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Cette question renvoie inévitablement à l'objet de la sémiotique donc à l'unification des problèmatiques de la signification et, corrélativement, à la constitution d'une communauté scientifique capable d'instituer et de garantir la validité de ces problèmatiques. Ceci montre que l'abord de la sémiotique est d'emblée complexe car elle se situe nécessairement à l'interface d'un grand nombre de champs du savoir (philosophie, phénoménologie, psychologie, éthnologie anthropologie, sociologie, épistémologie, linguistique, théories de la perception, neurosciences,...). La tâche historique de la sémiotique pourrait être de faire coopérer ces savoirs, institutionnellement séparés, pour produire un savoir nouveau, un savoir de second degré, en quelque sorte.
On rencontrera donc autant de doctrines des signes que de conceptualisations de cette coopération des savoirs autrement dit les doctrines diffèrent suivant le contenu primitif attribué au terme "signe". Cependant dans son acception courante ce terme est suffisamment précis pour que l'on puisse se satisfaire des expressions "doctrine des signes" ou "théorie des signes" suivant la plus ou moins grande prétention à la formalisation scientifique affichée par les différents courants qui seront inventoriés plus loin. Nous aurons aussi à prendre en compte la place considérable occupée par le signe linguistique, aussi bien dans l'occupation du champ que dans une perspective historique, puisque pour certains la sémiotique se confond avec la semiolinguistique, voire une philosophie du langage. Il y a donc lieu de considérer dès le départ le caractère nécessairement polémique de toute tentative d'organisation du champ sémiotique et de limiter nos ambitions à montrer que la sémiotique est le lieu privilégié où s'organise le débat sur la signification, étant entendu que nous serons partie prenante dans ce débat.