Bipède

(Jean-Phi/Jean-Phi)


Sur cette planète particulière,

Aux ingrédients bien étonnants,

Un fin mélange moléculaire,

Génère d’étranges associations.

                                

Au fond des mers, la roche se fait vie.

Dans l’atmosphère, le volcan vomit.

Monocellulaires font l’oxygène,

Un monde végétal emplit les plaines.

 

Sortir de l’eau se fait sans peine.

De mutations en mutations,

Poissons, reptiles et mammifères,

Hasardeusement se multiplient.

                                

Individu démesuré,

Dynasties et longévité,

Un étrange singe se distingue

Et va rendre tout’ la planète dingue !

                                

Bipède, tu vas tout bouleverser.

Tes propres règles, tu vas les inventer.

Evolution va prendre un nouveau sens,

On apprend plus vite quand on pense.

 

Tenir debout fut capital.

De migrations en migrations,

Les mains affinent leur travail,

La parole crée de nouvelles relations.

                                

Les rencontres sont sources d’échanges.

De la-bas, on rapporta le feu.

Pour expliquer ce qui dérange,

Il a fallu inventer les dieux.

 

D’abord uni pour parcourir les terres

Le groupe grandit et devient sédentaire

Il développe et gère son  habitat

Garder son territoire vaut bien quelques combats

 

Culture, élevage, outils, étoffe, artisanat,

Commerce, troc, monnaie, richesse, propriété.

 

Bipède, il te faut une citée.

Bien protégé, tu peux t’organiser.

De ton palais, tu peux tout gouverner.

Une grande armée t’assure prospérité.

 

Il faut partir découvrir le monde,

Ramener de nouveaux matériaux.

Bien cultiver l’art de la guerre,

Sur les barbares démontrer son pouvoir.

                 

Il faut piller tous ces infidèles,

Car nos dieux veillent et nous protègent.

Des indigènes de race impie,

Servent d’esclaves ou sont convertis.

 

Bipède, tu n’as pas de pitié,

Par la torture tu te fais respecter.

Le pauvre peuple, c’est la chair à travail,

Pour te servir il n’y a rien qui prévaille.

 

Il y a pourtant la curiosité,

Tant de questions qu’il faut méditer.

Sciences de la vie ou cosmologie,

Mathématiques et philosophie.

                                

Le savoir faire s’étendit bien vite

Et d’inventions en inventions.

Le génie n’a pas de limite,

Ainsi grandissent les civilisations.

 

Toujours en avant, oui bien en avant,

Dépasse les bornes du mal et du bien.

Conquêtes, croisades, colonisations,

Apportent, dit-on, toujours l’instruction.

 

Multipliant les habitations,

Amplifiant la deforestation,. 

Sans limite, modifie la nature,

Tout doit se plier devant tes idées. 

Battis des murs entre les cultures,

Soumets les peuples à ta volonté,

Exploite les jusqu’à la misère,

Déplace les pour puiser leur terres.

Toujours en avant, oui bien en avant,

Il y a toujours une bonne raison.

 

Allons enfants de la barbarie,

Trancher les mains des autres ethnies.

Faire sauter des bombes à notre ceinture,

C’est pour la bonne cause, au moins ça c’est sur.

 Des avions de ligne, quelle idée divine,

Peuvent créer ici la démocratie

 Et c’est pas fini, imagine la suite

Il n’y a pas qu’le génie qui n’ai pas de limite

 

(trahison …corruption …viol …terreur … horreur ..

enfer …nucléaire ……. )

 

Bipède, avec les clés en main

Il faut savoir prendre le bon chemin

Quand ça t’échappe, il est souvent trop tard

Quand ça t’échappe, il est souvent trop tard !

 

Sur cette planète particulière

Aux ingrédients bien étonnants

Un étrange singe vécut naguère

Et n’a pas su devenir sage à temps.