Dominique BABINET

Né le 3 septembre 1931 à Vaudry (14)
Elève de Robert Courtin ( statuaire - Cathédrale de Reims)
N° à la Maison des Artistes: B16476



A PROPOS DE L'ARTISTE

Parodie de l'Histoire, c'est à Meudon, là où Auguste RODIN a terminé sa vie que DOMINIQUE BABINET épanouit la sienne, dans un environnement champêtre, encombrant sa maison de ses œuvres, et transformant son jardin en un vaste atelier de plein air où sculptures et végétation s'envahissent mutuellement.

Enfant d'avant-guerre, adolescent rêveur, c'est à Saint-Germain des Prés, dans les premières années cinquante, qu'il découvre, comme toute sa génération, que la vie sera ce qu'on en veut faire, dans les délices de la renaissance d'un monde où tout est à réinventer en marge d'une éducation familiale très ouverte, une famille chrétienne aisée, onze enfants qui ont la magnifique colonnade du Louvre comme référence, parce qu'ils habitent en face d'elle.

Est-ce à cause de cet environnement classique qu'au lieu d'aller dans les grandes écoles comme ses frères, il entre rue du Cherche-Midi dans l'atelier de Robert COUTIN, loin de l'atmosphère de l'École des Beaux-Arts, pour apprendre le dessin dans la proximité de Germaine RICHIER.

L'académisme, s'il le faut, il l'apprendra plus tard. Lui, cherchera son inspiration dans les multiples façons d'accrocher la lumière, en utilisant tout et son contraire : le fil de fer, les bouts de bois, le plâtre, la terre, le polyester et le bronze, dans un assemblage où le rêve le dispute à la réalité.

Penché sur la matière depuis ces années 50, DOMINIQUE BABINET n'a pas vu passer le temps, tout occupé à s'inventer son monde à lui, de la géométrie la plus contraignante à la suggestion la plus romanesque, avec le désir de tout mêler pour donner à l'œuvre monumentale une dimension intime et à l'œuvre intime une certaine monumentalité.

Les exemples foisonnent de son " multicartes " , dont les plus représentatifs sont peut-être la fontaine qui décore le centre d'une place publique à Bonneuil-en-France, dans laquelle des enfants moulés dans la résine s'ébattent dans un jeu d'eau et de matières d'un tendre romantisme ; ou celle de l'ilot Drouot, d'un géométrisme imposant sur la façade d'angle, dont les volutes d'eau s'épanouissent vers un bassin où baignent des roches aux volumes récupérés (je devrais dire qui s'épanouissaient en 1980, car la compagnie des commissaires priseurs, soucieuse d'économie, a depuis longtemps coupé le robinet et masqué la sculpture par une immense bâche).

C'est aussi en 1992, l'immeuble du 34 Avenue Matignon, où la communion totale entre architecture et sculpture a fait de DOMINIQUE BABINET le maître de la Renaissance, qu'on ne puisse voir l'un sans l'autre, puisque l'immeuble, vaste mur-rideau, semble porté tout entier par deux Atlantes géants en bronze, à bout de bras, dans un réalisme poétique en rupture avec l'environnement de pierres ordonnancées d'un îlot haussmannien.

On pourrait multiplier les exemples de cette facilité qu'a DOMINIQUE BABINET à dompter la grande dimension, mais ce qui semble supérieur c'est la facilité avec laquelle, la seconde d'après, il peut se confronter à l'infiniment petit, dans son goût de l'humain, pour sculpter un corps, un visage, une attitude, en plâtre ou en terre glaise, qui le ramène dans un autre monde, celui de l'émotion simple dans son amour pour la vie. Sculpteur de vie, celle des êtres humains comme celle des animaux, il saura tortiller le fil de fer, triturer le plâtre, polir le bois, les séparer ou les réunir ou les mélanger, dans le désir d'évoquer un réel réinventé, à la recherche de l'intemporel.

Né le 3 septembre 1931 à Vaudry dans le Calvados, lié par ses origines au monde de l'invention, DOMINIQUE BABINET avait un oncle graveur, un frère architecte, un père ingénieur, et par sa mère des célèbres parfumeurs du Second Empire, Roget et Gallet. Sa première exposition il l'a faite à Malmö en Suède, en 1962, depuis participe à de nombreux salons, mais il ne cherche guère la consécration, préférant enseigner aux autres ce qu'il a retenu de ses années de travail, ce qu'il fait à Clamart (SBAC au centre Albert Chanot) depuis 1982.

De l'époque où il était enseigné, il a appris dans les années d'après-guerre que tout était permis, mais respectueusement et il s'en régale dans des mélanges contre nature de matériaux qui se combattent, de volumes qui s'opposent. Il est un néo-florentin voué au plaisir qui s'épanouit dans un rêve éveillé, qui gigote entre révolte et abstraction sans recherche ni critique, ni admiration. Modestement, sans chichi, il passe du monumental à l'objet minuscule, avec la même tension heureuse, celle de l'artisan qui a du métier, mais son métier à lui est un non-sens, qui le fait passer du fil de fer tricoté aux gouttes de plâtre projetées, de l'intrusion du morceau de bois poli pour finir dans le polyester moulé, l'argile modelée, le bronze ou le béton coulé, avec cette manie de mêler les matières et de prouver qu'elles ou lui sont dignes d'être aimées pour ce qu'elles sont, avant le savoir de ce qu'elles expriment. DOMINIQUE BABINET n'œuvre qu'avec un seul désir, celui de poétiser l'atmosphère .....

 

Jean Jacques FERNIER

Conservateur du musée Gustave Courbet

                                   

 

PRINCIPALES REALISATIONS

Paris,impasse Falguières: PANNEAU EN OREGON(160x100 cm)

Levallois-Perret: SCULPTURE EN OREGON (140 x 70 cm)

Paris, rue de la Bruyère: MURAL EN IROKO (1200 x 250 cm)

Chatillon-en-Bazois: 4 SCULPTURES EN BETON PROJETE

Trappes,CES "le village": SCULPTURES EN BETON PROJETE PEINTES

Paris, rue de la Chaise: LUMINAIRES EN POLYESTER ET EN INOX

Paris, rue de Paradis: LUMINAIRES EN POLYESTER, SCULPTURE EN IROKO, SCULPTURE EN CRISTAL ET EN BRONZE

Nice Villa Arçon, école internationale d'arts: PLAFOND EN VERRE SOUFFLE (2500 x 950 cm)

Rouen, caserne de Rouvray: MURAL ELEMENTS ABS ( 300 x 400 cm )

Paris, rue Doudauville: MUR EN IROKO (600 x 220 cm), FONTAINE EN ALUMINIUM (210 x 950 cm)

Créteil, front du lac: SCULPTURE EN IROKO (H. 240 cm)

Paris, hôtel Drouot: FONTAINE, éléments polyester (H. 800 cm), BASSIN de 1000 cm

Paris, école maternelle de la Tour d'Auvergne: MURAL EN POLYESTER (900 x 200 cm)

Paris, office de la francophonie: MODULATIONS DE FACADE (conception)

Nancy, cité judiciaire: 8 SCULPTURES PUPITRES EN IROKO

Paris, rue François Ier: 2 SCULPTURES EN BRONZE (fondeur Clémenti)

Château-Chinon,LEP: SCULPTURE en polyester (350 x 280 cm)

Paris, rue Saint-Jacques: PANNEAUX EN ALUMINIUM

Château-Chinon, imprimerie de I'Armée de terre: 6 SCULPTURES EN BRONZE (fondeur Inal)

Paris, avenue Kléber, hôtel des Maréchaux: FRESQUE (8000 cm), FRISE (750 cm), VASQUES

Nevers, palais ducal: 2 PERSONNAGES de 160 cm

Château-Chinon: STELE à Jean Chevrier en bronze (fondeur Inal)

 






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