MA NOTATION

J’ai eu l’honneur de servir sous les ordres du Cdt Morlon au 2° Groupe du 1° R A de la 1° DFL à partir du 15 janvier 1945 jusqu’à la dissolution du Régiment.
Je l’ai rejoint sur le front d’Alsace, j’ai participé au mouvement vers le front des Alpes, et vers la région parisienne. Une histoire assez cocasse l’a un peu irrité contre moi.

Venant de la résistance A.S. je suis arrivé au régiment avec les 2 galons de Lieutenant ayant bénéficié d’une promotion anticipée de ‘”5 jours” signée du Colonel Gisèle de la Résistance de Dordogne.

A défaut d’autre document, le Cdt Morlon a éxigé que je retire le 2° galon.
Quelques jours la confirmation de ma nomination et arrivée du Commandement et tout est rentré dans l’ordre.
Je n ’ en ai jamais tenu grief au Cdt car j’ai bien sa réaction en voyant arriver au milieu de cette cohorte de vétérans un “peu reluisant F F I”

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Paul Morlon[1]
Paul Morlon est né le 6 décembre 1912 à Baugy (Cher). Son père est artisan menuisier- ébéniste.

Il fait ses études au lycée de Bourges puis à celui d'Orléans.

Il entre à Polytechnique en 1931 après deux années de préparation au lycée d'Orléans. A sa sortie de l'X il choisit l'Ecole d'Artillerie de Fontainebleau. En juillet 1937, il est affecté au 12ème Régiment d'Artillerie Coloniale (12ème RAC) à Agen, et, volontaire pour aller au Tchad, il y intègre le Régiment de Tirailleurs Sénégalais du Tchad (RTST) en avril 1938.

Chef de section d'artillerie à Moussoro, il quitte le Tchad le 12 juin 1940 pour Bangui. C'est là qu'il apprend l'armistice et qu'il prend connaissance de l' APPEL du 18 juin 1940 du général DE GAULLE

Le 8 août il part pour Brazzaville où il arrive le 18, prenant aussitôt contact avec les premiers ralliés. Il participe au ralliement à la France Libre du territoire du Moyen-Congo avec le Bataillon Delange le 28 août 1940. On le trouve alors à Pointe Noire, puis à Lambaréné où il prend part à la campagne du Gabon à la tête d'une section d'artillerie de 65mm.

A Libreville, aux côtés de du capitaine CRESPIN , il installe partir de novembre 1940 la batterie de côte n° 4. Il est rappelé à Pointe Noire le 28 mai, affecté à la Batterie de la côte.

Après un congé en Afrique du sud pour raisons de santé, le capitaine Morlon reçoit en décembre 1941 une affectation en Syrie, à la 1ère Division Française Libre et plus précisément au 1° Régiment d’Artillerie (1er RA), alors à Damas, sous les ordres du commandant Laurent-Champrosey.

A la tête de la 4ème Batterie, il fera toutes les campagnes de ce régiment. Il prend part à la campagne de Libye et tire ses premiers coups de canons à Halfaya ; Il se distingue particulièrement ensuite lors de la défense de Bir-Hakeim en mai et juin 1942 puis dans les combats d'El Alamein en Egypte en octobre 1942.

Il participe ensuite à la campagne de Tunisie, puis à celle d'Italie où, le 18 mai 1944, le général de Gaulle lui remet la .

Il fait ensuite partie de la deuxième vague de débarquement sur les côtes de Provence et pose le pied en France le 16 août 1944.

Le 5 septembre, il défile dans Lyon avec son régiment, puis les campagnes s'enchaînent avec les Vosges et l'Alsace. Le 4 octobre il est promu chef d'escadron et, le 1er novembre, on lui accorde une permission de 8 jours qu'il passe à Paris. Il y reviendra le 28 décembre pour se marier avant d'entamer les combats d'Alsace.

En janvier 1945 il prend le commandement du 2ème Groupe du 1er RA, le commandant du groupe étant blessé.
A partir de mars 1945, il combat sur le front des Alpes.
Le 18 juin 1945 il prend part avec son unité au défilé sur les Champs-Elysées et, le 7 août, le 1er RAC est fait Compagnon de la Libération. La Croix de Lorraine est mise à l'étendard du régiment le 24 septembre.[2]

Il continue une carrière militaire toujours au sein de l'arme qu'il a si bien servie, ainsi en 1947 il part pour Dakar. Il est ensuite affecté à Paris à la Direction des Affaires Militaires du Ministère des Colonies.

En février 1954 il est chargé du 4ème Bureau de la Mission Française d'Assistance Militaire en Extrême-Orient à Saigon.

Il revient à Paris en 1956 pour peu de temps et sa nouvelle affectation le mène à Madagascar.

Paul Morlon occupe à partir de 1964 le poste d'adjoint militaire de l'amiral commandant le Centre d'Expérimentation du Pacifique pour assurer la préparation logistique de la 1ère explosion atomique à Mururoa.

Il repart pour la France et, colonel, part à la retraite en 1965. Il se reclasse à la RATP comme Directeur Financier des Travaux Neufs.

Il cesse définitivement son activité professionnelle en 1976.

Paul Morlon est décédé le 3 juin 1993 à Arraches en Haute-Savoie, des suites d'une hémorragie cérébrale. Il est inhumé à Araches.


• Commandeur de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 20 novembre 1944
• Croix de Guerre 39-45 (3 citations)
• Médaille de la Résistance avec Rosette
• Médaille Coloniale avec agrafes "AFL", "Libye 42", "Bir-Hakeim", "Tunisie 43"
• Distinguished Service Cross (USA)

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[1]Le bulletin de liaison des Anciens Combattants du 1° Régiment d’Artillerie de la 1° Division Française Libre N°45 d’Avril 2003 présente en couverture une pièce de 105 Hovizer du 1° RA sur les Champs Elysées le 18 juin 1945 ( jour de la naissance de Maryse)

Il annonce aussi le Décès de la veuve du Colonel Champrosey, du Colonel Rogr RESCANIERES survenu le 05/12/2002 à Pamiers , et G. LOUBOUTIN a assisté au repas de Ste Barbe le 04/12/2002 au Club de la Frabce Libre

[2] Le texte en italique relate la période pendant laquelle ,j’ai eu l’honneur de servir sous ses ordres et qui est évoquée dans MES MÉMOIRES dans le CédéRom CPPAPY