UNE MERVEILLE DU
VERCORS |
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Définition en 1024x768
Ouverture :
20/11/2000
Dernière MàJ : 25/06/2004
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Le Mont -
Aiguille (2086 m)
Situation géographique :
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Le
Mont - Aiguille, situé en Dauphiné, est un bastion avancé de la falaise
orientale du
Vercors, auquel il appartient géologiquement.
L'automobiliste qui va de
Grenoble vers Sisteron par la RN 75 a deux occasions de voir le Mont -
Aiguille, sous deux aspects très différents :
- Entre Monestier - de-
Clermont et Clelles, dans une échappée vers le Sud - Ouest, la silhouette
élancée du pilier Nord - Est, sorte de chicot (de 350 m de haut !)
détonnant dans un paysage fait en premier plan de vallonnements.
- Au niveau de Clelles,
l'énorme muraille Sud - Est barrant l'horizon sur près d'un
kilomètre de long.
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Une première approche du
Mont-Aiguille par la route s'effectue soit depuis St-Michel-les-Portes,
soit depuis Chichilianne (voir carte ci-dessus).
Ensuite, on gagne par un sentier le col de l'Aupet, pratiquement au pied
des parois du Mont-Aiguille.
Pour tous renseignements :
Maison du Parc du Mont-Aiguille 38930
CHICHILIANNE Tél : 04 76 34 44 95
Aspect général :
Les métaphores abondent pour
décrire l'aspect général du Mont - Aiguille : chicot, tour, sémaphore,
phare, etc...
Pour ma part, je proposerai : tourelle effilée d'un monumental sous - marin,
le cône d'éboulis qui entoure l'aiguille figurant la partie supérieure de la coque d'où
jaillit la tourelle.
Les dimensions sont les suivantes :
longueur de 900 m, largeur maximale de 130 m, hauteur croissant régulièrement de
250 m (pilier Sud - Ouest) à 350 m (plier Nord - Est), section droite en forme
d'ellipse très allongée. Le sommet est donc en forme de plan incliné.
Géologie :
La structure géologique du
Mont - Aiguille est analogue à celle du plateau
voisin du Vercors : couche de 300 m d'épaisseur en moyenne de
calcaire
urgonien
reposant sur des sédiments
marno
- calcaires bien visibles à la base du pilier Nord-Est.
Le ravinement dans ce socle relativement marneux sape son
couronnement calcaire et entraîne l'effondrement de tranches successives. Un cône d'éboulis ceinture les parois, cône d'où jaillit
l'aiguille verticale. Ces dégradations se poursuivent sous la forme de simples
chutes de pierres ou d'énormes éboulements qui peuvent ensevelir des hectares
de forêt (1955).
C'est une grande faille NE - SW, la faille du Jasneuf
qui est probablement à l'origine de l'isolement du Mont
Aiguille. En effet le pied des falaises qui tombent de ce sommet sur le col de
l'Aupet correspond au passage de cette cassure (qui délimite, plus au
sud-ouest, le rebord septentrional du cirque de Chichilianne - Pas de
l'Aiguille). D'autre part le cirque de La Bâtie lui-même, qui sépare le
promontoire rocheux du Mont Aiguille des falaises du Grand Veymont est
pratiquement délimité du côté S par cette cassure, et du côté NW par une autre,
parallèle et encore plus importante, la faille de la Queyrie : ce sont
ces deux failles qui ont dû guider le creusement de ce profond redent du rebord
subalpin.
Légende
:
f.J : faille du Jasneuf
f.Q : faille de la Queyrie
Urg : Urgonien
Barr.inf : Barrémien inférieur
Haut : Hauterivien
En savoir plus : voir le site (d'où est tiré le cliché ci-contre)
www.ifrance.com/geol-alp/w_vercors/lieux_vercors/
page mont_aiguille.html
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Le Mont inaccessible :
Les gravures et les textes anciens
donnent au Mont - Aiguille une forme étonnante de tronc de cône renversé, donc
avec un sommet plus étendu que la base. Rabelais lui-même reprend cette
image dans le Quart - Livre, chapitre LVII : "ainsi dit [inaccessible]
pource qu'il est en forme d'un potiron" (en vieux français, potiron : nom
donné à plusieurs champignons comestibles tels que bolet, lépiote, etc...).
Y a-t-il une part de vérité dans cette représentation ? (les surplombs
très nombreux se seraient effondrés depuis lors); ou faut-il y voir une
justification graphique et poétique du qualificatif "inaccessible" ?
Cette image eut en tout cas la peau dure : en 1701, les Jésuites du Collège de
Grenoble présentent aux Ducs de Bourgogne et du Berry un album des "Sept
Merveilles du Dauphiné" avec ci-dessous le début da première page
relative au Mont - Aiguille.
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"Supereminet
invius" (Il se dresse, inaccessible)
"On voit cette Montagne à six lieues de Grenoble dans le Diocèse
de Die; elle est d'une hauteur prodigieuse, escarpée de toutes parts, &
séparée des Montagnes voisines, beaucoup plus étroite par le bas; de
sorte qu'elle ressemble de loin à une Pyramide renversée."
(Les sept merveilles du Dauphiné - 1701)
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Au
début du XVIIIème,
l'Académie Royale des Sciences rectifie l'erreur : "...et que
même ce rocher n'a nulle figure de piramide renversée ...".
Pourtant, en
1840 (c'est à dire après l'ascension historique de Jean Liotard en
1834 !), le Musée des familles publie encore la gravure ci-contre...
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Le plateau sommital :
La structure du sommet est très inattendue : un plateau
karstique en plan incliné, tapissé d'une prairie !
Les premiers visiteurs y trouvèrent quelques genêts (brûlés un jour pour
signaler le succès d'une ascension) et un pin à crochets emporté plus tard
par un éboulement.
Le plateau est de nature karstique,
comme le Vercors. Une énorme fissure laisse augurer à ( long ? ) terme un
effondrement majeur.
Le Mont-Aiguille, par son
isolement, constitue un belvédère somptueux; le panorama découvert est
immense :
- vers l'Ouest :
les crêtes de la
grande falaise orientale du Vercors avec le
Grand Veymont (2300 m), point culminant du Vercors, et, plus au Nord, la
Grande Moucherolle (2284 m)
- vers l'Est :
au pied du
Mont-Aiguille, le cirque du Trièves et la vallée de l'Ebron
puis la muraille qui délimite le Trièves, avec l'Obiou (2790 m)
plus loin, le Parc National des Ecrins
- vers Nord/Nord-Est : le
massif de Belledonne, la plupart des sommets de la Chartreuse, enfin le
Mont-Blanc.
- vers Sud/Sud-Est,
délimitant le Trièves, le Grand Ferrand (2749 m) et, au delà, les
montagnes de la Matheysine.
et le Grand Ferrand (2749 m)
Les
dimensions et le relief en plan incliné de la prairie du sommet ont permis à H.Giraud,
chef pilote à l'Aéro-Club du Dauphiné, d'y accéder par avion : une
première fois le 27/08/1947 avec un Piper-Club, puis, sur skis, le
22/03/1960 avec un Super-Club "Choucas".
H.Giraud a ensuite réalisé de nombreux atterrissages sur neige avec
passagers. |
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