ROBERT MARTY
Université de Perpignan
 
RELATIONS ENTRE TOTALITÉS
 

Une conséquence immédiate de la définition 4 est la suivante:

Proposition 1: Soit G(X,Y) l'ensemble des propositions analytiquesdont le sujet est l'élément X; si est la totalisation d'une unité d'éléments et si M est un élément tel qu'il existe au moins un jugement analytique exprimé par la proposition , la formule

établit une bijection entre et le sous-ensemble constitué par les propositions de vérifiant (ii) c'est-d-dire telles que

Le diagramme de la figure 7 illustre cette proposition.


Figure 7: Diagramme de la proposition 1

On voit en effet que toute proposition , en conjonction avec une proposition permet d'affirmer l'existence d'un jugement analytique pour le sujet . En effet, son concept est contenu dans celui de M puisqu'il est contenu dans celui de T qui par hypothèse est contenu dans celui de M. On peut donc lui associer un élément de qui vérifie(ii).

Réciproquement, si est une famille de propositions qui vérifie (ii)alors, d'après (iii), il existe une proposition unique exprimant un jugement analytique tel que

Il s'ensuit, en raison de l'unicité de que et la proposition est établie.

L'intérêt de cette proposition est le suivant: tout jugement analytique exprimant que le concept de T est contenu dans le concept de M produit, étant donnée la construction de T, une famille de jugements analytiques entre chacun des et M exprimant que le concept de chacun des est contenu dans le concept de M. Par exemple, l'appartenance de la famille F à la branche B induit l'appartenance de chaque personne de la famille à cette branche. En d'autres termes, si T a M exprime une propriété du tout T cette propriété est transmise à tout .. Inversement, pour que des énoncés de propriété des éléments passent au tout T il faut et il suffit qu'ils soient relatifs au même ensemble de propriétés d'une part et qu'ils vérifient (ii) d'autre part, c'est-à-dire qu'ils «respectent» les relations constitutives de l'unité d'éléments. Considérons l'exemple simplifié de la figure 8.


Figure 8: Famille et branche h

Les relations sont les suivantes :

A->B: A est époux de B
B->C: B est mère de C
A->C: A est père de C

Soit M l'ensemble des assurés sociaux et les propositions , , ; alors on peut dire que F est M car (A est M) & (A épouse de B) implique que (B est M), (B est M) & (B mère de C) implique (C est M), (A est M) & (A père de C) implique (C est M) en vertu des règles régissant l'institution de la Sécurité Sociale en France (notion d'«ayant-droit»). On est passé d'une propriété concernant les individus à une propriété concernant la cellule familiale en tant que telle.

De cette proposition on déduit le corollaire suivant qui permet de conclure à l'équivalence de deux propositions exprimant un jugement analytique sur une totalité à partir de l'équivalence de propositions formées sur les parties :

Corollaire: Si et , pour vérifier que il suffit de s'assurer que

pour tout i.

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