Chapitre I

Il se précipita et se pencha au-dessus du vieillard agonisant.
" Eolas ! Tu m'entends ? C'est moi, Fuérix ! "
" Fuérix ? C'est bien toi mon petit ? "
" Oui Eolas, chut ! Ne perds pas tes forces ! Dit moi comment te guérir ! "
" Tu ne peux plus rien faire pour me sauver, je vais mourir. Il y a juste une chose, apporte-moi vite l'attribut d'un animal que je puisse y transporter mon âme et ainsi rester auprès de toi ! "
Fuérix, ressortit précipitamment à la recherche d'un animal quelconque ! Mais rien, tous s'étaient échappés !
Il entendit grogner derrière la maison, et se rua pour découvrir l'origine de ce bruit.
Il freina, juste à temps pour éviter un coup de hache qui l'aurait fendu en deux !
Encore des Formoirés ! Sans doute ceux qui venaient d'attaquer Eolas, ils n'étaient plus que deux, en train d'essayer d'égorger un sanglier.
Fuérix, se jeta dans les jambes du premier, et se redressa juste à temps pour esquiver la charge du second.
Ces deux là, savaient se battre ! Il lui fallait jouer serré et surtout se dépêcher, Eolas ne tiendrait pas très longtemps ! Il manœuvra de manière à se retrouver exactement entre ses deux adversaires. Lorsque ceux ci attaquèrent de concerts, il fit un bond de coté et les regarda s'emmêler ; Puis, il frappa de toutes ses forces sur la tête la plus proche qui éclata telle une citrouille trop mure en éclaboussant son compagnon ! Fuérix profita de la surprise du second pour le fendre en deux, d'un coup sec et rapide.
Tant pis, il n'avait plus le choix ; il pris quelques poils au sanglier et se rua à l'intérieur du tumulus.
Eolas était déjà en train de psalmodier une incantation ancienne et incompréhensible.
Fuérix lui tendis les poils et se recula. Eolas les mélangea à son sang, puis cria un mot inconnu, il y eut alors une brève explosion suivie d'une aura éblouissante ! Lorsque Fuérix, re-ouvrit les yeux, il ne restait plus que la robe tachée de sang d'Eolas à ses pieds, son corps avait disparu !
Il entendit des jurons, provenant de la cours arrière, il décida d'être plus prudent que tout à l'heure et s'y dirigea d'un pas sûr et discret !
Ce qu'il vit en y arrivant failli lui arracher une crise de fou rire, malgré la gravité de la situation.
Du sanglier de tout à l'heure, s'échappaient les pires insultes qu'il ait entendu de toute sa vie !
" Tu aurais pu choisir un autre animal quand même ! Et arrête de rire, viens plutôt m'aider à sortir de cette fange ! " Fuérix ne fut pas plus surpris que ça de voir un sanglier se mettre à parler avec la voix de son ami, car Eolas n'était-il pas un druide avant tout.
Il ouvrit le portillon et sortit l'animal/Eolas de son enclos, en ayant de plus en plus de mal à contenir son hilarité.
" Stupide guerrier, ça m'apprendra à faire confiance à des imbéciles qui ne connaissent rien à la magie ! J'ai l'air fin, moi maintenant, dans ce sanglier ! Tu vas le regretter Fuérix ! " Ca il n'en doutait pas, entre la rancœur du vieux druide, et la discrétion de la bête ; Il ne donnait pas cher de son avenir.
" Bon, dés qu'on trouve un animal plus " présentable ", je refais mon incantation ! Jusque la, il va bien falloir faire avec. Viens, rentrons à l'intérieur. "
Fuérix le suivit en retenant à grand peines ses gloussements, et en essuyant les larmes de rires de ses yeux !
Une fois à l'intérieur, l'atmosphère redevint grave subitement, à la vue de la mare de sang et du saccage environnent. Fuérix, repensa aux évènements qui l'avaient conduit ici, et aux questions qui appelaient tant de réponses.
Il s'assit et fis face à Eolas, du moins face au groin du sanglier, ce qui eu pour effet de le faire repartir dans une crise de fou rire.
" Mon garçon, je comprends très bien que ça te fasse rire, mais l'heure est grave et je te prierais à l'avenir d'arrêter ces enfantillages ! Il se passe des choses importantes, et je ne pense pas que tu ais fait tout ce chemin juste pour te moquer de moi ! Raconte moi ce que tu sais. "
Fuérix, lui raconta tout ce qu'il savait et tout ce qu'il s'était passé depuis deux jours, sa rencontre avec Belissama, son clan devenu fou, puis l'amulette et l'effet qu'elle avait eu sur les clans. Eolas sourcilla, lorsque Fuérix parla de l'amulette.
" A quoi ressemble t'elle, cette amulette ? "
" Elle est octogonale, en or je pense, il y a huit branches en forme de flèches avec une gemme noire incrustée à chaque pointe, et un énorme rubis en forme de crane en son centre ! "
" C'est l'œil de Balor ! " Eolas parut abasourdit par cette découverte.
" C'est une relique très ancienne, datant de l'age ou les dieux peuplaient notre terre. Balor est plus un vrai démon qu'un dieu ! Ou plutôt c'est le mal absolu, incarné. Il est représenté comme un cyclope ayant toujours l'œil fermé, mais lorsque son œil s'ouvre il en jaillit un rayon de lumière qui dévaste tout sur son passage. Son but est de détruire les autres dieux, pour gouverner les hommes et les faire s'entretuer pour son plaisir et sa soif de sang. Un jour il prit Goibniu, le forgeron des dieux, en otage, et l'obligea à créer une amulette dans laquelle il pourrait déverser sa soif de carnages ! Cette amulette devait irradier une aura de destruction autour de son porteur. Mais les autres dieux, eurent vent de la chose et ne le laissèrent pas faire ! Ils se liguèrent contre lui et s'emparèrent de l'amulette avant qu'il ne la donne aux hommes. Ils la bannire de ce monde et la cachèrent entre les dimensions. C'est cette amulette que tu as vu ! Mais je ne comprends pas comment elle a put revenir sur terre, il doit y avoir un sorcier là dessous, ou un démon "
" Oui, mais comment s'en débarrasser ou du moins annuler ses effets ? Et pourquoi n'y suis-je pas sensible ? "
" Cela doit venir de tes origines, rappelle-toi, je t'avais dis que tu n'étais pas entièrement humain, que du sang divin coulait dans tes veines ! Je peux te le dire maintenant, tu es le fils de Cernunnos et d'une mortelle. "
Fuérix, n'en croyait pas ses oreilles, fils de Cernunnos !
Cernunnos, le dieu aux bois de cerf, dont les ramures, tombant et repoussant, symbolisent le renouveau. Il commande au monde des bêtes sauvages ! Il est le dieu de la chasse et de l'abondance, des animaux, des bois, de la nature, de la fertilité ainsi que du plan astral.
Eolas continuait " c'est pour cela que tu es si fort, si résistant et si habile. Et ça doit être pour ça aussi que la magie de l'amulette ne te touche pas ! Il faut en profiter, tu dois être le seul homme capable de déjouer toute cette sorcellerie ! Dans l'immédiat il faut absolument que tu t'empare de cette amulette, pendant ce temps la, moi je vais chercher dans mes livres le rituel pour la détruire ou la renvoyer dans son plan d'origine. Mais avant que tu ne partes il faut que je te dise deux choses. La première est : trouve-moi un autre animal c'est vraiment insupportable d'être dans ce sanglier ! "
Fuérix ne put s'empêcher de rire de bon cœur et de remarquer, que malgré tous ces évènements son vieil ami gardait le sens de l'humour.
" La seconde est que je dois t'en dire plus sur tes origines. "
" Comme tu le sais maintenant, tu n'es pas le fils de Durix mais de Cernunnos. En principe les dieux ne viennent que très rarement sur terre et seulement lorsque la situation l'exige. Là, Cernunnos répondait à la requête d'un chef de tribu qui subissait les attaques répétées d'un couple de dragon celtiques. Ils avaient essayé de les détruire mais n'y étaient pas parvenus, c'est pour cela qu'ils avaient priés et invoqués Cernunnos. Pour qu'il les débarrasse de ce malheur. Cernunnos leur apparut donc, et les écouta attentivement, puis décida de les aider, car c'étaient de braves gens, fidèles en ses principes et en leur foi ! Il partit donc voir les deux dragons, qui furent bien évidement très surpris de voir arriver un dieu dans leur logis. Il leur expliqua qu'il ne fallait plus qu'ils touchent à quoi que ce soit qui appartenait au village, ni terres, ni bétail, ni habitant, rien. Sinon, il reviendrait pour les bannir de ce territoire. Les dragons, un peu terrorisé, lui promirent de respecter cet accord et lui dire qu'en signe de bonne foi ils allaient lui remettre une jeune captive qu'ils avaient prévu de manger le soir même. Cernunnos en fut heureux, et leur promis en retour, de faire en sorte que le gibier ne manque jamais dans la forêt. Puis il leur demanda de lui remettre cette jeune fille pour qu'il puisse retourner voir les villageois et leur annoncer la bonne nouvelle. C'est là que Cernunnos fit la connaissance de ta future mère.
Il fut sublimé par sa beauté, et il doit en falloir pour émerveiller un dieu ! Toujours est-il, qu'il tomba amoureux d'elle et n'eu plus qu'une seule idée en tête, la faire sienne. Mais ta mère, avait son caractère, et elle ne se laissait pas faire facilement ! Une fois ramenée à son village, elle fit comprendre à Cernunnos que s'il la voulait, il lui faudrait la séduire et lui faire la coure comme un homme. Que son statut de dieu ne représentait rien pour elle. Et c'est ce qu'il fit, pendant des mois, il revint, sans relâche, lui murmurer des poèmes, lui offrir des cadeaux de plus en plus somptueux. Et ta mère, rayonnait de joie, après chacune de ses visites. Tant et si bien qu'un jour il arriva ce qu'il devait arriver. Ils s'unirent dans la passion la plus complète, l'amour le plus absolu ; et ils te conçurent cette nuit là. Tu es le fils d'un dieu et d'une mortelle, Fuérix, mais surtout le fruit de leur amour, qui fut si intense. Malheureusement, ta mère faisait des jalouses au royaume des dieux ! Cernunnos était très courtisé par toutes les déesses. Elles eurent vite vent de ce qui se passait sur terre. Elles complotèrent pour tuer ta mère, mais Cernunnos veillait. Il passait le plus clair de son temps près d'elle surtout au moment ou il appris ta naissance prochaine et il fut la lorsque tu naquit. Il te prit dans ses bras, et on put lire dans son regard sa fierté à ton egard et l'amour pour ta mère. "
" Mais comment peux-tu savoir tout cela ? ! " S'exclama Fuérix.
" Parce que ta mère était ma sœur. Je suis ton oncle Fuérix ! Mais laisse moi continuer mon récit ! Donc tu vint au monde dans le plus grand et parfait amour qu'on puisse imaginer. Mais cela n'allait pas durer. Les déesses jalouses organisèrent un tournoi au royaume des dieux, avec comme prix une superbe épée forgée par Goibniu le forgeron des dieux. Cernunnos ne put évidement s'empêcher de participer pour montrer à tout le monde qu'il était bien le plus téméraire et le plus courageux des dieux ! Et c'est exactement ce sur quoi comptaient les déesses. Elles en profitèrent pour lancer les deux dragons contre ta mère et toi, en leur promettant monts et merveilles ainsi que protection. Je vous protégeai du mieux que je pus, mais j'étais jeune et je n'avais pas encore tous mes pouvoirs ! Je les retins quand même suffisamment pour vous permettre de fuir. Ta mère alla te cacher en lieu sur, pendant qu'elle attirait les dragons derrière elle. Ils la retrouvèrent et la mirent en pièce ! Lorsque Cernunnos, revint ce soir la, tout heureux d'avoir, une fois de plus, remporté le tournoi ; Il trouva un bien triste spectacle. Il me guérit pour que je puisse lui raconter ce qui s'était passé, puis fou de rage il se lança sur les traces des deux dragons. Il trouva les restes de ta mère dans leur tanière et fondit sur eux ivre de vengeance. Il se déchaîna et n'en fit qu'une bouchée, mais avant de les achever il leur demanda pourquoi. Ils lui racontèrent tout, et Cernunnos se promit de régler ça avec les déesses a son retour. Apres avoir tué les deux dragons, il se mit à ta recherche, et te retrouva caché dans la forêt ! Il décida pour ton bien de t'éloigner de moi, de peur qu'on ne remonte ta piste, mais pas trop quand même pour que je puisse continuer à te protéger Puis il se résolût à te donner à une tribu qui saurait prendre soin de toi. Il alla chez les Atrenates car il connaissait leurs principes moraux et les approuvait, il alla voir Durix, et lui dit de prendre soin de toi comme de son propre fils. Il lui confia Cuchulainn, l'épée qu'il venait de gagner et dit à Durix de te la donner le jour de tes 13 ans. Puis il t'abandonna au pied du totem de la tribu et partit. Tu connais la suite. Je ne l'ai jamais revu depuis lors, mais je sais qu'il veille quand même sur toi, mais pas de trop près pour que les déesses ne te retrouvent pas. "
Fuérix garda un long moment le silence, comme pour s'imprégner de toutes ces révélations. Puis, un air déterminé dans ses yeux, il reprit la parole :
" Je sais ce qu'il me reste à faire ! Je vais restaurer la paix et la tranquillité. Je vais bannir ce fléau de notre vie. Je m'explique mieux maintenant toutes les facilités que j'ai. Je vais mettre ma puissance au service du bien et des faibles. "
Eolas, en eu la larme à l'œil, ce qui était assez désarmant chez un sanglier.
" Je suis fier de toi, mon garçon. Commence donc par me trouver un animal utile ! Et pas stupide de préférence. "
Fuérix s'exécuta, tout en se demandant quel animal il pourrait bien trouver.
Il partit dans la forêt, et se fit aussi discret que possible, tel un chasseur traquant une proie.
Bien vite, il s'aperçut que la tâche allait être bien plus ardue qu'il ne l'avait imaginé. En effet aucun bruit, aucun signe de vie, la forêt semblait morte. Le seul être doué de vie qu'il rencontra était un blaireau, il rit à l'idée de la tête que ferait son oncle s'il lui ramenait un tel animal ! Il poursuivit sa quête.
Et soudain il tomba nez à nez avec un cerf ; Superbe, d'une taille hors norme, doté d'un regard respirant l'intelligence et semblant doué de raison ! Brusquement, il se rappela que le cerf était le symbole de Cernunnos, on le représentait souvent accompagné d'un cerf ou doté des bois de ce magnifique animal. Il avait raison, l'animal se transforma en homme dans un grand rai de lumière vive. Cernunnos se tenait là, debout devant lui :
" Fuérix, mon fils ! Pardonne-moi mon absence, j'ai manqué tant d'années de ta vie. Mais maintenant tu es un beau jeune homme, robuste, fort et fier. Ta vue m'emplit de joie. J'aurais aimé pouvoir te rencontrer dans d'autres circonstances, mais c'est le destin. Je sais tout de ce qui se passe. Et j'ai décidé de t'aider. La re-apparition de l'œil de Balor n'est pas un hasard. Ce sont Agrona, la déesse de la révolte ; Morrigan, Badb et Nemain les déesses de la guerre qui l'ont donné à un sorcier ivre de pouvoir, pour te nuire. Ce sont elles qui ont fait tuer ta mère. Malheureusement, à elles quatre elles sont trop puissantes pour que je puisse les attaquer de front. Je cherche toujours un moyen de me venger de leur vilenie. Mais pour l'instant étant données qu'elles sont intervenues sur le plan des mortels, je n'ai plus de remords à intervenir moi aussi ! Tiens, je te rends Cuchulainn, je l'ai repris à Medros pendant son sommeil. Et je te présente Catuvolcus, c'est un loup qui pourras t'être très précieux tu verras. "
Un loup énorme surgit alors des fourrés, doté d'un pelage noir comme la plus sombre des nuits, avec deux yeux jaunes luisants d'une rare intelligence. Un animal puissant et magnifique, terrifiant et rassurant.
" Et pour ton oncle il pourra habiter le corps de cet animal en attendant. C'est une chouette, cela devrait lui convenir parfaitement " Il lui tendis alors une plume doté d'une multitude de couleurs vives.
" Merci, père. " Réussit à articuler maladroitement Fuérix, submergé par autant de sentiments et d'émotions.
" Ce n'est rien mon fils, je suis heureux de pouvoir te contempler, je retrouve la force de ta mère en toi. N'oublie pas les anciens principes, comporte-toi toujours en homme juste, et ramène le calme dans cette région. Je te dis au revoir, je reviendrais te voir dés que cela me sera possible. "
Et il disparut tel qu'il était venu, sans un bruit, sous la forme d'un grand cerf, majestueux.
Fuérix se retrouvait seul, en compagnie de ce grand loup inquiétant.
" Catuvolcus, peux-tu me comprendre ? "
Le loup tourna ses yeux de braise vers lui et s'approcha pour le renifler. Fuérix n'osait plus ni bouger ni respirer ; le loup lui arrivait à la taille ! " Viens, rentrons retrouver mon oncle " Et Fuérix se demanda intérieurement comment allait se passer la rencontre entre son sanglier d'oncle et ce loup.
Chemin faisant, il admira d'un œil discret la grâce, la discrétion et la puissance du magnifique animal. Il se dit que son père avait raison, Catuvolcus faisait un redoutable allié.
Un allié qui fit bien peur à Eolas lorsqu'il le vit ! On eut dit que l'esprit de survie du sanglier reprenait le dessus en l'entendant couiner et hurler à tue tête ! Mais le calme revins vite lorsque Fuérix expliqua à son oncle tous les évènements récents.
" Ainsi tu as vu ton père. Il t'a rendu Cuchulainn et procuré cet animal. "
" Catuvolcus, il s'appelle Catuvolcus, et je ne crois pas que ce soit un simple animal ! Mais j'aimerais que tu me rappelle un peu qui sont les déesses Agrona, Morrigan, Badb et Nemain "
" Soit, je vois bien maintenant que tu ne m'écoutais pas lors de mes leçons ! Ce n'est pas grave. Donc, tu as là les quatre déesses de la guerre, ce sont les plus belliqueuses et les plus à craindre !
Morrigan est la déesse de la guerre et de la destruction. Elle est la principale patronne des guerriers, et aussi une déesse de luxure, de haine et d'envie. C'est la grande reine, suprême déesse de la guerre, reine des fantômes et des démons, reine spectre. Elle règne sur les champs de bataille, aidant avec sa magie mais ne se joignant pas la bataille, Associée aux corbeaux. Elle représente l'aspect de la vieillesse dans la trinité. C'est la grande déesse blanche, la grande mère, la déesse lune, la reine des fées. Dans son aspect le plus sombre elle est la déesse de la guerre, de la mort destinée, elle va armée de deux lances et vêtue d'une armure. Son déguisement favori est le corbeau. Elle est aussi la déesse des rivières, des lacs et de l'eau fraîche. Elle est la patronne des prêtresses et des sorcières. La revanche, la nuit, la magie et la prophétie sont certains de ses domaines.
Badb, la bouillante, le corbeau de combat, le chaudron d'éternelle production de la vie. Déesse de la guerre, sœur de Nemain et Morrigan. Elle forme une triade avec elles. Souvent invoquée pour la vie, la sagesse, l'inspiration et l'illumination. Son rôle est d'exciter les guerriers au cours des combats. Elle prend souvent elle aussi la forme d'un corbeau
Nemain, le corbeau, la bataille, la grande reine des fantômes. Mère de vie et de mort, une déesse de la guerre, notre mère la mort, originalement un aspect de la mère. Associée aux corbeaux. Après une bataille les guerriers coupent la tête des perdants et les nomment : " la récolte de Nemain ". Elle est la protectrice de la guerre et de la paix, la douairière de la bonne forme physique et sexuelle, la fertilité, et la dominance des femmes sur les hommes. Elle incarne la beauté, la lumière, c'est une forme de Badb qui aide les héros à leur mort.
Ces trois divinités forment une trinité, elles sont intimement liées entre elles, et ne sont jamais bien loin les unes des autres. Méfie-toi des corbeaux Fuérix, ce sont leurs plus grands alliés, et leur déguisement préféré.
Quant à Agrona, c'est la déesse des conflits, de la discorde et des massacres. La rivière Aeron, la rivière des morts, est nommée en son nom. C'est la pire de toute, il faut prier pour ne jamais s'en faire une ennemie ! "
" Malheureusement il semblerait que ce soit trop tard ! Ce sont ces quatre là qui ont voulu ma mort ainsi que celle de ma mère ! "
" C'est donc cela ! Et bien, il va falloir jouer serré ! Car nous n'avons pas affaire à n'importe qui. C'est ton père qui t'a dit que c'étaient elles les responsables de la mort de ta mère ? "
" Oui ! Il m'a avoué son impuissance devant leur association. Mais qu'il ne désespérait pas de pouvoir se venger ! "
" Bon, j'espère que nous pourrons compter sur son aide. Quel animal as tu trouvé pour moi, j'espère que tu ne m'as pas ramené n'importe quoi ! "
" Non ne t'inquiète pas c'est mon père qui me l'a donné, il m'a dit que tu pouvais habiter le corps de cet oiseau sans te faire de soucis en attendant. "
Il lui montra alors la plume que lui avait donné Cernunnos.
" Bien mon neveu ! Commençons le rituel. Tu vas m'assister car maladroit comme je le suis dans cet animal, cela m'est impossible ! "
Eolas, commença à psalmodier une incantation, tandis que Fuérix se préparait à égorger le sanglier.
Son oncle lui avait dit que le sacrifice devait correspondre au moment ou il se coucherait à terre et que Fuérix devrait alors répandre le sang du sanglier sur la plume. Fuérix répugnait à l'idée de " tuer " l'être qui habitait son oncle, mais cela était nécessaire. Tout se passa comme prévu, et bientôt, un hibou vint se percher sur la table devant Fuérix.
" Ah ! Je me sens vraiment mieux dans ce corps ci ! Et maintenant nous allons pouvoir préparer un plan pour nous emparer de cette maudite amulette. Pourquoi ris-tu encore jeune imbécile ? Tu te moque de moi ? "
" Non mon oncle. Mais si vous entendiez votre voix, vous aussi vous ririez ! "
" Bon, je te pardonne, tu es jeune et les secrets complexes de la magie t'échappent ! En attendant, remet un peu d'ordre dans la maison, vas chercher du bois pour le feu et prépare à manger pour toi et pour notre ami le loup. Moi en attendant je vais chercher dans mes grimoires comment se débarrasser de cette amulette. "
Fuérix laissa son oncle le bec dans ses vieux manuscrits et commença à remettre de l'ordre dans la maison.
Il alla d'abord enterrer les deux cadavres Formoirés, puis il s'occupa de dépecer le sanglier pour le repas du soir. Catuvolcus s'assit tranquillement à ses cotés avalant, avec un air détaché, tout ce qui se présentait devant sa gueule.
Fuérix le regardait du coin de l'œil. Il ne parvenait pas à s'empêcher de penser que cet animal n'en était pas un, il semblait trop intelligent pour cela. Et puis il y avait aussi le fait qu'il ne soit pas du tout intéressé au sanglier ou au hibou.
Comme s'il avait lu dans ses pensées, Catuvolcus, tourna son museau vers lui.
Ils se regardèrent longtemps, le loup mis un coup de langue sur la main de Fuérix puis continua à gober les déchets du sanglier.
Fuérix plongea dans ses pensées. C'était paradoxal, lui qui n'avait jamais vraiment cru à l'existence des dieux, aux symboles des animaux ni a la magie ; il etait bien obligé de constater que cela etait bien réel.
Tout lui revenait en bloc, ses années à suivre l'enseignement du vieux druide.
Les dieux, leurs pouvoirs, leurs querelles intestines, leurs interventions sur le monde des hommes.
Les animaux et leurs symboles, le loup qui représentait la sagesse de la terre, la force et l'intelligence ; le hibou la connaissance sacrée, la sagesse, la charité et le but ; pour le cerf c'était les rituels, les cérémonies, la perception, la conscience, l'autorité et la magie.
La magie, qui permettait de créer, d'influencer ou de détruire tant de choses.
Il n'y avait jamais vraiment prêté attention, mais là il devait bien se rendre à l'évidence : Il vivait dans un monde de magie et de symboles.
Il effleura Chuchulainn, et se demanda quels pouvoirs elle pouvait bien renfermer.
Il se retrouvait pris dans une tourmente, au sein de laquelle il ne faisait pas bon être faible.
Il espéra secrètement être assez fort pour pouvoir s'en sortir, et tirer ses amis de ce guêpier.
Mais comment lutter contre des déesses ?
Même si du sang divin coulait dans ses veines, il se sentait homme avant tout.
Et il y avait Belissama, il s'inquiétait pour elle, elle lui manquait tellement.
Il repensa à elle, à ces moments trop courts passés en sa compagnie, son sourire, sa peau, son parfum …..
Il fut interrompu dans ses pensées par les cris-huhulements d'Eolas :
" J'ai trouvé, j'ai trouvé ! Fuérix ! Je sais comment nous débarrasser de cette amulette "

Frédélrick

Fuerix , le fils du feu
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