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du classement

[la compréhension de ce texte de synthèse sur cette phase, suppose que vous avez parcouru ses 4 étapes, dont la 1ère correspond au  parodoxe 
 
les dimensions du point
 
 accès direct au texte similaire pour la phase :
         è 1     du classement
         è 2     de l'organisation
         è 3     du noeud
 
 
         Faisons halte pour observer le chemin parcouru par la complexité de la société occidentale depuis le début du XVème siècle jusqu'au milieu du XVIIIème.
         Nous avons fait l'hypothèse que son évolution se traduisait par des façons différentes de ressentir le rapport du "un individuel" que constitue chaque personne au "un collectif" que constitue la société.
         Nous avons imagé l'évolution progressive des rapports sociaux par l'évolution de la situation d'un atome pris dans un réseau cristallin dont la température ne cesse d'augmenter. Les quatre étapes que nous avons envisagées pour le rapport de l'individu à son groupe, semblent en effet correspondre à quatre états successifs de la matière :
        - d'abord froide et les atomes rigidement tenus à la même place è [rappel dans une autre fenêtre],
        - plus chaude, les atomes s'agitent sur place frénétiquement è [rappel dans une autre fenêtre],
        - à l'abord du point de fusion, ils parviennent à permuter de place entre eux è [rappel dans une autre fenêtre],
        - enfin, dans le matériau devenu complètement liquide, ils ne cessent de fluctuer de position d'une façon totalement libre, grâce à leur participation mouvante à des réseaux éphémères et faiblement contraignants è [rappel dans une autre fenêtre].
 
         Dans un matériau on dit que la température augmente, parce que la vitesse moyenne de ses atomes accélère. Les notions de chaleur et de degré d'agitation des atomes sont tout à fait synonymes.
         La similitude entre ce qui se passe dans un matériau et ce qui se passe dans la société nous amène donc à supposer que les rapports humains de la société occidentale se sont en quelque sorte "échauffés" à partir de la Renaissance. Cette supposition n'a en fait rien d'innovant, c'est une constatation assez générale faite par les historiens et par les économistes que la société occidentale s'est éveillée de son engourdissement depuis la Renaissance, et qu'elle ne cesse depuis d'évoluer, et même d'évoluer de plus en plus vite. Nous-même, à notre époque, vivons la poursuite de cette accélération qui veut que tout se transforme de plus en plus vite : le savoir, la technologie, l'économie, les moeurs.
         Considérer l'évolution des rapports sociaux, et même l'accélération de cette évolution, est assez banal. Ce que nous allons considérer maintenant le sera moins.
         Nous allons en effet tenter d'expliquer que ces quatre états successifs des rapports sociaux envisagés entre le début du XVème siècle jusqu'au milieu du XVIIIème ne sont pas seulement "successifs", mais qu'ils sont aussi complémentaires et interdépendants, qu'ils forment comme les différentes facettes d'un même type de fonctionnement de la société.
         Dans chacune de ces 4 étapes de l'évolution de la société, domine l'un des 4 ressorts fondamentaux qui régissent les liens entre humains. Ces quatre ressorts, ces quatre types de relations, comme pour un phénomène physique, on dira qu'il s'agit de dimensions : les dimensions de la vie humaine en société.
 
 
Les 4 dimensions fondamentales des rapports sociaux humains :

         D'un point de vue théorique, l'existence de ces 4 dimensions et leurs différences de nature, nécessite tout un développement pour être bien compris. Pour éviter les redites, on renvoit au texte "les quatre dimensions de la société humaine" qui traite spécialement de cette question.
         Dans ce texte il est fait l'hypothèse que ces quatre dimensions suffisent à résumer les tendances contradictoires qui animent toute personne humaine et toute société humaine, et que chaque société humaine se fonde donc sur une combinaison particulière de ces quatre dimensions, de ces quatre tendances qui, chaque fois, s'appuient l'une sur l'autre ou se contredisent dans une proportion spécifique à chacune des sociétés.
         On peut noter que les sociétés animales ne peuvent se combiner de la même façon, car si l'on peut clairement y deviner trois de ces tendances, une quatrième dimension, celle de la loi, y fait toujours défaut. Seules les sociétés humaines régulent leurs tendances contradictoires par une loi orale ou écrite, énoncée par un Dieu, ou décidée par une assemblée humaine.
 
 
 
Les 4 dimensions du point et l'évolution de leur cycle interne :
 
         Nous allons maintenant redéfinir ces quatres dimensions de façon plus condensée, en insistant sur la façon dont se transforme en 4 étapes successives leur comportement "ponctuel".
         Pour l'instant, nous nous intéressons au numéro des dimensions qui figurent au dessus du tableau. Ensuite nous expliquerons le numéro de dimension mis en violet dans le coin des cases, et qui servira à identifier ce qu'il y a de commun dans l'évolution de ces 4 cases entre ce qui se passe au cycle du point et ce qui se passera dans les cycles ultérieurs.
 

0 1 2 3
 
 3
 

groupement d'un point avec des semblables

  0
 

apparition du mouvement d'un point, encore bloqué sur un point fixe

 1
 

déplacement contraint entre deux points fixes

2
 

déplacement libre d'un point

 
[accès direct au tableau similaire pour le classement, l'organisation, le noeud]
 
         0 -  Pour définir la 1ère dimension, que nous appelons dimension "0" puisqu'elle est notre point de départ, nous la schématisons par un réseau de points fixes semblables. Ce schéma résume le réseau cristallin d'atomes, chaque point étant la place fixe qu'occupe l'un des atomes du maillage è [rappel dans une autre fenêtre].
 
         1 -  Pour définir la 2ème dimension, que nous appelons dimension "1" puisqu'elle apparaît après la dimension 0, nous la schématisons par une agitation à l'endroit d'un point fixe, un point par lequel un trajet passe et repasse donc sans arrêt. Ce point est celui vers lequel reviennent sans arrêt les atomes du réseau cristallin échauffé lorsqu'ils s'agitent frénétiquement et rebondissent sur les atomes voisins è [rappel dans une autre fenêtre].
 
         2 -  Pour définir la 3ème dimension, que nous appelons dimension "2", nous la schématisons par deux points en relation contrainte l'un avec l'autre. Ce schéma correspond au déplacement éventuel d'un point vers une autre position ponctuelle que les circonstances lui rendent momentanément accessible, position ponctuelle qu'il ne pourra pas quitter jusqu'à ce que, une nouvelle fois, les circonstances lui donnent la possibilité d'atteindre une nouvelle position ponctuelle sur laquelle il sera à nouveau momentanément captif et dépendant des circonstances pour, éventuellement, la quitter. è [rappel dans une autre fenêtre].
 
         3 -  Pour définir la dernière dimension, que nous appelerons dimension "3", nous la schématisons par un point qui se déplace de façon parfaitement autonome, sans être spécialement tenu de voyager de concert avec d'autres points ou de repasser par un endroit fixe particulier. C'est selon ce schéma que l'on peut décrire le trajet d'une molécule prise dans un fluide : elle se déplace de tous côtés d'une façon totalement indépendante du trajet des autres molécules. On a vu que cette autonomie est le résultat de la participation à des réseaux à la fois multiples et faiblement contraignants qui se neutralisent mutuellement et s'annulent au total è [rappel dans une autre fenêtre].
 
 
 
          Examinons maintenant les raisons qui expliquent notre numérotation violette en coin de case.
 
         En dimension 1 (nous parlons encore pour le moment des numéros du dessus des cases), nous voyons "naître" le mouvement d'un point. Ce mouvement est encore très limité, puisque le point ne peut pas quitter sa place, mais son existence tranche cependant radicalement d'avec la situation précédente dans laquelle on considérait que, fondamentalement, rien ne bougeait. En dimension 2, nous voyons le point se déplacer plus franchement, puisqu'il peut désormais quitter complètement sa position, mais il le fait de façon encore contrainte car il doit attendre pour cela qu'un autre point se déplace et lui libère la position qu'il va abandonner de par son déplacement. En dimension 3, ce point se déplace maintenant librement. En dimension 0, finalement nous voyons un point groupé avec d'autres semblables de telle sorte que, collectivement, tous s'en tiennent à l'absence complète de mouvement.
         Dans les états suivants de l'évolution de la dynamique nous ne retrouverons jamais cette dynamique particulière que l'on peut appeler "la dynamique d'un point". C'est pourquoi nous dirons que cet ensemble de quatre dimensions, combinées dans une même ligne de quatre cases, constitue les différentes facettes de la dimension du point.
         Par contre, ce que nous retrouverons toujours dans les états suivants de la dynamique, c'est l'apparition d'un élément caractéristique que nous pourrons, de la même façon, voir sous quatre facettes différentes. Après l'avoir vu "naître" comme on a vu naître le mouvement d'un point, nous le verrons s'affirmer d'abord de façon contrainte, puis très librement, puis se grouper dans une combinaison stable avec d'autres semblables. Cette évolution forme un cycle :
         0 -  naissance de l'élément caractéristique du cycle (d'abord point, puis classement, puis organisation, puis noeud) ;
         1 -  relations de dépendances contraintes entre de tels éléments ou à leur intérieur ;
         2 -  franche liberté acquise par ces éléments ;
         3 -  arrangement des contraintes mutuelles entre eux, sous la forme d'une combinaison stable, continue, permanente (dans le cas de la dimension du point, on peut remarquer que la seule façon d'arranger d'une façon stable et permanente les mouvements des divers points apparaît être de leur empêcher tout mouvement, de tous les figer dans la fixité).

C'est la numérotation des différentes étapes de ce cyle, qui mène de la naissance au groupement, qui est donc donnée en mauve dans le coin de chacune des cases.
Si l'on rapproche cette décomposition en 4 facettes des 4 dimensions des rapports sociaux évoqués plus haut et exposés dans le texte "les quatre dimensions de la société humaine", on peut maintenant constater que chacune de ces facettes recouvre exactement l'une ou l'autre des dimensions de la société humaine, et cela dans le même ordre d'évolution :
         -  l'étape 0, celle de la naissance qui voit germer le phénomène qui va ensuite provoquer l'évolution de la situation, correspond à la dimension 0 de la société humaine, celle de la filiation, celle des générations qui poussent sans arrêt les unes des autres et qui renouvellent sans cesse sa vitalité. Dans la société humaine aussi, cette facette de la situation correspond donc au phénomène qui alimente sans cesse la dynamique, qui lui permet de perdurer, qui la pousse à aller de l'avant.
         -  l'étape 1, celle des relations de dépendances contraintes, correspond à la dimension 1 de la société humaine, celle de l'altruisme. L'altruisme naît de la dépendance mutuelle des différents membres de la société, et cette interdépendance implique des contraintes de solidarité réciproques.
         -  l'étape 2, celle de la franche liberté acquise par chaque élément de la dynamique, correspond à la dimension 2 de la société humaine, celle de l'égoïsme : chacun, ou chaque groupe social, cherche à faire valoir le plus librement possible son intérêt propre, en cherchant tant qu'il peut à ne pas être entravé ou limité par la présence des autres ou des autres groupes qui cherchent, eux aussi, à tirer parti le plus librement possible de la situation.
         -  l'étape 3, enfin, celle de l'arrangement stable des contraintes mutuelle, correspond à la dimension 3 de la société humaine, celle de la Loi. Comme cela se passe dans un phénomène physique qui traverse cette étape, la loi que se donne une société humaine a pour objectif de trouver un compromis entre ses différents membres, compromis qui permette de trouver une solution globale cohérente, stable et pérenne, aux contradictions qui naissent de leurs intérêts divergents et des contraintes mutuelles que génère leur rassemblement en une même société.
 

 
 
Construction des 4 dimensions du point par combinaison mutuelle :
 
         Nous allons maintenant construire chaque dimension à partir de la combinaison des trois autres, utilisant chaque fois un petit dessin pour schématiser l'effet de notre "addition". On reprend pour cela les numéros situés au dessus des cases.
 
         3 -  Commençons par contruire la dernière, la dimension "3".
 

0
 
2
 
1
 
3
 
 
pris dans un réseau de semblables
+
 
 
 
 
basculement perpétuel vers un autre réseau
+
 
 
 
 
point fixe de croisement privilégié de tous les réseaux
 = 
 
 
 
 
ce point prend son indépendance par rapport aux réseaux
 
         Pour cela nous prenons d'abord la dimension 0, c'est-à-dire que nous considérons un réseau de points semblables. Pour la clarté des images suivantes, nous représentons ce réseau par son maillage plutôt que par les points semblables qui sont à chacun de ses sommets.
         À ce réseau, nous appliquons la propriété de la dimension 2, c'est-à-dire que nous considérons que chaque point peut basculer entre la participation à un réseau et sa participation à un autre réseau. Cela résulte du fait que chaque point peut basculer entre une place et une autre, et l'on ne fait que traduire cette relation de la dimension 2 dans la dimension de réseaux donnée par la dimension 0.
         Enfin, nous considérons que tous les réseaux entre lesquels un même point ne cesse d'hésiter sont dotés d'un point de croisement privilégié qui joue le rôle de point fixe apporté par la dimension 1.
         La dimension 1 vient donc de nous apporter la notion de point de croisement des réseaux, la dimension 2 nous apporte toujours celle de mobilité, donc de mobilité de ce point de croisement, et la dimension 0 nous dit toujours que c'est partout semblable, donc que le point de croisement qui bouge sera en tout endroit en même position privilégiée de point de rencontre des réseaux. Partout donc où il va le point "fait saillie" sur la trame des réseaux, jamais il ne se comporte comme un point quelconque parmi d'autres, et toujours il garde le statut de point central, de point nodal qui se déplace librement. Ce n'est pas le statut que partagent les points courants des réseaux : il a donc pris son indépendance de ces réseaux. C'est bien la dimension "3" telle qu'on l'avait définie.
 
 
 
         Dans les développements précédents, nous avions montré la progression qui fait parvenir à cet état final, par exemple lorsque la température d'un cristal augmente. Ici, c'est l'aspect d'addition de ces états que nous soulignons, c'est-à-dire la façon dont les trois premiers états sont toujours présents dans le quatrième : 
         - la structure en réseau (dimension 0) y a toujours une fonction, même si les réseaux finalement se neutralisent; 
         - la mouvance continue des réseaux est également indispensable (dimension 2), sinon la situation se fige, et le point qui s'était libéré de toute attache finit par se faire prendre dans l'un des réseaux; 
         - l'existence d'un point en position priviligiée (dimension 1) est également nécessaire. Pour que le point se meuve librement dans toutes les directions, il faut en effet que ses attaches dans toutes les directions se compensent exactement, donc qu'il soit toujours en position géométrique centrale par rapport à l'ensemble des réseaux. 
 
 
 
         2 -  Sur le même principe nous construisons maintenant la dimension "2".
 
0
 
3
 
1
 
2
 
 
on dispose d'un réseau de points semblables
+
 
 
 
 
 
chaque point se déplace selon un trajet qui lui est propre
+
 
 
 
 
 
ces déplacements les ramènent collectivement sur un réseau de points fixes
 = 
 
 
 
 
 
il y a des permutations ou des déplacements dépendants l'un de l'autre entre des points fixes
 
         Nous prenons d'abord la dimension 0 avec un réseau de points semblables. Cette fois le dessin des points sera plus pratique pour notre schéma que celui du réseau qu'ils forment.
         À ce réseau de points, nous appliquons la propriété de la dimension 3, c'est-à-dire que nous considérons que chaque point se déplace selon un chemin qui lui est propre.
         Enfin, pour respecter la dimension 1, nous demandons que toujours ces déplacements ramènent collectivement les points sur le réseau d'un ensemble de points fixes.
         De ces trois conditions, il résulte que la figure est animée de déplacements incessants, mais que ceux-ci se limitent à des permutations ou à des glissements combinés entre des points écartés l'un de l'autre et dont la position globale reste fixe.
 
 

         1 -  Maintenant la dimension "1".
 

0
 
2
 
3
 
1
 
 
on dispose d'un réseau de points semblables
+
 
 
 
 
l'ensemble des points du réseau se déplacent en permanence
+
 
 
 
 
les points ont tous un mouvement qui ne les mélange pas aux autres, afin qu'ils ne se contrarient pas mutuellement
 = 
 
 
 
 
tous les points s'agitent autour d'un point fixe qui leur est propre
 
         Nous partons là encore d'un réseau de points semblables donné par la dimension 0.
         Selon l'effet de la dimension 2, l'ensemble des points de ce réseau se déplacent en permanence.
         Pour respecter la contrainte de la dimension 3, tous les points gardent un mouvement qui les laisse indépendants, ce qui n'est possible que s'ils ne se mélangent pas afin de ne pas à se contrarier.
         En conséquence de ces trois mécanismes conjugués, tous les points s'agitent en permanence autour d'un point fixe qui leur est propre.
 
 
 
         0 -  Dernière dimension à construire, la dimension "0".
 
2
 
3
 
1
 
0
 
 
il y a du changement de place continuel
+
 
 
 
 
 
 
 
 
les mouvements ne se mélangent pas, chacun reste bien séparé des autres afin de n'aucunement se contrarier mutuellement
+
 
 
 
 
 
 
 
 
ces mouvements s'équilibrent entre eux, pour qu'aucun ne dérive et ne s'écarte de sa zone fixe
 = 
 
 
 
 
 
 
 
 
l'influence des autres est identiques de tous les côtés et cela en tout point : ce système est donc fait de points fixes semblables régulièrement espacés
 
         On part de la dimension 2, qui nous indique qu'il y a du changement de place continuel.
         La dimension 3 impose que les mouvements locaux restent chacun bien autonome, ce qui n'est possible que s'ils ne se mélangent pas les uns aux autres, que s'ils restent bien séparés afin de ne pas se contrarier mutuellement.
         La dimension 1 enfin, impose que tous ces mouvements locaux s'équilibrent entre eux, de telle façon que jamais ne s'amorce une dérive régulière ou irrégulière, et qu'ainsi chacun reste bien centré sur un même point fixe.
         Cette dernière condition n'est obtenue que si l'effet réciproque de tous les mouvements les uns envers les autres (la force du rebond que chacun imprime aux autres, et la place laissée à chacun par le déplacement des autres) est identique de tous côtés. En outre, il faut que cette égalité se retrouve en chaque point. Tout cela impose que l'on ait affaire à un système de points absolument semblables les uns aux autres et régulièrement espacés les uns des autres. Ce qui est bien l'essence de la dimension 0.
         Il peut sembler bizarre que la combinaison de 3 mouvements (dimensions 1 à 3) ait pour résultat la fixité complète. Cela signifie seulement que cette combinaison présente la particularité que chaque mouvement y est totalement neutralisé et annulé par les deux autres. Il revient alors au même de dire que les 3 mouvements se réalisent réellement en produisant une interférence commune qui les annule, ou de dire qu'aucun mouvement n'est perceptible.
 
 
 
 
Introduction à l'histoire de l'art

         Maintenant que l'on a montré comment construire chacune des dimensions par la combinaison des trois autres, on se demande à quoi peut bien servir de savoir que chaque dimension contienne finalement les trois autres ?
         Lorsqu'on a présenté l'évolution du fonctionnement de la société occidentale depuis la Renaissance, on a insisté sur le fait qu'à chacune de ses étapes une dimension différente des rapports humains y est dominante. De la Renaissance au milieu du XVIIIème siècle, la dimension dominante a d'abord été la dimension "3" de la Loi [ E revoir cette notion et les suivantes], puis la dimension "0" de la filiation, puis la dimension "1" de l'altruisme, puis enfin la dimension "2" de l'égoïsme. Remarquez qu'ici on a employé le numéro en coin de case.
         Concrètement, cela signifie que la société a d'abord été caractérisée par une forte pression collective liée à la tradition et qui la maintenait figée (dimension 3), que les individus ont ensuite commencé à s'agiter pour réclamer plus d'autonomie, mais qu'ils étaient toujours fermement maintenus en place par la coiffe de la contrainte sociale (dimension 0), que, de façon encore contrainte et dépendante des occasions et des circonstances procurées par l'évolution conjointe des autres, certains ont pu commencer à changer significativement de position et de rôle dans la société (dimension 1), puis, enfin, que le caractère libre et unique de chaque personnalité a été reconnu (dimension 2).
 
         On peut maintenant préciser ce que cela signifie qu'une dimension des rapports humains domine les autres : cela signifie que les trois autres se combinent et s'équilibrent entre elles de telle façon qu'elles fusionnent dans la quatrième dimension, qu'elles disparaissent en tant que telles, qu'elles cessent d'avoir une influence en propre qui ne soit pas intégrée dans l'effet de cette quatrième dimension. Comme cette situation se retrouve à toutes les échelles de la société, irrigue et régule tous ses rouages, la dimension dominante est alors un facteur de stabilité, de cohésion, qui ancre fermement la société dans ce mode de fonctionnement.
         Il peut alors arriver un moment où l'économie, la technique, le savoir, ou d'autres phénomènes isolés ou cumulés, viennent gripper ce mode de fonctionnement et déstabilisent la société. Alors, rapidement ou progressivement, pacifiquement ou dans le sang, par petits ajustements successifs ou à l'occasion d'une brutale révolution, une autre cohérence de fonctionnement s'installe à toutes les échelles de la société, s'insinue dans tous ses rouages. Quand ce nouveau fonctionnement s'est suffisamment généralisé, la dimension sociale dominante a changé. Dans cette nouvelle société, chacun doit se repérer d'une nouvelle façon par rapport aux autres, doit voir les autres et sa place par rapport aux autres sous un nouvel angle. Plus exactement, il doit les percevoir dans une nouvelle combinaison de relations.
         Alors change l'art, et un nouveau style remplace l'ancien.
 
 
 
 
Introduction à l'histoire de la musique depuis la Renaissance

         Dans "une brève histoire de l'art", nous avons analysé plusieurs étapes de l'histoire de l'art de périodes récentes : la Cathédrale de Brasilia, une oeuvre de Matisse, une de Brancusi, une de Magritte et une d'Arman.
         À chaque fois nous avons montré qu'un paradoxe dominant (correspondant à une dimension alors dominante des rapporte sociaux) utilise les 3 autres pour se constuire, et nous avons montré comment tour à tour chaque paradoxe est celui qui domine. Cette construction de l'un par addition et combinaison en lui des effets des 3 autres, était toute à fait analogue à la méthode d'addition des dimensions que nous avons utilisée plus haut.
         La façon dont les arts plastiques s'y prennent (tout du moins dans les périodes récentes), revient donc finalement à ne retenir que la quatrième étape des "additions" de dimensions. Par exemple dans "0 + 2 + 1 = 3", l'art ne s'occupe plus ou presque plus de 0, 2 et 1, et s'attache principalement à exprimer le 3 qui résume les autres.

         À la différence de l'architecture, de la sculpture ou de la peinture qui ne gardent que "3" dans l'addition 0 + 2 + 1 = 3, on peut imaginer un mode d'expression qui lui garderait vivant le fonctionnement de l'addition 0 + 2 + 1, l'enchevêtrement même des trois effets qui produisent le quatrième par leurs combinaisons et leurs interférences.
         On peut l'imaginer, mais on peut aussi se demander si ce mode d'expression n'existe pas déjà ?
         Mettre en scène une combinaison d'effets au moment même où elle se réalise, cela suppose être capable de suivre dans le temps l'évolution de cette combinaison. Et si nous devons suivre quelque chose qui évolue dans le temps, bien entendu c'est la musique qui se rappelle à nous. La musique peut certainement combiner trois par trois des cycles de notes, de rythmes, de mélodies, de hauteurs de son, d'instruments, etc., de telle sorte que l'interférence de ces trois effets produise un équivalent à l'interférence des trois dimensions de la société qui se combinent pour former la dimension sociale dominante.
         Avec la musique, on dispose donc d'un moyen de garder vivant le processus même d'addition des dimensions : on peut envisager par exemple de prendre une mélodie qui voyage entre deux registres (dimension de la colonne 2), de la combiner à une autre mélodie qui repasse de façon expressive par une même note fixe (dimension de la colonne 1), et qui sera peut-être chantée par un choeur dont on distinguera bien la décomposition en voix distinctes (dimension de la colonne 0, puiqu'on y trouve l'affirmation simultanée de la séparation des voix et de leur fusion dans le choeur).

         Dans la section musique nous envisagerons effectivement cette manière de combiner les effets, mais nous verrons aussi que cela ne correspond pas à un procédé général mais seulement au fonctionnement de la musique depuis la Renaissance.
         Cela est d'ailleurs parallèle à la modification du fonctionnement des arts plastiques, dont on a vu qu'il n'utilisait le principe d'une dimension dominante qu'à partir du cycle du noeud qui fonctionne en organisation. Auparavant les effets paradoxaux se combinaient moins profondément et restaient côte à côte, soit en restant bien séparés (cycle du classement qui fonctionne en point), soit en se répondant dans tous les sens (cycle de l'organisation qui fonctionne en classement).
         Cette évolution du fonctionnement de la complexité sociale et sa "maturation" particulière à partir de la Renaissance explique d'ailleurs pourquoi nous avons pris ce point de départ pour expliquer l'évolution des dimensions de la société : c'est à partir de ce moment là que cela a commencé à se "nouer" de façon suffisamment serrée pour permettre de bien isoler chaque dimension, pour que le caractère isolable "ponctuellement" de chaque dimension des rapports humains commence à ressortir suffisament de ce noeud qui se referme sur elle.
 

dernière mise à jour de ce texte : 5 novembre 2007


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