Extrait du journal le "TELEGRAMME" du 17.04.2004
Essais nucléaires : certaines victimes attaquent l'Etat
Créée en novembre dernier, l'association nationale des vétérans victimes des essais nucléaires (Anvven) continue de mobiliser ses adhérents au nombre de 100, à ce jour.
Une quinzaine de dépôts de plainte contre l'Etat est actuellement en cours de constitution.
Ils dénoncent les conséquences liées aux essais nucléaires français, les premiers démarrant au Sahara en 1960, avant d'être expérimentés en Polynésie française jusqu'en 1998.
Selon les estimations, 150.000 personnels militaires ont été associés à ces tirs aux conséquences sur la santé jamais officiellement éclaircies.
La France ne reconnaît pas
Du côté des associations qui œuvrent pour une reconnaissance des pathologies associées,
le combat continue pour que l'Etat français reconnaisse ses erreurs, comme ont pu le faire, ces dernières années,
d'autres grandes puissances nucléaires.
Mais la partie est loin d'être gagnée.
On la croyait bien engagée avec les prises de position de Jacques Chirac mais les longues procédures juridiques
et les échecs des premiers requérants montrent que la France n'est pas prête à faire sauter le verrou. Le verrou de ses caisses surtout puisqu'il s'agit de gros sous et que les indemnisations grimpent à hauteur des dramatiques conséquences de santé.
Cancers se déclarant quelques dizaines d'années après la présence sur le terrain,
leucémies fulgurantes, pathologies déclarées par descendance. « 37 % des vétérans du nucléaire décèdent du cancer alors que la proportion nationale se situe dix points en dessous », constate le secrétaire de l'association, Jacques Dezetter.
Les chances d'aboutir
Une réunion de travail était organisée, hier après-midi, au cercle des officiers mariniers, en présence de deux avocats spécialisés.
Des anciens militaires, des épouses et des veuves assistaient à cette réunion qui avait pour but de décrypter le long chemin de la procédure juridique.
Tout d'abord faire une demande officielle de pension avant de lancer le complexe engrenage de la justice.
Mais qui va engager les frais, quels seront les délais, quelles sont les chances d'obtenir gain de cause ?
N'est-ce pas une dépense du peu d'énergie qui reste à certains, affaiblis par la ou les maladies ?
Longue bataille juridique
Les dossiers individuels n'aboutiront pas avant une grosse année voire deux ans ont prévenu les avocats qui ont joué carte sur table.
Des expertises médicales sont indispensables pour appuyer les dossiers.
A l'exception de ceux qui disposent d'une aide juridique, les frais sont à la charge des requérants.
Mais les plus déterminés ne sont pas à un obstacle près.
Anvven : 02.98.47.02.84 ou 06.63.76.68.56.