Il se précipita
et se pencha au-dessus du vieillard agonisant.
" Eolas ! Tu m'entends ? C'est moi, Fuérix ! "
" Fuérix ? C'est bien toi mon petit ? "
" Oui Eolas, chut ! Ne perds pas tes forces ! Dit moi comment te guérir
! "
" Tu ne peux plus rien faire pour me sauver, je vais mourir. Il y a juste
une chose, apporte-moi vite l'attribut d'un animal que je puisse y transporter
mon âme et ainsi rester auprès de toi ! "
Fuérix, ressortit précipitamment à la recherche d'un
animal quelconque ! Mais rien, tous s'étaient échappés
!
Il entendit grogner derrière la maison, et se rua pour découvrir
l'origine de ce bruit.
Il freina, juste à temps pour éviter un coup de hache qui l'aurait
fendu en deux !
Encore des Formoirés ! Sans doute ceux qui venaient d'attaquer Eolas,
ils n'étaient plus que deux, en train d'essayer d'égorger un
sanglier.
Fuérix, se jeta dans les jambes du premier, et se redressa juste à
temps pour esquiver la charge du second.
Ces deux là, savaient se battre ! Il lui fallait jouer serré
et surtout se dépêcher, Eolas ne tiendrait pas très longtemps
! Il manuvra de manière à se retrouver exactement entre
ses deux adversaires. Lorsque ceux ci attaquèrent de concerts, il fit
un bond de coté et les regarda s'emmêler ; Puis, il frappa de
toutes ses forces sur la tête la plus proche qui éclata telle
une citrouille trop mure en éclaboussant son compagnon ! Fuérix
profita de la surprise du second pour le fendre en deux, d'un coup sec et
rapide.
Tant pis, il n'avait plus le choix ; il pris quelques poils au sanglier et
se rua à l'intérieur du tumulus.
Eolas était déjà en train de psalmodier une incantation
ancienne et incompréhensible.
Fuérix lui tendis les poils et se recula. Eolas les mélangea
à son sang, puis cria un mot inconnu, il y eut alors une brève
explosion suivie d'une aura éblouissante ! Lorsque Fuérix, re-ouvrit
les yeux, il ne restait plus que la robe tachée de sang d'Eolas à
ses pieds, son corps avait disparu !
Il entendit des jurons, provenant de la cours arrière, il décida
d'être plus prudent que tout à l'heure et s'y dirigea d'un pas
sûr et discret !
Ce qu'il vit en y arrivant failli lui arracher une crise de fou rire, malgré
la gravité de la situation.
Du sanglier de tout à l'heure, s'échappaient les pires insultes
qu'il ait entendu de toute sa vie !
" Tu aurais pu choisir un autre animal quand même ! Et arrête
de rire, viens plutôt m'aider à sortir de cette fange ! "
Fuérix ne fut pas plus surpris que ça de voir un sanglier se
mettre à parler avec la voix de son ami, car Eolas n'était-il
pas un druide avant tout.
Il ouvrit le portillon et sortit l'animal/Eolas de son enclos, en ayant de
plus en plus de mal à contenir son hilarité.
" Stupide guerrier, ça m'apprendra à faire confiance à
des imbéciles qui ne connaissent rien à la magie ! J'ai l'air
fin, moi maintenant, dans ce sanglier ! Tu vas le regretter Fuérix
! " Ca il n'en doutait pas, entre la rancur du vieux druide, et
la discrétion de la bête ; Il ne donnait pas cher de son avenir.
" Bon, dés qu'on trouve un animal plus " présentable
", je refais mon incantation ! Jusque la, il va bien falloir faire avec.
Viens, rentrons à l'intérieur. "
Fuérix le suivit en retenant à grand peines ses gloussements,
et en essuyant les larmes de rires de ses yeux !
Une fois à l'intérieur, l'atmosphère redevint grave subitement,
à la vue de la mare de sang et du saccage environnent. Fuérix,
repensa aux évènements qui l'avaient conduit ici, et aux questions
qui appelaient tant de réponses.
Il s'assit et fis face à Eolas, du moins face au groin du sanglier,
ce qui eu pour effet de le faire repartir dans une crise de fou rire.
" Mon garçon, je comprends très bien que ça te fasse
rire, mais l'heure est grave et je te prierais à l'avenir d'arrêter
ces enfantillages ! Il se passe des choses importantes, et je ne pense pas
que tu ais fait tout ce chemin juste pour te moquer de moi ! Raconte moi ce
que tu sais. "
Fuérix, lui raconta tout ce qu'il savait et tout ce qu'il s'était
passé depuis deux jours, sa rencontre avec Belissama, son clan devenu
fou, puis l'amulette et l'effet qu'elle avait eu sur les clans. Eolas sourcilla,
lorsque Fuérix parla de l'amulette.
" A quoi ressemble t'elle, cette amulette ? "
" Elle est octogonale, en or je pense, il y a huit branches en forme
de flèches avec une gemme noire incrustée à chaque pointe,
et un énorme rubis en forme de crane en son centre ! "
" C'est l'il de Balor ! " Eolas parut abasourdit par cette
découverte.
" C'est une relique très ancienne, datant de l'age ou les dieux
peuplaient notre terre. Balor est plus un vrai démon qu'un dieu ! Ou
plutôt c'est le mal absolu, incarné. Il est représenté
comme un cyclope ayant toujours l'il fermé, mais lorsque son
il s'ouvre il en jaillit un rayon de lumière qui dévaste
tout sur son passage. Son but est de détruire les autres dieux, pour
gouverner les hommes et les faire s'entretuer pour son plaisir et sa soif
de sang. Un jour il prit Goibniu, le forgeron des dieux, en otage, et l'obligea
à créer une amulette dans laquelle il pourrait déverser
sa soif de carnages ! Cette amulette devait irradier une aura de destruction
autour de son porteur. Mais les autres dieux, eurent vent de la chose et ne
le laissèrent pas faire ! Ils se liguèrent contre lui et s'emparèrent
de l'amulette avant qu'il ne la donne aux hommes. Ils la bannire de ce monde
et la cachèrent entre les dimensions. C'est cette amulette que tu as
vu ! Mais je ne comprends pas comment elle a put revenir sur terre, il doit
y avoir un sorcier là dessous, ou un démon "
" Oui, mais comment s'en débarrasser ou du moins annuler ses effets
? Et pourquoi n'y suis-je pas sensible ? "
" Cela doit venir de tes origines, rappelle-toi, je t'avais dis que tu
n'étais pas entièrement humain, que du sang divin coulait dans
tes veines ! Je peux te le dire maintenant, tu es le fils de Cernunnos et
d'une mortelle. "
Fuérix, n'en croyait pas ses oreilles, fils de Cernunnos !
Cernunnos, le dieu aux bois de cerf, dont les ramures, tombant et repoussant,
symbolisent le renouveau. Il commande au monde des bêtes sauvages !
Il est le dieu de la chasse et de l'abondance, des animaux, des bois, de la
nature, de la fertilité ainsi que du plan astral.
Eolas continuait " c'est pour cela que tu es si fort, si résistant
et si habile. Et ça doit être pour ça aussi que la magie
de l'amulette ne te touche pas ! Il faut en profiter, tu dois être le
seul homme capable de déjouer toute cette sorcellerie ! Dans l'immédiat
il faut absolument que tu t'empare de cette amulette, pendant ce temps la,
moi je vais chercher dans mes livres le rituel pour la détruire ou
la renvoyer dans son plan d'origine. Mais avant que tu ne partes il faut que
je te dise deux choses. La première est : trouve-moi un autre animal
c'est vraiment insupportable d'être dans ce sanglier ! "
Fuérix ne put s'empêcher de rire de bon cur et de remarquer,
que malgré tous ces évènements son vieil ami gardait
le sens de l'humour.
" La seconde est que je dois t'en dire plus sur tes origines. "
" Comme tu le sais maintenant, tu n'es pas le fils de Durix mais de Cernunnos.
En principe les dieux ne viennent que très rarement sur terre et seulement
lorsque la situation l'exige. Là, Cernunnos répondait à
la requête d'un chef de tribu qui subissait les attaques répétées
d'un couple de dragon celtiques. Ils avaient essayé de les détruire
mais n'y étaient pas parvenus, c'est pour cela qu'ils avaient priés
et invoqués Cernunnos. Pour qu'il les débarrasse de ce malheur.
Cernunnos leur apparut donc, et les écouta attentivement, puis décida
de les aider, car c'étaient de braves gens, fidèles en ses principes
et en leur foi ! Il partit donc voir les deux dragons, qui furent bien évidement
très surpris de voir arriver un dieu dans leur logis. Il leur expliqua
qu'il ne fallait plus qu'ils touchent à quoi que ce soit qui appartenait
au village, ni terres, ni bétail, ni habitant, rien. Sinon, il reviendrait
pour les bannir de ce territoire. Les dragons, un peu terrorisé, lui
promirent de respecter cet accord et lui dire qu'en signe de bonne foi ils
allaient lui remettre une jeune captive qu'ils avaient prévu de manger
le soir même. Cernunnos en fut heureux, et leur promis en retour, de
faire en sorte que le gibier ne manque jamais dans la forêt. Puis il
leur demanda de lui remettre cette jeune fille pour qu'il puisse retourner
voir les villageois et leur annoncer la bonne nouvelle. C'est là que
Cernunnos fit la connaissance de ta future mère.
Il fut sublimé par sa beauté, et il doit en falloir pour émerveiller
un dieu ! Toujours est-il, qu'il tomba amoureux d'elle et n'eu plus qu'une
seule idée en tête, la faire sienne. Mais ta mère, avait
son caractère, et elle ne se laissait pas faire facilement ! Une fois
ramenée à son village, elle fit comprendre à Cernunnos
que s'il la voulait, il lui faudrait la séduire et lui faire la coure
comme un homme. Que son statut de dieu ne représentait rien pour elle.
Et c'est ce qu'il fit, pendant des mois, il revint, sans relâche, lui
murmurer des poèmes, lui offrir des cadeaux de plus en plus somptueux.
Et ta mère, rayonnait de joie, après chacune de ses visites.
Tant et si bien qu'un jour il arriva ce qu'il devait arriver. Ils s'unirent
dans la passion la plus complète, l'amour le plus absolu ; et ils te
conçurent cette nuit là. Tu es le fils d'un dieu et d'une mortelle,
Fuérix, mais surtout le fruit de leur amour, qui fut si intense. Malheureusement,
ta mère faisait des jalouses au royaume des dieux ! Cernunnos était
très courtisé par toutes les déesses. Elles eurent vite
vent de ce qui se passait sur terre. Elles complotèrent pour tuer ta
mère, mais Cernunnos veillait. Il passait le plus clair de son temps
près d'elle surtout au moment ou il appris ta naissance prochaine et
il fut la lorsque tu naquit. Il te prit dans ses bras, et on put lire dans
son regard sa fierté à ton egard et l'amour pour ta mère.
"
" Mais comment peux-tu savoir tout cela ? ! " S'exclama Fuérix.
" Parce que ta mère était ma sur. Je suis ton oncle
Fuérix ! Mais laisse moi continuer mon récit ! Donc tu vint
au monde dans le plus grand et parfait amour qu'on puisse imaginer. Mais cela
n'allait pas durer. Les déesses jalouses organisèrent un tournoi
au royaume des dieux, avec comme prix une superbe épée forgée
par Goibniu le forgeron des dieux. Cernunnos ne put évidement s'empêcher
de participer pour montrer à tout le monde qu'il était bien
le plus téméraire et le plus courageux des dieux ! Et c'est
exactement ce sur quoi comptaient les déesses. Elles en profitèrent
pour lancer les deux dragons contre ta mère et toi, en leur promettant
monts et merveilles ainsi que protection. Je vous protégeai du mieux
que je pus, mais j'étais jeune et je n'avais pas encore tous mes pouvoirs
! Je les retins quand même suffisamment pour vous permettre de fuir.
Ta mère alla te cacher en lieu sur, pendant qu'elle attirait les dragons
derrière elle. Ils la retrouvèrent et la mirent en pièce
! Lorsque Cernunnos, revint ce soir la, tout heureux d'avoir, une fois de
plus, remporté le tournoi ; Il trouva un bien triste spectacle. Il
me guérit pour que je puisse lui raconter ce qui s'était passé,
puis fou de rage il se lança sur les traces des deux dragons. Il trouva
les restes de ta mère dans leur tanière et fondit sur eux ivre
de vengeance. Il se déchaîna et n'en fit qu'une bouchée,
mais avant de les achever il leur demanda pourquoi. Ils lui racontèrent
tout, et Cernunnos se promit de régler ça avec les déesses
a son retour. Apres avoir tué les deux dragons, il se mit à
ta recherche, et te retrouva caché dans la forêt ! Il décida
pour ton bien de t'éloigner de moi, de peur qu'on ne remonte ta piste,
mais pas trop quand même pour que je puisse continuer à te protéger
Puis il se résolût à te donner à une tribu qui
saurait prendre soin de toi. Il alla chez les Atrenates car il connaissait
leurs principes moraux et les approuvait, il alla voir Durix, et lui dit de
prendre soin de toi comme de son propre fils. Il lui confia Cuchulainn, l'épée
qu'il venait de gagner et dit à Durix de te la donner le jour de tes
13 ans. Puis il t'abandonna au pied du totem de la tribu et partit. Tu connais
la suite. Je ne l'ai jamais revu depuis lors, mais je sais qu'il veille quand
même sur toi, mais pas de trop près pour que les déesses
ne te retrouvent pas. "
Fuérix garda un long moment le silence, comme pour s'imprégner
de toutes ces révélations. Puis, un air déterminé
dans ses yeux, il reprit la parole :
" Je sais ce qu'il me reste à faire ! Je vais restaurer la paix
et la tranquillité. Je vais bannir ce fléau de notre vie. Je
m'explique mieux maintenant toutes les facilités que j'ai. Je vais
mettre ma puissance au service du bien et des faibles. "
Eolas, en eu la larme à l'il, ce qui était assez désarmant
chez un sanglier.
" Je suis fier de toi, mon garçon. Commence donc par me trouver
un animal utile ! Et pas stupide de préférence. "
Fuérix s'exécuta, tout en se demandant quel animal il pourrait
bien trouver.
Il partit dans la forêt, et se fit aussi discret que possible, tel un
chasseur traquant une proie.
Bien vite, il s'aperçut que la tâche allait être bien plus
ardue qu'il ne l'avait imaginé. En effet aucun bruit, aucun signe de
vie, la forêt semblait morte. Le seul être doué de vie
qu'il rencontra était un blaireau, il rit à l'idée de
la tête que ferait son oncle s'il lui ramenait un tel animal ! Il poursuivit
sa quête.
Et soudain il tomba nez à nez avec un cerf ; Superbe, d'une taille
hors norme, doté d'un regard respirant l'intelligence et semblant doué
de raison ! Brusquement, il se rappela que le cerf était le symbole
de Cernunnos, on le représentait souvent accompagné d'un cerf
ou doté des bois de ce magnifique animal. Il avait raison, l'animal
se transforma en homme dans un grand rai de lumière vive. Cernunnos
se tenait là, debout devant lui :
" Fuérix, mon fils ! Pardonne-moi mon absence, j'ai manqué
tant d'années de ta vie. Mais maintenant tu es un beau jeune homme,
robuste, fort et fier. Ta vue m'emplit de joie. J'aurais aimé pouvoir
te rencontrer dans d'autres circonstances, mais c'est le destin. Je sais tout
de ce qui se passe. Et j'ai décidé de t'aider. La re-apparition
de l'il de Balor n'est pas un hasard. Ce sont Agrona, la déesse
de la révolte ; Morrigan, Badb et Nemain les déesses de la guerre
qui l'ont donné à un sorcier ivre de pouvoir, pour te nuire.
Ce sont elles qui ont fait tuer ta mère. Malheureusement, à
elles quatre elles sont trop puissantes pour que je puisse les attaquer de
front. Je cherche toujours un moyen de me venger de leur vilenie. Mais pour
l'instant étant données qu'elles sont intervenues sur le plan
des mortels, je n'ai plus de remords à intervenir moi aussi ! Tiens,
je te rends Cuchulainn, je l'ai repris à Medros pendant son sommeil.
Et je te présente Catuvolcus, c'est un loup qui pourras t'être
très précieux tu verras. "
Un loup énorme surgit alors des fourrés, doté d'un pelage
noir comme la plus sombre des nuits, avec deux yeux jaunes luisants d'une
rare intelligence. Un animal puissant et magnifique, terrifiant et rassurant.
" Et pour ton oncle il pourra habiter le corps de cet animal en attendant.
C'est une chouette, cela devrait lui convenir parfaitement " Il lui tendis
alors une plume doté d'une multitude de couleurs vives.
" Merci, père. " Réussit à articuler maladroitement
Fuérix, submergé par autant de sentiments et d'émotions.
" Ce n'est rien mon fils, je suis heureux de pouvoir te contempler, je
retrouve la force de ta mère en toi. N'oublie pas les anciens principes,
comporte-toi toujours en homme juste, et ramène le calme dans cette
région. Je te dis au revoir, je reviendrais te voir dés que
cela me sera possible. "
Et il disparut tel qu'il était venu, sans un bruit, sous la forme d'un
grand cerf, majestueux.
Fuérix se retrouvait seul, en compagnie de ce grand loup inquiétant.
" Catuvolcus, peux-tu me comprendre ? "
Le loup tourna ses yeux de braise vers lui et s'approcha pour le renifler.
Fuérix n'osait plus ni bouger ni respirer ; le loup lui arrivait à
la taille ! " Viens, rentrons retrouver mon oncle " Et Fuérix
se demanda intérieurement comment allait se passer la rencontre entre
son sanglier d'oncle et ce loup.
Chemin faisant, il admira d'un il discret la grâce, la discrétion
et la puissance du magnifique animal. Il se dit que son père avait
raison, Catuvolcus faisait un redoutable allié.
Un allié qui fit bien peur à Eolas lorsqu'il le vit ! On eut
dit que l'esprit de survie du sanglier reprenait le dessus en l'entendant
couiner et hurler à tue tête ! Mais le calme revins vite lorsque
Fuérix expliqua à son oncle tous les évènements
récents.
" Ainsi tu as vu ton père. Il t'a rendu Cuchulainn et procuré
cet animal. "
" Catuvolcus, il s'appelle Catuvolcus, et je ne crois pas que ce soit
un simple animal ! Mais j'aimerais que tu me rappelle un peu qui sont les
déesses Agrona, Morrigan, Badb et Nemain "
" Soit, je vois bien maintenant que tu ne m'écoutais pas lors
de mes leçons ! Ce n'est pas grave. Donc, tu as là les quatre
déesses de la guerre, ce sont les plus belliqueuses et les plus à
craindre !
Morrigan est la déesse de la guerre et de la destruction. Elle est
la principale patronne des guerriers, et aussi une déesse de luxure,
de haine et d'envie. C'est la grande reine, suprême déesse de
la guerre, reine des fantômes et des démons, reine spectre. Elle
règne sur les champs de bataille, aidant avec sa magie mais ne se joignant
pas la bataille, Associée aux corbeaux. Elle représente l'aspect
de la vieillesse dans la trinité. C'est la grande déesse blanche,
la grande mère, la déesse lune, la reine des fées. Dans
son aspect le plus sombre elle est la déesse de la guerre, de la mort
destinée, elle va armée de deux lances et vêtue d'une
armure. Son déguisement favori est le corbeau. Elle est aussi la déesse
des rivières, des lacs et de l'eau fraîche. Elle est la patronne
des prêtresses et des sorcières. La revanche, la nuit, la magie
et la prophétie sont certains de ses domaines.
Badb, la bouillante, le corbeau de combat, le chaudron d'éternelle
production de la vie. Déesse de la guerre, sur de Nemain et Morrigan.
Elle forme une triade avec elles. Souvent invoquée pour la vie, la
sagesse, l'inspiration et l'illumination. Son rôle est d'exciter les
guerriers au cours des combats. Elle prend souvent elle aussi la forme d'un
corbeau
Nemain, le corbeau, la bataille, la grande reine des fantômes. Mère
de vie et de mort, une déesse de la guerre, notre mère la mort,
originalement un aspect de la mère. Associée aux corbeaux. Après
une bataille les guerriers coupent la tête des perdants et les nomment
: " la récolte de Nemain ". Elle est la protectrice de la
guerre et de la paix, la douairière de la bonne forme physique et sexuelle,
la fertilité, et la dominance des femmes sur les hommes. Elle incarne
la beauté, la lumière, c'est une forme de Badb qui aide les
héros à leur mort.
Ces trois divinités forment une trinité, elles sont intimement
liées entre elles, et ne sont jamais bien loin les unes des autres.
Méfie-toi des corbeaux Fuérix, ce sont leurs plus grands alliés,
et leur déguisement préféré.
Quant à Agrona, c'est la déesse des conflits, de la discorde
et des massacres. La rivière Aeron, la rivière des morts, est
nommée en son nom. C'est la pire de toute, il faut prier pour ne jamais
s'en faire une ennemie ! "
" Malheureusement il semblerait que ce soit trop tard ! Ce sont ces quatre
là qui ont voulu ma mort ainsi que celle de ma mère ! "
" C'est donc cela ! Et bien, il va falloir jouer serré ! Car nous
n'avons pas affaire à n'importe qui. C'est ton père qui t'a
dit que c'étaient elles les responsables de la mort de ta mère
? "
" Oui ! Il m'a avoué son impuissance devant leur association.
Mais qu'il ne désespérait pas de pouvoir se venger ! "
" Bon, j'espère que nous pourrons compter sur son aide. Quel animal
as tu trouvé pour moi, j'espère que tu ne m'as pas ramené
n'importe quoi ! "
" Non ne t'inquiète pas c'est mon père qui me l'a donné,
il m'a dit que tu pouvais habiter le corps de cet oiseau sans te faire de
soucis en attendant. "
Il lui montra alors la plume que lui avait donné Cernunnos.
" Bien mon neveu ! Commençons le rituel. Tu vas m'assister car
maladroit comme je le suis dans cet animal, cela m'est impossible ! "
Eolas, commença à psalmodier une incantation, tandis que Fuérix
se préparait à égorger le sanglier.
Son oncle lui avait dit que le sacrifice devait correspondre au moment ou
il se coucherait à terre et que Fuérix devrait alors répandre
le sang du sanglier sur la plume. Fuérix répugnait à
l'idée de " tuer " l'être qui habitait son oncle, mais
cela était nécessaire. Tout se passa comme prévu, et
bientôt, un hibou vint se percher sur la table devant Fuérix.
" Ah ! Je me sens vraiment mieux dans ce corps ci ! Et maintenant nous
allons pouvoir préparer un plan pour nous emparer de cette maudite
amulette. Pourquoi ris-tu encore jeune imbécile ? Tu te moque de moi
? "
" Non mon oncle. Mais si vous entendiez votre voix, vous aussi vous ririez
! "
" Bon, je te pardonne, tu es jeune et les secrets complexes de la magie
t'échappent ! En attendant, remet un peu d'ordre dans la maison, vas
chercher du bois pour le feu et prépare à manger pour toi et
pour notre ami le loup. Moi en attendant je vais chercher dans mes grimoires
comment se débarrasser de cette amulette. "
Fuérix laissa son oncle le bec dans ses vieux manuscrits et commença
à remettre de l'ordre dans la maison.
Il alla d'abord enterrer les deux cadavres Formoirés, puis il s'occupa
de dépecer le sanglier pour le repas du soir. Catuvolcus s'assit tranquillement
à ses cotés avalant, avec un air détaché, tout
ce qui se présentait devant sa gueule.
Fuérix le regardait du coin de l'il. Il ne parvenait pas à
s'empêcher de penser que cet animal n'en était pas un, il semblait
trop intelligent pour cela. Et puis il y avait aussi le fait qu'il ne soit
pas du tout intéressé au sanglier ou au hibou.
Comme s'il avait lu dans ses pensées, Catuvolcus, tourna son museau
vers lui.
Ils se regardèrent longtemps, le loup mis un coup de langue sur la
main de Fuérix puis continua à gober les déchets du sanglier.
Fuérix plongea dans ses pensées. C'était paradoxal, lui
qui n'avait jamais vraiment cru à l'existence des dieux, aux symboles
des animaux ni a la magie ; il etait bien obligé de constater que cela
etait bien réel.
Tout lui revenait en bloc, ses années à suivre l'enseignement
du vieux druide.
Les dieux, leurs pouvoirs, leurs querelles intestines, leurs interventions
sur le monde des hommes.
Les animaux et leurs symboles, le loup qui représentait la sagesse
de la terre, la force et l'intelligence ; le hibou la connaissance sacrée,
la sagesse, la charité et le but ; pour le cerf c'était les
rituels, les cérémonies, la perception, la conscience, l'autorité
et la magie.
La magie, qui permettait de créer, d'influencer ou de détruire
tant de choses.
Il n'y avait jamais vraiment prêté attention, mais là
il devait bien se rendre à l'évidence : Il vivait dans un monde
de magie et de symboles.
Il effleura Chuchulainn, et se demanda quels pouvoirs elle pouvait bien renfermer.
Il se retrouvait pris dans une tourmente, au sein de laquelle il ne faisait
pas bon être faible.
Il espéra secrètement être assez fort pour pouvoir s'en
sortir, et tirer ses amis de ce guêpier.
Mais comment lutter contre des déesses ?
Même si du sang divin coulait dans ses veines, il se sentait homme avant
tout.
Et il y avait Belissama, il s'inquiétait pour elle, elle lui manquait
tellement.
Il repensa à elle, à ces moments trop courts passés en
sa compagnie, son sourire, sa peau, son parfum
..
Il fut interrompu dans ses pensées par les cris-huhulements d'Eolas
:
" J'ai trouvé, j'ai trouvé ! Fuérix ! Je sais comment
nous débarrasser de cette amulette "
Frédélrick