Qu'est-ce qu'un texte ?

On peut proposer ici de développer quelques aspects des problématiques soulevées par cette question, problématiques liées à des présupposés qui relèvent d'une philosophie du langage et qui ont évolué avec les recherches en linguistique et en sémiotique.

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Pour en savoir plus:


1.A. Hénault (1983) énonce trois points de vue :

-faut-il considérer le texte comme un ensemble infini de phrases, la phrase étant pour les linguistes l'unité maximale d'étude ? (conception phrastique).

-faut-il le voir comme une suite finie, au contraire, de phrases reliées entre elles ? (conception interphrastique).

-enfin, faut-il envisager le texte comme étant de nature différente de la phrase, non plus comme une concaténation de phrases mais comme un ensemble relevant d'une structure différente ? (conception transphrastique).

C'est évidemment la troisième conception qui prévaut actuellement et on considère que le texte a une organisation autonome et complexe dont le sens se construit dans l'acte de lecture.

Il n'est pas sans intérêt de remarquer la similitude des expressions qui désignent cette complexité (bien que les théories soient différentes) :

-un dispositif en "pâte feuilletée" (A.J. Greimas - Courtés)

- le feuilleté du texte (R. Barthes)

- un feuilletage en niveaux correspondant aux classes de signes (méthodologie peircienne semon R.Marty).

2. L'étude des structures du "texte" a fait l'objet de l'Analyse structurale et de l'Analyse textuelle. Mais alors que la première porte, du moins à l'origine, sur des récits (souvent oraux) : contes et mythes ; on perçoit la différence introduite par la seconde : en subsumant la notion de "récit" par celle de "texte", elle élargit ainsi les champs d'application des modèles construits à partir de récits particuliers.

Il est à noter que, dans cette optique, relèvent de cette conception et de cette modélisation non seulement des sémiotiques textuelles mais aussi des sémiotiques non-textuelles.

3. Envisager la structure du texte comme une superposition de niveaux (quel que soit, selon les théories, le contenu de ces niveaux) entraîne nécessairement une autre problématique : celle des relations qu'entretiennent entre eux ces niveaux pour arriver à une possible globalisation du sens (ou des sens) et montrer ainsi la cohérence du texte, au-delà des évidentes relations interphrastiques (assurées par les anaphores par exemple).

4. Peut-on envisager le "texte" comme coupé de son instance de production ? Il semble au contraire que le texte littéraire (c'est évident pour d'autres types de textes) soit un "objet" de communication où l'auteur institué en "émetteur" suppose donc un "récepteur" d'une part, et, d'autre part, une activité et un contexte de production dont tiendra compte l'interprétation. A l'autre bout, on retrouve en effet l'activité et le contexte du récepteur-interprète, sorte d'enquête sur l'objet qui a déterminé le signe et sur le processus de production du signe.

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