retour accueil |
... pour éclairer l'avenir ... |
Aujourd'hui,
malgré les attaques de toute nature qu'elle a subies, le bilan de la Sécurité
sociale s'inscrit au positif: nul ne peut en effet nier son importance dans la vie
quotidienne de chacun. Cet
apport a besoin d'être encore développé, amélioré, enrichi, afin de répondre
aux besoins de notre temps, à partir de l'intervention active des salariés. Pour
contribuer à la réussite des transformations nécessaires de notre système de
protection sociale, la Cgt formule des propositions concrètes. |
|
Faire
passer un nouveau souffle dans l'institution
|
|
Le
système de solidarité et de justice sociale sur lequel s ' est bâti dès
l'origine la Sécurité sociale se situe à l' opposé d'un système assurantiel,
qui vise uniquement à répartir le risque par des garanties à la carte et génère
des inégalités entre ceux qui ont les moyens d ' accéder à une large
couverture sociale et les autres. Aujourd'hui,
la France compte 5 millions de personnes exclues du travail, dont moins de 50 %
bénéficie du régime d'assurance chômage à la réglementation de plus en
plus contraignante, alors que l'autre moitié relève de l'assistanat ou est
carrément sans droit. Le
fort développement-des outils de la précarité (Cdd intérim, temps partiels,
contrats divers de courte durée accompagnés d'abaissement des salaires) génère
une masse grandissante de travailleurs pauvres: 30 % des entrées au chômage
sont des fins de Cdd et d'intérim. |
![]() |
Depuis
la création du Rmi en 1989, le nombre de Rmistes ne cesse de croître et
atteint actuellement 1,2 million de personnes (soit plus 10,5% par rapport à
2004). La
destructuration de l'emploi et des salaires conduit à la réduction des
prestations sociales: 40 % des retraités ont une retraite au minimum
contributif. L'école
qui devrait être un lieu de transmission des savoirs et des raisonnements,
d'aide à l'apprentissage des comportements et à l'élargissement de l'horizon
culturel pour tous, fabrique en fait une grande masse de jeunes qui risquent
demain d'être précarisés, exclus... La
misère n'est pas fatale, la lutte contre1es inégalités, la précarité est un
combat continu! Les batailles sur l'emploi, les salaires, la protection sociale
sont indispensables pour un droit au travail et à la santé pour tous. La
Sécurité sociale n ' est pas et ne doit pas devenir un système « comptable
». Les questions de son finance- ment sont donc essentielles, incontournables
et doivent être débattues pour répondre à des choix de société. |
|
Des choix
en terme de politique familiale
|
En
1946, le taux de cotisation des Allocations familiales était de 12 %, porté
progressivement à 16,75 % en 1951 pour décroître régulièrement et
stationner à 5,40% depuis 1991. Depuis cette date, le produit de 1,1 % de CSG
s'ajoute aux recettes de la branche Famille. Indexées
depuis de nombreuses années sur la seule évolution prévisionnelle des prix,
les Allocations familiales ont perdu considérablement de leur pouvoir d'achat.
Leur montant ne correspond plus à une compensation substantielle des frais
d'entretien et d’éducation qu'entraîne obligatoirement la présence d'un ou
plusieurs enfants, creusant le fossé des inégalités de niveaux de vie entre ceux qui n'ont pas d'enfants à l'
charge et les familles avec enfants. Les
allocations familiales au premier enfant n'ont toujours pas été rétablies
depuis leur suppression sous Pétain. En 2005, elles s'élèvent à 115 euros
par mois pour deux enfants, à 262 euros pour trois enfants, un complément
familial de 149 euros est versé sous conditions de ressources à partir du
troisième enfant. Les familles les plus modestes perçoivent les allocations
logement de plus en plus déconnectées de leurs charges réelles de loyer ou
d'accession à la propriété, ce qui est dramatique. Outre une réforme du
calcul et des mécanismes re revalorisation des allocations logement plus
favorable aux familles, la Cgt se prononce pour des allocations familiales d'un
montant de 230 euros par mois, par enfant et dès le premier enfant. |
|
![]() |
La
branche famille de la Sécurité sociale tient aussi une place essentielle dans
l'accès aux différents modes d'accueil des jeunes enfants avec près de 5
milliards de dépenses annuelles. Sans la Sécurité sociale, les mères de
famille ne pourraient pas accéder à une activité professionnelle ou s'y
maintenir. La branche famille participe ainsi au financement des investissements
et fonctionnement des crèches et équipements de loisirs. Elle prend également
en charge les cotisations sociales des assistantes maternelles et employées de
maison qui accueillent des enfants, verse une indemnité pour le congé parental
et des prestations directes aux parents pour les aider à faire face à leurs
frais de garde qui peu- vent être considérables. |
Cet
engagement de la Sécurité sociale pour soutenir l'articulation de la vie
professionnelle et de la vie familiale doit se poursuivre tant la pénurie de
structures d’accueil pour les jeunes enfants reste grande, mais pour la Cgt
cela doit se faire dans le cadre du service public et d'un rééquilibrage des
financements plus favorable à l'accueil collectif, portion congrue de sa
politique. |
Des choix en terme de droit à la retraite |
|
|
Le
droit à la retraite doit être reconnu comme un droit du travail et plus généralement
un droit humain fonda- mental permettant à tout individu d'accéder à partir
de 60 ans à un revenu de remplacement. La réforme Fillon des retraites en 2003 ne s'inscrit pas dans cet objectif. Au-delà de ses effets négatifs sur les droits, elle concourt à affaiblir les fondements de notre système solidaire. C'est particulièrement vrai vis-à-vis des plus basses pensions et des femmes.
La
période de la retraite qui s'allonge progressivement ne doit pas être vécue
comme un risque avec ses corollaires
d'inégalités, d'exclusion et de pauvreté. En même temps, les progrès d'espérance
de vie ne concernent pas tous les salariés de la même manière, puisque des écarts
entre catégories persistent avec des décès pré-maturés liés au travail. Cette
situation doit être corrigée avec une réparation immédiate au travers d'un départ
anticipé en retraite et du développement de la prévention de toute usure au
travail. L
' autre garantie essentielle attendue par tout salarié est celle qui porte sur
le montant de sa pension. |
Des
choix en terme de politique de santé
|
La
loi du 13 août 2004 dite Douste-Blazy et la convention médicale du 12 janvier
2005 bouleversent les fondements mêmes de l'assurance maladie. Elles sont inéquitables,
socialement et économiquement inefficaces. Alors
que le progrès scientifique, les technologies mises en oeuvre, l'allongement de
la durée de vie, nécessitent des investissements financiers toujours plus
importants pour soigner, accompagner les personnes malades tout au long de leur
vie, les questions essentielles du financement ont été évacuées de la réforme.
|
|
C'est
la même logique de gestion comptable qui préside avec comme corollaire, une
nouvelle « gouvernance » concentrant sur le seul Directeur général de la
Caisse nationale, nommé par le gouvernement, les pouvoirs décisionnels. La
mise en place de la Haute Autorité de Santé chargée d'évaluer l'efficacité
des actes et prestations, dans le cadre des critères économiques définis par
le gouvernement, constitue un outil au service de la réforme. Le
comité d'alerte est composé de représentants du gouvernement, du parlement et
de l'assurance maladie. Il se réunit en cas de dépassement des dépenses de
santé. Il peut préconiser des baisses de remboursements, l'augmentation du
forfait à charge de l'assuré, la l fermeture de lits dans les hôpitaux et
toute autre mesure d'ordre comptable. En
réalité, la réforme de 2004 prépare le changement fondamental de notre système
de santé. Un
tel choix pousserait les revenus les plus « convenables » vers les assureurs
privés dans un système ouvert à la concurrence. Notre système se trouve
ainsi menacé de privatisation. |
|