Rue Ravignan - jpg 77k  
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Rue_Ravignan,_1910.
Pendant qu'il travaille "sur le motif" Utrillo continue à subir l'humiliation et à la provoquer.
Heuzé raconte:
Il peignait n'importe où, là où on lui offrait un verre de vin, et abandonnait son travail sur place…
Entre vingt et trente ans, Utrillo qui buvait constamment avait pris Montmartre en haine; on l'y appelait "le fou" et les gamins lui jetaient des pierres. Alors, quand il avait un verre dans le nez, il descendait place Pigalle, et là, ouvrant son pardessus, les bras écartés comme un christ en croix, il se plaçait sur le trajet des omnibus, obligeant le conducteur à descendre de son siège. Et un de plus à lui flanquer une tripotée !...
Je suppose que, dégoûté du présent et de l'avenir, il ébauchait là une sorte de tentative de suicide. Il était en même temps très pieux, et bien qu'elle ne se soit pas toujours conduite à son égard comme elle aurait dû, il aimait sa mère par superstition, car il croyait en Dieu et quand on parlait d'elle devant lui, il faisait le signe de la croix.