Communiqué de Presse : "Le Groupe
Emile Zola en crise ! "
Villeurbanne devient depuis quelques
années une cité de plus en plus attractive (la population
a augmenté de plus de 6% en 9 ans, y compris les enfants
en âge scolaire). Pour s'en convaincre, il suffit de prendre
de l'altitude pour observer les nombreuses grues qui s'élèvent
au-dessus des toits. Malheureusement, dans le centre, les écoles
ne suivent pas. Ainsi, l'école maternelle (puis bientôt
l'école élémentaire) du groupe Zola refuse
des élèves. La solution que voudrait retenir la
municipalité est la suppression de deux classes thérapeutiques
(accueillant 12 enfants atteints de troubles du développement,
avec des caractéristiques autistiques) et leur transfert
dans une autre école pour créer une classe maternelle
supplémentaire (plus de 30 élèves) !
Les parents d'élèves
s'y opposent. Tout d'abord, depuis de nombreuses années,
avec les enseignants, ils ont alerté la municipalité
de l'augmentation régulière des effectifs.
Ensuite, toute
augmentation d'effectifs à l'école Emile Zola ne
fera qu'empirer les conditions de vie déjà très
difficiles des enfants et de l'équipe éducative.
Les équipements sont déjà largement insuffisants
(nombre de places à la cantine, surface de la cour : moins
de 50% de la norme préconisée, pas de préau,
salle d'éducation physique insuffisante, nombre de sanitaires
largement insuffisant, surface de la salle de repos, etc ).
Les normes préconisées par l'Education Nationale
en matière d'accueil des enfants ne sont aujourd'hui pas
satisfaites dans l'école Emile Zola. Elles le seront encore
moins demain avec des enfants supplémentaires, d'autant
plus que les enfants des classes thérapeutiques n'utilisent
que très peu les équipements " annexes "
de l'école.
Enfin, ils sont
choqués à l'idée de déplacer des enfants
handicapés pour laisser la place à des enfants "dits
normaux ". Il est aberrant de fragiliser des enfants déjà
en situation très difficile : leur état nécessite
une longue adaptation à leur arrivée, et un minimum
de stabilité ensuite. Changer d'école (c'est à
dire de repères voire de maîtresse) ne peut être
qu'angoissant pour eux, et avec eux, pour leurs parents. De plus,
le travail éducatif patiemment mis en place par toute l'équipe
de l'école Emile Zola serait balayé : il ne faut
pas oublier que toute l'école maternelle, c'est à
dire, la directrice, les enseignants, les ATSEM , l'ITTAC (Institut
de Traitement des Troubles de l'Affectivité et de la Cognition),
les intervenants, se sont fortement investis dans ce projet d'intégration.
Tous, enfants et adultes, ont appris à vivre ensemble pour
un enrichissement mutuel.
Les parents d'élèves
demandent à la municipalité de trouver une autre
solution (pour la rentrée 2003) au problème d'augmentation
des effectifs, tenant compte de la configuration de l'école
et du bien-être de tous les enfants, et de mener enfin une
réflexion à moyen et à long terme.
Sinon, Villeurbanne
peut-il rester attractif encore longtemps?
1. L'augmentation régulière des effectifs
Tableau récapitulatif
des effectifs.
Seuls les enfants de plus de 3 ans comptent dans les effectifs.
Les enfants de 2 ans sont accueillis en fonction des places restantes.
En 5 ans, le nombre d'enfants de plus de 3 ans est passé
de 177 à 223, soit une augmentation de 26% (+ 46 enfants).
1998 1999 2000 2001 2002
Enfants de plus de 3 ans 177 191 195 201 223
Enfants 2 ans 32 16 25 20 0
Liste d'attente 15 28
Total 209 207 220 221 223
2. Les locaux
Tableau récapitulatif
des surfaces disponibles à l'école Emile Zola, par
rapport aux préconisations de l'Education Nationale (Guide
des écoles maternelles).
Le manque de locaux est flagrant.
S'ajoute à cela le problème du restaurant scolaire,
aujourd'hui au maximum de sa capacité (il y a déjà
deux services). Il est partagé par l'école maternelle
et l'école élémentaire. L'année prochaine,
il devrait y avoir 50 enfants supplémentaires, car une
classe doit être créée en maternelle et une
autre en primaire. Ce qui devrait ajouter 20 à 30 enfants
au restaurant
Surface Emile
Zola en m² Préconisation pour 8 classes en m²(actuel-norme)
Cour 470- 1100
Salle d'éducation physique 131,20- 230
Sanitaires enfants 43,86- 75
Hall d'accueil 28- 40
Dégagements 78 -150
Salle de repos 69,70- 96
Bureau du directeur 11,76 -12
Salle des enseignants 0- 15
Salle de service 21,76 -15
Sanitaires adultes 2- 6
Stockage, débarras 3,75- 18
3. Les conséquences pour les enfants des classes thérapeutiques
Les enfants fréquentant
les classes thérapeutiques de l'école Emile Zola
ont pour la plupart un diagnostic de troubles envahissants du
développement avec des caractéristiques autistiques.
La stabilité est primordiale pour eux. Changer d'école
est catastrophique. Il faut beaucoup de temps à ces enfants
pour prendre des repères, investir les lieux, s'adapter
à la maîtresse. Une fois que tout ce travail d'adaptation
est fait, la maîtresse peut enfin apprendre quelque chose
aux enfants, et les faire progresser. Le changement d'école
signifie une perte de repère, de l'angoisse, et tout le
travail d'adaptation à recommencer. C'est une période
très difficile pour les enfants et pour leur famille, avec
des régressions et beaucoup de problèmes logistiques
(les transports, les repas, les horaires, les autres enfant de
la famille, etc ). Pour certains enfants, le changement peut
même signifier la fin de la scolarité, s'ils n'arrivent
pas à s'habituer à la nouvelle école.
De plus, les locaux ne suffisent pas. L'implication du reste de
l'école joue un rôle important. A Emile Zola, tous
les enseignants participent à l'intégration des
classes thérapeutiques. Des projets de décloisonnement
ont été mis en place. Les enfants ont appris à
mutuellement se connaître. Tout cela demande beaucoup de
volonté de la part de tous, et beaucoup de temps (plusieurs
mois, voir plusieurs années ! ).
4. Le périmètre
scolaire
La municipalité
parle depuis très longtemps de la révision du périmètre
scolaire. Malheureusement sans agir. Pourquoi ?
La municipalité dit que " c'est compliqué ",
sans donner de plus amples détails.
5. Le musée
des écoles
Le musée
des écoles est actuellement installé dans l'école
Emile Zola, occupant 2 salles de classe. Il doit déménager
dans la maison de la mémoire, lorsque celle-ci sera terminée
(horizon 2005).
Il nous semble qu'on pourrait le transférer provisoirement
dans un autre groupe scolaire. La mairie prétend qu'il
n'y a pas de locaux pour l'accueillir. Pourtant, le musée
occupe autant de place que les classes thérapeutiques.
Une école disposant de deux salles libres ferait parfaitement
l'affaire Si le coût d'un déménagement
est trop important pour une ville comme Villeurbanne, les parents
d'élèves sont prêts à le réaliser
eux-mêmes.
6. Quelle solution
à long terme
En déplaçant les classes
thérapeutiques, la mairie estime avoir trouvé une
solution. Mais jusqu'à quand ? Combien d'enfants va-t-on
entasser dans cette école ? Quelle décision sera-t-on
amené à prendre dans les prochaines années,
lorsque de nouvelles créations de classes seront envisagées
?