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C'est probablement la question des sémiotiques syncrétiques qui révèle le mieux les différences d'approche méthodologique entre sémiolinguistique, narratologie et sémiotique peircienne.
Les sémiolinguistiques, comme par exemple la sémiologie de Barthes, résolvent le problème en convertissant en langage tout ce qui n'est pas linguistique. Barthes n'analyse pas la mode telle qu'il peut la constater dans la rue mais telle qu'on la décrit dans les journaux de mode ; il choisit le discours de mode grâce auquel le transcodage de la mode dans le langage est opéré et qui lui permet d'appliquer telles quelles ses catégories d'analyse.
La narratologie greimassienne entretient avec les phénomènes non-linguistiques des rapports plus subtils qui sont médiatisés par une conception du sens élaborée dans l'analyse des phénomènes linguistiques et plus précisément du récit. En postulant que l'organisation et la nature des signifiés est une, on s'assure a priori que la recherche par la seule voie du langage conduit à cette unique organisation qu'il suffit alors de déployer sur le non-verbal. Par ce biais toute sémiotique spécifique peut devenir une sémiotique générale. Mais le présupposé est de taille.
En revanche, la sémiotique peircienne, nous l'avons plusieurs fois fait observer, classe les signes à partir de ce qu'ils font, considérant que le résultat de leur action est la transmission d'une certaine forme de relations incorporée dans un objet jusqu'à un esprit. La description de ce phénomène est indépendante des organes des sens qui transmettent ces formes même si certains d'entre eux transmettent plus facilement certaines formes que d'autres. Le modèle peircien est intégrateur par construction ; le syncrétisme n'y pose donc pas de problèmes théoriques et pratiques particuliers.
Sur le plan épistémologique, le danger encouru par l'utilisation de sémiotiques qui ne sont pas "syncrétiques a priori" c'est précisément, de prendre l'effet de l'application de la théorie pour une propriété de l'objet auquel on l'applique. Dans le cas des sémiotiques d'origine linguistique, on risque donc de prendre pour une qualité cachée de l'objet dont on pense qu'elle est révélée par la méthode, une simple retraduction d'une propriété de la langue.
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