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Miho HIRAKAWA

Critique Par Sylvie THOMASSON




Murs crasseux et lépreux tendus de misère.

Pavés défoncés d’une ruelle rongée par le manque de vie.

Gouttières tordues, pliées par l’outrage du temps.

Volets de bois laminés par les saisons intraitables.

Câbles et fils électriques qui pendent de tristesse et de négligence.

Enseignes de négoces aux lettres mortes et écaillées par le poids de l’oubli.


Une grisaille pesante s’accroche avec ténacité sur toutes les toiles de Miho, comme tentent de s ‘accrocher au Présent les gouttières, les câbles et les volets.

Pas âme qui vive dans ses tableaux, et pourtant ces rues, ces murs, ces boutiques résonnent de cris d’enfant, de verbiage insolent, de susurrements amoureux. Ces murs suintent d’humanité. Les âmes sont ressuscitées par la seule magie de son pinceau.

Vision poétique et nostalgique, Mihoko a figé, fixé sur ses toiles  notre passé parisien avec une émotion toute personnelle.

La peinture, en coups de couteaux épais, s’accroche à la toile. L’émotion colle à la peau comme sa peinture colle à la toile.


Dans un monde de mutation technologique, ses œuvres resteront un parfait témoignage de l’Immuable, le souvenir d’un Paris qui restera éternellement gravé dans la mémoire collective. Elle est devenue gardienne de notre passé, protectrice d’un Paris oublié, défiguré, anonyme et  bétonné. 

Dans toutes les œuvres de l’artiste, la laideur objective du sujet devient esthétisme confondant. Mais n’est-ce-pas là le vrai talent de l’artiste ?


Dans une  palette de tons gris et bruns, des touches de couleur comme des touches de bonheur vont s’immiscer sur la toile. Le regard est rassuré par ces notes de couleur, ces notes d’espoir. qui lui donnent le courage d’envisager l’avenir avec sérénité et confiance.

Miho, comme Aragon, a « réinventé le passé pour voir la beauté de l’Avenir ».