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Article paru dans le PROGRES du vendredi 18 juillet 2003

Villeurbanne : cantines, tout le monde accepté pour l'instant La commission chargée d'examiner les cas délicats s'est réunie mardi. Tous les enfants ont été acceptés, à quelques cas près, pour lesquels un complément d'information a été demandé. Et contrairement à ce que craignaient les parents, aucune famille dont les revenus sont supérieurs à 4 000 euros n'a été laissée de côté.



Aucun enfant privé de cantine : tel est la conclusion à laquelle est arrivée la commission qui s'est réunie mardi dernier. Un non événement? Assurément non, car depuis plusieurs semaines, des parents menaient bataille, craignant qu'à la prochaine rentrée, certains petits ne puissent prendre leur repas à l'école. En revisitant les modalités d'accès aux cantines scolaires, la majorité municipale ne pensait sans doute pas déclencher un tel tollé. Cela a pourtant été le cas. En cause, un paragraphe particulier, qui stipulait qu'en cas de manque de place dans un restaurant scolaire, les enfants dont les parents ont un revenu supérieur à 4 000 euros seraient placés sur liste d'attente, et leur cas examiné par une commission.
Le texte trouve sa source dans le fait qu'en 2002, une demi-douzaine d'enfants de familles modestes n'avait pas pu trouver de place dans les cantines villeurbannaises. Un cas de figure que la majorité municipale ne voulait voir se reproduire.

Parents mobilisés
Seuls sept des restaurants des 23 groupes scolaires que compte la ville sont concernés par cette mesure, car limités dans leur capacité d'accueil : Anatole-France, Antonin-Perrin, Croix-Luizet, Edouard-Herriot, Emile-Zola, Louis-Pasteur, et Léon-Jouhaux. La levée de boucliers n'en a pas moins été virulente. Les parents ont dénoncé le caractère "discriminatoire" de cette décision, allant jusqu'à demander (en vain), son annulation par le préfet. L'UDF s'en était également émue lors du vote au sein du conseil municipal. Enfin, les parents d'Edouard-Herriot et de Jacques-Prévert ont lancé une pétition, qui a recueilli 161 signatures et a été adressée au maire dans les denriers jours de juin.
Comme le prévoyait le nouveau réglement, la commission s'est donc réunie mardi pour examiner les cas litigieux (1). "Nous avons procédé à l'analyse des dossiers remis dans les délais, explique Pïerre Bouquet, l'adjoint à l'éducation. Nous avons constaté une hausse du nombre de dossiers de 7 à 8%. Nous avons aussi essayé de faire une projection plus globale, en ajoutant le nombre d'enfants qui se sont isncrits en cours d'année l'an dernier".

270 places créées
Bonne surprise : ces calculs ont permis d'accepter tous les candidats, y compris ceux dont les parents ont un revenu supérieur à 4 000 euros. Seuls quelques cas sont en suspens, "pour lesquels nous avons demandé un complément d'information, précise toutefois Pierre Bouquet. Il s'agit d'enfants dont la famille est dans une situation particulière, ou dont la demande n'était pas claire".
Alors, beaucoup de bruit pour rien? Entre le vote du nouveau réglement et la réunion de la commission, la donne a en fait changé : "Nous avons travaillé à des solutions, explique encore Pierre Bouquet. Par exemple en déplaçant ou supprimant des cloisons, ou encore en changeant de mobilier. Ça nous a permis de créer au total 270 places dans les sept restaurants concernés".
CAROLINE DAESCHLER
1. Composée de deux représentants des parents d'élèves, d'une directrice d'école, de l'adjoint au maire en charge de l'éducation Pierre Bouquet (les Verts), de la conseillère municipale déléguée à la restauration scolaire Marie-Claude Thivillon (PS), de la conseillère déléguée à l'éducation Sarah Sultan (PS) et de représentants du service éducation