Georges Brossard



Mes activités philosophiques

pour une philosophie matérialiste

Dernière mise à jour le 21/10/2015

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Que trouver dans ce site ?

Des textes écrits depuis 2002, certains remaniés depuis. Ils portent sur des sujets philosophiques, tels que la notion de vérité, les théories de la connaissance, l'épistémologie et l'histoire des sciences, et aussi, en plus petit nombre, sur les théories sociales, l'économie politique, la religion. Ils sont écrits dans un esprit critique, mais non polémique. Si on y trouve quelque accent polémique ici ou là, on voudra bien m'en excuser. Ils se situent dans une perspective que je qualifie de matérialiste, en entendant par là non pas une doctrine métaphysique, mais plutôt un esprit et une méthode. J'ai essayé de bannir les expressions telles que "je pense", "à mon sens", "il me semble", etc., qui marquent la prudence et la réserve. Elles sont, en fait, sous-entendues à chacune de mes assertions et je trouve inutile de les rappeler chaque fois. Le lecteur voudra bien considérer que tous ces textes sont provisoires.


Lunettes de Galilée (1564-1642), qui rendirent possibles les observations rapportées dans son "Sidereus Nuncius" (Le Message céleste).


Tour pour la taille et le polissage des lentilles (XVIIIème siècle, mais des machines similaires existaient avant)

(Images d'après "Gli strumenti antichi al Museo di storia della scienza di Firenze", Arnaud, 1974)



Pourquoi matérialiste ?

Ce terme peut s'entendre de deux registres : critique et dogmatique. Dans le registre critique, il s'oppose au rationalisme comme à l'empirisme (y compris sous ses formes radicales, comme le pragmatisme et le relativisme). Dans le registre dogmatique, il s'oppose à l'idéalisme, et au spiritualisme comme au sensualisme. L'empirisme critique à juste raison les théories des idées innées ou de l'appréhension purement intuitive des concepts. Le rationalisme critique lui aussi avec raison la genèse purement inductive de ces mêmes concepts. Les moyens de la connaissance reconnus et acceptés par la plupart des philosophes appartiennent à deux ensembles : l'esprit (avec la raison, l'entendement, etc.), ou les sens. Ils ignorent le travail et l'opération, pourtant à l'œuvre, notamment, dans la méthode expérimentale. Quelques-uns (Piaget, Bachelard, Bridgman) mettent en avant la praxis et l'opération, sans toutefois aller jusqu'à reconnaître que la praxis fondamentale est le travail, et que celui-ci prend deux formes principales, le travail intellectuel et le travail manuel. Le terme de "matérialisme" se justifie ici parce que, précisément, le travail intellectuel ne se fait qu'au second degré et a pour condition de possibilité le travail manuel, dont il prend les éléments comme objet. Mes textes tentent donc d'élaborer une critique des productions intellectuelles fondée sur la reconnaissance de cette primauté du travail manuel, et c'est ce que j'entends ici par "matérialisme" (voir "Pour un matérialisme critique" et "Matérialisme et métaphysique"). La page d'accueil du site prétend symboliser cette relation : dans la sphère théorique et abstraite, Galilée a réfuté la conception géocentrique sur la base de ses observations , celles-ci dépendent des télescopes qu'il a fait construire, et cette construction dépend de la fabrication de lentilles, elle-même rendue possible grâce aux théories optiques incarnées dans la fabrication d'un tour. La vérité des théories de Galilée repose sur les opérations matérielles de fabrication de ses instruments .

Est-ce un parti pris politique ?

Je voudrais faire remarquer que cette position dans le domaine épistémologique n'est pas dépendante d'une éventuelle position sociale ou politique. Les positions politiques sont fondées soit sur l'appartenance à un groupe, soit sur des valeurs morales. Je ne suis pas un travailleur manuel et le matérialisme tel que je l'entends ici n'appartient pas à l'axiologie. En politique, mes positions sont fondées sur les valeurs de liberté, d'égalité et de fraternité, qui sont, évidemment, loin d'être réalisées dans nos sociétés. Elles me portent donc à une certaine proximité avec les travailleurs manuels, en tant qu'ils sont souvent victimes d'inégalités injustes. Mais les choses ne sont pas si simples et l'exploité des uns est aussi souvent l'exploiteur des autres.

Il serait absurde de vouloir fonder une position épistémologique sur une position politique. C'est un peu ce que tente de faire un auteur comme Rorty (voir ma lecture de Rorty). Cette tentative suppose que la connaissance n'est pas une relation au réel ou que le réel est subjectif. L'expérience montre que ce n'est le cas d'aucune de ces hypothèses.

La convergence entre les positions épistémologique et politique provient du fait qu'il existe une fracture et une hiérarchie politiques, économiques et cognitives entre travail manuel et travail intellectuel. Ce dernier est naturellement celui des classes dirigeantes. Mais il n'y a pas de parenté logique entre l'épistémologie et la politique.



Janvier 2010

(revu en Janvier 2011)


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