1862-1870
les différents liens ( par exemple : Pierre-François DEWATINE
)
permettent d'accéder aux photographies
correspondantes
Le cadre …
En 1861, l’année précédant le début de notre histoire, Harnes n’est encore qu’un village de 2500 habitants environ.
L’industrie houillère n’a pas encore pris son essor et la majorité de la population est composée de cultivateurs et d’ouvriers liniers qui se déplaçaient l’été en Beauce pour la moisson et travaillaient l’hiver pour l’industrie sucrière.
Le fondateur …
En 1861, Pierre-François DEWATINE, alors âgé d’une trentaine d’années, crée à Harnes une chorale qui regroupe quelques harnésiens intéressés par la musique.
Il a passé 14 années de service à la Musique du 71ème régiment d’infanterie et possède toutes les qualités requises pour former une société musicale.
Il est marié à Thérèse HERBERGER, d’origine allemande, et son fils, Constantin, vient de naître.
C’est à son domicile que les répétitions ont lieu : il habite alors au n°21 de la Grand’Rue, une petite maison proche de la ferme « César Sauvage » ( actuellement : la médiathèque municipale )
Un nom …
En quelques années, Pierre-François DEWATINE a appris le solfège aux membres de sa chorale. Il décide alors de créer une véritable société musicale. Les statuts sont élaborés en 1863, elle portera le nom de « Société Musicale de la Commune d’Harnes ». Elle sera reconnue officiellement le 20 avril 1864 par arrêté préfectoral.
Ces statuts(*) primitifs méritent attention. On est surpris à la lecture par la rigueur toute militaire des conditions d’admission, de l’organisation interne, du fonctionnement des sanctions et même des exclusions.
C’est à la Mairie qu’ont lieu à cette époque les répétitions.
Quelques extraits intéressants des tout-premiers statuts
« Article
12 : La désobéissance aux ordres des chefs sera punie d’une amende
de 10 centimes et en cas de récidive de 20 centimes »
« Article 13 : L’insubordination sera punie d’une amende
de 10 francs. Si elle se prolonge, le Conseil pourra prononcer l’exclusion et
l’amende de sortie de 10 francs »
« Article 14 : Chaque membre sera muni de cahiers qu’il
rendra propres et sera tenu de jouer ou de chanter la partie qui lui sera désignée »
«Article 18 : Les chefs se réservent à chaque sortie le droit de
faire l’inspection des instruments pour s’assurer de leur bonne tenue. Tout
musicien dont l’instrument serait reconnu en mauvais état serait passible
d’une amende de 20 centimes dont la somme pourrait être augmentée selon l’état
de gravité »
« Article 20 : Le jour d’une sortie, tout musicien qui ne
serait pas à l’heure au lieu d’appel indiqué serait passible d’une
amende de 20 centimes … »
« Article 24 : Si un musicien par mauvaise volonté
s’abstenait de jouer ou jouait d’une manière inconvenante, il serait puni
d’une amende de 1 franc »
« Article 28 : Pour trois manquements de suite aux réunions
sans permission, le Conseil aura le droit de prononcer l’exclusion et
l’amende de 10 francs de droit de sortie »
« Article 29 : En cas d’absence urgente, tout membre devra
en prévenir un des chefs et si le chef ne reconnaît pas le motif bien fondé,
il devra le soumettre au Conseil qui sera juge sans appel »
Un siège social …
En 1869, alors qu’elle compte déjà une cinquantaine de membres, la société s’installe dans son nouveau siège baptisé « Hôtel de la Musique »
Un mécène, Charles CORROYEZ, ( dit « ch’tiot Charles » ) maître brasseur, installé à l’emplacement actuel du jardin public de la Grand’Place, a fait construire en face de chez lui ce nouveau local.
Le Comité, composé de Messieurs André DEPREZ, Président ( futur sénateur-maire de Harnes et dont la maison est aujourd’hui devenue le Musée Municipal ), Alcide PLATEAU, Vice-Président et Pierre-François DEWATINE, Chef, glorieux et fier de la prospérité de sa société, décide de la doter d’un drapeau. Une souscription publique est lancée et vivement couverte. Bientôt, une délégation du Comité conduite par Emile Delattre ( dit « de l’Hôtel » ) qui devait remplir l’importante fonction de porte-drapeau se rend à Arras pour faire l’acquisition de cet emblème. Quelques temps plus tard, la population de Harnes toute entière assiste à l’inauguration officielle du drapeau de la Fanfare au cours d’une cérémonie présidée par le Préfet du Pas de Calais. Les musiciens défileront ensuite dans leur pittoresque tenue : redingote et pantalon noirs, et gilet et cravate blancs, chapeau haut de forme sous les ovations d’un nombreux public. ( Il ne reste malheureusement aucune trace de ce premier drapeau )
La Musique avait alors droit de cité et formait un élément actif et populaire dans la vie de la commune.
Un an plus tard, la guerre de 1870 viendra paralyser l’essor de la jeune « Société Musicale de la Ville d’Harnes »
Après la guerre de 1870 … le premier Concours
La guerre de 1870 a entravé l’essor progressif de la jeune société : son effectif s’en retrouve diminué et ses activités sont un temps ( pendant l’occupation allemande ) paralysées. Le travail dans la paix, la reprise des affaires permettront l’effort de reconstitution.
Dès 1873, sous les présidences successives de MM Charles CORROYEZ, Céleste CAILLIEZ, Jacques JAMBART et la direction du Chef LEQUEUX ( 1873 à 1875 ), la « Société Musicale de la Ville d’Harnes » reprend son essor : elle voit augmenter le nombre de ses sociétaires et son travail rigoureux et de qualité permet à son renom de s’établir de plus en plus.
En 1879, sous la direction du Chef Louis BOULANGER (de 1875 à 1892 ), la fanfare qui a abandonné le costume pittoresque cité plus haut pour adopter le costume de ville et la casquette de musicien, aborde enfin son premier concours qui a lieu à Arras. Se présentant en 3ème Division, 3ème Section, la Société voit ses efforts récompensés par les distinctions suivantes :
- 1er Prix d’exécution
- 1er Prix d’Honneur ascendant la classant en 3ème Division 2ème Section
Ce résultat, très honorable, a le don de susciter une satisfaction et une joie qui se manifestent peu de temps après par une souscription publique de doter la société d’une superbe bannière verte ( symbolisant l’espoir de succès futurs ), magnifiquement brodée aux armoiries de la Ville. Il ne reste malheureusement aucune trace de cette bannière
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