(samedi 2 Avril 2005 à Lauda)
Il faut encore que je fasse un topo d'intro pour présenter le festival
allemand Keep It True?
Pfff j'ai la flemme de me répéter, voyez plutôt celui de
la seconde édition :) Je vous
passe les détails du voyage si ce n'est que le temps est clément
pour une fois, pas besoin de combinaison polaire, et on arrive à point
nommé pour le premier concert de la journée.
Les jeunes italiens d'INSANE présentent leur premier album dédié fait et cause au speed/thrash brutal à l'ancienne, dans l'esprit des Slayer et Razor d'antan, mais difficile d'apprécier leur prestation tant le son est atroce, malheureusement comme souvent pour les groupes d'ouverture du KIT :-/ Alors dans ce cas là je m'en vais fouiller à la recherche de bonnes pioches dans les nombreux stands de disques qui garnissent la salle.
Le son s'améliore un peu pour PARAGON fort heureusement,
les allemands ne font pas non plus toujours dans la finesse et nous livrent
un set costaud et équilibré où la plupart des albums sont
représentés, un set assez varié entre titres mid tempo
(le rouleau-compresseur "DeathSquad", ils l'ont enfin joué
yeeesss!!) voire anthémique ("Across the Wateslands") et les
grosses boucheries de Speed Metal qui ratissent tout du genre d'"Abducted".
Tout ça en 45 minutes, bizarre tout de même qu'ils soient si bas
à l'affiche alors qu'ils ont déjà 7 albums au compteur,
soit bien plus que certains groupes qui passent après...
En tout cas Paragon s'affirment progressivement sur scène avec l'expérience,
et sans non plus représenter le groupe ultime du Metal allemand ils sont
devenus fiables dans cet exercice, des "Armies of the Tyrant" et "Reign
of Fear" sont autant d'hymnes fédérateurs repris avec entrain
par le public de pas fins bien réveillés et secoués pour
l'occasion. Le quintette en profite pour jouer en avant-première 2 titres
du nouvel album, bah que dire, c'est du Paragon sauvage et accrocheur, que demande
le peuple :-)
4/5
Setlist :
The Legacy
Deathsquad
Abducted
Impaler (nouveau morceau)
Across The Wastelands
Reign Of Fear
Armies Of The Tyrant
Dragon's Flight
Traitor (nouveau morceau)
THUNDER RIDER est ma principale inconnue du festival, n'ayant
entendu en tout et pour tout que 2-3 titres à la sauvette de leur discographie
restreinte (2 albums). Le Metal de ces vétérans canadiens est
bien épique comme le veut leur réputation, très agréable
rien que par la chaleur du timbre de leur chanteur qui prend même la flûte
sur un de leurs morceaux, visiblement porteurs d'influences années 70.
Dommage qu'ils s'appuient autant sur les samples (claviers + churs!),
ils n'avaient peut-être pas le choix mais après Paragon ça
donne un côté froid renforcé par la faible communication
avec les fans et un enthousiasme pas si évident que ça, alors
qu'il s'agit pourtant de leur première venue en Europe en 20 ans...
Thunder Rider est considéré comme une formation culte dans le
genre, à tort ou à raison je ne saurais pas encore le dire, mais
on voit qu'ils manquent d'expérience scénique pour lier un contact
avec leur public, et si on voulait exagérer ou jouer la médisance
on pourrait presque dire qu'ils sont venus prendre leur chèque :)))
Nan cela m'étonnerait que ce soit le cas et j'ai passé un bon
moment, simplement il manque un petit quelque chose pour que la sauce prenne
entre le groupe et son public, alors que leurs belles compos épiques
ont pourtant tout pour séduire.
3,5/5
Setlist :
Satan's Wrath
New Born
Death Angel
Thy Kingdom Come
For Christ's Sake
Death To Death
Blackwing
Heavy Metal Wizzard
Evil Slayer
Thunder Rider en Europe c'est déjà exceptionnel,
mais alors qui aurait pensé un jour revoir TORCH?? Pas moi en tout cas,
quoique c'est la spécialité du Keep It True d'aller chercher les
groupes disparus :) Ces suédois se sont formés au tout début
des années 80 et n'ont sorti que 2 albums, le dernier en 1985.
Ils font leur soundcheck en s'échauffant sur "Balls to the Wall"
et ça tombe bien car Torch se rapprochent pas mal de Accept, en plus
cru et avec des touches NWOBHM, du moins pour leur premier album sur lequel
la setlist s'appuie en grande partie.
Nos gaillards ont tout de même vieilli et ils ont l'air un peu rouillés
au début, car après un "Warlock" tonitruant ils foirent
complètement le deuxième titre "Beauty and the Beast"
et le terminent à l'arrache en essayant de faire style qu'il ne s'est
rien passé eheh, mais leurs regards perdus en disaient long ;) Pas grave
ça s'arrange ensuite et leur chanteur a la patate, il est plus tout jeune
mais nerveux le petit bonhomme! Sa voix est devenue encore plus criarde qu'il
y a 20 ans, ce qui ne fait qu'exacerber sa ressemblance physique avec Udo Dirkschneider
(grimaces inclues), si ce dernier avait remplacé son fidèle treillis
par des habits cuir rouge intégral :-)
Résultat un bon set bien heavy, traditionnel mais efficace, des titres
comme "Watcher of the Night", "Battle Axe" et "Sinister
Eyes" sont clairement taillés pour la scène. Pas pour un
concours d'originalité certes :) Le seul problème de Torch est
d'en rester à ce registre limité qui finit par tourner en rond
au bout d'un moment, mais en 45 minutes ça passe, on a pas trop l'occasion
de trouver le temps long.
3,5/5
Setlist :
Warlock
Beauty And The Beast
Watcher Of The Night
Sweet Desire
Sinister Eyes
Thunderstruck
Electrikiss
Hot on Your Heels (?)
Beyond The Threshold Of Pain
Battle Axe
FireRaiser
OVERLORDE étaient attendus, ils sont venus, ils ont vaincu!
Depuis leur reformation il y a 5 ans et l'album sorti l'an dernier on attendait
de voir ce que vaut vraiment le nouveau line-up de cet obscur groupe de Metal
US (un seul EP en 88 avant la reformation), eh bien pas de souci ça arrache
le slip!
Ok ils ne sont peut-être pas hyper charismatiques à première
vue, mais entre Dave Wrenn qui m'impressionne sacrément sur son kit,
l'imposant bassiste John Bunucci qui maltraite sa minuscule basse difforme avec
des lignes de malade et un Mark Edwards absolument nickel dans toutes ses parties
de guitare, rien à redire Overlorde maîtrisent leur sujet et ça
le fait! Les américains ne déçoivent pas et nous prodiguent
une leçon de Heavy Metal galopant permise par un superbe son (pour une
fois), le meilleur son du festival disons-le carrément, et une setlist
sans surprise puisqu'ils interprètent la quasi-intégralité
du nouvel/unique album, Return of the Snow Giant. Centre de toutes les
attentions, leur nouveau chanteur Bobby Lucas (ex-Seven Witches) possède
toujours cette superbe voix racée qui n'hésite pas à aller
chercher les aigus en haute altitude, notre gaillard est en forme et le public
répond bien présent de toutes parts! Sans être le plus grand
frontman du genre, Lucas tient correctement la scène et profite aussi
de ses interventions entre les morceaux pour dédicacer tel ou tel titre
à divers webzines ou à leur label qui les ont soutenu pour cette
reformation, très sympa et fidèle à sa réputation
le Bobby :) Bavard, il nous raconte même qu'il écoutait le premier
album de Torch à 17 ans :-)
Bref, comme à chaque édition du KIT ou presque ce sont les groupes
de Metal US qui volent la vedette et Overlorde n'échappent pas à
cette règle, malgré une performance générale pas
tout à fait aussi impressionnante que celle d'un Attacker par exemple,
de part leur répertoire moins riche pour l'instant. Mais franchement
pas loin, Overlorde sont de retour et ça botte le cul, qu'on se le dise!
4/5
Setlist :
Intro : And The Battle Begins...
Snow Giant
Hell Hath No Fury
When He Comes
Starcastle
Mark Of The Wolf
Metallic Madness
Blackness
Ogre Wizard
Trapped By Magic
Colossus (Island Of The Cyclops)
Overlorde
MAJESTY n'étant pas ma tasse de thé, c'est pour moi l'heure de la pause et du remplissage de bide avant d'aborder la dernière ligne droite :)
Retour à la salle pour DEADLY BLESSING, et eux aussi c'est
peu dire qu'ils sont attendus par les die hard, encore plus qu'Overlorde. Leur
premier album Ascend from the Cauldron (1988) est uns de ces trésors
oubliés du Metal des années 80 et en l'occurrence du Speed Metal,
car Deadly Blessing ça tabasse dur. Imaginez le Fates Warning des débuts
en version speed/thrash et vous avez une idée de la musique de Deadly
Blessing, très intense et tout aussi technique, aux multiples breaks
et riffs au rasoir dans tous les sens, à ranger dans la même famille
que Toxik voire même le Agent Steel actuel.
Et surtout, les américains possèdent dans leurs rangs une des
voix les plus uniques et charismatiques de la clique, une voix évidemment
trèèèès aiguë mais avec un timbre et un style
particulier, technique et dynamique au service d'un putain de frontman! Car
Ski est de très loin le meilleur du festival, aucune comparaison possible
tant la scène devient sienne dès qu'il débarque, c'est
d'ailleurs peut-être pas pour rien s'il a terminé parmi les 5 favoris
à la succession d'un certain Rob Halford il y a 10 ans ;) Le line-up
est quasiment le même que celui du premier album à l'exception
d'un guitariste dont j'ai oublié le nom, on note donc le retour de Nick
Douglas le fidèle bassiste de Doro, tout aussi énergique et communicatif
dans un style musical radicalement différent.
On peut aussi constater que Deadly Blessing ont eu le temps de se roder par
plusieurs concerts aux USA car ça tourne franchement bien, l'album est
envoyé en intégralité (35 minutes, facile ;) comme s'il
venait juste de sortir, et à cela s'ajoutent quelques vieux titres percutants
apparus uniquement sur des démos (genre "Queen of Sin" et "Demise
of Faust"), désormais réédités sur un nouveau
CD Eye from the Past. Ski le présente même comme leur "nouvel
album" mais bon ce n'est pas le cas, il y a certes des inédits dans
le lot mais pour une compilation de raretés c'est franchement un abus
de language :) Ok peu importe on va pas chipoter, leur set bénéficie
d'un son correct et nous martyrise les tympans pendant une heure, au plus grand
plaisir d'un public connaisseur qui transpire et accompagne tous les vocaux
de Ski en proie à la fatigue sur la fin du show, il doit se torturer
pour aller chercher ses dernières envolées aiguës :) Quoiqu'il
en soit Deadly Blessing auront convaincu tous les sceptiques du bien-fondé
de cette excursion nostalgique pourtant pas gagnée d'avance, on a la
classe ou on ne l'a pas.
Meilleur concert du festival alors? Je veux mon n'veu.
4,5/5
Setlist :
Search And Destroy
Salem's Lot
Cry Of Medusa
Immortal
Mindbender
Demise Of Faust
Deliver Us From Evil
Silent Madness
Queen Of Sin
Escape The Wrath
Deadly Blessing
Après une telle déflagration sonore, COUNT RAVEN
font un peu figure d'intrus, avouez qu'un groupe de Doom traditionnel placé
entre 2 combos de Speed Metal c'est plutôt osé comme planning :)
Doté d'un son convenable, le trio bien en place envoie ses classiques
avec conviction sans le moindre souci malgré un bassiste réservé
qui reste perpétuellement dans son coin, du coup c'est leur leader/chanteur-guitariste
Dan Fondelius qui assure pour deux.
Suffisamment pour accrocher à leur set, même si perso je ne suis
pas non plus dans l'ambiance adéquate pour l'apprécier à
sa juste valeur, et je ne saurais en dire davantage sinon qu'au vu de la réaction
des fans ces derniers ont rendu légitime cette visite en terre allemande
d'une légende du Doom américain. Ce malgré qu'ils n'aient
pas sorti d'album depuis bientôt 10 ans, alors pour pallier à cela
ils nous interprètent 2 nouveaux morceaux sympas!
3,5/5 pour moi, mais dans un autre contexte ça serait sans doute davantage
Setlist :
Intro : Count Raven
Until Death Do Us Part
Lost World
Leaving the Warzone
Inam Naudemina
Scream (nouveau morceau)
Children's Holocaust
A Lifetime (nouveau morceau)
Let the Dead Bury the Dead
Divided World
Cosmos
Quelques heures plus tôt on avait appris la mauvaise nouvelle de la journée, SATAN doivent annuler leur concert car leur bassiste Graeme English s'est blessé la veille au concert de Skyclad :-( Tant pis, mais ça fera la deuxième fois qu'ils annulent leur participation au festival...
AGENT STEEL en tête d'affiche en Europe, il fallait bien
que ça arrive un jour! Ok c'est déjà arrivé pour
les prophètes du Speed Metal intergalactique, mais il y a bien longtemps,
fin des années 80...
A noter que le line-up de cette tournée 2005 est un poil différent
pour l'occasion car Bernie Versailles a dû s'absenter pour raisons familiales
(sa femme attend un enfant), remplacé au pied levé par Tim Thomas
le guitariste de New Eden et Steel Prophet, pas un manche le garçon.
Le reste du gang est bien celui du dernier album Order of the Illuminati.
S'il y a quelque chose à retenir en priorité de ce concert c'est
la setlist qui détruit tout ou presque, ça commence sans fioritures
par des brûlots du deuxième album Unstoppable Force, et
après un "Illuminati Is Machine" furieux ils nous balancent
l'intégralité de LA pierre angulaire du Speed Metal, j'ai nommé
Skeptics Apocalypse!!! Bizarre tout de même de jouer ce gros pavé
légendaire aussi tôt dans le concert vu le nombre de classiques
qu'il contient, ok cela tient en 30 minutes tellement les titres fusent à
vitesse Mach III mais tout de même, il aurait mieux valu le garder pour
la fin à mon avis. La deuxième partie du show est donc logiquement
consacrée au dernier album dont ils extraient 5 morceaux, il manque juste
à l'appel "Enslaved" (ma préférée) et
"Forever Black" pour que la fête soit complète.
Tout ça c'est pour la setlist, après malheureusement le constat
est moins réjouissant concernant le son moyen, comme lors de leur dernier
concert à Paris en fait, ça va à peu près quand
on connaît bien les morceaux, m'enfin c'est bien la première fois
que je vois une tête d'affiche du Keep It True qui n'a pas un bon son!
:-/
Pourtant les titres sont bien exécutés, Juan Garcia n'a plus de
cheveux mais toujours l'envie d'en découdre, et Karlos Medina se met
en évidence par son jeu de basse volubile. J'en dirais pas autant de
Bruce Hall qui à l'évidence est le point faible du groupe sur
scène, comme frontman on a vu mieux... beaucoup mieux même, il
n'a pas la carrure pour mener un groupe aussi culte et unique en son genre que
Agent Steel. Pourtant j'adore sa voix sur les 2 derniers albums, un peu moins
sur les anciens titres il est vrai, où il a parfois du mal à rivaliser
avec l'ancien illuminé John Cyriis, en tout cas en studio il répond
parfaitement aux attentes. Mais pas en live, où il prend toujours les
mêmes postures un peu nulles, ne sait pas trop quoi faire quand il ne
chante pas, n'a pas de charisme ni contact naturels même s'il est sympathique...
Cela reste un très bon concert en soi grâce en particulier à
cette setlist de fou qu'on ne ré-entendra sans doute plus jamais, mais
franchement Agent Steel n'ont pas encore retrouvé le frontman adéquat
pour être une véritable tête d'affiche de festival, ce qui
s'avère pourtant essentiel chez un groupe à la personnalité
aussi marquée. Et je dis ça en tant que fan ultime de tout ce
qu'ils ont sorti, du premier morceau de 1985 jusqu'au dernier en date.
4/5 tout de même
Setlist :
Intro
Unstoppable Force
Rager
Illuminati is Machine
Agents of Steel
Taken by Force
Evil Eye / Evil Minds
Bleed for the Godz
Children of the Sun
144,000 Gone
Guilty as Charged
Back to Reign
-----------------------------------------
Intro / Avenger
Ten Fists Of Nations
E.U.L. (Earth Under Lucifer)
Apocalypse
Human Bullet
Nothing Left
-----------------------------------------
Mad Locust Rising
Après quelques titres vite expédiés de
AFTER ALL que j'aurais loupé, voyons voir maintenant l'after-show de
VORTEX pour clore le festival, un vieux quintette hollandais reformé
comme beaucoup ces dernières années, avec un nouvel album à
la clef, 15 ans après le premier (en 1986). Ils pratiquent un Heavy Metal
posé tout ce qu'il y a de plus classique et purement NWOBHM dans l'esprit,
dont la principale attraction est le maquillage rigolo de leur chanteur au gabarit
enrobé :) Mais en dehors de cela il est tout mou en cette heure tardive
où il faut plutôt réveiller les organismes fatigués,
comme s'il commençait à s'endormir lui aussi, et sa voix est à
l'image de la musique de Vortex : hyper banale. Pas dégueu parfois, avec
des zicos bien appliqués, mais sans rien qui permettrait de les différencier
des 65387 autres groupes de la NWOBHM... hormis le fait qu'ils viennent de Hollande
:)
Le public déjà bien clairsemé comme d'habitude à
ce moment du festival se montre néanmoins poli voire parfois enthousiaste
(sans plus) au cours de ce concert bon esprit, mais franchement pas hyper passionnant
sur la longueur, tant et si bien que je pars avant la fin. Ben ouais, c'est
pas tout ça mais il est tard et on a de la route à faire ;)
3/5
Setlist :
Heavy Metal Is King
Gotta Get Away
Hammer Of The North
Riptor
Beauty & The Teeth
Land Of The Late
We Are The Ones They Warned Us For
(Rollin') To The War
With Witches Help
Open The Gate
The Hellion / Electric Eye
The Curse
Metal Bats
Disons le honnêtement sans jouer les faux culs, cette édition du
Keep It True est à mon avis la plus faible des 4 organisées à
ce jour, ce qui ne veut pas dire non plus que je regrette quoi que ce soit (DEADLY
BLESSING!!!), mais l'annulation de SATAN et quelques problèmes de son
ont parfois un peu gâché la fête. Bah, c'était encore
l'occasion de voir des groupes inhabituels, et ça ne sera que meilleur
dans 6 mois ;-)
PS : des photos du festival sont visibles sur le site
officiel.
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