Comment aborder la sémiotique de l'image ?

Une image est un ensemble de signes distribués dans un espace plan clôturé. Ces signes sont déterminés sur la base d'une sélection au moyen de jugements perceptuels visuels. Les relations qu'ils entretiennent résultent de leurs qualités propres et/ou sont de nature topologique. La méthodologie générale peircienne s'applique à l'image comme au texte ou à un mélange des deux.

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Pour en savoir plus:

Une image est toujours donnée comme un tout, par construction ou par convention, ayant une signification globale (effet de cadre). Elle comporte des éléments distingués par la perception sur la base de leur prégnance (une sorte de résonance avec les expériences antérieures d'objets caractérisés par des formes de relation comparables) et de leur saillance (en vertu de la force propre de certains stimuli qui imposent leur prise en compte dans tout jugement perceptuel, comme les couleurs vives par exemple, les contrastes, l'hypertrophie de certaines parties de l'image et du texte caractéristiques de la caricature et de la BD, etc...). Les jugements perceptuels regroupent les effets des stimuli visuels issus de l'image de façon à la convertir en une collection d'objets d'expérience plans et colorés chacun étant un signe classable dans l'une des dix classes (ou des 28 classes selon le modèle utilisé).

Tous ces signes sont des sinsignes (y compris les qualisignes qui sont matérialisés dans des sinsignes iconiques) soit stricto sensu, soit en tant que répliques de légisignes, tout comme les mots de la langue. Pour ces dernièrs, ce sont des lois qui prescrivent à leurs interprétants quels sont les éléments de forme ou de couleur qui sont significatifs. Ainsi, si nous revenons au panneau routier "Attention au feu" étudiéprécédemment , ce sont l'allumette et la flamme d'une part, l'arbre et le feu d'autre part qui sont sélectionnés. Pris isolément, chacun d'eux est un symbole rhématique. Cependant les sinsignes-répliques entretiennent des relations proxémiques : la flamme est au bout de l'allumette, le feu au pied de l'arbre. Ils constituent alors, par contiguïté, dessymboles dicents ou quasi-propositions. Le rapport premier plan/deuxième plan imposé par les tailles relatives de l'allumette et de l'arbre produit un rapport de proximité à éloignement qui est l'icône-diagramme du rapport de succession prémisse/conclusion. Il en résulte un argument purement visuel qui ne doit rien à la langue pour son intelligibilité. Tout comme le texte l'image est feuilletée si l'on prend en considération ce que les signes font ; par exemple, dans ce cas on a :

Les crochets [...] représentent des concepts, les barres / des rapports de contigüité, les doubles barres // des raports daffinité et la triple barre /// un rapport d'antériorité logique (et chronologique).

La méthodologie peircienne s'applique à toute image comme à des mélanges d'image et de textes (BD, cartographie, images publicitaires, ...). Le cas de l'image cinétique est plus complexe (film, vidéo) et doit se placer dans la dynamique de la sémiosis. Son étude même sommaire dépasse le cadre de cette présentation. L'image publicitaire fera l'objet d'une étude particulière détaillée.

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