Boussole ancienne
Carnets de voyage. Ici, les récits de nos pérégrinations.

Népal.

Drapeau Népal

Du 1er au 24 mars 2013

Lumbini


Une journée entière de voiture sur de mauvaises routes plus tard, on arrive nuitamment au Népal après avoir passé des formalités douanières rapides. Notre première étape est Lumbini, à une trentaine de km de la frontière. C'est un lieu sacré du Népal et pour tous les bouddhistes puisque c'est le lieu de naissance de Siddharta Gautama, autrement connu sous le nom de Bouddha et fondateur de cette religion. Autant dire que les pélerins défilent sans interruption dans les ruines du premier temple qui lui a été consacré. On plonge donc de l'hindouisme dans le bouddhisme.


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Dans le Jardin Sacré.

On visite donc ce site qui est immense et dans lequel la plupart des pays où le bouddhisme est prépondérant ont construit un temple pour que les pélerins ne se sentent pas dépaysés en allant prier. Il fait très chaud et le soleil tape dur, on est éreintés après avoir fait le tour de la plupart des temples et des monastères. Ce premier jour nous avons pris contact avec le pays et ses habitants très avenants.


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Sauraha et Parc National de Chitwan


La région du ouest du Terai où se trouve la petite ville de Sauraha, a un climat subtropical et c'est une riche région agricole qui fait partie des basses-terres du Népal. Les Tharus qui vivent là dans les habitats traditionnels faits de roseaux recouverts de pisé, sans fenêtres à cause des moustiques, constituent la deuxième ethnie du Népal et sont essentiellement des agriculteurs. Il y a aussi un centre d'élevage d'éléphants domestiques. Mais le principal intérêt du lieu pour nous les touristes est le grand Parc National de Chitwan de 750 km² à proximité de la ville. On traverse la rivière Rapti en barque et on se trouve dans la jungle.


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Au Parc National de Chitwan.

Pendant notre safari en jeep d'une journée entière on a pu voir des paons, des daims et des chevreuils, des singes, des cochons sauvages, des crocodiles Gharials à la mâchoire effilée et surtout des rhinocéros et chance inouïe car très rare, un tigre. A vrai dire, je ne saurai dire qui de lui ou de nous était à l'affût, la probabilité pencherait plutôt pour lui. En tous les cas, rien que de voir sa tête à vingt mètres dans les hautes herbes suffit à faire monter notre adrénaline d'autant que la protection de notre petite jeep ouverte et le bâton de notre guide semblent dérisoires après coup. Sans vouloir dramatiser, on a appris qu'il y a quand même de un à deux morts par an parmi les habitants des abords du parc. On y trouve aussi le Centre d'élevage des crocodiles Gharials qui étaient en voie d'extinction. Mais ce sont surtout les rhinocéros d'Asie qui sont ici protégés, efficacement semble-t-il, du braconnage pour leur corne très prisée dans toute l'Asie pour leur supposée vertu aphrodisiaque. Ce fut une superbe journée dans la nature sauvage loin du bruit de la ville.


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Pokhara


Le Népal est l'un des pays les plus pauvres du monde et on peut s'en rendre compte par le manque cruel d'infrastructures, l'état lamentable des routes et la pauvreté visible dans les villages que l'on traverse. Mais pour nous les occidentaux privilégiés, c'est surtout le manque d'électricité qui est pénalisant. Les coupures sont quotidiennes mais à Pokhara elles sont programmées, ce qui peut être considéré comme un progrès. A nous de nous adapter pour recharger les batteries de tous nos appareils et ce n'est pas une mince affaire. Même l'eau potable est parcimonieusement accessible (cadenas sur le robinet) aux habitants. La ville est quasiment au pied des Annapurnas et sert de base de départ pour les treks plus ou moins longs et même pour les alpinistes. De ce fait, elle profite de l'afflux des touristes et de l'argent qu'ils dépensent et cela se voit.


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Lever de soleil sur les Annapurnas.

La ville de Pokharaa située à 900 m d'altitude, est lovée autour du lac Phewa sur lequel se pratiquent les activités nautiques de canoe-kayaks et de bateaux. La particularité première de Pokhara est qu'on peut voir la chaîne des Annapurnas par temps clair et seulement tôt le matin, les brumes de chaleur et la pollution estompant la vue dès la fin de la matinée. Le spectacle du premier lever de soleil sur les sommets enneigés des Annapurnas nous paye de notre réveil aux aurores. Evidement, il y a beaucoup de touristes, donc d'hôtels et de guest-houses, de restaurants, d'agences de tour opérateurs et de boutiques de souvenirs et de vêtements spécifiques (de contrefaçon) pour la montagne. Contrairement aux indiens, les commerçants d'ici ne sont pas collants.
Suivant l'adage" Qui veut voyager loin, ménage sa monture", on ne se lance pas dans une expédition de plusieurs jours comme le tour des Annapurnas, on se contente modestement d'une randonnée d'une journée dans les montagnes Nau Daada surplombant Pokhara. On démarre quand même à 5h30 du matin pour être à pied d'oeuvre à 1592 m d'altitude pour le lever du soleil grandiose sur la chaîne des Annapurnas et le Dhaulagiri. En suivant ensuite la ligne de crête de la montagne, on peut apprécier la vie difficile des paysans dans les petites fermes. C'est là aussi qu'on se rend compte qu'on n'a plus vingt ans ni même quarante et c'est les jambes lourdes et les chevilles douloureuses que nous rentrons enfin le soir à notre hôtel.


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Bandipur


Une blague dit qu'au Népal, excepté au Terai, il n'y a pas de surface plate plus grande qu'un terrain de volley. Je ne suis pas sûr que ce soit une plaisanterie. Le village de Bandipur est à 1030 m sur une crête, entouré des collines Daala. Au Népal, à moins de 3000 m, ce ne sont pas des montagnes! Bandipur Bazaar est en fait la rue principale du village interdite aux véhicules ce qui est une bonne chose. Comme ailleurs, l'espace est occupé par les commerces, les hôtels et guest-houses, les restaurants et quelques petits temples, mais la rue est pavée alors que toutes les autres sont en terre battue et la poussière dense est omniprésente. Le jour de notre arrivée on célèbre la "Journée de la Femme" et ces dames ont investi la grande place où elles se sont organisé des piques-nique et où elles chantent et dansent jusque tard dans l'après-midi.


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Préparation du pique-nique de la Journée de la Femme.

Le lendemain on part avec un guide sur un sentier à chèvres pour rejoindre le village de Rankot isolé dans la montagne et où vivent hors du temps une cinquantaine de familles. Le sentier est casse-pattes avec des éboulis de roches et je crains une entorse ou pire de me déboîter un genou, sans route carrossable à moins de 2h de marche. Mais on arrive au village sans encombres et on y prend un repos bien mérité avant de reprendre la route du retour qui nous paraît plus longue qu'à l'aller et tout cela sous un soleil ardent.


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Maison ronde à Rankot.

On a pu voir dans ce village de Rankot les dernières maisons rondes traditionnelles de la région et on a reçu un accueil chaleureux de ses habitants, impressionnés par mon tour de taille. C'est vrai qu'eux ne doivent peser que 50 kg tout mouillés...et l'eau est denrée rare par ici.
Je n'arrive plus à mettre à jour la carte de notre itinéraire sur Google Maps, la limite des points sur une carte est peut-être atteinte? Vu les coupures de courant et les connections faibles ici, il va falloir attendre pour remettre tout cela d'aplomb.


Nagarkot


Nagarkot est un village perché à 2000m d'altitude dont l'attrait principal est la vue sur la chaîne himalayenne de Langtang. Pour y arriver, on a dû traverser la vallée de Kathmandu et une partie de la ville. Ce qu'on en a vu ne nous inspire guère, des cheminées qui fument et des routes défoncées, la voirie inexistante. On a aussi pu apprécier la circulation et la pollution catastrophique qui y règne. On aura l'occasion d'y revenir. Ce jour est spécial, c'est Shiva Ratri, une fête religieuse où les Népalais se rendent au temple avec des offrandes. Mais les enfants barrent la route avec un fil, un câble ou un un bâton en bambou et il faut payer un droit de passage de quelques roupies. Ca va quand les points de passage sont espacés mais quand il y en a trois à la file distants de 100 m, cela tient du racket sans compter le temps perdu. Comme on fait 150 km de Bandipur à Nagarkot, toutes mes petites coupures y passent, on doit même s'arrêter pour faire de la monnaie. Pour ma part je n'apprécie que très peu.


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Vue sur l'Himalaya depuis Nagarkot.

Pour l'instant on se repose de notre trek de hier qui fut assez éprouvant. A Nagarkot il n'y a rien à visiter, on y vient que pour la vue sur l'Himalaya quand la météo est favorable, ce qui n'est malheureusement pas le cas aujourd'hui, il y a même un orage qui gronde. Si seulement cela pouvait laver le ciel pour demain matin! Il y a quand même des cyclistes qui font les lacets des 15 km de descente dans la vallée mais qui remontent en voiture. On croise les doigts pour le lever de soleil de demain matin, pour le coucher de soleil de ce soir c'est très compromis.
Ce matin, on a droit au lever du soleil sur les sommets de la chaîne himalayenne du Langtang.


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Lever de soleil sur l'Himalaya.

Le spectacle est grandiose. Ce qui est aussi très beau, c'est de voir la vallée recouverte partiellement de brume, on dirait une estampe chinoise. De notre point d'observation du toit de l'hôtel, on peut voir s'illuminer les sommets de l'Himalaya un par un. On n'est pas seuls, il y a un groupe de chinois, et les appareils photos crépitent. On se prépare à descendre à Bhaktapur, dans la vallée de Kathmandu.


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Bhaktapur


Bhaktapur est l'ancienne capitale du royaume du Népal et elle jouxte la nouvelle, Kathmandu. C'est une ville qui a du cachet et une âme, c'est toujours le centre religieux du pays, le bouddhisme et l'hindouisme cohabitent ici en parfaite harmonie. Il y a des temples et des autels à presque tous les coins de rue. Témoins de son riche passé, Bhaktapur a gardé des monuments de toute beauté, la plupart datant du XVIIème siècle. L'architecture Newari faite de briques rouges et de balcons et de fenêtres en bois sculptés prédomine, les temples et le Palais Royal de Durbar Square en sont les exemples les plus marquants.


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Durbar Square de Bhaktapur.

Les ruelles de la vieille ville sont animées et il est curieux pour nous de voir les népalais vaquer à leurs occupations et s'arrêter soudain à un temple ou à un autel pour faire leurs dévotions. Il y a énormément d'artisanat de toute nature, sculpture sur bois et sur pierre, tissage, poterie, bijouterie, travail du cuivre, coutellerie, thankas sur papier ou sur soie, etc...Mais le tourisme se développe à grande vitesse et cela se voit, les hôtels et les guest-houses poussent comme des champignons. Il y a aussi des travaux de rénovation en cours malgré les faibles moyens du pays. Et toujours l'insurmontable problème, pour le moment, de la fourniture d'électricité. Les coupures sont quotidiennes, fréquentes et imprévisibles. On se rend compte que cela obère dramatiquement le développement du pays.


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Khatmandu


La ville est très étendue et remplit en fait la vallée du même nom. Elle a absorbé Patan, ancienne capitale d'un petit royame népalais avant l'unification par conquête au XVIIème siècle et touche Bhaktapur. Il faut dire qu'il n'y a pas de grands buildings faute d'ascenseurs incompatibles avec les coupures de courant. Cela dit, j'ai du mal à imaginer l'engouement des hippies des années 70 pour cette ville, ce devait être l'influence du chanvre ou alors cela a beaucoup changé, dans le mauvais sens. Aujourd'hui c'est trop de pollution, de poussière et de bruit des motocyles, d' embouteillages dans les ruelles à la chaussée défoncée et détritus et odeurs nauséabondes. On se dit que les habitants ont beaucoup de mérite pour supporter tous ces désagréments, mais en fait je crois qu'ils n'ont pas le choix. De plus, la situation politique n'est pas stable, il y a des manifestations et des grèves générales fréquentes, dont trois depuis qu'on est arrivés au Népal. La police et l'armée sont très visibles et cela ne rassure personne.


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Durbar Square de Kathmandu.

Le fleuron de Kathmandu se trouve sur Durbar Square, où on trouve le Palais Royal et les temples du même style que ceux de Bhaktapur en plus grand mais avec moins de cachet et moins bien mis en valeur et entretenus. Il y a aussi un Durbar Square à Patan qu'on a pris le temps de visiter.Ce qui me frappe, c'est la ferveur religieuse des népalais de tous âges qui fréquentent assidûment les temples, ou bien est-ce une forme de fatalisme en espérant des jours meilleurs? Il y a un temple ou un autel pratiquement dans chaque rue, sinon plusieurs. Mais c'est le tourisme qui doit être la principale source de devises du pays et qui occupe un grand nombre de ses habitants. Il n'y a qu'à voir la débauche de boutiques de souvenirs et d'artisanats, fort beaux par ailleurs, dans la ville pour s'en persuader. Les plus malins l'ont bien compris et n'hésitent pas à forcer la note comme les chauffeurs de taxi par exemple. A celui qui nous demandait un prix exorbitant pour une course tout à fait normale j'ai dit que je ne voulais pas acheter son taxi mais juste faire un simple trajet.
Finalement, on a décidé de ne pas rester à Kathmandu et de tenter un trek de plusieurs jours au pied de l'Everest. On sait qu'on va souffrir mais ce serait dommage d'être si près du toit du monde et de ne pas l'approcher et le voir. Ce n'est d'ailleurs pas gagné car tout dépend des conditions météo qui peuvent être capricieuses. On part donc pour une semaine et il n'y aura donc pas de nouvelles avant notre retour à Kathmandu.


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Trek de Lukla à Namche Bazaar


A l'aéroport de Kathmandu on commence avec une heure de retard annoncé et on part avec "seulement" trois quarts d'heure de retard. C'est un peu le souk, tout se fait à la main, il n'y a pas d'ordinateur pour les enregistrements et les cartes d'embarquement ni de tapis roulant pour évacuer les bagages. Le passage sécurité est vite expédié et nous embarquons dans un bimoteur à seize places, cabine de pilotage sans porte et pilotes qui semblent cool. Distribution de coton à mettre dans les oreilles pour le bruit et de bonbons. Le vol se passe sans incident et nous passons en revue les sommets de l'Himalaya comme dans un défilé. Nous volons plus bas que les plus hauts sommets entre les versants des montagnes. Et soudain nous voyons apparaître la piste de l'aéroport de Lukla qui nous semble ridiculement courte, à peine 250m avec un mur de pierre au bout, mais en pente positive. On atterrit sans encombre et l'avion tourne de 90° pour se garer sur le parking de l'aéroport pas plus grand que celui d'une supérette. Notre guide et notre porteur nous attendent pour le petit-déjeuner, vite expédié. Et c'est parti, après avoir acheté des bâtons dans une boutique du village de Lukla. Notre porteur part comme un cabri avec notre gros sac à dos et nous ne le reverrons plus avant Phakding, terme de notre étape du jour.


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Un porteur.

Pour nous, c'est plus dur, le chemin de montagne est rocheux, nous passons d'un versant à l'autre sur des ponts suspendus, ça monte et ça descend sans arrêt sur des chemins rocailleux. On passe devant des stupas, des monastèress bouddhistes qui nous rappellent le Tibet, des manees qui sont des prières peintes ou gravées dans la roche. Nous croisons ou sommes dépassés par des convois de mules ou de dzos, croisement entre vaches et yaks. Ceux-là sont dangereux à cause de leurs cornes longues et acérées. On se gare à leur passage. Il y a aussi une noria de porteurs qui assurent le ravitaillement des villages que nous traversons car ici toutes les marchandises transitent à dos d'homme ou de bêtes. C'est ahurissant le poids dont les porteurs peuvent se charger malgré leur petite taille, certaines sont plus grandes et plus lourdes qu'eux! Nous, on a du mal à grimper avec juste notre bâton. On arrive enfin à Phakding notre étape à 2610m d'altitude. Et ce n'est que le début, la journée suivante sera beaucoup plus dure.


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Namche Bazaar.

Je me suis offert le pire anniversaire possible, un masochiste n'aurait pu faire mieux. Comme prévue, la journée de Phakding à Namche Bazaar a été longue et horriblement difficile dans les éboulis rocheux et les ponts suspendus à traverser, la phobie de Chantal. Maintenant, pour conjurer sa peur, elle traverse ces ponts en courant, c'est sa technique pour avoir peur moins longtemps! Nous sommes entrés dans le Parc National Sagarmatha (Mont Everest). Il y avait un dénivelé de 800m positifs sur 8km, soit une "moyenne" de pente de 10%. Ce jour, on n'a pas vu de trekkers plus âgés que nous et nous ne sommes pas arrivés les derniers. Bizarrement il y en a de beaucoup de nationalités mais pas de français! Juste avant d'arriver à Namche Bazaar on aperçoit le Mont Everest dans les nuages. Rien que ça nous récompense de nos efforts.
Namche Bazaar est un petit village avec des hôtels, des lodges et des guest-houses perché à 3440m. Nous sommes en pays sherpa et c'est ici la base de départ pour les trekkers et les alpinistes pour les camps de base de la région de l'Everest. Tous les sommets qui entourent Namche Bazaar culminent à 6000m ou plus. On monte encore de 150m pour avoir une vue surplombant le village et une vue dégagée sur les sommets qui l'entourent. On visite le Musée Culturel Sherpa et le monastère de Namche, on visionne un film sur les sherpas, les vrais héros de l'Everest. Et pas de chance, il se met à neiger, on ne voit plus les montagnes alentour. On n'a plus qu'à espérer que notre sortie du lendemain pour voir le sommet de l'Everest ne soit compromise.


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Le Lhotse devant l'Everest coiffé par les nuages.

Au lever du soleil il y a un ciel clair. Nous partons pour le point de vue sur l'Everest. Mais il faut grimper de 440m supplémentaires pour arriver au point de vue. Autant dire que la montée s'est faite dans la douleur car la pente pour arriver au-dessus de Namche est de 60°, oui bien 60°, sur des zig-zags de 15m tout au plus, le tout dans un sentier de roches et de marches de granit. A l'hôtel Everest View Point nous sommes à 3880m et on a une vue panoramique sur cette partie de la chaîne himalayenne de l'Everest. Malheureusement le sommet du toit du monde est coiffé par les nuages. On peut apercevoir le sommet du Lhotse juste devant. Malgré tout la vue est superbe. On attend en espérant une amélioration mais cela a plutôt tendance à se dégrader, dommage! On descend vers le village de Khumjung où on visite un monastère qui expose le crâne du Yeti de Khumjung, rien de moins! Plus sérieusement on visite l'école de la Fondation de Sir Edmund Hillary pour l'éducation des enfants des villages sherpas. Puis le retour sur Namche est tout aussi difficile, il faut remonter sur la crête puis redescendre sur le village, les genoux en prennent un coup à chaque pas et il ne faut surtout pas tomber dans la pente. A la fin de la journée on a quand même la satisfaction d'avoir réussi notre pari de faire ce trek pour nous rapprocher de l'Everest. Mais ce n'est pas fini, il va falloir reprendre le chemin du retour vers Lukla et Kathmandu. On a encore deux jours de marche en perspective.
On entame notre retour vers Lukla et la descente vers Phakding, marche plus facile pour le souffle mais très éprouvante pour les chevilles et les genoux.


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Sagarmatha, le Mont Everest 8848m.

Et là, vers 3100m d'altitude au point Top Dana, on peut enfin contempler le Mont Everest dégagé de tout nuage, flanqué du Lhotse. Ceci nous paie des difficultés des jours passés et encore à venir. Après deux jours de marche, on arrive enfin à Lukla où on attend le vol du lendemain pour Kathmandu. Cette semaine loin de la pollution, du bruit des voitures, des motos et même des vélos et tuk-tuks a été géniale malgré les efforts physiques ressentis. On a pris une bouffée d'air pur comme jamais.
NB: pour les amateurs de ce trek il est bon de savoir que tout se paye à prix d'or à Namche Bazaar et au-dessus, les prix sont multipliés par 6 ou 8. Par exemple à Khumjung j'ai payé un coca 400 roupies, prix à Kathmandu 50 roupies. Un rouleau de PQ 240 roupies à Namche Bazaar, 40 à Kathmandu. Si une augmentation de prix se justifie par le transport en altitude, toutes les marchandises transitent par avion depuis Kathmandu puis sont distribuées dans les villages par convois de mules ou de dzos et par les porteurs; j'espère que ceux-là en retirent quelques bénéfices. Le confort des "hôtels" dans les montagnes est plus que spartiate, l'eau chaude pour la douche est rare et donc se paie quand il y en a; il n'y a pas de chauffage dans les chambres (il a fait -10°C une nuit à Namche, la canalisation d'eau a gelé!), il vaut mieux avoir un sac de couchage adapté aux basses températures.
Dernier avatar, les vols de retour Lukla-Kathmandu sont annulés pour toute la journée pour cause de mauvais temps, on passe donc une nuit de plus à Lukla. Huit jours et deux trous de ceinture en moins plus tard, nous voilà de nouveau à Kathmandu pour préparer la suite de notre voyage qui passera par le Myanmar (Birmanie). Grande toilette et grosse lessive pour clôturer notre séjour au Népal. Ces deux derniers jours, nous visitons encore le site du Bouddhanath Stupa, donné comme le plus grand du monde, le complexe du Temple Pashupatinath et le Narayanhiti Palace Museum, le palais où la famille royale a été massacrée par le prince héritier en 2001.
J'ai oublié de préciser plus tôt que pendant notre voyage en Inde et au Népal nous n'avons connu aucun trouble intestinal bien que n'ayant mangé que de la cuisine locale. Nous n'avons succombé qu'une fois à la tentation Pizza Hut à Agra, et bu que du thé, de l'eau minérale en bouteille et pour moi quelques cocas. On a nos billets d'avion pour Yangon (Rangoon), à suivre donc "Aventures en Birmanie". A ce que j'ai pu lire sur les forums de voyage, cela va être difficile de tenir nos carnets à jour avant la Thaïlande.


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A suivre dans les Carnets Myanmar(Birmanie)