Il faut donc dépasser les différences observables dans le champ des phénomènes de représentation et de signification qui les cloisonnent en classes n'ayant apparemment aucun point commun pour être en mesure de fonder une sémiotique générale. Se dégager de la classe des phénomènes linguistiques qui, par suite de leur importance dans les rapports humains, ont fait l'objet de modélisations qui ont fait avancer très loin leur connaissance tout en créant un important "déphasage épistémologique" avec les phénomènes non linguistiques, ne sera pas la moindre difficulté. Cette attention prioritaire portée par la communauté scientifique aux signes linguistiques explique l'occultation provisoire de la question d'une sémiotique générale à cause d'une sorte d'impérialisme sémiolinguistique. Le débat est d'autant plus difficile que la modélisation d'ensemble produite par une sémiotique générale lorsqu'on l'applique dans le champ linguistique apparaît nécessairement comme en retrait du point de vue du pouvoir explicatif et pose des problèmes de retraduction très complexes. L'approche peircienne montre qu'il est possible de définir le signe de façon indépendante de toute spécificité et montre la voie vers une sémiotique générale.
Retour à l'index de la zone bleue. Parcours conseillé