GASTON et l’Ours

Saint Vaast ou Waast ou Gaston

se fête le 6 février

 

Du latin Vedastus Atrebatensis variantes: Vedast, Vât, Waast, Gast (dont le cas régime est Gaston)

En anglais: Vedast, Foster

En allemand: Vedastus

 

Dans le Nord, ce V de Vedastus a glissé vers W pour donner Waast alors que dans le Sud le V a glissé vers le G par mutation morphologique usuelle comme Vitus est devenu Guy ou en encore Valantin qui devint Galantin & Galantine.

On peu aussi le comparer avec Guillaume qui a glissé vers William

 

Vedastus s’est transformé en Gast  ou Waast puis en Gaston.

 

Saint Gaston ou Vaast ou Waast serait né dans le Périgord à Villac près de Terrasson, d’une famille fortunée. L’église paroissiale lui est dédiée et une fontaine porte son nom.

 

Après avoir quitté ses parents, il se retira à Toul où il vécut en solitaire. Mais sa réputation devint grande et l’évêque de Toul le fit entrer dans son clergé.

 

A cette époque, Clovis Ier, se battait contre les Allemands qui essayaient sans doute de faire avorter la monarchie française naissante.

 

Revenant de la guerre, Clovis passa par Toul et y rencontra Vaast qui passait pour être un croyant fervent. Clovis lui demanda de l’instruire des choses de Dieu. Vaast accepta et le suivit. Il devint donc le catéchiste de Clovis.

Pendant le voyage, en passant au village de Rilly-aux-oies (près de Attigny, sur l’Aisne, à l’est de Rethel), Vaast rendit la vue à un aveugle qui se trouvait près du roi. Celui-ci fut très impressionné. Peu de temps après, il se fit baptiser par Saint Rémi qui, en lui versant l’eau lui dit “Ployez le cou, ô Sicambre, sous le joug de Jésus-Christ, adorez ce que vous avez brûlé et brûlez ce que vous avez adoré !” Trois mille nobles Francs se firent baptiser après lui. Cela se passa le 25 décembre 496.

 

En quittant Reims, Clovis recommanda Vaast à Saint Rémi qui l’envoya dans les villages pour catéchiser. Puis Rémi le consacra évêque d’Arras en Artois.

Mais Arras avait subit bien des misères avec l’invasion des Vandales et des Alains, puis, plus tard, avec sa destruction par Attila en 450.

En entrant dans Arras, Vaast guérit un aveugle et un boiteux qui lui demandaient l’aumône.  Il gagna ainsi la confiance des Arrageois. (ou Artésiens)

 

Mais tout ce qui avait été construit pour le culte était en ruines, couvert de ronces et servait de repaire aux bêtes sauvages . Vaast se mit à pleurer et pria. A ce moment, un ours sortit des ruines. (la Légende Dorée parle d’un loup) Vaast n’en fut point troublé. Il conjura l’ours de ne pas faire de mal à quiconque. L’ours docile le suivit et devint son fidèle compagnon. Certains disent qu’il s’agissait d’une ourse.

Vaast se mit en devoir de reconstruire des édifices religieux et de convertir les gens de la région.

 

Clotaire Ier, fils de Clovis, prit, avec sa cour, les habitudes romaines. Perdant leur humeur guerrière, ils passaient beaucoup de temps en banquets et en orgies. La cervoise coulait à flot. Les festins se terminaient toujours par l’ivresse titubante de tous les convives.

Un jour, un notable qui s’appelait Ocine, (ou Hozinus) invita Vaast à un festin qu’il donnait pour le roi. Vaast accepta, pensant mettre fin à ces pratiques qu’il jugeait scandaleuses.

En entrant dans la salle, il fit un signe de croix et tous les vases remplis de cervoise se brisèrent. Vaast expliqua que ces vases cachaient le démon qui avait fui pendant que la cervoise se répandait sur le sol. Tout  le monde était atterré devant ce prodige ! Bien des gens se convertirent.

 

Saint Rémi chargea alors saint Vaast de gouverner le diocèse de Cambrai. (En 510) Arras et Cambrai furent alors réunis administrativement jusqu’au XIème siècle.

 

Puis Vaast s’occupa aussi du Beauvaisis où il y reconstruisit bien des édifices et où il fit de nombreux miracles.

 

Il était devenu vieux et les fièvres le dévoraient. Par une froide nuit d’hiver, on vit une immense nuée de feu qui s’élevait de sa maison d’Arras jusqu’au ciel. Cela dura deux heures. On vint prévenir Vaast qui comprit que le moment était venu de quitter cette terre. Il s’éteignit alors le 6 février 540.

 

Quelques temps après sa mort, un incendie éclata à Arras. Il menaçait toute la ville. Une femme nommée Abite invoqua Saint Vaast. Elle le vit apparaître. Il écartait les flammes.

La maison du saint fut épargnée.

 

Au 9ème siècle, bien des couvents de l’Artois envoyaient des mariniers pêcher le poissons en mer. On réclama à ceux de l’abbaye de Saint Vaast un droit de deux sous pour leur permettre de jeter leurs filets. Ils refusèrent et prièrent leur saint patron.  Les barques sortirent du port et une grande tempête s’éleva en menaçant les embarcations qui eurent bien de la peine à regagner la terre. Seules les barques de ceux de saint Vaast purent, sans difficulté, rapporter des quantités énormes de poissons. En souvenir de ce miracle, les mariniers de l’Artois payent chaque année, deux sous aux religieux de l’abbaye de Saint Vaast.

 

Dans les manuscrits qui racontent la vie de Saint Vaast, on le représente avec un ours à sa suite.

 

Les Anglais vénéraient Saint Vaast sous le nom de Foster. (“Beau-père” ou “Celui qui élève”) C’est de là que la famille Foster tire son nom.

 

Vaast voulait être enterré dans une petite chapelle qu’il avait fait construire au bord de la rivière Crinchon. Mais le lieu ne fut pas trouvé bien beau et on le porta à la grande église Notre Dame.

 

De nombreuses églises de la région sont sous le vocable de Saint Vaast et possèdent de nombreuses reliques. Les ossements sont répandus à Bailleul, Annezin, Wrugles, Vergies, Fouquières-les-Lens, Lattre-Saint-Quentin, l’hospice civil de la ville d’Aire, Moreuil, (Amiens) Notre Dame de Saint Omer, Le Pas, Bienvillers au bois, le séminaire d’Arras, Laventie, Gonnehem, Fruges, Saint Vaast-la-Hougues, (Coutances) les Bénédictines du Saint Sacrement d’Arras, Armentières, Saint Nicolas d’Arras, Saint Pol.

A Saint Pol sur Ternoise, (62) on trouve un bas relief avec un évêque et un ours à ses pieds.

 

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