Rencontre du 21 janvier 2003
avec le professeur J. HOCHMANN
Adresse de l'I.T.T.A.C : 9 rue
des teinturiers 69100 Villeurbanne
Le professeur J. HOCHMANN est professeur
en psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent. Ancien responsable
d'un service sectorisé de psychiatrie de l'enfance et de
l'adolescence, rattaché à l'hôpital du Vinatier.
Ce service est actuellement dirigé par le Pr. GEORGIEFF
:
L'I.T.T.A.C : Institut de traitement des troubles de l'affectivité
et de la cognition. Situé à VILLEURBANNE. C'est
un lieu de soin et de consultation pour enfants et adolescents
ayant des problèmes psychologiques.
C'est en 1969, que le Prof. HOCHMANN
commence à mettre en place un dispositif de prise en charge
d'enfants autistes ou ayant des troubles apparentés.
Dés le départ, le plus important était d'offrir
à ces enfants des soins, un travail éducatif et
une visée de conquête de l'autonomie avec l'étroite
collaboration des familles.
Les soins : l'I.T.T.A.C offre aux
enfants une prise en charge individuelle, de groupes et une réeducation
orthophonique, pour aider l'enfant à sortir de son isolement
(travail individuel) et d'entrer en relation avec les autres (travail
de groupes et orthophonie).
La conquête de l'autonomie : Elle
se fait en collaboration avec les familles et par l'intégration
dans des centres sociaux et des lieux sportifs, pour intégrer
l'enfant dans les dispositifs
que la ville offre. Le travail
de groupe sur du long terme crée un lien entre les enfants
sur lequel ils vont se reposer tout au long de leur développement.
En groupe, ils se soutiennent (autonomie collective!).
L'éducation: Au début,
dans les années 70, il y avait très peu d'enfants
(2 ou 3) qui étaient intégrés dans des classes
de perfectionnement (CLIS) en faisant appel à des enseignants
volontaires (un réseau a été créé
avec différentes classes). Des infirmières de l'
I.T.T.A.C, si nécessaire, accompagnaient les enfants dans
les classes.
Ce système apparut très vite insuffisant car les
enseignants devaient s'occuper des autres enfants et n'avaient
pas de temps pour développer une pédagogie adaptée
à eux. C'est avec l'appui de l'inspection académique
que les CLASSES THERAPEUTIQUES vont être créées.
Au début des années 80, l'inspection
académique approuve la création de ces classes qui
ne dépendront pas de la CCPE (commission de circonscription
préélémentaire et élémentaire)
Ce sont donc des enfants de l'I.T.T.A.C qui intégreront
ses classes (lien entre le lieu de soin et les enseignants très
important pour la cohérence de la prise en charge des enfants). C'est en 1983, que la première classe Thérapeutique
à l'école Edouard Herriot est créée.
Suivront, une seconde classe toujours à Ed.HERRIOT, une
première et une seconde classe en maternelle à l'école
Emile Zola, une classe au collège du TONKIN (UPI : Unité
pédagogique d'intégration), une seconde au collège
BELLECOMBE ( UPI) et enfin pour les adolescents (16 à 20
ans) qui sortent du collège, création d'un SESSAD
(service d'éducation spécialisée et de soins
à domicile). En 2003, il y a donc 4 classes thérapeutiques,
2 UPI et un SESSAD à Villeurbanne. Pour les enfants qui
ont le niveau pour intégrer ses classes et évoluer,
la prise en charge s'étale de 0 à 20 ans.
L'organisation de la prise en charge des
enfants qui sont désormais dans ces classes tourne autour
de trois axes comme auparavant, le soin ; l'autonomie et l'éducation.
Chaque enfant a un emploi du temps individualisé qui comprend
les soins (L'I.T.T.A.C) et l'apprentissage (Classes Thérapeutiques)
Mais comment ces enfants intrègrent-ils les classes ?
En maternelle, tous les enfants du secteur présentants
des troubles, même graves, sont intégrés pour
une période d'observation. C'est donc une classe d'observation.
En primaire, un premier filtre s'effectue, il faut que l'enfant
ait acquis un embryon de langage oral et qu'il se rende compte
que les mots servent à communiquer. Les enfants qui n'ont
pas acquis le langage sont orientés vers des I M P ( instituts
médico-pédagogiques), l'I.T.T.A.C a une convention
avec le centre Bourjade à VILLEURBANNE.
Au collège, un deuxième filtre, ne sont admis que
les enfants ayant acquis un minimun de langage écrit plus
une compréhension sans gros troubles du comportement. Ensuite,
les adolescents iront:
Au SESSAD pour maintenir leurs acquis scolaires, développer
leur autonomie et découvrir le monde du travail.
Tous les enfants intégrés dans les classes thérapeutiques
ont un déficit intellectuel associé, sauf rares
exceptions.
Tout ce dispositif mis en place depuis de nombreuses années
fonctionne avec une grande équipe soignante, des infirmièr(e)s,
orthophonistes, psychologues et pédo-psychiatre et une
équipe enseignante.
Seulement quelques enfants il y a trente ans, aujourd'hui 50 patients
(de 0 a 20 ans) profitent de ce dispositif : dans le souci d'une
prise en charge au long cours, afin de les aider à poursuivre
leur développement. Avec le recul nécessaire le
Prof. HOCHMANN aujourd'hui à la retraite dit.
" Malheureusement, nous ne sommes pas tout puissant pour
les cas les plus lourds. Pour un nombre signicatif d'enfants,
avec un dispositif de ce type et une famille forte, nous avons
le sentiment d'avoir contribué à une évolution
sans être parfaite, est intéressante : une certaine
autonomie et des acquisitions.
Pour les grands, à notre grand regret, il n'y a pas toujours
de structures adaptées ( C.A.T ou entreprises) pour les
accueillir."