Le domaine des Granges est situé à côté de l'abbaye de Port-Royal.
Le bâtiment qui abrite aujourd'hui le musée national de Port-Royal, grande maison que firent construire en 1651 les Messieurs de Port-Royal pour leur élèves des Petites Ecoles, se trouve à côté de cette ferme dont la cour conserve encore le puits pour lequel Pascal, dit-on, inventa la machine élévatrice. Les lieux ne sont plus identiques à ceux de 1613 mais l'endroit est encore reconnaissable. Toutefois, la ferme des Granges a aussi le mérite d'être représentative de ces grand domaines agricoles, souvent constitués aux XVème et XVIème siècles, destinés à produire les grains, confiés par leurs propriétaires, abbaye ou riche Parisien, à un fermier.
L'acte du 26 Juillet 1613 est un bail passé entre l'abbesse de Port-Royal, la célèbre mère Angélique et un marchand laboureur de Choisel, Pierre Delamaison, sans doute un de ces paysans aisés qui grâce à leur attelages et leur matériel peuvent exploiter une surface importante. Le bail en effet porte sur la ferme et métairie des Granges, sise au-dessus de Port-Royal et dépendant de l'abbaye, consistant en corps de logis, grange, étable avec la volière et les pigeons, jardins, cours et pourpris avec toutes les terres qui en dépendent et qui consistent en 370 arpents avec le pré au-dessus et un arpent de pré en haut ... Ainsi environ 150 hectares de terres labourables qui produiront des grains dont le partage est prévu; ils seront portés par le fermier en une grange et entassés en deux tas pour lesquels on fera deux billets avec ensuite tirage au sort. Les dames se réservent l'enclos de la vigne, abandonnent les fruits de l'enclos mais partagent les autres ainsi que le cidre provenant des fruits à faire cidre pressés au pressoir de Port-Royal. Pour le troupeau, sans doute de brebis comme c'est habituel dans les grands domaines céréaliers, elles seront partagées avec leur croît et les laines.
On voit que le bail, pour six ans, est fait à mi-fruit ce qui n'est pas habituel, le loyer étant le plus souvent fixé en argent ou en grains mais ici il faut nourrir sur place les religieuses, leurs domestiques et aussi les pauvres qui devaient souvent se presser à la porte de l'abbaye.
La mère Angélique, qui apparaît si soucieuse de son âme lors de la "journée du Guichet" (25 septembre 1609) apparaît ici en administratrice avisée et méticuleuse.

 

Source : "Les Yvelines - Evènements Mémorables"
Marcel Delafosse - Ed. Horvath - 1984

 

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