J'ai été d'abord désolé de constater qu'il fallait un footballeur pour rappeler un grand penseur à un peu plus de raison. "Les mots ont un sens", il n'était apparemment pas inutile de le rappeler, comme Lilian Thuram l'a fait dans Le Monde des 26 et 27 mars dernier, même à un philosophe "respectable" comme Alain Finkelkraut. Rappeler aussi cette chose simple, que l'on peut être noir et français, qu'il n'est pas tout-à-fait normal "que l'on ait besoin de voter une loi afin que certaines catégories de citoyens français aient accès à une visibilité médiatique". Rappeler que, "à long terme, l'éducation est plus efficace qu'une loi votée dans la précipitation". Rappeler, enfin, qu'on "aimerait que le terme de minorité disparaisse du vocabulaire des politiques" et que la France que l'on veut, c'est "un pays au sein duquel l'identité nationale est partagée par toutes les couches sociales".
Etait-il désolant que le rappel des valeurs républicaines et de la raison ne vienne pas de l'un des phares de la pensée, mais de quelqu'un qui gagne sa vie avec ses pieds ? Finalement, je trouve ça plutôt réconfortant. Merci, M. Thuram.
Mars 2006