J’avoue faire parti de l’élite capable d’un tel prodige. Mais pour avoir testé le procédé sur un nombre très importants de mes élèves j’ai dû mettre en italiques le mot « élite ».
Je ne doute pas qu’un entraînement intensif et quelques cachets d’aspirine amène le lecteur à un résultat probant.
J’ai noté bien souvent que la fusion des deux images était fugace , accompagnée d’un cri de joie vite réprimé par une immense déception.
Il a bien fallu trouver les raisons de cet échec.
Bien que n’ayant aucune formation en ophtalmologie je propose l’explication suivante :
Loucher n’est pas contre nature si la convergence des yeux est réalisée sur un document lu par le loucheur. L’entourage n’y voit aucune pathologie.
Loucher « dans l’air » vous catégorie plus désavantageusement.
Et pourtant dans l’exercice de la fusion des deux images le regard converge « dans l’air » , en M , comme le montre le schéma.
Fi de l’entourage , continuons à loucher !
Mais alors, habitué à cette fonction notre cerveau s’affole. Pourquoi ? Notre cristallin avide de netteté fait la mise au point sur le plan de l'image mais notre cerveau enregistre une convergence relative au point M situé en amont; il y a donc incompatibilité
Quel remède apporter ?S’installer calmement , à environ 80cm de l'écran. Bien rester zen.
Positionner l’index sur l’axe de symétrie des deux photos et fixer le doigt sans un regard pour le reste.
Avancer alors lentement ce doigt vers soi tout en le fixant de moins en moins : on devrait constater alors que derrière ce doigt les deux images se rapprochent de plus en plus , mais ce constat doit relever davantage du feeling que de l’examen attentif ; faute de respecter ce sentiment le regard se détournera définitivement du doigt et adieu la fusion !
Au fur et à mesure de la lente progression du doigt la fusion complète (fugitive) des deux images s’opère. Deux pastilles de couleur peuvent faciliter cette approche lorsqu'elles fusionnent au centre de trois pastilles comme on peut le constater sur l'illustration suivante.
Dès lors il suffit d'effacer son doigt de la scène pour qu'il laisse la place à une seule image centrale en relief: l'effet est saisissant même si dans le cas de cette illustration la qualité optique laisse à désirer.
On peut aller encore plus loin en plaçant alors ses mains en position de volets contre les yeux pour effacer les deux images latérales.
On peut enfin se rapprocher ou s’éloigner à sa guise de la photo.
2ème procédé
Dans le cas peu probable ou le résultat est négatif on peut avoir recours à des prismes pour éviter de loucher.
On
voit donc que les faisceaux convergent au point M où le cerveau doit
faire la mise au point.
En théorie cette disposition n’est valable que pour un type de prisme et une distance d’observation donnés.
En pratique , une fois l’effet obtenu il est tout à fait possible de se rapprocher ou s’éloigner considérablement de la photo.
L’observation est bien plus confortable qu’en l’absence de prisme car il n’y a plus à loucher.
Pour parfaire le résultat on pourra naturellement occulter de la main les images latérales.
Pour
une vision plus éloignée (observation d’un écran de TV) on se
contentera d’un angle deux fois moins important – le prix
chutera !
Si
l’angle du biseau est faible ( de l’ordre de 4° ) il sera tout
de suite adapté à une vision reculée (cas de la lecture sur un
écran de TV)
Pour
amortir alors le prix de revient de la vitre biseautée on pourra
toujours accoler ces prismes deux par deux de sorte qu’ils seront
alors adaptés à la vision sur un écran d’ordinateur
Balayer lentement la face, très près du nez, de droite à gauche avec le plat de la main droite ou un simple carton rectangulaire jusqu'à ce que la paume empêche l'oeil droit de voir l'image de droite. Si l'on ouvre alors l'oeil gauche, ce dernier naturellement observera cette image mais il sera le seul !
Maintenir bien immobiles la main droite et la tête.
Recommencer l'opération analogue en fermant alors l'oeil droit et en déplaçant la paume gauche dans le plan de la face de gauche à droite
jusqu'à ce que cette paume empêche l'oeil gauche de voir l'image de gauche.
Maintenir les deux mains immobiles dans cette position et ouvrir les deux yeux: ainsi l’œil droit ne verra que la photo de gauche et l’œil gauche celle de droite comme souhaité.Alors , après quelques secondes , on devrait voir lentement fusionner ces deux photos en une seule en relief . Effet saisissant qui ne fait que traduire la lassitude du cerveau à observer un double.
On peut rendre plus confortable le procédé en réalisant un cadre de carton recouvrant les deux yeux et muni de volets opaques que l'on ajustera pour une distance donnée à l'écartement de ses yeux.
Il peut être encore plus avantageux de réaliser la même opération en se plaçant bien plus éloigné de l'écran, 3m par exemple. Le seul inconfort étant qu'il faut quitter son fauteuil. Dans ces conditions il est bien moins difficile de loucher .Une fois la mise au point effectuée on peut se rapprocher de l'écran en maintenant les caches et ainsi bénificier de la vision 3D confortablement assis
Dans le cas ou l'on se dispense du prisme seuls les caches de carton peuvent s'avérer intéressants; on les disposera par exemple sur une petite
glissière en aluminium ajustés définitivement à sa vue.
On fera de même avec les prismes sur lesquels on collera des caches.
Pour un usage intensif on pourra coller l'ensemble sur une paire de lunette premier prix
Les prismes sont collés sur un profilé d’aluminium comme indiqué plus haut. Mais au lieu de dévier latéralement il dévient verticalement.
Il est très périlleux de marcher avec cette monture sur le nez.
L’individu normalement constitué n’est pas fait pour loucher verticalement. La vision dans ces conditions n’est possible qu’à une distance rigoureuse pour laquelle la mise au point du cristallin et la convergence des faisceaux coïncident.
Il suffit dès lors , partant d’une distance assez grande (3m par exemple) de s’approcher lentement de la paire d’images superposées et non pas cette fois juxtaposées , jusqu’à la distance idoine.