Singularité des CAUDEBAN

La lignée des Caudeban de cette généalogie est , à ma connaissance, la seule à porter ce patronyme en France ou ailleurs.
Lorsque j’ai cherché « Patronyme CAUDEBAN «
1 seul nom est sorti : Georgette CAUDEBAN
celui de : Michèle CAUDEBAN est ignoré

QUI ME CONTREDIRA ?

Le triste destin des gendres

Le patronyme, suivi du nom de maison

Une particularité pyrénéenne :

Lorsqu'on entreprend une recherche généalogique entre Océan Atlantique et Vallée d'Aure (Pays Basque, Béarn et Bigorre), cela devient un "véritable casse-tête" et une source d'interrogations, voire d'erreurs de filiation, lorsqu'on ignore tout de cette coutume bien particulière.

Dès le XIIIème siècle, s'est généralisé, dans cette aire géographique, l'usage du prénom suivi du nom de la maison, ce dernier étant précédé de "de" ou "dit de", indiquant la provenance et sans rapport avec une quelconque particule de noblesse.

Si, dans le reste de la France, les hommes donnent un nom à leur maison, ici, c'est la maison qui donne un nom aux hommes.
Le nom de maison est primordial dans la société pyrénéenne.
Il ne change jamais, mais se distingue parfois : ainsi à Laloubère : les Cénac Lahont debat (en aval), et Cénac Lahont dessus (en amont)

Reflet de la personnalité de la famille qui y vit, seul repère de cette société, il sert même, encore de nos jours, de patronyme pour désigner ses habitants autochtones dans l'usage courant.

Il est transmis à la naissance et sera porté par tous ceux et celles qui, un moment de leur vie, vivront sous son toit, alliés, époux et épouse du chef de famille (quelque soit le sexe), oncles et tantes célibataires. La cadette, venue bru (ou nore) perdra, à son mariage, le nom de la maison d'où elle vient pour être identifiée sous le nom de celle de son conjoint héritier. A l'inverse, le cadet, époux d'une héritière, prendra à son tour, le nom de la maison de ses beaux-parents. Et les enfants qui naîtront de cette dernière union seront, parfois, baptisés sous le patronyme de leur mère, quand ce ne sera pas celui, seul, de la maison.

Entreprendre l'étude ou l'histoire d'une famille, c'est, aussi, retracer l'histoire et la dévolution du patrimoine de cette maison, ou l'aîné, intégral, de sexe masculin ou désigné n'est que le dépositaire du patrimoine ancestral qu'il a l'impérieux devoir de léguer à la génération qui le suit. La coutume de Bigorre, rédigée en 1670, en ses nombreux articles, ne traite que des usages et règles de cette dévolution. L'héritier ne pourra, en aucun cas, disposer de ses biens, ni les vendre, ni les aliéner.

Ainsi, à Lagrange, dans la succession de la maison Arros, on passe par héritage, des Lassus aux Pailhé : Marie Lassus Arros, héritière, x ca 1796, Dominique Dubarry Tordiu, d'où Jean Dubarry Arros, héritier, x en 1818, Elisabeth Marmouget, d'où Cyprien Dubarry Arros, héritier, x en 1847 Jeanne Marie Dubarry, d'où Elisabeth Dubarry Arros, héritière x en 1871 Joannès Pailhé, de Capvern, d'où Cyprien Pailhé Arros

Lorsque Jean Laguens Pierrou épouse en 1811, à Castéra Lanusse, Jacquette Laguens Bravat, il y a bien lieu, sous un même patronyme, de savoir qui est l'héritier des deux.

Lorsque se conclut le mariage d'un cadet, (ou cadette) celui-ci (ou celle-ci) se doit de quitter le domicile familial, la coutume excluant toute cohabitation de deux couples de la même génération. Il renonce à sa part d'héritage et n'est pourvu(e) que de la "légitime" (dot ou adot) à l'exclusion de toute partie du patrimoine de la maison. Dans les "bonnes maisons" on recherchera un parti de même strate sociale, si possible par mariage "croisé" avec un (e) héritier(e), ce qu'on appelle "couhouroun", liant désormais deux familles et leurs patrimoines respectifs (et par échange de dots de même montant).

Les mariages entre cadets et cadettes (appelés parfois "sternes") procureront à chacun une dot. Ils seront à l'origine d'une autre maison, distincte, par son nom, de la "maison souche".

Ainsi, au recensement de 1793 de Lahitte (act. Avezac-Prat-Lahitte), trouve t' on quatre maisons Barbazan, toutes issues du couple Charles Barbazan et Joanette Borgella marié vers 1630

- Barbazan, maison souche, celle de l'héritier

- Barbazan Pey de Charles (descendant de Pierre, puis de Charles)

- Barbazan Laurençou (issue de Laurent)

- Barbazan dit Jacques (issue de Jacques)

Toutes ces unions, d'héritiers ou de cadets, se formaliseront par un contrat de mariage, en bonne et due forme, (paroles de futur) par devant notaire, parfois jusqu'à six mois avant l'union religieuse (paroles de présent). Quant à celui qui embrassera l'état ecclésiastique, il sera pourvu d'un "titre clérical", acte notarié lui aussi, qui lui permettra de subvenir à ses besoins matériels.

Le nom de maison est celui :

- du patronyme ancestral (parfois conservé comme nom du hameau sur les cartes)

- d'un lieu d'implantation : Sarrat (la crête), Paloumère (lieu de passage des palombes)

- d'un métier exercé : Haouré (forgeron), Sarthe (tailleur) Moulié (meunier)

- d'un sobriquet : Mingot (mince), Caparrouy (le roux)

- d'un rappel d'ascendance : Peyarnaud (Pierre d'Arnaud)

Pour des périodes plus récentes on trouvera, par exemple, "l'américain" (pour celui revenu riche d'outre atlantique), nom qui se substituera à l'ancienne appellation :

ainsi à Juillan, la maison Sempé, dont Colomés de Juillan fut le propriétaire, acquise par Laurio devenu " L'américain " à son retour de Louisiane.

Le patronyme est souvent appelé "nom de signature" pour souligner qu'il s'agit de celui utilisé pour les actes officiels, alors que le nom utilisé couramment au village est celui du nom de maison. La loi du 6 fructidor an II a permis le changement de nom, ce qui a permis de faire coïncider patronyme et nom de maison en les alliant, voire en associant les patronymes d'un couple.

ainsi, on trouve encore des Beauxis-Sempé (de Juillan), des Pébay-Arnauné (mariage remontant à 1778 en vallée de Campan) et des Lauré-Cassou à Ossun (la maison Cassou de St Savin ayant été acquise vers 1750 par un cadet Lauré à une héritière Cassou, âgée et sans descendance).

Poussé à l'extrême, ce principe de la primauté de la maison a fini par dépouiller ses descendants de leur identité propre, celle du nom de famille.

Une seule chance subsiste pour le chercheur généalogiste, celle d'avoir assimilé ce système qui sert de colonne vertébrale à sa recherche. Hors de la maison qu'il explore, point de salut non plus.

On pourra utilement consulter dans "Les Baronnies des Pyrénées", tome II (E.H.E.S.S. Paris), l'article consacré par Rolande Bonnain aux noms de maisons des Baronnies.

Auteur : Michel Sauvée