La BD comme toute ouvre en 2 dimensions, doit recréer du relief afin de tromper l'oil et donner une profondeur à la scène.
C'est pourquoi les auteurs doivent structurer leurs images en privilégiant un avant-plan qui est souvent un personnage, un élément du décor, un véhicule, un animal, dessiné de façon partielle ( vue hors cadre) en avant de la scène, mais dans tous les cas ce 1er plan doit amener le regard selon des lignes de perspective ou de fuite forçant le regard du lecteur à rentrer dans l'image vers l'arrière de la scène (plan moyen), là où va se passer l'action (vue en amorce ).
Cette mise en scène a pour vocation de renforcer le climat, l'atmosphère pour les rendrent soit dramatiques, amusants ou détendants pour le lecteur.
L'arrière-plan ou le fond laissant ou non apparaître la ligne d'horizon est souvent représenté avec un trait plus clair.
Lorsque le dessinateur doit représenter un grand nombre d'éléments dans la même vignette il doit impérativement maîtriser la profondeur de champ afin d'aérer son image et de la rendre moins confuse.
De plus il exagère souvent les traits des différents plans afin de bien les différencier et par conséquent les rendre bien dissociables les uns des autres, ainsi le 1er plan est souvent traité avec des traits épais, et plus il s'enfonce dans l'image plus les traits deviennent clairs jusqu'au fond représenté avec des traits légers et diffus.
Ce sentiment sera encore augmenté par le traitement de la couleur qui sera vive et soutenue dans les premiers plans et beaucoup plus claire, diluée et floue dans les fonds.
On peut aussi jouer sur le contraste de l'image fort au 1er plan et faible dans les derniers plans.
Pour les images représentant la nuit ou l'obscurité on fera tout l'inverse : le 1er plan deviendra clair et l'arrière plan très sombre, comme un éclairage à la lampe torche !