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Cours 5.0
enseignant Marcin Sobieszczanski
2008/2009

 

Article « Cybernétique » de Encyclopædia Universalis
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LE TERME « cybernétique » a été forgé à partir du grec kubernêsis, qui signifie, au sens propre, « action de manœuvrer un vaisseau », et, au sens figuré, « action de diriger, de gouverner ». Utilisé pour la première fois, semble-t-il, par Ampère pour désigner l'art du gouvernement, il a été mis en circulation, dans sa signification actuelle, par le célèbre ouvrage de Norbert Wiener : Cybernetics or Control and Communication in the Animal and the Machine (1948). Wiener fait la synthèse de toute une série de recherches poursuivies dans le domaine des mathématiques pures (théorie de la prédiction statistique), dans le domaine de la technologie (machines à calculer, télécommunications), dans ceux de la biologie et de la psychologie, et jette les bases d'une science nouvelle, à support mathématique, destinée à couvrir tous les phénomènes qui, d'une manière ou d'une autre, mettent en jeu des mécanismes de traitement de l'information.
    Derrière les développements théoriques de Wiener et des cybernéticiens, il y a bien entendu des problèmes concrets, relatifs par exemple au transport des messages à travers des réseaux de communication, ou à la prédiction - ceux que pose par exemple la défense antiaérienne -, ou encore à la régulation des systèmes biologiques. Ces problèmes sont eux-mêmes liés à l'apparition, depuis la fin du XIXe siècle, de machines d'un nouveau genre, analogues par certains côtés au système nerveux.

On distingue trois types de machines :

  1. machines mécaniques
  2. machines énergétiques
  3. machines qui prolongent le système nerveux

    Historiquement, on peut distinguer, dans l'évolution des machines, trois grandes périodes. Il y a d'abord les machines de type mécanique, capables d'effectuer des mouvements astreints à certaines conditions. Elles mettent en œuvre les principes de la statique et de la dynamique classiques. On trouve dans cette catégorie les engins capables de transmettre ou d'amplifier la force appliquée en un point - comme le levier, le treuil, la grue, les machines de siège de l'Antiquité - et aussi les machines à mouvement périodique régulier, comme les pendules et tous les mécanismes d'horlogerie. Cette sorte de machine correspond à une certaine métaphysique, dont on trouve les expressions les plus parfaites dans le mécanisme cartésien et dans les théodicées rationalistes qui font de Dieu le grand horloger de l'univers.
    Viennent ensuite les machines énergétiques, capables de transformer une forme d'énergie en une autre et de rendre utilisables les énergies de la nature. Elles mettent en œuvre les principes de la thermodynamique, de l'électrodynamique et de la théorie atomique. On trouve dans cette catégorie la machine à vapeur, le moteur à explosion, les génératrices d'électricité, le moteur électrique, les différentes espèces de moteurs à réaction, le réacteur atomique. Certaines de ces machines, celles qui sont du type « moteur », sont destinées à fournir de l'énergie cinétique. D'autres fournissent des formes d'énergie susceptibles d'être consommées par des « moteurs » : ainsi un réacteur atomique transforme l'énergie de liaison intranucléaire en énergie calorifique, celle-ci peut être transformée en énergie électrique et celle-ci à son tour peut être « consommée » par un moteur électrique. Ce type de machine correspond lui aussi à une certaine vision du monde, dont on trouve des expressions dans les différentes formes d'« énergétisme », et même dans bien des théories évolutionnistes.
    Plus récemment apparaissent des machines qui prolongent en quelque sorte le système nerveux et non, comme les précédentes, le système musculaire. Elles utilisent, en général, des réseaux électriques et mettent en œuvre différents types d'appareils qui peuvent intervenir dans un réseau électrique et qui y règlent la circulation du courant ; résistances, capacités, bobines d'induction, tubes électroniques, transistors. Mais ce n'est pas ce qui fait le caractère essentiel de ces machines. Il existe des machines à calculer de nature entièrement mécanique. Ce qui est propre à ce genre de machines, c'est qu'elles utilisent et transforment de l'information.

Classification des machines d'après Patrick Juignet, Philosciences.com, 2010 : http://www.philosciences.com/Nouvelles/Pmachine.html

Suite 5.1