Jouer de 4 à 84 ans
A l'école maternelle Jacques Prévert, les générations se retrouvent autour d'une table pour des parties de jeux animées. Une bouffée de fraîcheur pour les personnes âgées de la résidence Gustave-Prost.

Au diable, jeux électroniques, poupées et parties de foot, les jeux en bois ont toujours la cote dans le coeur des petits écoliers. A l'école Jacques-Prévert, les petits et les personnes âgées de la maison de retraite privée Gustave-Prost, dament le pion, déplacent des petits chevaux et tirent des dominos tous les vendredis après-midi. Près de soixante-dix ans séparent les jeunes et anciens partenaires de jeux, le jeu lui, traverse les générations sans une ride.
Inviter les anciens sur les bancs de l'école, voilà une idée qui a germé dans l'esprit de la directrice des foyers-logements, Dominique Balanche à la recherche de nouvelles expériences pour ses résidents. " Nous avions déjà amorcé un partenariat avec l'école après Noël : les écoliers et les résidents se déplaçaient à tour de rôle pour partager des moments festifs. A cette occasion nous avons constaté que l'école n'avait pas beaucoup de jeux ! " Alors il y a quelques semaine, une dizaine de résidents sont arrivés les bras chargés de paquets, accueillis par les cris de joie des écoliers. L'esprit de Noël n'était pas loin : les jeux ont été achetés avec les recettes du marché de Noël organisé à la maison de retraite.

Complicité et règles du jeu
Lors de la première après-midi de jeux à l'école, la complicité ne s'est pas fait attendre du côté des écoliers comme des résidents. Ils se tiennent la main, font un brin de causette avant de commencer une partie. " Ca me change les idées et ca me rappelle les moments que je passe avec mes petits-enfants", explique Marie, une résidente qui rappelle les règles du jeu à son jeune partenaire. Pas d'a priori d'un côté comme de l'autre, le jeu rapproche les enfants et les personnes âgées.
Chacun y trouve son compte : les retraités rencontrent un nouveau groupe d'écoliers toutes les semaines. " Les enfants et les personnes âgées ont du temps à s'accorder mutuellement. Car souvent les parents n'ont pas le temps de jouer avec leurs petits ", affirme Nadine Malaval, directrice de l'école. " La spontanéité des enfants est magique, ils ne portent pas de jugements sur la vieillesse. De leur côté, les résidents, sont très patients et peuvent transmettre l'amour et l'esprit convivial du jeu traditionnel en bois ", conclut Dominique Balanche.
Bientôt les partenariats entre l'école maternelle et la résidence pourraient s'intensifier : les dessins des enfants prendraient le chemin de la résidence Gustave-Prost pour s'afficher dans une galerie d'art très enfantine.
N.A.