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MICHEL MOHR'S
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Les chroniques du 19/10/01 au 08/11/01 sont ici.
 


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Petit mot dans le livre d'or
Email à Michel Mohr
ICQ 21340010

 
 
     
 
Les idées blanches sur une page noire
08/11/ 2001 : 17:00

Je ne sais pas ce qu'il se passe aujourd'hui mais je n'ai pas envie d'écrire.
Le problème c'est qu'en m'exprimant sur le sujet, je donne l'impression à tout le monde que :
- soit je mens, et ça c'est pas bien vu que je me suis engagé à vous dire la vérité, toute la vérité et rien que la vérité (je ne crache pas sur l'écran mais la salive y est),
- soit je me force, et là comme le résultat risque d'être identique à celui des jours où je ne me force pas, vous n'allez pas me croire non plus.
En conclusion, le fait de vous dire la vérité va inévitablement vous amener à être persuadés que je vous mens. Avouez que c'est un comble !
Alors que m'arrive t'il ? Est-ce l'angoisse de la page noire ? Je ne pense pas. Et puis après tout, on dit que l'appétit vient en mangeant alors je vais bien voir où me mènera cette fin de ligne ou de paragraphe. Je ne pense pas que cela soit un problème de motivation parce qu'en fait j'aime bien écrire. Mais pas aujourd'hui. Encore que, pourquoi je dis ça moi ? C'est vrai, après tout je n'ai aucune contrainte, je suis libre comme jamais je ne l'ai été et en plus je ne suis pas du genre à faire bien longtemps ce qui ne m'apporte pas quelque chose de positif. Donc si j'écris aujourd'hui, c'est que cela doit me plaire. Alors c'est quoi le problème ? Peut-être n'ai je pas envie de quelque chose qui me plaît. Et en plus, c'est peut-être justement parce que je n'en n'ai pas envie en permanence que cela me plaît. Ben oui, sinon, je finis par me lasser. Bon, je ne sais pas si je suis très clair mais je vous avais prévenu : je ne sais pas dans quelle direction part cette chronique. Et connaissant mon sens de l'orientation, vous pouvez être à peu près sûr que je vais aussi réussir à vous perdre.
Faisons donc un petit bilan pour analyser ce début de chronique : en fait, c'est comme si les mots avaient de l'avance sur ce que je veux dire, et moi, comme un con, je frappe de plus en plus vite afin de ne pas accumuler le retard qui je le sens pourrait avoir raison de ma raison. Est-ce l'élan de la création, lorsque mon physique ne peut plus suivre le flot de ma pensée qui part dans tous les sens sans que je puisse le canaliser dans une direction consciente et maîtrisée ? Au moins là il n'y a pas de sens interdit, de mauvais sens ou de contresens. Tout juste quelques virages en épingle que j'arrive toujours à négocier, même si derrière moi, je le sens, votre logique vient s'écraser sur le mur de la mienne.
Je vous avais prévenu. Aujourd'hui, je n'ai pas envie d'écrire.
Alors je ne me force pas.

 

La chasse à l'eau
07/11/ 2001 : 19:00

Comme tout le monde il m'arrive de remettre au lendemain ce que je pourrais faire aujourd'hui. Et à force de décliner plusieurs fois ce processus de report, eh bien je me retrouve des fois avec l'obligation de faire aujourd'hui ce que j'aurais dû faire bien des mois auparavant. Je ne sais pas quelle est la logique qui me pousse ainsi à fuir certaines activités. Peut-être est-ce pour être certain d'avoir quelque chose à faire le jour où tout le reste aura été fait, comme s'il m'était insupportable de me coucher un soir sans savoir ce que je vais bien pouvoir faire le lendemain. Ainsi, conserver quelques menus taches en cas de désoeuvrement complet, ça peut rassurer. Dans le cas précis que je vais vous exposer, je crois que c'est plutôt parce que l'activité en question me gonflait plus qu'autre chose.
Ma chasse d'eau fuyait depuis environ 6 mois. Bon, au début, comme c'était du goutte à goutte, je me suis dis 'laisse couler'. Mais le rue s'est transformé en ruisseau puis en fleuve. Au fur et à mesure de l'aggravation du phénomène aqueux, j'allais de plus en plus en avant vers la recherche du pourquoi. Au début je coupais l'arrivée d'eau afin de tarir le Niagara à la source. Puis, afin de démystifier le fonctionnement de la boite blanche, tel un navigateur prêt à affronter une tempête, j'ai commencé à démonter le packaging. Après observation de cette mécanique non huilée, j'ai pris conscience que je commençais là à naviguer en eaux troubles avec flotteur, arrivée d'eau basse et mécanisme de chasse avec tirette intégrée. Devant ce déluge de phénomènes à la limite de l'inexplicable, j'ai refermé le tout en me disant que c'était quand même pas joli-joli à voir. Mais il ne faut jamais fuir un problème de fuites. Surtout quand il évolue dans le mauvais sens, c'est à dire à chaque fois. Et hier en début d'après-midi, décidant qu'assez d'eau avait coulé sous les ponts (et dans mes toilettes aussi), je me suis décidé à traiter cette affaire. Direction Bricorama. Devant le rayon des chasses, je fus ébahi par la profusion de modèles et d'accessoires en tous genres, tous plus universels les uns que les autres mais néanmoins tous différents. Je chope un spécialiste (ne me demandez pas comment on reconnaît un spécialiste des toilettes, quand vous en verrez un vous le saurez) et lui présente mon cas 'Alors, c'est un système à vis ou pas (de vis) que vous avez ?'. Le hic c'est qu'ayant peur de me retrouver avec des toilettes HS, je n'avais encore rien démonté. 'Démontez le tout parce que sinon je vais vous vendre n'importe quoi et vous n'allez pas être content.' Bon, ben en voilà un de lucide, c'est déjà ça. Je rentre chez moi, coupe l'arrivée d'eau, non sans avoir effectué au préalable ce qui pouvait bien être ma dernière vidange avant longtemps, et démonte le mécanisme d'évacuation d'eau. Et je me repointe chez mon vendeur qui sans hésiter me propose un modèle universel qui normalement devait répondre à mes besoins (c'est le cas de le dire). Je rentre chez moi (bis), et après moultes coupures, le mécanisme, pas si compliqué que cela à installer (on a toujours un peu peur de ce qu'on ne connaît pas) est opérationnel. Faut dire que pour simplifier l'opération, je n'ai changé que ce qui était nécessaire. Enfin c'est ce que je croyais jusqu'à ce que je me retrouve avec environ 5 litres d'eau sur le carrelage, faute d'un joint que je n'avais pas changé et qui pendant l'installation avait assurément craqué. Et me voilà à 23h30 en train d'écoper puis de tout redémonter pour changer les joints suspects parce qu'en plus d'être universels ils sont tout au fond et qu'il faut tout sortir pour pouvoir y accéder. Il fallait en plus me dépêcher parce que je commençais à avoir la pression de tous les cotés. Vers minuit, c'était bon et apparemment étanche. Mission accomplie.
Changer une chasse d'eau, moi je vous le dis, il n'y a pas de quoi en faire une histoire. Tout juste une chronique.

 

De mieux en mieux
06/11/ 2001 : 18:15

Chez France Telecom Câble, mon fournisseur d'accès internet, ils sont forts. Mais pas assez. J'avoue que ce coup-ci, ça aurait pu passer mais les ficelles étaient trop grosses. Faudrait voir à ne pas me prendre pour une buse quand même.
Bon, avant de m'emballer plus encore, il faut que je vous explique calmement la situation : hier, je reçois un courrier de France Telecom Câble. Celui-ci m'explique en quelques lignes que dans le but d'obtenir 'une fluidité accrue de vos navigations' et 'une meilleure maîtrise de votre accès Internet Câble Wanadoo', il me faut sans plus de délais installer un nouveau kit de connexion fourni sur CD. Déjà, à la lecture du courrier, je me suis demandé comment j'avais pu vivre sans toutes ces nouveautés jusque là. Moi j'en ai conclu que si ça marchait jusqu'à présent, c'était beaucoup plus dû à un gros coup de bol qu'à une maîtrise totale des technologies de l'information. Et puis tel que le courrier est formulé, l'objectif est d'améliorer des performances déjà bonnes. Ils sont trop forts chez FTC : ils savent faire mieux que mieux. Merci France Telecom.
Bon, mais le problème c'est que moi je ne mange plus de cette daube depuis bien longtemps. Parce que la vérité c'est que la fluidité actuelle, eh bien elle n'est quand même pas terrible. Elle dépend. De quoi ? Je ne sais pas mais elle dépend. Des fois c'est bien, mais des fois c'est pas bien. Quant à la maîtrise accrue de ma connexion, faut m'excuser mais j'avais pas l'impression de maîtriser quoi que ce soit avant, donc quoi qu'ils aient mis dans leur CD magique, cela ne peut, il est vrai, qu'améliorer la situation.
A mon avis, la réalité c'est que le système est saturé et que pour essayer de se sortir de cette situation, ils ont mis en place une logique qui diminue le nombre de connectés à un instant T, histoire d'augmenter les performances. Maintenant, j'ai une demande explicite à faire pour me connecter alors qu'avant, tout se faisait automatiquement au démarrage du PC, sans que je ne m'occupe de rien. Et si je reste connecté pendant 24h, eh ben FTC me déconnecte automatiquement, et ce sans supplément de prix. Bon, le câble, c'est cher mais en théorie il y a quand même des compensations : de bonnes performances et une connexion illimitée en temps.
Avant, les perfos n'étaient pas toujours terribles mais la connexion était sans limitations.
Maintenant, les perfos vont être meilleures (dixit la pub), mais la connexion sans limitations ne sera plus possible.
Moi je dis que la limitation du temps de connexion, ça va bien marcher.
Par contre, pour l'augmentation des perfos, j'attends de voir...

 

A la votre !
05/11/ 2001 : 18:45

Je viens à peine de rentrer de week-end. Bon, je sais que ma notion du week-end n'est plus vraiment la même que la votre mais n'empêche que je fais encore clairement la distinction entre week-ends, vacances et travail. Les seules différences sont que mon dur labeur n'est pas rémunéré, que je travaille pour moi (c'est peut-être pour cela que ça ne paie pas d'ailleurs) et que je peux modifier à loisir les frontières entre ces 3 périodes en fonction de mes envies et des propositions qui me sont faites. Eh bien à peine avais-je commencé à prendre connaissance de mon courrier électronique (ne vous inquiétez pas, ça prendra le temps que ça prendra mais je répondrai personnellement à tous les mails. De toute façon je n'ai pas les moyens de sous-traiter l'affaire) que le téléphone sonne. Vous allez trouver que j'exagère. Et pourtant c'est pas ma faute. Ce coup-ci c'est Anne qui m'appelle. Mais j'ai bien senti que cette fois-ci, Anne, c'était du gros poisson. Pas du genre à essayer de vous refiler des rouleaux de printemps ayant vu plusieurs fois la chaîne du froid se casser. Ni même à vous enfumer avec un quelconque tirage au sort qui est prévu dans la nuit du changement d'heure entre 2 et 3 heures du mat. Non, pas le genre d'Anne ça. Avec Anne, c'est du sérieux. Elle impose le respect. Parce qu'avec Anne, le lot il est déjà gagné. Enfin, c'est ce que je croyais. Faut que je vous explique : Anne elle est employée à Mobilier de France 'Monsieur Mohr, je me permets de vous appeler en priorité'. C'est vrai que pour les autres, et c'est maintenant que je réalise, j'étais pas la priorité. Là au moins, je me sens important, prêt à faire des folies, voir même une connerie, les deux n'étant d'ailleurs pas incompatibles. 'Et dans le cadre de notre nouvelle collection, je suis heureuse de vous annoncer que vous pouvez venir dans votre magasin le plus proche, accompagné de votre conjointe, afin de recevoir gratuitement, et ce sans obligation d'achat, un magnifique service à café doré à l'or fin 24 carats'. Remarquez, ça n'aurait pas été de refus. En plus si ça se trouve ça irait bien avec la cuisine que j'attends d'un moment à l'autre. Heureusement que je n'ai pas pris le portail électrique. Malheureusement, il y a un hic que vous avez assurément déjà trouvé. Ben oui, parce que depuis le 31 octobre, c'est que je n'ai toujours pas trouvé le temps de me marier. Alors je lui explique mon cas, me doutant (je connais tous les travers éliminatoires) qu'il y aurait un problème si je me pointais seul pour prendre mon service à café. En plus, je n'en n'ai pas besoin vu que je n'en bois pas du café. Tout le monde le sait sauf Mobilier de France. C'est un monde ça ! Peuvent pas avoir l'internet ceux-là au lieu d'importuner de pauvres gars qui n'ont rien demandé. Enfin, il suffit de lui expliquer 'Eh bien pour tout vous dire, j'ai une mauvaise nouvelle à vous annoncer : je suis célibataire.' Bon ben Anne, ça ne l'a pas vraiment chagriné ma situation de famille : 'D'accord monsieur, dans ce cas là je vous rappellerai ultérieurement pour vous faire profiter d'offres plus en rapport avec votre cas.' Ça veut dire quoi ça ? Je suis un cas maintenant ? Alors sous prétexte que je suis seul, j'aurais pas le droit de boire un café dans un service à 24 carats ? Je rêve. Et pis c'est quoi un lot plus adapté à mon cas ? Une chope de bière ? Un décapsuleur ? Non mais !
Moi je l'attends de pied ferme le coup de fil d'Anne. Ce coup-ci elle n'a pas intérêt à me décevoir parce que là la coupe est pleine. Je sais pas si elle boira dans du 24 carats mais en tout cas elle risque de trinquer, promis !

 

Le jeu du temps perdu
04/11/ 2001 : 18:10

J'étais en train de regarder la finale du tournoi de tennis de Bercy qui oppose Grosjean à Kafelnikov. 'Et alors, qu'a fait l'Nikov ?' me direz-vous. Eh bien en réalité je n'en sais rien car j'ai du abandonner au début du quatrième set. Le tennis, je n'arrive plus à regarder. Le dernier match que j'ai vu en entier, c'était je crois en 83 lorsque Noah a gagné Roland Garros. Mais depuis, c'est abandon sur abandon. Et ce n'est jamais sur blessure. Des fois c'est la faute des joueurs qui ne montent plus au filet parce que pour cela il faut courir, et courir c'est fatiguant. Ce sont des matches marathons qui m'épuisent. Chaque impact de la balle sur les raquettes me rappelle le tic-tac du réveil sauf que là, ça m'endort. Vas comprendre ! D'ailleurs l'objectif de chacun des joueurs est aussi d'endormir l'adversaire. C'est le dernier qui ne pionce pas qui gagne. Je pense que ça se passe comme ça mais je n'en suis pas certain vu que je n'arrive pas à résister le temps qu'il faudrait pour confirmer ou infirmer cette hypothèse. En plus, faut voir les commentateurs. Trop forts. Pour commencer ils parlent à voix basse, comme pour ne pas déranger les joueurs alors qu'en fait ils sont isolés dans une cabine et que malheureusement il n'y a que nous qui pouvons les entendre. A mon avis ils ont été recrutés au dernier salon de la magie, catégorie hypnotiseurs de foules. Il est d'usage de dire que 'le train sifflera trois fois'. Eh bien avec eux, lorsque le train du sommeil passe, je n'ai même pas le temps d'entendre le début du premier coup de sifflet.
Ah le tennis ! Pour s'endormir il n'y a pas mieux je crois. Le pire c'est qu'en bon sportif que je suis, cela m'intéresse de connaître le résultat des matches. Mais pas de les voir. Le jour où ils se décident à ne jouer que le dernier set (faut reconnaître que c'est celui-là que tout le monde attend vu que les autres sets, ils ne servent qu'à déterminer lequel sera le dernier), eh bien ce jour là, je reviendrais éventuellement sur ma décision de ne plus perdre mon temps devant le tennis. Ben oui, comme il existe tellement d'autres moyens de le perdre, j'ai bien envie de tous les essayer, histoire de ne pas dormir idiot...

 

J'en vois de toutes les couleurs
03/11/ 2001 : 15:10

Qu'est ce que la réalité ? Voilà une question qu'elle est bonne. Plus j'y pense et plus je me dis qu'elle n'existe pas. Même pour les choses qui normalement ne devraient pas me poser de problèmes, je doute.
Prenons un exemple à priori simple : la Maison Blanche. Bon, faut reconnaître que normalement, il n'y a pas tellement à tergiverser pour connaître sa vraie couleur. Elle est blanche, tout le monde en convient. C'est même tellement convenu que la réponse est dans la question, comme pour le cheval blanc d'Henry IV. Donc là, on pourrait penser que c'est bon, qu'on peut passer à la question suivante, en route vers les millions. En plus je n'ai même pas utilisé mon joker, c'est vous dire si je suis sûr de moi. Quoique. Déjà qu'ils aient eu besoin de préciser la couleur dans le nom, c'est peut-être le signe que le doute est permis. En plus, vous trouverez toujours un daltonien qui vous affirmera que tout cela n'est qu'une vaste tentative de manipulation de l'opinion publique puisque la Maison Blanche en fait elle est bleue. Vas lui prouver qu'il a tort le gars ! Et puis il y a aussi les aveugles. Eux ils sont prêts à croire tout ce qu'on leur dit mais n'empêche que si on leur disait que la Maison Blanche était rouge, eh ben ils le croiraient. Comme quoi c'est pas si impossible que cela. Alors qu'est-ce que la réalité ? Elle est blanche, bleue ou rouge la Maison Blanche ? Sachant que je suis incapable de prouver sa couleur, comment être sûr que c'est moi qui ai raison ? Eh bien en fait, je ne sais pas.
J'ai de plus en plus l'impression que c'est parce qu'une majorité de personnes a décidé de quelque chose que cette chose est du coup la réalité. Mais le jour où la majorité des gens a changé d'avis sans me prévenir, cela signifie t'il que ma perception de la réalité est tout à coup devenue fausse ?
Je crois que quelqu'un qui devient fou est uniquement la résultante de son passage de la majorité à une minorité. Et je suis certain que nous sommes tous des fous, chacun dans des domaines bien particuliers.

 

Pleins feux sur le code
02/11/ 2001 : 15:40

Je me demande si certaines des conventions, que je tenais pourtant pour acquises n'ont pas été modifiées le fameux jour de la faille temporelle sur laquelle, rassurez-vous, je ne reviendrai pas aujourd'hui.
Le fait que je ne sois pas au courant d'une nouvelle manipulation de ce type ne m'étonne à dire vrai pas plus que cela. En effet, j'imagine que sans chercher bien loin, on doit pouvoir trouver quelques spécimens fonctionnant encore avec l'ancienne heure (je sais, j'avais promis mais vous savez, je change souvent d'avis. Et puis après tout, cela vous apprendra à toujours croire ce que je dis...). Et oui, moi je suis sûr que certains d'entre nous sont encore persuadés d'être devenus trop forts depuis quelques jours puisqu'ils arrivent systématiquement à avoir une heure d'avance sur tous les autres, et ceci dans tous les domaines, ce qui, avouons-le, est bien la preuve de leur supériorité nouvelle. Le seul hic, c'est qu'ils ne se sont pas aperçus qu'ils commençaient tout une heure avant les autres...C'est d'ailleurs bien le genre d'énergumènes à insulter la SNCF pour leurs retards devenus soudainement systématiques. Tenez, je vous le fais : 'Ils sont vraiment trop forts. Je vous jure qu'ils ont exactement à chaque fois une heure de retard sur tous leurs trains. Et personne ne dit rien. Ça n'étonne plus personne à part moi. Dingue non ?'. Si. Mais le dingue c'est lui. Au moins, au niveau de la prise de conscience de son propre état, ce sont les autres qui ont de l'avance... Ben oui, croire que la SNCF est capable de retards aussi ponctuels, c'est quand même pas donné aux sains d'esprit.
Bref, avant que je n'embrouille tout le monde avec mes vieux démons (c'est bon ? Vous comprenez de quoi je parle ou je vous la refais ?), je me posais des questions sur d'éventuels changements de conventions. Je me suis interrogé hier soir, vers minuit (nouvelle heure, je précise pour les retardataires) lorsque nous roulions sur l'autoroute pour rejoindre Metz à partir de Villerupt (qui se trouve juste avant le bout du monde, sur votre droite) avec mes parents. Nous avons effectivement croisé des panneaux indiquant à moment donné une vitesse maximale autorisée de 70 km/h. Surpris de cette apparition en pleine autoroute, nous émimes une suggestion du style 'C'est bizarre ça. Peut-être que cela concerne les automobilistes qui empruntent la route parallèle à la nôtre.' Je sais, l'explication est osée. Mais dans la famille nous sommes toujours capables, quelle que soit la situation, de formuler une explication rationnelle, et ceci même face à tous les événements paranormaux dont nous sommes les témoins.
En réalité, je crois avoir trouvé l'explication. Si. En observant les autres et en admettant que eux savaient. Eh ben figurez-vous qu'ils ont changé la signification des panneaux. Si. Maintenant c'est la vitesse minimale autorisée qui est affichée. Et apparemment, moins on s'en approche et mieux c'est.
Heureusement que les autres suivent l'actualité, parce que sinon nous, on serait passés pour des gens jamais au courant de rien. Et avec un père électricien, ma réputation en aurait pris un coup...

 

Le début de la fin
01/11/ 2001 : 10:45

Je viens d'entendre à FRANCE INFO que de plus en plus de gens s'inquiétaient de la façon dont allaient se passer leurs obsèques lorsqu'ils seront morts (ceci est ce qu'on appelle une condition nécessaire et suffisante).
Bon, je sais que le sujet n'est pas gai mais aujourd'hui c'est la Toussaint et comme je n'ai aucunement envie de parler d'Halloween sous peine d'être désagréable, je préfère aborder un sujet qui à priori concerne tout le monde.
Comment peut-on expliquer que certains se soucient de ce qui arrivera pour eux alors qu'ils ne seront plus là pour le vivre ? Je ne comprends pas. Je trouve qu'il est normal de se poser des questions sur la mort, d'en avoir peur ou pas, de se forger une règle de vie par rapport à cela. Mais s'inquiéter de ses obsèques, alors là ça me dépasse. C'est bien le paradoxe de l'être humain : au lieu de s'attaquer aux difficultés de sa vie (et elles sont nombreuses) ou sur la recherche de solutions pour vivre mieux (et elles aussi sont nombreuses), eh bien il préfère passer son temps et mobiliser son énergie pour des choses qui n'ont, à mon avis, absolument aucune importance. Parce qu'avouez que de toute façon, qu'on s'en soit occupé ou pas, globalement on imagine bien quel va être le protocole suivi à notre mort par notre enveloppe charnelle (le reste étant une affaire de convictions religieuses). D'un autre côté, c'est sûr qu'il est plus facile de s'occuper de ses obsèques que de sa vie. Là au moins c'est juste qu'une question d'argent et on est sûr, si je puis dire, de trouver son bonheur. Ben oui, il y a de très bons professionnels dans tous les domaines et comme le client est roi...
Et puis après tout, qui je suis moi pour donner des leçons ! Si c'est vrai que ça peut apporter un peu de bonheur aux gens de préparer leurs obsèques, eh bien qu'ils le fassent !
Ce serait quand même dommage de ne pas profiter un peu de sa propre mort de son vivant...

 

Le mauvais sort
31/10/ 2001 : 18:15

Cette après-midi, j'ai encore reçu un coup de fil d'une entreprise à but plutôt lucratif. Cette fois-ci, c'est Virginie (je crois qu'ils ont viré Magali parce qu'elle n'arrivait pas à refourguer ses quiches lorraines (cf chronique du 08/10/2001 pour l'allusion)) qui, après m'avoir expliqué qu'elle bossait pour une entreprise qui venait de s'installer dans les environs, m'a annoncé que j'avais été sélectionné pour participer à un tirage au sort me permettant de gagner une cuisine, une salle de bain, des volets roulants ou un portail électrique. Ô joie. Comme je commence à connaître les méthodes de ces arnaqueurs, euh pardon, de ces professionnels, d'emblée je lui demande 'Et en contrepartie je m'engage à quoi ?'. Là, sentant qu'il ne fallait pas me chauffer longtemps avec son histoire de portail électrique, elle me dit, surprise 'Euh non monsieur, aucune, c'est juste pour participer à un tirage au sort'. Moi je vous le dis, le sort s'acharne sur moi. En plus il fallait que je fasse un choix entre les lots, parce qu'apparemment, le hasard n'est plus de ce monde. Même l'imprévu est prévisible maintenant. Enfin ! Puisque je ne m'engage à rien, avouez que ce serait con de ma part de ne pas participer. En fait je suis sûr que la contrepartie c'est un truc du style : 'Si vous gagnez, il faut venir retirer votre lot au magasin accompagné de votre épouse'. Je ne sais pas combien de fois on me l'a faite celle-là. Je vous jure que si j'étais marié j'aurais déjà gagné de quoi équiper des dizaines de maisons uniquement constituées de cuisines et de salles de bains. Ça m'énerve ça. Comme si les célibataires ne mangeaient pas et ne se lavaient pas et que les couples ne pensaient qu'à bouffer et à se laver !
Bref, l'heure n'étant pas à la scène de ménage, il me fallait bien faire un choix puisque telle était la règle du jeu. Faut quand même reconnaître qu'à l'examen des différentes propositions, j'étais pas vraiment emballé. 'Je peux appeler un ami ?'. Euh, non, ça c'est un autre jeu. Et puis en plus j'étais déjà au téléphone, et vu que je n'ai pas le R2 ('Pratique le double appel !' J. Rochefort dans son meilleur rôle), ça sera pas possible. Un portail électrique ? Mouais, je pourrais l'installer entre le canapé et la télé, histoire d'avoir une ouverture plus grande sur le monde extérieur. Bof. Et des volets roulants électriques dans la cuisine ? Ça c'est bien. Mais je suis pas sûr que ça plaise à Virginie. Bon, disons 'Cuisine. J'ai bon ?'. 'Si vous gagnez, on vous préviendra par courrier recommandé.' 'Ok, ça roule. Au revoir.'.
Je ne sais pas pourquoi tout le monde veut me faire gagner ou me vendre des trucs dont je n'ai aucune utilité.
D'un autre côté, c'est aussi la preuve que le monde continue de tourner sans moi et que malgré tout on ne m'a pas oublié.

 

Le poissard
30/10/ 2001 : 17:30

Excusez moi d'insister mais je vais revenir sur la faille temporelle à laquelle nous avons été confronté dans la nuit de samedi à dimanche. N'y voyez pas ici une quelconque pression d'un sponsor soucieux de poser les bonnes questions. Non, pas du tout puisque apparemment, il n'y a que moi que le sujet intéresse.
Je vais vous parler de quelques problèmes qui forcément ont dû se poser, ce fameux Dimanche à 3h, lorsque nous avons basculé dans une folie collective inavouée et tous décrétés qu'il était en fait 2h.
Moi, je me demande par exemple si les veilleurs de nuit ont été payés en heures supplémentaires.
Je me demande aussi comment les actes de naissances ont été rédigés cette fameuse nuit. Imaginez un gamin naissant à 2h10, avant le changement. A 2h59, le gamin, il est déjà vieux de 49 minutes, ce qui n'est pas rien quand même car proportionnellement peu d'entre nous vieillissent aussi vite. Eh ben une minute plus tard, à 3h00, eh ben le gamin il est pas né. Mathématiquement il a -10 minutes. Ils ont fait comment les médecins ? Ils l'ont remis dans le ventre de sa mère, décrétant un faux départ ? Et sur l'acte de naissance ils mettent quoi : 'Né à 2h10 de l'ancien horaire avant le nouveau' ou 'Né 50 minutes avant 2 heures du mat, mais pas à 1h10' ? Le gamin, moi je dis qu'il est mal parti. Son anniversaire, va t'il le fêter 2 fois par an ? Je vous avais dit que celui-là il était mal barré quant à son vieillissement prématuré.
Et les trains, vous y avez pensé vous ? Moi si. Figurez-vous qu'il a du y avoir des trains qui sont arrivés avant d'être partis. J'imagine déjà les problèmes de maths du genre 'Sachant qu'un train part à 2h15 et qu'il a 45 minutes de trajet à faire, à quelle heure arrive t'il ?'. Et oui, il arrive à 2h, c'est à dire 15 minutes avant son départ. C'est pas dingue ça ? J'aurais bien aimé voir les affichages de la SNCF pour voir si là aussi c'était possible.
En plus, si on suppose que la mère du gamin accouche dans le train en question, faut quand même avouer que le mouflet, il est bien parti pour être un vrai poissard. Il ne manquerait plus qu'il se tape l'exo de maths au CE2 et là il a la totale. Il est bon pour l'asile.
A16 ans, si c'est pas malheureux...

 

L'arnaque temporelle
29/10/ 2001 : 16:00

Vous n'auriez pas vu passer la vingt-cinquième heure ? Vous savez, celle qu'on nous donne en hiver qu'on soit sage ou méchant puis qu'on nous reprend en été comme pour nous punir de ne pas avoir su quoi en faire.
Le fameux passage à l'heure d'hiver. Une des deux pièces maîtresses de la plus grande arnaque temporelle de tous les temps. Ben si, le décompte il est vite fait quand même. Regardez, on nous donne une heure de plus. Ok. Mais on en fait quoi de cette heure là ? Eh bien on l'utilise quasi en intégralité pour remettre à l'heure toutes les horloges qui traînent dans la maison. Parce que maintenant, il y a l'heure sur tout : le micro-ondes, le four, la télé, le magnétoscope, le réveil (pour ça faut quand même reconnaître que c'est utile), le décodeur, la chaîne hi-fi, la montre, le cardio-fréquencemètre, l'ordinateur, le téléphone fixe, le mobile, le palm... Le plus dur c'est d'être sûr qu'on a été (dans ce cas c'est plutôt l'hiver mais bon...) exhaustif. Car si, ô malheur vous ne l'avez pas été, vous pouvez être sûr que va se produire, à l'insu de votre plein grès, une caguade dans votre système d'habitude précis comme une horloge suisse. C'est un coup à enregistrer les Chiffres et les lettres à la place d'Alerte à Malibu, et ça, forcément, lorsque vous rentrerez du travail, vous n'allez pas aimer, mais alors pas du tout. Remarquez, il n'y a pas tellement de différences entre les deux émissions. Dans les deux tout est question de chiffres. Sauf qu'en plus dans l'un c'est plutôt le poids des mots et dans l'autre le choc des photos.
Mais bon, je sens que je m'égare. Donc je vous disais que le compte n'est pas bon du tout. Cependant, si en hiver on peut considérer que l'opération est blanche (comme neige, décidément tout se tient. J'ai l'impression que c'est pas des cons les gars qui décident), considération rendue possible uniquement en faisant abstraction d'autres désagréments sur lesquels je reviendrai ultérieurement, c'est en été où l'arnaque est la plus flagrante. Parce que comme on nous a déjà donné une heure de plus et que l'époque est plutôt aux réductions de tout, eh bien on nous la reprend. En réalité ce n'est pas la même mais cela simplifie un peu ma démonstration. Et lors du changement d'été, tous les travaux de remise à jour (plutôt à l'heure) sont aussi à faire. Ce qui nous prend également une heure. Bilan de l'opération en été : on nous prend une heure et on en perd une autre à tout redérégler comme c'était la fois d'avant le changement précédent. Limpide non ?
Donc, ce que je dis, c'est que les deux changements d'horaire font perdre à chaque français deux heures par an. Et comme on est 60 millions, cela fait 120 millions d'heures par an.
Où quelles sont nos millions d'heures ? Je pose la question.
Parce que vous savez, rien ne se perd et rien ne se crée dans l'univers. Si on a perdu 120 millions d'heures par an, et la somme est considérable puisque l'arnaque existe depuis déjà pas mal de temps, c'est forcément que quelqu'un les a récupérées.
Et ça m'étonnerait pas qu'on les retrouve encore sur un compte en Suisse. Ça m'étonnerait pas...

 

Tout pareil que la pub
28/10/ 2001 : 19:45

Connaissez vous Sport Elec ? Mais si, vous devez connaître. Vous savez, c'est les ventouses qu'on se colle où on veut, et après on fait passer un courant électrique pour se muscler tout en regardant la télé ou en buvant une bière. Il y en aurait même qui disent qu'on peut faire les deux en même temps, mais ça n'a pas été prouvé scientifiquement. Bon alors déjà, faut reconnaître que les cobayes de la pub, je ne sais pas sur quel voltage ils ont mis leur appareil mais à mon avis ils ont dû faire sauter les plombs (au propre comme au défiguré) plus d'une fois. Sans blagues, vu comment ils et elles sont gaulés dans la réclame afférente au produit susmentionné, je suis certain que ce dernier il doit être en fin de vie et que les ventouses ça fait bien longtemps qu'elles n'adhèrent plus à rien.
Bref, après ce petit rappel vous saurez tout une fois que je vous aurais dit que l'appareil Sport Elec consiste à envoyer toutes les secondes une décharge d'une demi-seconde, suivant en cela un cycle électriquement continu.
Bien.
Vous avez déjà fait du Karting ? Eh ben c'est pareil que le Sport Elec, sauf que les termes techniques sont légèrement différents, que l'usage de l'électricité n'est pas courant et qu'il n'est pas commode de siroter sa bibine faute de troisième main disponible. Si, je vous jure, c'est tout pareil. Sauf que là vous avez seulement 2 impulsions, qu'on appellent dans le jargon du milieu 'Les qualifications' et 'La course', d'une durée de 10 minutes et espacées également de 10 minutes. Vous êtes à 100% tétanisés par l'effort pendant les périodes de conduite, enfin si j'ose pour ma part appeler cela de la conduite. A la fin des qualifications, vous savez, juste avant de récupérer pour être frais et dispo lors de la course (!), vous prenez vraiment conscience que la terre est basse lorsqu'il faut vous extirper du siège baquet. Vous avez l'impression de ne faire plus qu'un avec le kart et que celui-ci ne veut plus vous lâcher. Mais rassurez-vous, chez moi cette prise de conscience a complètement disparu lors de la course où là je n'avais carrément plus conscience de rien.
Parlons chiffres : on était 10, j'ai fait 7ième aux qualifs et...10ième à la course. Trop fatigué. Un accrochage dans ce premier virage de mouise. Un kart dont le siège ne reculait pas. Les genoux dans le menton. Une prise de risque maximale. Des tête-à-queues en veux-tu en voilà...
Bref, comme vous le voyez, je ne cherche pas d'excuses et j'assume complètement cette place de dernier. Ça tombe bien, on peut pas être premier partout...
Donc aujourd'hui pour se détendre, c'était piscine / brunch / promenade, le triathlon infernal. J'ai des courbatures et je sens que la fatigue s'est complètement généralisée. Même au niveau du cou c'est douloureux. Ça doit être à cause de la prise de G. Mais sinon, le kart c'est super. Si, si. Juste après quand tu prends ta bière. Pareil que le Sport Elec je vous dis.
Bon ben c'est pas tout ça mais moi je vais prendre un bain de synthol. Le week-end ça m'épuise...

 

Encore une histoire de courses
27/10/ 2001 : 11:58

Je n'aime pas le matin. Quelle que soit l'heure à laquelle je me lève, j'ai toujours l'impression d'être à la bourre. A peine levé, c'est le départ d'une course dont je ne sors jamais vainqueur. Cependant, cela ne m'empêche pas de me lever quand-même. Par exemple, pour des raisons dépendantes de ma volonté, je suis dans l'obligation d'écrire ma chronique ce matin, parce que cette après-midi j'ai une autre course contre la montre à faire, mais une vraie cette fois. Eh bien, m'attendant, pour cause de cerveau embrouillé par les mille et une choses à faire aujourd'hui, à éprouver les pires difficultés pour aligner plus de 2 mots de suite à cette heure matinale, ce qui, vous en conviendrez, n'est pas pratique pour faire des phrases, eh bien disais-je je m'aperçois que cela ne me pose aucun problème. Je crois que je suis capable de gérer de tels bouleversements de planning, de faire face à l'inconnu et donc d'accepter les surprises de la vie. D'accord, je m'emballe mais c'est juste pour dire que des fois on se fait des idées préconçues qui s'avèrent fausses.
Comme je le signalais plus haut, je vais faire une course cette après-midi. De karting. En réalité je suis bon pour faire 2 courses. Parce que comme cela se passe vers Orly, je vais d'abord devoir affronter l'A86, pour une course plus ou moins longue (plutôt longue que courte à n'en pas douter), le genre de course où l'on s'arrête sans arrêts (!!!). Mais bon, là au moins je connais le véhicule et celui-ci ne me fait pas peur. En plus j'ai la chance de posséder la plus belle voiture du monde. Si ! Ben, enfin, si je vous le dis. C'est un monde ça ! Depuis quand vous ne croyez plus ce que je vous dis ? Ma voiture c'est la plus belle voiture du monde. Vous pouvez en trouver des plus petites, des plus grandes, des plus chères, des moins chères, des qui consomment plus (si, si) et des qui consomment moins (faut quand même reconnaître que là c'est plus facile) mais des plus belles non. Définitivement non. Quand vous êtes à l'intérieur de cette voiture, c'est comme si vous étiez, comment dirais-je, dans un autre univers, fait de paix et de sérénité. Un univers où tout vous obéit aux doigts et aux pieds, parce que pour l'oeil ce ne sera pas encore possible. Et avouez qu'un tel niveau d'obéissance, on ne le retrouve pas forcément sur beaucoup de modèles de série. Mais j'y reviendrai plus tard sur ma voiture à moi.
Et donc, je me suis fait embrigadé cette après-midi par deux frères (que j'appellerai O. (comme Olivier) et JH. (comme Jean-Hugues), afin qu'ils ne se sentent pas visés), passionnés de voitures. Enfin passionnés. O roulait en Laguna jusqu'à la semaine dernière, ce qui pour exprimer le désarroi (déjà roi) que je ressens en y pensant ne nécessite aucune explication complémentaire de ma part. Et JH, lui il est parti en vrille complet. Peut-être qu'il croyait que le prix de sa voiture était en centimes. Peut-être...
Bref, cette seconde course (ou troisième je ne sais plus) ne s'annonce pas la plus facile de la journée mais en tout cas, c'est sûr que ce sera la plus rapide de toutes...

 

Premier carrefour à droite
26/10/ 2001 : 17:20

Je n'ai pas le sens de l'orientation. Comme je le sais je prépare soigneusement tous mes déplacements, mais cela ne change rien. Je n'ai définitivement pas le sens de l'orientation.
En général, je repère systématiquement le trajet de façon précise sur une carte destinée à cet effet, et auparavant je notais même les directions, les sorties et les noms de rues à prendre sur un post-it que je collais sur le volant au début du périple, gardant toujours à portée de main la carte complète, on ne sait jamais. Le seul problème avec le post-it c'est lorsqu'un changement de route intervient en plein virage ou en plein carrefour. Là en général comme ma tête ne possède pas les mêmes possibilités de rotation que mon volant, je finis toujours par rater quelque chose. Dans ces cas-là, je suis bon pour essayer tant bien que mal de lire un nom de rue, de m'arrêter et de tenter un repérage sur la carte par la fameuse méthode pseudo-aléatoire que moi j'appelle 'là je crois bien que c'est le purin !'. S'en suit alors autant d'arrêts du même type pour me rapprocher, rue par rue, à un nom qui me permet de me rebrancher sur mon post-it, si cependant celui-ci ne s'est pas décollé entre-temps, parce qu'il faut bien reconnaître que c'est pas vraiment étudié pour la voiture.
Cependant, je ne me méfie jamais assez des petits déplacements, ceux qui normalement font juste appel au bon sens. Il n'y a pas de bon sens. Pas avec moi. Je finis toujours par me retrouver dans le mauvais sens. Par exemple, j'habite près d'un centre commercial. Le Carrefour de celui-ci se trouve à 400 mètres environ de chez moi. Eh bien la première fois que j'y suis allé en voiture pour faire des courses, vous vous doutez bien que les repérages préalables n'ont pas été possibles, des cartes aussi détaillées n'étant pas commercialisées. Je pars donc en voiture, repère une entrée de parking, rentre, cherche une place parmi le dédale d'allées et de contre-allées, me gare, fait mes courses et revient à la voiture. Et c'est là que ça se gâte. Parce que évidemment, comme il y a au moins 10 entrées pour accéder au parking, eh bien du coup il y a au moins 10 sorties différentes. Comme de toute façon toutes les routes, parce qu'on peut vraiment appeler ça des routes, sont à sens uniques, je me suis dis que j'allais tourner jusqu'à trouver LA bonne sortie. Le problème, c'est que le panneau 'Bonne sortie', je ne l'ai jamais croisé. J'ai fini, à force de tourner par me retrouver dans une file de voiture qui se dirigeait vers une sortie toute proche. Comme j'en avais marre de tourner sans trouver de repères, je me suis dis 'Bon, là tu sors, au moins dehors tu reconnaîtras les rues et le tour sera joué.'. Confiant quoi ! Eh ben figurez-vous que je me suis retrouvé en moins de temps qu'il ne faut pour s'en apercevoir sur l'autoroute A13 direction Paris, celle qui mène directement au fameux triangle de Rocquencourt dont je vous ai déjà parlé. Remarquez, là j'étais pas perdu. J'étais loin de chez moi mais pas perdu. Dans ces cas-là, il faut attendre la première sortie d'autoroute (et il n'y en a pas tous les 100 mètres, c'est moi qui vous le dis), faire demi-tour, et essayer de rentrer chez soi avant que les pizzas surgelés se mettent toutes seules à la recherche des oeufs dans le coffre.
Bref, j'ai mis une demi-heure (eh mais c'est vrai que tout fonctionne par demis chez moi !) pour rentrer chez moi en voiture alors qu'à pied il me faut 7 minutes en cas de vent défavorable.
Je ne sais pas s'il y a une morale à cette histoire. Malgré tout, je vous affirme que j'ai un grand sens de la désorientation.

 

L'ouverture...d'esprit
25/10/ 2001 : 15:30

Et oui, c'est aussi cela la MICHEL MOHR 'S PAGES PERSOS : on ne peut pas rire de tout en toutes circonstances. Parce que je sais que l'humour, certes permet de dédramatiser certains sujets pourtant importants mais, j'en ai bien peur, dénature également le message que je souhaite faire passer. Ben oui, parce que dans chacune de mes chroniques, il y a un message. Nous n'aviez pas remarqué ? Je crois qu'il faut que vous les relisiez toutes en étant beaucoup plus attentifs, parce que sinon, moi je vais arrêter d'être marrant. Je vous avoue que cela me sera extrêmement difficile parce que j'ai la fâcheuse habitude de rire de ce qui m'arrive. Même quand on me prend pour un voyou. Vous croyez que je vous reparle du tabac-presse, objet de l'article ô combien sérieux du 22/10/2001 ? Non, j'ai d'autres histoires de ce style et je vais vous en raconter une qui nous est arrivée à JP et moi-même lorsque nous étions étudiants, à l'époque des grandes désillusions. Tout d'abord il faut que je vous explique que JP, c'est un gars qui écoute la même musique de sauvages que moi, c'est à dire à tendances agressives, qui préfère attaquer plutôt que de se défendre, vous voyez. A l'époque, nous étions habillés propres sur nous, jeans, baskets, la seule preuve de nos tendances musicales se repérant par l'intermédiaire de tee-shirts noirs à l'effigie de nos maîtres à penser. JP se démarquait car il avait les cheveux longs, postiche lâchement abandonné depuis devant les impératifs de la vie en société qui prône la conformité pour tous. Note, JP, que ceci n'est pas une critique, je sais que la vie est faite de concessions. Mais quand même...à ce point !
Et donc, JP et moi, régulièrement, allions faire nos courses alimentaires. En clair on allait acheter notre réserve de bières pour la semaine parce que le poids à pleine charge de ma 205 de l'époque ne nous permettait pas d'en faire pour plus de temps. Mais cela fera l'objet d'autres chroniques. Donc, pour faire les courses, je garais ma voiture dans le parking souterrain du centre commercial de la Part-Dieu, lieu pas tellement éclairé, il faut bien le dire. Notre mission accomplie au Carrefour du coin, nous revenions charger la voiture, la manoeuvre nous prenant en général une bonne demi-heure (tout était histoire de demis à l'époque...). Comme c'était le soir, il n'y avait pas grand monde. Et là, un gars se pointe vers nous. Là s'engage le dialogue suivant :
- Lui : 'Euhh excusez-moi mais j'ai un problème : ma voiture est fermée et les clés sont à l'intérieur.'
- Nous : 'Ben, c'est bien dommage ce qui vous arrive'.
- Lui : 'Vous pouvez peut-être me l'ouvrir non ?'
- Nous, étonnés : 'Ah mais on sait pas faire ça nous, on n'est pas serruriers'.
- Lui, se tournant vers JP qui avec sa chevelure faisait quand même beaucoup plus voyou que moi : 'Allez, soyez sympa, ouvrez la moi !'
- JP, mi-amusé, mi-halluciné: 'Et non, je vous jure que je sais pas ouvrir les voitures moi !'
Non mais vous avez vu ça ? Je suis sûr que le gars il était persuadé qu'on piquait des voitures tous les matins de 6 à 8 heures, juste avant les cours de thermodynamique sur 'L'équation de Schrödinger et ses implications sur les états d'énergie de la matière'.
Moi je trouve que ces expériences vécues, elles sont uniques. Elles sont le révélateur qu'on est pour les autres ce qu'on parait être. Moi maintenant je comprends pourquoi JP a coupé ses cheveux. Vous connaissez un employeur qui embaucherait un voleur de voitures ? Remarquez, il doit quand même y avoir un fond de vérité car même sans les cheveux, ils ne l'ont pas pris chez Renault et PSA...

 

Sérieux dans nos affaires
24/10/ 2001 : 17:20

Tout doit toujours aller de plus en plus vite. Cet aspect, je peux le comprendre dans le domaine professionnel où il est d'usage de croire que plus on va vite à faire les choses, moins on met de temps pour les faire et donc plus on fait de bénéfices puisque comme le dit le vieil adage : 'Le temps, c'est de l'argent'. Pour l'entreprise cette course au temps est inévitable car directement liée à l'accroissement de ses performances. Cependant, les travers associés à cette recherche éperdue d'accroissement de la compétitivité à court terme sont nombreux : stress, mise sous pression (là non plus il ne s'agit pas de descendre son pack pendant les heures ouvrées), ambiance tendue entre les collaborateurs, produits finis en fait pas finis, j'en passe et des meilleurs.
Mais mon but n'est pas de parler de l'entreprise mais de la transposition de cette logique dans notre vie privée, logique qui a réussi, selon moi, à persuader tout le monde (ou presque) que quel que soit le domaine, si on ne va pas vite, ce n'est pas bien. On veut tout et tout de suite. La patience a disparu. On se sent coupable de perdre du temps alors qu'il y a tellement d'autres choses à faire. On ne s'intéresse plus à faire les choses mais uniquement à les finir, et ceci le plus rapidement possible. Pour pouvoir enfin passer à autre chose et y appliquer la même logique. J'ai l'impression que de dire qu'on prend du plaisir à faire les choses, c'est comme si on disait qu'on aimait bien perdre du temps, ce qui est proprement inacceptable, convenez-en ! Nous sommes jugés non pas sur la façon dont nous faisons les choses mais uniquement sur les résultats obtenus et les coûts associés. La vie se gère comme une affaire, avec des délais, des coûts, des jalons, un business plan. Sinon notre vie n'est pas crédible. Et du coup, dès qu'on n'agit plus comme cela, on est considéré comme un inactif, un bon à rien, un improductif, bref, quelqu'un dont on ne peut plus rien apprendre car il ne vous stimule pas à essayer d'aller encore plus vite dans cette compétition non officielle.
Moi aussi je fonctionnais comme cela. Et je vous assure que passer du camp des 'actifs' à ceux des 'inactifs', eh bien cela m'a posé quelques difficultés. J'ai toujours su que je gérais ma vie comme une affaire et je voulais arrêter cela. Mais c'est en arrêtant de travailler que je me suis rendu compte de la difficulté de ne plus procéder ainsi.
Maintenant, ce sont les autres qui me font prendre conscience que presque tout le monde agit de la même façon. Par exemple, lorsqu'ils me demandent comment cela se passe pour moi, eh bien ils veulent connaître les indicateurs tangibles de mon existence, avec les jalons et les objectifs associés. Sous-entendu que s'il n'y en a pas, c'est que ce n'est pas sérieux, ce n'est pas géré, bref : c'est du n'importe quoi.
Or, la plus mauvaise stratégie en ce qui me concerne serait justement de me fixer des objectifs ou des jalons.
Choquant non ?
Ma stratégie est justement de ne pas en avoir.
Je chemine chaque jour sur un chemin que je découvre à chaque instant. Comment voulez-vous dans ces conditions avoir des objectifs ?
Certes, j'espère que tout ceci me mènera quelque part mais en tout cas, aujourd'hui, je suis concentré sur le présent, je vis en étant en accord avec mes convictions du moment, celles-ci pouvant changer à n'importe quel moment.
Cependant, je vous mentirais si je vous disais que je ne pense pas au futur. Mais j'évite au maximum de me projeter car je veux conserver la maîtrise de ce que je suis. Et ne pas céder à la panique.
Sinon, tout cela n'aura servi à rien.

 

Les extra-terrestres ne sont pas des lumières
23/10/ 2001 : 23:59

J'aime bien la nuit. Ça me détend. C'est le seul moment de la journée où il n'y a pas d'obligations. Je décide sereinement de ce que je fais, et vu que tout le monde dort (ou tout au moins devrait), personne ne peut m'arrêter dans mon élan créatif. C'est un peu comme le dimanche (merci de relire la chronique Sunday, bloody sunday...pour mieux saisir la référence) : j'ai l'impression que le temps est arrêté. En plus cette suspension temporelle m'arrange parce que sinon même moi je vais finir par rater la chronique du jour à force de courir toute la journée après le temps que je ne rattrape jamais.
J'aime bien la nuit parce qu'il n'y a pas de repères. Il est impossible de faire la différence entre minuit, 2 heures ou 4 heures alors que toute la journée où il fait jour, la luminosité varie, les gens courent plus ou moins vite, roulent (plus ou moins vite aussi) et volent (à l'étalage seulement où là ils roulent plus ou moins vite les commerçants).
Remarquez, la nuit, c'est pas si tranquille que ça. Parce que si comme moi vous regardez de temps en temps la télé, vous savez alors que statistiquement c'est la nuit que les extra-terrestres attaquent. Prenez par exemple David Vincent, vous savez, l'homme qui les a vu. Eh ben c'est pas en plein cagnard qu'il les a rencontré. Mais en pleine nuit. Et vous avez déjà vu des extra-terrestres débarquer en plein jour dans un épisode de X-Files ? Non, car les extra-terrestres débarquent la nuit. Mais oui. Et encore, s'ils arrivaient tous feux éteints, on pourrait dire que ça se tient de venir la nuit, histoire de ne pas se faire repérer. Pensez-vous ! Avec eux ce sont les illuminations dignes des meilleures spectacles sons et lumières de la fin de siècle précédent. Ah ça, chez eux, si une ampoule claque vous voyez même pas la différence vu que de toute façon vous ne pouvez pas garder les yeux ouverts devant cette débauche de watts, à moins de porter des lunettes de soleil, ce qui de nuit, vous en conviendrez, est relativement rare. Moi je pense que ces extra-terrestres là, eh ben, ils sont un peu cons. Ils ont pas compris que s'ils venaient de jour, on ne les repérerait pas. D'ailleurs, on n'en a jamais vu le jour, même pas à la télé. Cela prouve bien que j'ai raison.
Donc la nuit, il ne faut pas vous inquiéter si vous voyez des extra-terrestres, parce que ceux-là ils sont bêtes. Et comme les intelligents on ne les voit jamais, ça ne sert à rien de s'inquiéter non plus.

 

Le commerçant qui n'a pas bonne presse
22/10/ 2001 : 17:00

Je ne vais plus donner mes sous au propriétaire du tabac-presse qui se trouve près de chez moi.
Déjà, la première fois que j'y suis allé, j'avais trouvé le tenancier un peu prise de tête et un peu, pour tout vous dire, disons bizarre, pour être poli. Sa boutique venait d'ouvrir et il se plaignait à qui voulait l'entendre, même à ceux qui ne voulaient pas d'ailleurs, de toutes les démarches administratives auxquelles il avait été (remarquez, c'était peut-être l'hiver, je ne me souviens plus) contraint par des fonctionnaires qui semblaient vouloir l'empêcher d'atteindre son unique objectif : s'en mettre plein les poches. Ben oui, un gars qui ouvre un tabac-presse, c'est pas pour l'amour des Gitanes, des Gauloises (encore que les blondes ça peut passer) ou des Télé-Z à 2 balles. Non, c'est pour faire de la tune. C'est tout. Remarquez, je n'ai rien contre les gens qui veulent gagner des sous. Il faut vivre et puis c'est bien que des gens prennent des initiatives économiques. Si, si, je vous jure.
Et donc, le gars il gueulait dans son magasin 'Ces fonctionnaires, moi j'ai une femme qui est habilitée Secret Défense et ils ont fait une enquête sur moi comme si j'étais un assassin !'. Alors, déjà moi je dis qu'indépendamment des méthodes utilisées par l'administration, quand on connaît quelqu'un qui est habilité et qu'on a un peu de bon sens (il ne s'agit pas ici d'être au RPR, non, c'est pas ça. En tout cas, si j'étais le Crédit Agricole, je les attaquerais en justice pour plagiat), on ne le dit pas. Sinon, c'est déjà plus un secret.
Bon, ok, vous allez me dire : 'Il n'y a pas de quoi s'énerver !'. Ben si. Parce que c'est pas fini.
Quand j'allais dans sa boutique à l'époque où je bossais, j'étais tout le temps en costard - cravate style ' Je suis méga overbooké dans mon planning (tiens, regarde mon palm), alors encaisse vite mon Télé-Loisirs à 5,90 Frs'. Et là le gars il me disait 'Bonjour Monsieur. 5,90 Frs (NDLR : remarquez, il n'osait pas m'arnaquer sur le prix). Merci Monsieur. Passez une bonne soirée Monsieur.'. Poli. Trop poli même, la politesse un peu mielleuse vous voyez. Je suis sûr qu'après que je sois sorti il devait dire 'Regardez moi-ça. Ça gagne des millions à faire le malin et ça peut même pas s'acheter un Télérama à 10 Frs.'.
Mais l'événement, qui vient réfuter des phrases toutes faites comme 'L'habit ne fait pas le moine' ou 'Il ne faut pas se fier aux apparences', s'est produit lorsque je me suis pointé dans sa boutique en jeans/tee-shirt. Bon d'accord, je dis pas qu'il n'y a avait pas sur mon tee-shirt quelques audaces picturales propres à effrayer les bonnes mères de famille. Craignant peut-être un braquage ou un vol à l'étalage de ma part, il me lança alors un 'Qu'est ce qu'il cherche le jeune homme ?'. Donc là, le 'Bonjour' et le 'Monsieur', vu qu'apparemment je n'avais pas l'allure du gars qui allait renflouer ses caisses, le gars avait jugé qu'ils n'étaient assurément plus nécessaires. Et puis 'jeune homme', vu que je suis pas très vieux, admettons. Surpris quand même de son ton un peu cavalier, je lui réponds 'C'est bon, j'ai trouvé.'. Ben oui, les Télé-Loisirs, ils sont toujours à la même place. Je m'approche pour payer et là, le gars, se disant sûrement qu'un voyou comme moi devait s'adonner, entre autres, au vice de la cigarette, il me demande 'Tu veux autre chose ?'. Alors là, je dis non. Mon sang n'a fait qu'un tour (je sais pas ce que ça veut dire mais j'aime bien cette phrase) et je lui réponds, le regardant droit dans les yeux 'Ah bon, alors maintenant on se tutoie. Non non, je prends rien d'autre, j'attends ma monnaie. Tu me dois dix centimes.'. Notez que vu que j'avais donné 6 Frs, je l'arnaquais pas non plus. Et puis je suis sorti en secouant la tête et en disant 'C'est pas possible de voir ça'.
Je connaissais le dernier des mohicans mais le dernier des gros cons, non seulement maintenant je le connais mais en plus je l'ai rencontré, alors que personne n'a jamais rencontré le dernier des mohicans.
Du coup, maintenant, je préfère faire un peu de marche et donner mes sous à des vrais commerçants, sympas et polis en toutes circonstances.

 

La chute ascensionnelle
21/10/ 2001 : 19:00

Comme tout le monde, je suis sûr qu'il vous arrive de prendre l'ascenseur.
Je ne parle pas des ascenseurs des vieux immeubles parisiens dans lesquels vous disposez exactement d'une réserve d'oxygène vous permettant au plus de voyager pendant 3 étages. Au delà, il est vivement conseillé d'effectuer des paliers de remise en pression, opérations qui ne consistent pas à descendre le plus rapidement possible 2 cannettes de 1664 mais tout simplement à ouvrir puis refermer les portes, avant de continuer votre périple vertical. Ben oui, des ascenseurs qui se déplacent horizontalement, on n'en voit plus beaucoup. Les seules personnes amenées à en observer sont celles ayant oublié d'effectuer la fameuse remise en pression, et qui, suffocant allongées sur le plancher voient leur ascenseur bouger horizontalement. Tout est question de référentiel.
Donc je ne vous parle pas de ces ascenseurs pour lesquels il est conseillé de se connaître relativement bien avant de monter à plus d'une personne. Remarquez, si ce n'est pas le cas, rassurez-vous, vous aurez forcément fait connaissance pendant le voyage. Même sans parler...
Comme je vous le disais, ce n'est pas de ces ascenseurs là dont je vais vous parler. Mais des ascenseurs spatiaux (spacieux ?) que l'on croise inévitablement dans les immeubles neufs ou les entreprises à la recherche de performances démesurées en matière d'ascension économique. J'ai remarqué qu'à chaque fois que quelqu'un entre dans un ascenseur dans lequel plusieurs personnes sont en train de discuter, une ambiance de compétition s'installe. La compétition de celui qui sera le plus silencieux. En effet, dès l'apparition de l'intrus, les conversations cessent. Chacun lance un regard circulaire afin de jauger l'adversaire, certains arborant même un rictus style 'J'vais vous manger tout chaud bande de minables, je suis un pro de l'ascenseur. Je suis SOUS-SOL + 13 quand même.'.
Suite à cette phase d'observation, j'ai remarqué que trois types de comportements existaient, comportements qui consistent :
1) soit à regarder par terre avec insistance, comme si la personne en question avait fait une connerie et que cette posture lui permettait d'expier, le bonnet d'âne en moins. Si plusieurs adoptent cette attitude, le concours de la plus grosse connerie peut alors visiblement commencer,
2) soit à regarder en l'air. En général, c'est quand il n'y a plus de place par terre à regarder, car regarder au même endroit que ceux qui ont fait une connerie, cela ne se fait pas. Ce serait comme partager leur connerie. Et ça, c'est pas bien,
3) soit à regarder avec insistance l'afficheur lumineux indiquant l'étage actuel de l'ascenseur, comme si la personne craignait de ne pas avoir pris le bon ascenseur ou sentait l'éminence de son éjection, concentrée tel un parachutiste sauf que là il faut faire plus gaffe parce qu'il n'y a pas la lumière verte.

Moi, dans les ascenseurs, je regarde les gens.
Comme je n'ai pas fait de connerie, je n'ai aucune raison de regarder par terre. Comme il n'y a rien à voir en l'air et que je n'aime pas faire des choses inutiles, je ne regarde pas en l'air. Comme pour l'instant je n'ai pas l'intention de descendre de mon ascenseur, je ne regarde pas l'afficheur non plus.
Je reste dans l'ascenseur, observant le paysage et les gens défiler.
Et lorsque j'aurai choisi mon étage, alors seulement je descendrai.

 

Paris 2001
20/10/ 2001 : 16:45

Il faut absolument que je vous raconte mon début de soirée d'hier et ma confrontation avec les réalités parisiennes. Ne croyez pas que j'ai quelque chose contre Paris, mais décidément, Paris, quand j'y vais juste pour une soirée, cela me fait trop rire.
L'hallucination, apparemment pas collective mais seulement individuelle, a commencé gare Montparnasse, en allant rejoindre le métro. J'ai cru que j'étais arrivé le jour du marathon de Paris, en plein milieu de la course. D'habitude cette compétition a lieu en plein air mais cette année, sûrement pour cause de problèmes techniques dus à des conditions atmosphériques plus que menaçantes, les organisateurs n'ont pas trouvé mieux que de la faire courir en underground, dans les allées métropolitaines.
Tout le monde court. Au début, ça m'a fait rire, et puis tout à coup je me suis dit qu'il y avait peut-être une raison. Peut-être même une bonne raison qui, si elle ne m'était pas inconnue, me pousserait à piquer un sprint du tonnerre style 'Laissez moi passer, laissez moi passer !'. Peut-être y a t'il le feu derrière moi et que celui-ci gagne du terrain à vitesse grand V sur la populace. Je me suis dis qu'il devait y avoir une raison sensée et que j'étais le seul ignorant parmi ces marathoniens en costards-cravates, talons aiguilles ou espadrilles (pourtant, normalement, en espadrilles on fait du vélo).
J'ai dû faire preuve de toute ma maîtrise de moi-même que j'ai pour ne pas céder à la panique et ne pas faire croire au monde entier que 'oui, moi aussi je sais pourquoi je cours'.
Après, ce qu'il faut savoir c'est que pour chopper la ligne 4 depuis la gare Montparnasse, il est nécessaire de se taper un couloir d'environ, je sais pas moi, disons 200 mètres. En fait je ne sais pas vraiment parce qu'il y a un tapis roulant tout le long, et comme apparemment la menace fantôme est toujours présente, eh bien tout le monde continue à courir sur ce tapis. Remarquez, maintenant que tout le monde est chaud, ce serait dommage de ne pas en profiter. C'est comme au Gymnase Club sauf que là le tapis il ne s'incline pas. Mais du coup, la notion des distances parcourues reste plutôt vague. Et puis là, pas question de prétexter un vague arrachage des ligaments pour échapper à l'effort qu'on jurerait collectif. Si vous ne faites pas votre part du travail, vous risquez d'être éjectés au dessus de la rampe et de vous retrouver sur le tapis roulant dans le sens inverse qui vous ramène à votre point de départ, et encore, si vous n'êtes pas piétinés entre-temps parce qu'apparemment, ça brûle aussi de l'autre côté.
Arrivé à la fin du tapis roulant, moment difficile à négocier s'il en est puisque vous passez de (V(tapis) + V(course)) à V(pourvu que je me casse pas la gueule) en 0,2 seconde, c'est le 3000 mètres steeple entre les chanteurs de Reggae, les escaliers, les gens qui cherchent le bon couloir et les réfugiés avec les pancartes 'J'ai faim avec 2 enfants', comme si les enfants, eux, ils n'avaient pas faim aussi...
Puis c'est le quai du métro. Vous allez me dire 'Là c'est cool, non ?'. Eh ben non. Vous avez déjà vu le départ de la course du Bol d'Or ? Eh ben là c'est le Bol d'Or toutes les 2 minutes. Les gens sont en vagues successives (mais tout le monde part en même temps, comme ça il y a plus de suspens), prêts à bondir dès que rugira le coup de feu du starter, euhhh excusez-moi, le signal d'ouverture des portes. Après un entassage digne des plus grands numéros d'illusionnistes, le signal de fermeture des portes retentit. Faux départ ! Je rêve ! Encore un blaireau qui avait sûrement mal négocié sa V(pourvu que je me casse pas la gueule) et qui s'est jeté dans la rame au moment où normalement il y a disqualification immédiate. Là, la seule différence avec le Bol d'Or, c'est que tout le monde ne ressort pas pour faire le deuxième départ. Mais c'est la seule différence.
Paris, c'est vraiment une ville de sportifs. Moi je dis que les J.O., ils les ont déjà tous les jours.

 

La sortie des parisiens
19/10/ 2001 : 15:50

Aujourd'hui, je monte à la capitale !
Certes, cela ne vous semble pas être une information surprenante, sachant que j'habite en région parisienne. Et pourtant ! Je dois bien aller sur Paris 3 ou 4 fois par an seulement. Et comme à chaque fois c'est pour passer une soirée (parce que deux d'affilées, c'est plus de mon âge) avec des amis le soir, je ne peux pas dire que je vois beaucoup Paris. Si, les couloirs du métro qui vous rappelle une ambiance tropicale surchargée d'humidité légèrement glacée. C'est pareil que dans les paradis tropicaux (et fiscaux aussi) sauf que là vous n'avez aucune chance de croiser Pamela en bikini. A la limite en anorak si vous avez de la chance. Et puis il y a aussi les rames de métro tellement bondées qu'on se demande pourquoi ils ont mis des poignées pour se tenir vu que personne ne peut lever les bras pour les atteindre. Encore, moi j'ai de la chance car je peux respirer mais les petits (tous les autres en fait) qui font plus de 4 stations consécutives dans ces conditions, moi je dis qu'ils n'ont rien à envier aux champions du Grand Bleu. Ben oui, rester en apnée pendant 4 stations, ça vaut bien une descente à 120 mètres non ?
Alors oui, je monte sur Paris. Mais pas pour visiter. Quand on habite comme moi tout près de Paris, on se dit qu'on aura bien le temps de visiter plus tard. Et puis le temps passe et on ne le fait pas. Sauf quand des amis viennent l'espace d'un week-end. Ah là, eux ils veulent les voir la Tour Eiffel, l'Arc de Triomphe et la place du Tertre. No soucy. Dans ces cas-là, je sais faire le guide. Paris ? Facile ! Comme ma poche ! En clair je fais le malin, celui qui connaît alors qu'en fait, je révise la veille, j'apprends quelques dates histoire d'impressionner. Et puis le jour de la visite, j'apporte quelques commentaires du plus bel effet style 'Tiens, la dernière fois, il y avait plus de monde !' : ça veut rien dire, ça sert à rien mais ça fait le gars qui connaît et de nos jours, on aime bien les gars qui connaissent.
En plus, j'ai habité un an à Paris intra-muros pendant l'armée. Bon ben, je vous jure que je suis mieux là où je suis maintenant. Paris ? Qu'est-ce qu'il y a de plus qu'ailleurs ? Le cinéma ? Y'en a partout maintenant. Les balades ? Vaut mieux prendre l'air dans les vraies forêts de banlieue. Les commerces ? Y'en a partout des centres commerciaux . Ok, il y a les théâtres, les expos, les musées... Mais bon, quand vous êtes parisiens et que vous rentrez chez vous les soirs de semaine, après vous être tapés 2 heures de transports, vous avez rarement envie de sortir. Et puis le week-end, les vrais parisiens ils partent en Normandie, comme si leur cotât d'embouteillage n'était pas encore atteint. Alors ils y vont quand les vrais parisiens à Paris ? Ben quand il y a un clodo comme moi qui vient les voir.
Il est vrai que j'exagère un peu car à Paris il y a une ambiance et une animation qu'on ne retrouve pas ailleurs.
Et c'est tant mieux. Parce que moi, je ne voudrai pas de ça chez moi.