l'est encore plus lorsque la cornée présente une épithéliopathie voire des ulcérations. Les douleurs sont alors intolérables.

Beaucoup de personnes sont alors tentées de dire qu'il suffirait d'anesthésier la cornée (par des médicaments ou des collyres). Cela peut être très tentant à court terme, mais il faut savoir que la cornée a besoin de la sensibilité pour se régénérer et se défendre. Il existe d'ailleurs des formes de kératites neurotrophiques iatrogènes induites par l'utilisation abusive d'analgésiques locaux en particulier. De nombreuses personnes sont tentées d'utiliser des antidouleurs et anti-inflammatoires en gouttes pour faire face à ces pathologies de la surface oculaire ou d'autres sources de douleur oculaire. Mais cette voie risque d'être une impasse notamment à cause des conséquences visuelles.

La douleur cornéenne... un mal pour un bien!

Nous sommes tous d'accord pour affirmer que ne pas ressentir la douleur constamment est essentiel pour mener une vie normale. Mais anesthésier les cornées n'est pas la solution. Cela revient, pour utiliser une analogie, à détruire le système d'alarme, couper le téléphone sans pouvoir appeler les pompiers lorsqu'un feu se produit, et en fait c'est même pire que cela puisque sans système d'alarme la situation s'aggrave inéluctablement. Les nerfs de la cornée fonctionnent comme un système de détection, d'alarme et réparation très performant et sensible. Les nerfs ne servent pas seulement à transmettre le message douloureux mais également à apporter les réponses de l'organisme à ces agressions (comme le sont le larmoiement pour éliminer un corps étranger dans l'œil ou encore pour apporter des facteurs de croissance et autres nutriments permettant de régénérer la cornée quand elle est attaquée). En éliminant la douleur, l'on élimine le messager -la douleur- mais pas l'avancée de la maladie, le véritable ennemi - la cause de la douleur. Et comme le savent nos amis anglophones, ce n'est jamais sur le messager qu'il faut tirer!

En éliminant la douleur l'on recrée une des formes les plus sévères d'yeux secs, la kératite neurotrophique, où les nerfs sont incapables de réguler le système lacrymal, les nutriments et facteurs de croissance que les nerfs transportent pour la régénération de la cornée. Une cornée neurotrophique se régénère mal et s'adapte très mal aux agressions qu'elle subit au quotidien.

Ainsi, plutôt que de considérer la douleur comme notre véritable ennemi, c'est la source de la douleur qu'il faut combattre et notamment le manque d'hydratation voire le manque de qualité des larmes (en facteurs de croissance et autres nutriments). Il faut donc rétablir le fonctionnement normal de l'unité oculo-lacrymale par de bonnes larmes, une bonne hydratation, une bonne protection de la surface, etc.

Dans certains cas, utiliser trop analgésiques peut mettre à mal un équilibre précaire d'un œil dont l'intégrité reste garantie par la douleur; lui retirer cette douleur, c'est lui retirer ses mécanismes de défense.

Ainsi, au stade actuel, s'il est vrai que la douleur peut détruire nos vies, il se peut aussi qu'elle sauve notre vue également. La solution se trouve dans le combat de la cause de la douleur pas la douleur elle-même.

Si vous utilisez régulièrement des analgésiques, des vasoconstricteurs et anti-inflammatoires en gouttes sans le contrôle de votre médecin, veuillez lui en parler car vous pourriez être en train de masquer une situation plus grave.

 

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