1954
Mis en chantier le 20 juin 1951 au chantier Davie Shipbuilding and Rapairing Co. Ltd à lLauzon au Québec au Canada, le dragueur HMCS Cowichan, type AMC Bay immatriculé I47 est lancé le 12 novembre 1951 puis mis en service le 10 décembre 1953 et désarmé peu de temps après le 31 mars 1954.
Le 07 avril 1954: La Royal Canadian Navy renforce la France.
Quatre ex-dragueurs de mines canadiens tout neufs, peinture fraîche rutilante, forment un cordon compact le long de la jetée du quai d’Halifax peu de temps après qu'ils aient été officiellement remis à la France en vertu du Traité de l'Atlantique nord, dans le cadre de l’organisation du programme d'aide mutuelle.
Au premier plan de la formation se trouve l’ex-Fundy "La Dunkerquoise" suivi de l’ex-Thunder "La Paimpolaise", puis de l’ex-Chignecto "La Bayonnaise" et pour finir l’ex-Cowichan "La Malouine"
Les pavillons tricolores flottent sur les plages avant et arrière de La Dunkerquoise, « bateau amiral » commandé par le capitaine de corvette G.F. TOP alors que le long du bord, alignés sur la jetée, les marins français sont prêts à embarquer.
(Photo fournie par la direction histoire et patrimoine du ministère de la défense nationale canadienne. Photo tirée du magazine "The Crowsnest" d'avril 1954)
Les quatre dragueurs de mines canadiens remis à la marine française en vertu de l’accord d'aide mutuelle de l'OTAN porteront encore le nom de leur navire respectif sur le revers de la cloche.
Lors de la cérémonie le ministre de la défense Canadienne Brooke Claxton rencontre les 4 anciens commandants Canadiens et les 4 commandants français remplaçants. Il sert la main du lieutenant de vaisseau André Perrin commandant de l’ex-Cowichan "La Malouine"
(Photo fournie par la direction histoire et patrimoine du ministère de la défense nationale canadienne. Photo tirée du magazine "The Crowsnest" d'avril 1954)
(Photo du site canadien Readyayeready.com)
Le 21 mai 1954 il est remis en service. Il est refondu en dragueur côtier et appelé La Malouine sous le matricule M727.
1961
Modèle servant à confectionner le moule de la Bayonnaise pour couler les ébauches des tapes de bouche. Celui-ci provenant de l'atelier fonderie de Diego Suarez.
(Photo fournie par Alain Cloarec)
Encore sous numéro de coque
canadien, la Malouine sort de son coconnage. Son commandant, le LV Gérard
Lefèbvre et le second l'EV1 Jean Claude Fouilland accompagnent les marins pour
le transit vers Diégo-Suarez, via Héraklion, Suez, Djibouti, Monbasa, Beira,
pour y arriver en octobre 61.
Il faisait une chaleur torride à Djibouti ,en particulier dans les appartements
des enseignes à l'arrière sous le pont en alu! où la clim ne fonctionnait pas !
A Diego , la Malouine est
rattachée à la Mission hydro de Madagascar avec le "La Pérouse", et effectue
essentiellement de la "grande sonde "radioguidée au théodolite à partir de
stations à terre sur les hauteurs où elle passait plusieurs jours avec une
petite équipe de porteurs et un OM hydrographe. (On se croyait à l'époque de la
conquête !)
La Malouine passe également 6 mois à Mayotte pour y faire de la géodésie et l'hydro du lagon. Ceci permit la venue à Dzaoudzi de grands bâtiments comme le croiseur "de Grasse" en transit vers les expérimentations du Pacifique. (Commentaires de Pierres Latourette)
1963
21 juin: Venant de Diego Suarez, La Lamouine arrive à Deira.
1964
Carte de visite de la Malouine
La Malouine et sa flamme de guerre.
(Photo fournie par Yvon Marotte)
Djibouti:
(Photo fournie par Jean Talon)
Madagascar
(Photos fournies par Jean Talon)
(Photos fournies par Jean Talon)
Fin de carénage à Diego Suarez
(Photos fournies par Jean Talon)
Personnel de garde du 06 décembre 1964
(Photo fournie par Jean Talon)
1965
Equipage: Le pacha était lieutenant de Vaisseau Le Deuf, enseigne de vaisseau 1ère classe Bondil commandant en second, l'officier en troisième était Moguedet, le Premier maître mécanicien Guillory, le maitre électricien Damany, le maître manœuvrier Debonne,,le second maître radio Tahéron, second maître Lemoine, second maître Le Tilly, le quartier maître1ère classe Boussard, le quartier maître1ère classe Delisle ( le chti), quartier maître 1ère classe Gélifier, quartier maître 1ère classe Chiocchia, quartier maître 1ère classe Acker, le quartier maître Pinson, Esclapes, l'infirmier Jean Talon, quartier maître 2ème classe mécanicien Angele, quartier maître mécanicien Brolon, quartier maître 2ème classe Walkowiack, matelot Trertre, Matelot Prunet (commentaires de Georges Brolon)
(Photos fournies par Jean Talon)
(Photos fournies par Jean Talon)
Equipe de foot de la Malouine: De gauche à droite, debout, quartier maître 2ème classe mécanicien Angele, matelot Trertre, Matelot Prunet, quartier maître mécanicien Brolon, Quartier maître 2ème classe Walkowiack, maître manœuvrier Debonne, quartier maître 1ère classe Acker, accroupis quartier maître 1ère classe Chiocchia, second maître Le Tilly, quartier maître 1ère classe Gélifier, second maître Lemoine, enseigne de vaisseau 1ère classe Bondil commandant en second .
(Photo fournie par Georges Brolon)
28 janvier: Venant de Dzaoudzi, La Malouine arrive à Moroui.
Photos du batiment :
(Photos fournies par Jean Talon)
11 mai: Venant d'Aden, La Maloune arrive à Djibouti.
Passage de la ligne : Mai 1965
(Photos fournies par Jean Talon)
Escale à La Réunion:
(Photo fournie par Jean Talon)
L'équipage de la Malouine de sortie à l'ile Maurice
(Photo fournie par Jean Talon)
Deux anecdotes du commandant Jean Pujo, pacha de la Malouine de 1965 à 1967:
La tombola du club hippique
La petite société Djiboutienne abondait en associations et clubs divers : club de tennis, club hippique, club nautique, aéroclub, etc. et chacun, pour financer ses fêtes, organisait une loterie ou une tombola. Pour assurer notre tranquillité vis-à-vis des vendeurs de tickets qui se présentaient à bord, nous avions décidé que la coopérative achèterait quelques billets à chacun des solliciteurs. Une solution en principe sans soucis, jusqu’au jour où nous avons gagné le gros lot de la tombola du club hippique : une Renault Dauphine !
Que faire de ce capital bienvenu et en même temps encombrant ? La première étape a consisté à vendre le véhicule, créant ainsi une « caisse noire », moins volumineuse mais tout aussi difficile à conserver dans la légalité. Puis, la Providence est venue à notre secours, sous la forme d’un départ en carénage à Madagascar. Sur le retour, il y avait rituellement une escale au Kenya ou aux Seychelles. C’était cette fois le tour du Kenya, une chance encore, car elle nous a permis d’envoyer tout l’équipage, par bordées, visiter en minibus la réserve de Tsavo, où au prix d’un lever, très, très, matinal, ils ont pu admirer antilopes, éléphants, zèbres, lions ou girafes, assurant ainsi la « fonte » de notre trésor inattendu.
Massawa et Whisky
En 1965-67, la Malouine avait un chien noir de race indéterminée, appelé Whisky. Par esprit de complémentarité, sans doute, son confrère de la Dieppoise était appelé Perrier. Whisky participait, évidemment, à toutes nos croisières et avait ses habitudes dans les ports. C’était notamment le cas à Massawa, où nous allions assez fréquemment et où il prenait la coupée dès l’accostage. La vérification de son retour faisait partie du rituel d’appareillage et il ne manquait jamais à l’appel…sauf le jour où il fut signalé absent. Impossible d’abandonner cet important personnage. Avec l’assentiment muet mais visible de tous, je différai le départ afin de lui donner une chance. Hélas, après une demi-heure d’attente, il n’était toujours pas là et il fallut repartir vers Djibouti sans lui.
Nous y étions amarrés dans le port de commerce, juste devant la voie du CFE (Chemin de fer Franco Ethiopien) dont les longs convois s’ébranlaient le soir. Sur notre arrière, accostaient des caboteurs locaux, boutres Yéménites ou Adenis et petits cargos Ethiopiens, dont la silhouette nous était familière. Et presque un mois après notre retour de Massawa, l’un d’entre eux le Keren, apparût avec une silhouette particulière : il avait une figure de proue en forme de chien ! Vous l’avez deviné, c’était Whisky qui rentrait au bercail, un peu amaigri et prêt à passer « au rapport du Commandant » pour son grave manquement à la discipline. Les matelots du Keren nous ont raconté qu’il était monté à bord et s’était retranché à l’avant du bateau, montrant les dents dès que quelqu’un l’approchait, et qu’ils l‘avaient gardé là, pendant les quelques jours de leur traversée, parce qu’ils le connaissaient du fait de notre fréquent voisinage. Il n’avait pas attendu pour sauter à terre dès l’accostage à Djibouti.
(Photos fournies par Jean Talon)
Préparation du 11 novembre:
(Photo fournie par Jean Talon)
Djibouti:
(Photos fournies par Jean Talon)
1966
Mars: Le port de Yanbu, sur la mer Rouge, est inauguré. Construit par les Italiens pour permettre un meilleur accueil des pèlerins se rendant à La Mecque, c’est dans ce port que, du 21 au 28 octobre 1966, stationnent la Dieppoise et la Malouine. L’accueil qui leur est réservé est enthousiaste. (Commentaires service historiques de la marine)
Octobre: La Malouine en mer rouge en direction de Yembo en Arabie Saoudite. Le commandant à ce moment est le lieutenant de vaisseau Jean Pujo. (Commentaires de Jacques Massey)
(Photo fournie par Jacques Massey)
1965- 1967
Passage de la ligne.
(Photos fournies par Jean Pujo)
Pêche en mer et plage arrière.
(Photos fournies par Jean Pujo)
La Malouine en carénage à Diego Suarez.
(Photos fournies par Jean Pujo)
La Malouine à Port Victoria.
(Photo fournie par Jean Pujo)
(Photo fournie par Jean-Claude Darsonval)
La Malouine dans le golfe de Tadjoura.
(Photo fournie par Jean Pujo)
Permissionnaires
(Photo fournie par Jean Pujo)
En mer.
(Photo fournie par Jean Pujo)
1968- 1970
février 68:
(Photos fournies par Jean Forjonel)
Du 26 au 29 mars 1968: Cocktail aux Seychelles de la Malouine et de la Dieppoise.
1973
La Malouine est officiellement reclassée patrouilleur le 1er juin 1973 sous le matricule P651.
1974
(Photos fournies par Georges Roudil)
1975
Carénage à Aden au Yemen.
(Photos fournies par Patrick Chavignais)
Passage de la ligne.
(Photo fournie par Didier Desfour)
A quai.
(Photos fournies par Didier Desfour)
En plus du canon de 40 mm, la Malouine possédait un canon de 20 mm a l'avant, les cinq autres sisterships n'en possédant pas.
(Photos fournies par Patrick Chavignais)
La Dieppoise et la Combattante à couple. à Djibouti, photo prise de la Malouine.
(Photo fournie par Patrick Chavignais)
1976
Du 17 mai au 26 juin: Période de soutien à La Réunion avec la Garonne et le Champlain.
Escale aux SeycheLles à l'aller et aux Comores au retour.
(Photos fournies par Patrick Chavignais)
La Malouine patrouillait fréquemment en mer rouge, au delà du détroit de Bab el Mandeb, chasse et pêche ont été faites aux iles hanish. La Malouine patrouille régulièrement à Obock et Tadjourah villages en bord de mer faisant partie du territoire des Afars et des Issas comme djibouti.
Escale à Jeddah en Arabie Saoudite, à Port Soudan au Soudan, au Yemen à Aden, à Massawa en Ethiopie. (Commentaires de Patrick Chavignais)
Chasse au Dig Dig (Petite gazelle)
(Photo fournie par Patrick Chavignais)
(Photos fournies par Patrick Chavignais)
Les mécanos du bord.
(Photos fournies par Patrick Chavignais)
Novembre 1976 à janvier 1977: 3 mois de carénage à la Réunion.
Passage de la ligne.
(Photos de Patrick Chavignais)
Escales aux Seychelles à Port Victoria, puis les Comores à Dzaoudzi et enfin Port des Galets à la réunion. A la Réunion la Malouine effectue d'importants travaux de révision et d'entretien à la machine, pour réaliser ces travaux la cheminée à du être démontée. (Commentaires de Patrick Chavignais)
Démontage de la cheminée.
(Photos de Patrick Chavignais)
1977
Accostage de l'étoile polaire à couple avec la Malouine :
(Photos fournies par Erick Rougeoreille)
Avril: Pêche au requin
(Photos de Patrick Chavignais)
Retour à Djibouti pour une durée de 2 mois avant de raccompagner la "vieille dame" à Cherbourg pour son désarmement.
Juin: Départ définitif de Djibouti pour la métropole:
(Photo fournie par Erick Rougeoreille)
Cette vidéo a été enregistrée à bord de l'Etoile Polaire par Richard Tissot, officier des troupes de marine dans l'armée de terre et invité à bord par le commandant de La Malouine Henri Létard.
(Vidéo Youtube du départ de la Malouine de Djibouti pour la métropole)
http://www.youtube.com/watch?v=zaihMSWSQPs)
(Photos fournies par Erick Rougeoreille)
Escale en Crête:
(Photo fournie par Erick Rougeoreille)
La remontée s'est passé de juin à août 1977. Les escales ont été: Canal de Suez, Héraklion, Corfou, Toulon, Séville et Cherbourg.
Promenade dans la campagne Crétoise en mobylettes de location de type "Kreidler" (pour les connaisseurs), on peut remarquer un drôle de passager puisque il sagit d'un policier local pour le raccompagner dans son village. Puis pause dans un bistrot du coin. (Commentaires de Didier Desfour)
(Photos fournies par Didier Desfour)
10 août 1977: Arrivée dans le port de Séville.
(Photo fournie par Erick Rougeoreille)
Débarquement le 03 octobre 1977 à Cherbourg après plusieurs jours pour désarmer le bateau.
1984
Brest, 25 février 1985 – L’ex-« Malouine », à quai le long de l’épi 3, voit s’approcher d’elle deux remorqueurs de la DP.
Ne possédant plus aucun moyen propre pour se déplacer, elle va être amenée par ces deux remorqueurs sur l’arrière du T.C.D. « Orage », amarré quant à lui le long de l’épi 4.
Le T.C.D. est prêt, porte baissée, trois mètres d’eau dans le radier. Les amarres de l’ex-« Malouine » sont lancées sur les plages arrière du T.C.D. et doucement, à bras d’hommes, l’ex-dragueur est halé vers le fond du radier préparé pour son dernier voyage. Car c’est son dernier voyage ! L’ex-« Malouine » ne le sait peut-être pas : la mission de l’« Orage » consiste à l’amener puis à la déradier sur une zone d’exercice où les tirs conjugués de l’aéronavale, du T.C.D. et les moyens embarqués à bord du 2ème G.P.D. vont mettre fin à ses jours. Triste mission …
26 février – L’« Orage » est sur zone, les éléments du 2ème G.P.D. ont fini de placer charges et détonateurs, nécessaires en derniers recours si l’Aéronavale et le T.C.D. ne parviennent pas à faire sombrer la condamnée. Le déradiage sera moins évident que l’enradiage, une houle assez puissante, pénétrant par vagues successives dans le radier, tend à renvoyer la coque de la « Malouine » vers l’intérieur du radier. Moment émouvant : presque entièrement livrée à elle-même, l’ex-« Malouine », pressentant peut-être où on voulait la mener, a eu un dernier sursaut en voulant repénétrer entre les flancs de l’« Orage ». Hélas, rien n’y a fait, en pleine mer, la « Malouine » est restée seule quelques heures, à faire ses adieux à celle qui l’a portée pendant tant et tant d’années.
(Photo fournie par Netmarine et Jean-Christophe Rouxel)
- 13h30. Début des tirs de l’Aéronavale. Quelques impacts le long de la coque, la passerelle est touchée, une brèche est ouverte à l’étrave.
- 14h45. Début des tirs de l’« Orage », quelques coups pour ajuster, suivis de nombreux coups au but.
(Article de journal fourni par Jean-Christophe Rouxel
La « Malouine » s’enfonce lentement vers l’avant, pendant une dizaine de minutes, puis tout va très vite.
15h30. L’ex-« Malouine » a vécu.
15h33. Hormis quelques planches éparses, rien ne subsiste de l’ex-« Malouine », dragueur côtier de construction canadienne qui, après avoir été lancé en
1951 sous le nom de « Cowichan », avait été versé à la France en 1954, au titre du pacte d’assistance mutuelle.
Aucun marin, digne de ce nom, ne peut assister à une telle scène sans être ému, voire bouleversé ; Repensant à ce que fut la vie de ce bâtiment, au nombre de nautiques parcourus sous toutes les latitudes pour le renom de notre Marine, repensant à ses différents commandants, à ses différents équipages … Combine sauront – même s’ils s’en doutent – comment la « Malouine », sur laquelle ils ont tous été un jour fiers de servir, a fini sa vie.
(Textes du Maître transmetteur Pierre Trapu à bord de l'Orage)
Remerciements au second maître de réserve Jean-Christophe Rouxel créateur du site: http://tcdorage.free.fr
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Vous avez navigué sur La Lorientaise, La Paimpolaise, La Dunkerquoise, La Dieppoise, La Bayonnaise, La Malouine, vous avez croisé le chemin des ces bateaux, contactez moi pour faire revivre ensemble ses bâtiments qui ont fait notre bonheur en cliquant sur l'enveloppe ci dessus.
frederic.schaller@numericable.fr
Livre d'or
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