Entrée du Sanctuaire  >> Jeux de Rôles  >>  Maléfices 1990 (partie 2)

…troisième partie…

 

…Combattre un être capable de modifier la réalité, de créer des mondes, de manipuler vos sens, de vous faire croire tout ce qu’il veut, de faire tout ce qu’il souhaite sans aucune limite par sa simple volonté, tout cela pourrait rendre fou le commun des mortels. Mais il faut croire que les membres du Club Pythagore n’avaient rien du commun des mortels. Ils ont fait preuve d’une détermination et d’une dévotion absolue pour notre cause et surtout pour sauver notre monde. Certes, il y eu quelques erreurs de jugements en chemin. Des pactes signés avec quelques entités démoniaques obscures. Sans compter les sacrifices… (silence)

Afin de devenir l’instrument de la destruction du Meneur, Thomas Jensen a du consentir malgré lui à perdre sa raison et son humanité.

-         Comment les membres du Club ont-ils fait pour tuer ce… Meneur ?

Les objectifs du Meneur était des plus simples : la domination de notre monde. Un projet manquant singulièrement d’originalité je vous l’accorde, mais cela n’ôtait rien à la gravité de la situation. C’est du moins ce qu’une étrange expérience dans une réalité sensée représenter notre futur, révéla à nos enquêteurs. Mais avant de s’ériger en Dieu vivant, Le Meneur avait décidé d’accomplir une étude particulière de notre espèce. Et cela le poussa à s’intéresser à nous. Ou plutôt… à eux, les membres du Club. C’était une aubaine en quelque sorte car cela leur offrait la chance de peut-être vivre suffisamment longtemps pour atteindre leur but : éliminer ce bouffon.

-         Vous avez parlé du sacrifice de Monsieur Jensen ?

Oui… En effet !… Monsieur Jensen… (silence)

De toutes les créatures, de toutes les personnes étranges que nos membres ont pu rencontrer au cours de leurs voyages, il n’existait qu’un seul être capable de combattre et de terrasser Le Meneur. Cet homme se nommait Gaël Richad. Et le comble dans tout ça est qu’il s’agissait d’un être humain comme vous et moi. Sauf qu’il faisait parti d’un Passé de notre monde totalement oublié. Un Passé Oublié et ignoré de tous. Une période de l’Histoire de l’Humanité qui ne figure dans aucun manuel. Si ce n’est dans la grande Bibliothèque d’Agantha, bien sûr… Bref, cet homme, Gaël Richad s’était volontairement exilé sur Gan avec sa famille et sa garde personnelle. Une sorte de retraite forcée qu’il s’était octroyée à la suite d’une défaite lui ayant fait perdre son titre divin. Pour ne vous conter que les grandes lignes.

Au cours d’une de leurs visites sur Gan, les membres du Club ont rencontré ce grand guerrier et lui ont expliqué le danger qui nous menaçait. Mais le Seigneur Richad refusa de combattre Hodar, prétextant qu’il n’était plus ce guerrier aux batailles légendaires. Il refusait de prendre à nouveau les armes dans un combat qui n’était pas le sien. En réalité, l’explication de ce refus est bien moins égoïste qu’il n’y paraît.

Richad était un homme fatigué par la vie, épuisé par les milliers des batailles qu’il avait mené et dont la dernière l’avait anéanti. Nous n’avons jamais su les raisons pour lesquelles les Gantys avaient accepté de recueillir Richad et sa famille sur leur monde. Peut-être était-il parvenu à atteindre un niveau de conscience « digne » des Gantys. Une condition sine qua non pour exister dans ce monde si… « parfait ». Quoiqu’il en fut, cela ne put se faire qu’à la condition qu’il renonce à jamais à porter les armes. Cette condition satisfaisait pleinement le Seigneur Richad.

Ce dernier vivait sur Gan depuis des siècles, peut-être des millénaires, lorsque les membres du Club ont fait sa connaissance. Il résidait paisiblement au côté de son épouse Lysira et de sa fille Sylvia dans un somptueux palais flottant. Richad avait également obtenu la faveur des Gantys de faire venir avec lui sa garde personnelle. Parmi ces hommes qui la formait, il y avait un guerrier du nom de Issel. Et dès leur arrivée sur Gan, Richad lui confia la protection de sa fille unique, Sylvia. Une femme d’une beauté incroyable. Une femme parfaite aux yeux de ceux qui la contemplaient. Un charme dont nous en ignorons l’origine. Je crois savoir que Monsieur Flattery ne put résister à ce pouvoir…

-         Pourquoi le Seigneur Richad souhaitait-il faire protéger sa fille dans un monde si… « parfait », comme vous dîtes ? Que pouvait-elle bien craindre ?

Voilà une question à laquelle je n’ai pas la réponse, j’en ai bien peur. On peut imaginer sans mal qu’une existence de Seigneur guerrier comme celle qu’a mené Richad doit vous rendre quelque peu méfiant, pour ne pas dire paranoïaque, et ce quelque soit l’endroit paisible où vous vous trouvez. Même un monde aussi « parfait » comme Gan, n’est pas parvenu à le rassurer au point de lui faire baisser sa garde.

-         Parlez-moi de cette garde personnelle ?

Seulement douze hommes la composait. Mais certains disent qu’il s’agissait d’une véritable armée : « Ils n’étaient que douze, mais lorsqu’ils combattaient, on aurait dit qu’ils étaient milles fois plus nombreux », si l’on en croit les dires de Ganthar, le Gardien de la Grande Bibliothèque d’Agantha. Chacun d’eux avait combattu maintes et maintes fois au côté de leur Seigneur et tous lui étaient dévoués corps et âme.

Ce qui faisait d’eux des guerriers si exceptionnels, c’est qu’ils possédaient chacun leur propre technique de combat. Une technique qui avait évolué et s’était peaufinée au fil des guerres, au fil des siècles. Je ne parle pas de la simple maîtrise d’une arme, mais d’une incroyable et impensable combinaison entre cette maîtrise  et un art qui, dans ce Passé Oublié, demeurait beaucoup plus concret, beaucoup plus présent que de nos jours, dans notre réalité : la thaumaturgie. Il s’agit bien plus que de magie ou de sorcellerie blanche ou noire. Nous parlons là d’un contrôle total des équilibres qui régissent notre univers. Une technique cherchant à dépasser ce que nos yeux peuvent voir, ce que notre esprit peut admettre, ce que notre foi peut accepter. Une harmonie parfaite entre l’homme et l’univers. Une chose que les membres du Club nommeront plus tard :   l’« Omnium ».

Mais cela n’était pas la seule particularité de cette armée. Car pour partir au combat, ça n’était pas des chevaux que ces guerriers montaient, mais de magnifiques et gigantesques aigles. Des aigles si grands que deux hommes pouvaient s’y installer. Des montures qu’eurent à utiliser les membres du Club pour parvenir jusqu’au palais de Gaël. Une expérience qui ne fut pas sans risque lorsque l’on n’est pas accoutumé à ce moyen de transport si peu conventionnel.

Mais revenons-en au Seigneur Gaël Richard. Il refusa donc d’intervenir en personne dans le conflit qui opposait notre réalité au Meneur. Néanmoins, il existait selon lui une alternative. Richad était humain et pourtant, il possédait et parvenait à maîtriser le pouvoir gantys. Il en conclut qu’il pourrait en être de même pour l’un des membres de l’équipe. L’idée était plus que satisfaisante pour les membres du Club et ce fut Jensen Thomas qui se proposa pour être le réceptacle de ce Pouvoir Absolue… Mais tout cela ne pouvait se faire sans l’accord des Gantys. Gaël Richad en référera donc au Conseil Gantys. J’imagine que sa plaidoirie fut convaincante puisque le Conseil finit par accepter. En réalité, il s’avéra par la suite qu’avec le passif d’Hodar sur Gan, il était dans l’intérêt des Gantys de mettre un terme à son existence…