Boussole ancienne
Carnets de voyage. Ici, les récits de nos pérégrinations.

Mexique.

Drapeau Mexique
Du 2 décembre au 25 décembre 2013

San Cristobal de las Casas


Passage de frontière rapide mais ensuite attente fastidieuse de plus d'une heure pour être regroupés avec d'autres touristes dans un grand bus. On arrive dans la soirée à San Cristobal de Las Casas, dans l'état du Chiapas. La ville est ainsi nommée en hommage à l'évêque Bartolomé de Las Casas qui défendit les amérindiens contre les excès des conquistadors et des colons espagnols notamment pendant la Controverse de Valladolid. C'est une très belle cité qui a des points communs avec l'Antigua du Guatemala. Mêmes rues droites pavées, même architecture de maisons coloniales avec fenêtres grillagées en fer forgé, mêmes cours intérieures avec de beaux jardins aux plantes tropicales.


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L'église Santa Lucia.

Evidemment, même profusion d'églises, mais qui n'ont pas eu à souffrir de tremblements de terre. La ville, très touristique, est donc très animée. On y trouve aussi bon nombre de musées, de galeries, de marchés et de boutiques de souvenirs. Les marchands d'artisanat indigène sont installés jusque sur le parvis et les portes d'entrée des églises ce qui rend la prise de photos difficile: impossible de prendre la belle façade de l'église Santo Domingo sans les bâches des étals des marchands de souvenirs. On se promène dans les rues piétonnes, le soleil est au rendez-vous. On grimpe les marches qui mènent à l'église de Guadalupe sur la colline qui domine la ville et d'où on a une belle vue panoramique.
Retour à l'hôtel, demain sera une longue journée avec le trajet en bus vers Palenque.


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Palenque


On traverse donc en bus la moitié de l'état montagneux du Chiapas en suivant la Ruta Maya. Ce faisant, on voit beaucoup de villages indigènes où on se rend compte que la population n'est pas favorisée, beaucoup n'ont encore ni eau ni électricité dans des paysages où prédomine la jungle. Ca et là, sur les versants des collines, quelques parcelles de champs de maïs, nourriture de base dont on fait les tortillas. Les enfants qui ont la chance d'être scolarisés font des kilomètres à pied pour se rendre à l'école. En chemin, on s'arrête à deux sites de cascades naturelles au coeur de la jungle.


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Les cascades d'Agua Azul.

Certes, ce ne sont pas les Chutes d'Iguazu mais la fraîcheur qu'elles apportent est bienvenue car on est descendu de l'Alto pour entrer dans la jungle tropicale de la plaine.
On arrive enfin au site archéologique de Palenque, réputé pour être un des plus beaux de la civilisation Maya. La jungle avait complètement englouti cette cité abandonnée au Xème siècle après l'extinction de la civilation de Palenque pour des raisons encore mystérieuses aujourd'hui. C'est un aventurier français, se prétendant noble, baron Jean-Frédéric Waldeck, qui a découvert et fait connaître ce site. Comme ailleurs, il n'y a qu'une infime partie des bâtiments qui composaient cette cité qui a été mise à jour, le reste étant encore enfoui sous la jungle.


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Le temple des Inscriptions.

Les temples, les pyramides et le Palais de Palenque témoignent du degré de civilisation avancée des Mayas. Ils maîtrisaient l'architecture, l'agronomie, l'irrigation, les mathématiques (inventeurs du nombre 0), et l'astronomie. Ils avaient établi un calendrier très élaboré, le célèbre calendrier Maya. Ce n'est qu'en 1949 qu'on a trouvé dans le temple des Inscriptions le passage conduisant à la tombe de Pacal, un grand roi de Palenque. Les glyphes sur les murs et les piliers ainsi que les objets funéraires de la crypte ont été une aide inestimable aux chercheurs pour l'étude de cette civilisation disparue. Le calme du site n'est rompu que par les rugissements des singes hurleurs de la jungle environnante. La visite du site est très agéable au milieu des espaces verts super bien entretenus et sous un soleil généreux avec un ciel sans nuage.
Retour à San Cristobal de las Casas pour prendre les billets de bus pour Oaxaca.


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Oaxaca


Oaxaca, atteinte après 12h de bus de nuit, est encore le type de ville ayant gardé pour son centre historique en tout cas, le style d'architecture colonial en vogue dans la plupart des grandes villes d'Amérique du Sud. Il est donc agréable de s'y promener et de faire une pause sur le Zocalo, seul changement notable, nom qui remplace la Plaza de Armas ou la Plaza Central. C'est un lieu très animé dès le matin, avec les terasses de ses cafés et restaurants sous les arcades autour de la place. L'autre changement notoire depuis notre arrivée au Mexique c'est le régime alimentaire, nous avons viré tacos et fajitas avec différentes "moles", sauces locales aux épices (et épicées) et dont la plus spécifique, la "mole negra", avec du chocolat!


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L'église Santo Domingo.

Bien sûr, il y aussi la cathédrale et les églises, toujours avec les mêmes noms. Ici, l'église Santo Domingo de Guzman de son nom complet est un chef-d'oeuvre de l'art baroque avec ses stucs polychromes du sol au plafond, ses oratoires dorés à l'or fin, ses statues et ses tableaux. A côté, la cathédrale fait piètre figure.
On remarque qu'il y a moins d'indigènes qu'à San Cristobal. Nous avons quitté le Chiapas, Etat Fédéral où il y avait une population d'indiens plus forte qu'ailleurs. Ceux que l'on voit ici, surtout des femmes, sont des vendeuses ambulantes de souvenirs et d'artisanat. Il y a aussi bien moins de touristes étrangers qu'à San Cristobal, ce qui n'est pas pour nous déplaire, les groupes de ces touristes étant souvent envahissants et bruyants.


Monte Alban


On quitte Oaxaca pour les collines non loin de la ville où se trouve le site préhispanique Zapotèque de Monte Alban. Superbe site avec les constructions de temples et de palais autour d'une immense Place Centrale. On passe la matinée à se promener au milieu de ces bâtiments de pierre et à grimper les marches des escaliers des pyramides et des temples sous un soleil de plomb. A vrai dire, il nous serait difficile, à nous néophytes, de faire la différence entre l'architecture des Mayas et des Zapotèques. On apprend qu'ils enterraient les morts dans la maison, pratiquant un culte des ancêtres très poussé.


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Le site Zapotèque de Monte Alban.

Plus d'une centaine de tombes ont ainsi été trouvées sous les différents édifices. Comme celle des mayas, la civilisation des Zapotèques connut son âge d'or entre le IIIème et le VIIIème siècle AD. Des hiéroglyphes et des stèles gravées qu'on peut voir au musée du site montrent qu'ils étaient un des premiers peuples du Mexique à connaître l'écriture.
Après cet intermède archéologique et ethnographique fort intéressant, on visite quelques villages alentour pour voir les artisans sculpteurs sur bois d'"Alebrijes", figures représentant surtout des animaux, et un atelier de poterie traditionnelle où se fabriquent des pièces de céramique noires grâce au manganèse contenu dans la glaise utilisée.
On finira la journée dans un bus de nuit pour rallier Veracruz sur la côte du Golfe du Mexique.


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Veracruz


Décidément, l'image d'Epinal du mexicain basané avec le sombréro sur le nez et les cartouchières croisées sur la poitrine en prend un coup! On en a pas vu un et on est déjà à Veracruz. Ici, pas d'églises baroques, pas beaucoup de bâtiments coloniaux préservés de l'outrage du temps, même le Zocalo est riquiqui comparé à celui des autres villes. Il faut dire que Veracruz a eu beaucoup à souffrir des attaques des pirates anglais, des armées espagnoles pendant la guerre d'indépendance, des français du roi Louis-Philippe et de l'empereur Napoléon III, et enfin des américains à deux reprises, en 1848 et 1914, sans compter les dégâts de la Révolution mexicaine des années 1910 à 1920.


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Procession sous nos fenêtres.

Aujourd'hui, Veracruz est un port en eau profonde très actif pour le commerce d'exportation grâce ses installations modernes et aux industries pétrochimiques. On a visité le fort de San Juan de Ulua et le fortin de Santigo, principaux vestiges de l'époque coloniale espagnole et on s'est surtout promené sur le Malecon, la promenade aménagée au bord du Golfe. En ville, ce sont les préparatifs pour les fêtes de Noël et du Nouvel An qui occupent les commerçants et les badauds. En attendant, ce sont les processions religieuses de l'Avant qui animent le centre-ville.
On espère que la prochaine étape de Puebla sur la route vers Mexico sera plus attrayante.


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Puebla


Puebla est une grande ville à 2200m d'altitude, on est remonté sur un haut-plateau. Elle a beaucoup à montrer, ayant un riche passé historique et elle a su mettre en valeur son héritage architectural. C'est la ville aux 70 églises, on ne les visite pas toutes. La cathédrale, un peu trop grise à mon goût, est imposante avec son immense parvis. Bien qu'on soit blasé, l'église Santo Domingo nous étonne encore par son style baroque flamboyant, ses dorures et ses stucs qui occupent toute les surfaces des murs et de la voûte.A côté, le petit Zocalo est bondé, les décors de Noël prenant le peu de place disponible. Des orchestres improvisés jouent la sérénade pour quelques piécettes. Les marchands ambulants essayent de vendre leur pacotille, le tout dans une ambiance bon enfant.


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Les arcades sur le Zocalo.

Sous les arcades autour de la place, les restaurants ne désemplissent pas, les serveurs se chargeant de racoler les touristes de passage. Les rues aux maisons rénovées du centre historique sont propices à la promenade, certaines sont du XVIème siècle et sont aujourd'hui soit des hôtels, soit des boutiques, ou encore des sociétés ayant pignon (c'est le cas de le dire) sur rue. On admire des cours intérieures qui sont des jardins luxuriants et des façades recouvertes de talavera, carreaux de faïence vernis équivalents ici des azulejos, qui brillent sous le soleil ainsi que des balcons et des fenêtres aux grilles en fer forgé. Au final, Puebla est une ville qui tient ses promesses pour le touriste de passage qui y trouve un mélange harmonieux d'ancien et de moderne.


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Cholula et les volcans


Cholula est une ville préhispanique qui jouxte maintenant Puebla qui s'agrandit sans cesse. Elle fut une grande cité et un important sanctuaire religieux successivement pour les Olmèques, les Toltèques, les Chichièques et enfin les Aztèques avant la conquête espagnole. On y a trouvé une grande pyramide sur laquelle les espagnols ont construit le Sanctuaire de la Nuestra Senora de los Remedios, et des vestiges de temples et de palais. Ce qui semble être une colline servant de base au Sanctuaire est en fait la pyramide qui ne peut donc être complètment excavée et restaurée sous peine d'endommager l'église consacrée à la Vierge. A San Andres de Cholula, au pied de la pyramide colline, on visite d'abord l'église Santa Maria de Tonantzin. Cette église est d'une richesse époustouflante par sa décoration intérieure, de sculptures et de stucs polychromes recouverts de feuilles d'or.


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Dans l'église Santa Maria de Tonantzin.

Mais nous qui pensions donc avoir vu le summum en matière de décoration d'église, nous avons été bluffés par celle de l'église San Francisco Acatepec, toute en faïence talavera à l'extérieur et encore plus incroyable dans le style baroque mexicain à l'intérieur. Ce foisonnement de couleurs et de chefs-d'oeuvre nous incite à plus de calme et de modestie et nous décidons de consacrer une journée à la nature. On part donc vers le Parc National des volcans Iztaccihuatl et Popocatépetl.


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Le Popocatépetl.

Tout le long du chemin on a les deux majestueux volcans, les 2èmes et 3èmes sommets du Mexique en point de mire. On pénètre dans le Parc National après avoir atteint le Paseo de Cortes à 3600m d'altitude, col qui se situe entre les deux volcans. La vue sur ces volcans est splendide d'autant que nous avons un temps clair. On peut voir les fumerolles du cratère du Popocatépetl 5452m, (la Montagne qui fume) et qui est en activité constante depuis 1994 et interdit d'accès. L'Iztaccihuatl 5220m, (la Femme blanche) est éteint et est le sommet qu'on peut escalader. On se contente de s'en approcher jusqu'à environ 4000m d' altitude. On est seul et on n'entend que le bruissement du vent dans les hautes herbes de la sierra. En redescendant vers Puebla, on croise des pélerins en route vers Mexico pour le grand pélerinage annuel de la Vierge de Guadalupe, vénérée dans toute l'Amérique du Sud et Centrale et au Mexique. Et on doit aller à Mexico demain!


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Teotihuacan


Pour éviter la foule des milliers de pélerins qui sont à Mexico pour la fête de la Vierge de Guadalupe, on va passer la journée sur le site archéologique des Pyramides de Teotihuacan, à une quarantaine de km au nord-est de Mexico City. Bien nous en prend, le site d'habitude bondé est abordable. C'était une immense cité sanctuaire, couvrant près de 82 km², mais les principales constructions dont les pyramides sont regroupées dans cette partie de la vallée de Mexico. La ville s'est développée entre -200 BC et 450 AD pour devenir la plus grande cité de Mésoamérique et peut-être du monde à cette époque avec une population estimée entre 150000 et 250000 personnes. Teotihuacan, la "Cité des dieux", est impressionnante par ses dimensions, son architecture et par le degré de civilisation atteint par les différentes ethnies qui y ont vécu, les Aztèques étant les derniers avant la colonisation espagnole au début du XVIème siècle.


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La Pyramide du Soleil.

Les joyaux du site sont le Temple-Pyramide de Quetzalcoatl, les Pyramides du Soleil et de la Lune. Celle du Soleil est la plus grande des Amériques après celle de Cholula. Le Temple-Pyramide de Quetzalcoatl, du "Serpent à Plumes", est splendide avec ses têtes de serpents géants sculptés et les coquillages incrustés dans sa façade. La Pyramide de la Lune, au bout de la longue Allée des Morts, est encadrée par d'autres pyramides construites symétriquement et qui supportaient des temples voués aux cérémonies religieuses. Le très beau Musée abrite les objets mis à jour par les fouilles qui ne sont pas terminées. En dehors du périmètre du site, on visite encore des vestiges des villages des habitants qui étaient de condition sociale moins élevée que celle de l'élite politique et religieuse qui occupaient la cité de Teotihuacan. A ce train, on va devenir des spécialistes des civilisations préhispaniques du Mexique, on va bientôt approfondir nos connaissances par l'étude de celle des Mayas.


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Mexico, Mexiicooo...


Ah, il pouvait chanter le rythme fou de Mexico, Luis Mariano. Et encore il était loin de la réalité. La troisième ville du monde par le nombre d'habitants et située à 2300m d'altitude, mérite tous les superlatifs. L'ancienne cité lacustre de Tenochtitlan des Aztèques, conquise et détruite par les conquistadors espagnols, a su renaître de ses cendres pour devenir une mégapole moderne. L'histoire du Mexique et de la ville de Mexico en particuler n'est pas un long fleuve tranquille, loin s'en faut. Elle a eu à souffrir des guerres, des révolutions et des catastrophes naturelles telles que inondations, éruptions de volcan et tremblements de terre. Cependant elle a gardé beaucoup de choses de son passé tourmenté.


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L'homme oiseau au Musée du Templo Mayor.

Comme ailleurs, la cathédrale et des églises construites sur et avec les pierres des temples Aztèques détruits. Dans le centre historique, à côté de la cathédrale et du Palacio Nacional, on a mis à jour les ruines du Templo Mayor de Tenochtitlan. Un superbe musée met en valeur les objets trouvés lors de ces fouilles qui permettent d'apprécier le degré de civilisation des Aztèques et des autres peuples de la période préhispanique qui les ont précédés. Après le Templo Mayor, on visite le Palacio Nacional dont les murs intérieurs sont décorés par les immenses fresques de Diego Rivera qui retracent vingt siècles de l'histoire du Mexique. Dans le centre prédomine l'architecture néoclassique du XIXème siècle avec des bâtiments imposants dont la plupart ont bénéficié d'une restauration. Au sud-ouest de Mexico City, se dressent les buildings modernes du quartier des affaires et des centres commerciaux au milieu de quartiers résidentiels avec de grandes demeures de style "californien".


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Le Zocalo, la Plaza Central, est en travaux et en préparation pour les fêtes de Noël. On est en train d'y installer une piste de luge avec neige artificielle. Dans toute le centre ville les travaux de restauration des immeubles et de réfection des rues et des trottoirs vont bon train, ce qui ne facilite pas la circulation des automobiles et des piétons qui est dantesque. Dans la principale rue piétonne commerçante, on est porté par une marée humaine compacte. C'est sûr que Mexico City n'est pas une ville pour les agoraphobes. Et moi qui pensait qu'il n'y avait qu'en Chine qu'on trouvait une telle concentration de piétons!


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Dans Madero la rue piétonne.

Dans les rues règne une animation ininterrompue provoquée par les marchands ambulants, les bateleurs et artistes de rue qui s'égosillent pour gagner l'attention du chaland. La palme revenant aux employés des restaurants qui essayent de vous attirer dans leur établissement en agitant leur carte de menu sous votre nez et en la déclinant à grand renfort de voix. Il n'y a pas d'heure pour manger, c'est non-stop pour toute la journée. Les queues devant les marchands de tacos, le plat national, sont impressionnantes, presque aussi longues que celles devant les ATM où les "Chilangos" (habitants de Mexico City) vont se fournir en argent liquide. Heureusement, pour trouver le calme, on a les églises, ma foi toujours aussi belles à l'intérieur et les musées. On a même l'occasion de voir l'exposition de Toutankhamon qu'on avait pas pu voir lorsqu'elle avait été présentée à Bâle, près de chez nous, peu avant notre départ. En prime, on assiste à une manifestation populaire contre l'augmentation du prix du billet de métro, avec un déploiement des forces de police spectaculaire. Mais on ne va pas s'attarder à Mexico, on va s'envoler vers le Yucatan et se replonger dans la civilisation Maya.


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Merida


On atterrit à Merida, capitale de la province du Yucatan après 1h30 de vol. C'est une belle petite (100000 d'habitants tout de même) ville bien reposante après les excès d'une ville comme Mexico. Il y a de beaux monuments et des églises à visiter, tout est à taille humaine. On retrouve des terrasses aux restaurants, le climat est chaud et humide, tropical.


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Danse folklorique traditionnelle du Yucatan.

Le Yucatan, peuplé par les Mayas, a gardé des traditions très vivantes malgré les avatars de l'Histoire souvent tragique du pays. En ville, beaucoup de femmes portent la blouse blanche brodée de motifs multicolores, les hommes le chapeau style Panama et la chemise blanche en fibres de sisal, plante locale. On assiste à un spectacle de danses folkloriques donné devant le Palacio Municipal, il se passe toujours quelque chose en ville, l'ambiance n'est pas à la morosité. Le grand théatre Peon Contreras fait le plein tous les soirs et il y a de la musique dans les rues jusque tard le soir.


Uxmal


On part pour le site Maya d'Uxmal que d'aucuns considèrent comme le plus beau des vestiges de la civilisation Maya. Il se trouve dans la forêt au milieu de nulle part, à 70km de Merida. Comme la plupart des autres sites mayas, il n'a été dégagé et commencé à être mis en valeur qu'à la fin des années 50. C'était un centre politique et une cité importante pendant la période classique de la civilisation Maya entre les VIIèmes et Xèmes siècles.


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La Pyramide du Devin.

Cependant, le site se visite en 3h, surtout depuis qu'on ne peut plus grimper sur la Pyramide du Devin. En frappant dans les mains devant celle-ci, l'écho renvoie des bruits qui ressemblent à des cris d'oiseaux...Les principaux bâtiments ont conservé les décorations d'origine, des têtes d'oiseaux taillées dans la pierre et disposés aux coins des constructions. Le Palais du Gouverneur qui surplombe toute la cité, a des frises symétriques du dieu Chac (dieu de la pluie) sculptées sur tout le pourtour de sa façade. On ne peut s'empêcher de penser à l'Acropole d'Athènes, toutes proportions gardées, devant l'harmonie qui se dégage de ce palais.


La Réserve Naturelle de l'Estuaire Celestun


Comme on consacre une journée pour la visite de la ville, une autre pour des ruines Maya, on en passe une dans la nature. Pour cela, direction nord-ouest de Merida, à la Réserve Naturelle de l'Estuaire Celestun. C'est une lagune qui s'étend sur une vingtaine de km et qui est le refuge des colonies de flamants roses les plus importantes des Amériques.


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Flamants roses dans la Réserve de l'Estuaire Celestun.

Mais il n'y a pas que les flamants roses, il y a aussi des pélicans, des cormorans, des ibis, des hérons, des canards, des aigrettes, etc.. et bien d'autres espèces d'oiseaux, dont des migrateurs qui viennent ici passer l'hiver. Un vrai paradis pour ornithologue que je ne suis pas. C'est en bateau qu'on peut approcher les flamants roses et admirer leur démarche majestueuse et leur vol à l'horizontal tel une flèche décochée vers une cible invisible. On s'aventure dans la mangrove de palétuviers pour voir des sources d'eau douce qui viennent bouillonner à la surface de l'eau. On ne traîne pas trop dans la mangrove car il paraît qu'il y a des crocodiles!
On va continuer dans le Yucatan en allant vers Valladolid et Chichén Itza.


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Valladolid


Valladolid se trouve juste au milieu entre Merida et Cancun, en plein coeur du pays Maya du Yucatan. C'est encore une belle petite ville avec des maisons et des bâtiments de l'ère coloniale très bien restaurés. Le centre-ville est très vivant avec le Zocalo comme carrefour principal où tout le monde se retrouve à un moment de la journée pour échanger les dernières nouvelles. C'est aussi le point de passage obligé des touristes qui viennent pour photographier la cathédrale et faire des emplettes de souvenirs dans les boutiques sous les arcades qui bordent la place.


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Le Cenote de Zaci.

Une des curiosités de Valladolid et de la région ce sont les cenotes, des puits naturels à ciel ouvert ou souterrains dans des grottes mais très profonds. C'est quasiment une institution depuis l'époque des mayas et les habitants les utilisent comme piscines naturelles. L'autre spécialité de Valladolid, c'est le chocolat. Les fèves de cacao produites dans la région sont cueillies et traitées artisanalement et on en fait non seulement des boissons avec des additifs tels que miel, anis ou piment, mais encore des crèmes, des onguants et même du beurre de chocolat. Nous on s'est contenté d'en boire au naturel. Mais on est venu à Valladolid pour se rapprocher du site Maya de Chichén Itza qu'on va visiter demain.


Chichén Itza


C'est de bonne heure qu'on prend un taxi pour rejoindre le site distant de 40km, afin d'être là-bas à l'ouverture, à 8h. Le site est plus grand que celui d'Uxmal et cette fois il y a du soleil. D'entrée, la pyramide de Kukulcan, surnommée El Castillo par les conquistadors espagnols, nous en met plein les yeux, superbe au milieu de la Grande Place. Mais les autres bâtiments ne sont pas en reste, il y là dix siècles de constructions Mayas et Toltèques qui se sont succédés et fusionnés avec des styles architecturaux différents.


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L'Observatoire.

Beaucoup de ces monuments ont gardé des décorations en très bon état, notamment des frises et des sculptures de bas-reliefs qui ont été une source de connaissance inestimable pour les archéologues. L'Observatoire est une construction très sophistiquée avec un escalier en colimaçon et un dôme pour observer les étoiles et des fenêtres alignées pour capter les rayons du soleil lors des solstices. A son apogée entre 800 et 1200 de notre ère, la cité de Chichén Itza était le centre politique et religieux le plus important de la région. On finit la visite du site juste à temps avant que les bus convergeant depuis Merida, Valladolid et Cancun ne déversent leur cargaison de touristes et que les marchands de souvenirs ambulants finissent d'installer leur stands. Au retour à Valladolid, on peut encore visiter quelques musées et églises et flâner autour du Zocalo, puis aller acheter notre billet de bus du lendemain pour Cancun.


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Cancun


Notre dernière étape mexicaine est Cancun, à la pointe de la péninsule du Yucatan, au bord de la Mer des Caraïbes. C'est une station balnéaire construite pour les américains et les canadiens (fortunés) qui viennent y passer quelques jours ou semaines pour échapper aux rigueurs de l'hiver chez eux. La ville n'a pas d'intérêt historique, ses atouts étant les kilomètres de sable blanc de ses plages et les eaux turquoises de la Mer des Caraïbes. Les 28,5 km du Boulevard Kukulcan entre la lagune et la mer sont bordés de centaines d'hôtels et de boutiques, dont les enseignes les plus prestigieuses. Les yachts des riches touristes américains mouillent à l'abri dans les lagunes Bojorquez et Nichupté, séparées de la plage et de la zone hôtelière par le Boulevard Kukulcan.


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La plage du Grand Oasis.

On s'y arrête pour s'y reposer quelques jours avant de continuer notre voyage. Bien qu'assez cher, on a pu réserver juste avant que les prix ne s'envolent d'une façon démentielle pour les fêtes de Noël et de Nouvel An. Quand on arrive, l'hôtel est encore quasiment vide et la plage déserte, mais il paraît que cela va changer dans les prochains jours. En attendant, on profite du soleil, de la mer et de la chaise-longue.


Tulum


Les américains arrivant en masse, on va s'évader une journée pour une dernière visite au site archéologique Maya/Toltec de Tulum. Je l'ai visité il y a plus de vingt ans, quand je suis venu en vacances depuis les USA où je travaillais, suivant déjà en cela la migration à la mode, bien que le climat d'hiver de la Louisiane n'ait rien à voir avec celui du New Jersey ou du Maine. A cette époque on pouvait encore grimper les marches du temple El Castillo, ce qui est interdit aujourd'hui. Tulum est la seule cité-forteresse Maya située en bord de mer et qui est entourée sur trois côtés par un mur de fortification.


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El Castillo.

Le temple El Castillo est adossé à une falaise de 12m qui tombe directement sur la plage, ce côté n'ayant pas besoin de rempart. De là, on a une vue magnifique sur la Mer des Caraïbes et on peut voir la barrière de corail du récif mésoaméricain, le deuxième du monde après la Grande Barrière de Corail d'Australie. C'est un must pour les plongeurs du monde entier qui viennent y admirer une faune et une flore sous-marine d'une très grande richesse. Tulum était un centre cérémonial religieux et une forteresse et aussi un port de commerce important avec toute l'Amérique Centrale. Seuls les nobles de l'élite et les grands-prêtres vivaient dans l'enceinte de la cité, la population n'y ayant accès que pour les cérémonies. Les temples et les palais étaient richement décorés de fresques de couleur aujourd'hui disparues. Cette visite conclut notre exploration du monde Maya qui nous aura bien occupé et intéressé.
Retour à Cancun où nous allons passer le réveillon de Noël avant de nous envoler vers l'Afrique.


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Eh oui, n'y a t-il pas un dicton disant: "Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis". Aussi, je change notre itinéraire pour passer par l'Afrique contrairement à ce que j'avais initialement prévu, et j'ai choisi la Namibie pour sa biodiversité et ses paysages que j'ai pu voir par internet. Il faut dire que ce choix est motivé par le fait que je ne voudrais pas ressentir une frustration quelconque en ayant zappé ce continent, ce qui nous aurait laissé un goût d'inachevé, comme s'il manquait un anneau à l'emblème olympique. Et aussi parce que nous en avons l'envie et les moyens, bien que les billets d'avion Cancun-Windhoek ne soient pas donnés en cette période de fêtes. De ce que j'ai pu voir, lire et entendre, nous ne serons pas déçus de notre choix. Peut-être même que nous nous arrêterons aussi en Afrique du Sud si les circonstances sont favorables. Donc, l'aventure continue...


A suivre dans les carnets Namibie