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Y'a quelqu'un ? |
29/11/
2001 : 18:00
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Bon, maintenant que tout le monde, y compris moi, a eu sa dose
avec le bus de nuit, je vais enfin revenir à des sujets
un peu plus sérieux car on ne peut pas rigoler tout le
temps.
Quoique.
Quand j'y pense, j'aurais bien de quoi en faire une autre de chronique
sur cette fin de soirée qui décidément n'en
finit plus et sur ce bus qui s'arrête sans arrêts.
A dire vrai, heureusement que je ne sors pas tous les soirs sinon
je n'arriverais jamais à m'en sortir. Il faudrait que j'embauche
quelques collaborateurs bénévoles supplémentaires.
Et oui, car qui vous dit que c'est bien moi qui les rédige
actuellement ? Cela ne vous étonne pas un gars qui ne magnait
que les MF, les délais et les performances et qui se met
tout à coup à se prendre pour le Sulitzer du web,
avec des histoires abracadabrantesques à rester éveillé
assis dans un bus de nuit ? Réfléchissez un petit
moment sur l'aberration de cette situation et vous verrez qu'à
tous les coups vous avez plus d'inconnues que d'équations.
Et ça, c'est pas normal.
Donc je disais qu'une ou plusieurs aides (toujours bénévoles
je précise) me seraient bien utiles afin de réussir
à écrire mes quatre ou cinq chroniques journalières
dans le cas hypothétique d'une sortie par jour. Mais il
faudrait pour cela que je les forme à mon style d'écriture
et surtout à ma façon de voir les choses, de les
associer et d'en faire des histoires qui au final ont un drôle
de sens. Et ça, je suis bien incapable de le faire. De
les former j'entends car pour le reste, pour ce que j'appelle
l'inspiration ou l'imagination, j'ai quand même bien l'impression
que je suis apte. Encore que, après tout c'est chacun qui
voit. Vu tous les problèmes que cela poserait, je crois
qu'il est plus prudent de décider de ne pas sortir tous
les soirs. Cela vaut mieux pour tout le monde, y compris pour
vous.
Cependant, lorsque je constate que la majorité d'entre
vous revient régulièrement lire ce que j'ai pu écrire,
eh bien je suis heureux. En plus quand un visiteur, qui même
averti n'en vaut pas deux, me laisse un message, alors là,
le bonheur est dans le livre d'or. Je trouve toujours bizarre
et inexpliqué que des humains (en sont-ce vraiment ?) se
disent au cours de leur journée 'Tiens, je vais faire un
tour sur le site de l'autre tordu, histoire de ...', chacun étant
libre de remplir les pointillés suivant ses raisons personnelles
parce que moi je me demande encore ce qui peut bien vous motiver.
Mais les faits sont là. Vous êtes là. Et ça,
ça me fait quand même bien plaisir.
Euhhh, vous êtes toujours là ?
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Episode 2 : le speedé et la batavia |
28/11/
2001 : 17:00
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Dans la nuit de Samedi à Dimanche, assis dans mon bus
de nuit, je fus le témoin d'un autre événement
auquel on ne peut pas être confronté si on préfère
effectuer le trajet en voiture.
Mon voisin venait à peine de s'éjecter à
Versailles Rive-Gauche que le bus de nuit poursuivit sa route
infernale, comme dans Speed sauf que là, pas de Sandra
Bullock à l'horizon. Par contre, au bout de 5 minutes
de trajet, à l'approche de St Cyr, je vis un gus se lever
et se diriger vers le chauffeur. S'en suivit alors une discussion
dont je ne peux encore aujourd'hui affirmer la teneur mais qui,
très probablement, fut relative à des histoires
d'itinéraires, de bonnes directions et d'arrêts.
J'eus confirmation de mon hypothèse lorsque le bus s'arrêta
et que le gars en question revint vers sa place afin de réveiller
sa compagne endormie. Pour se faire, il lui secoua la main en
baragouinant quelques mots que je ne compris pas. Puis, sûr
d'avoir fait le nécessaire, il repartit vers l'avant du
bus pour en descendre. J'entendis alors notre chauffeur s'adresser
à celui du bus faisant le trajet inverse qui venait de
s'arrêter à notre hauteur : 'Salut Roger (NDLR :
tous les chauffeurs s'appellent Roger), dis-donc, tu peux attendre
une minute parce que j'ai des Hollandais qui se sont plantés
de direction et il faut qu'ils retournent d'où ils viennent'.
Moi, si j'avais été l'autre chauffeur, je lui aurais
répondu un truc du style 'Eh mais je ne conduis pas le
bus de nuit qui va à Amsterdam.' Mais apparemment, à
4h du mat', les Roger n'ont plus d'humour et la réponse
fut 'Ouais-ouais (NDLR : c'est le Oui-Oui des noctambules) mais
qu'ils se magnent parce que j'ai pas que ça à foutre
moi'. Au moment où le Hollandais traversait la route pour
rejoindre l'autre bus, il s'aperçut que sa compagne ne
le suivait pas. Revenant rapidement sur ses pas, il déboula
à la hauteur de sa copine, et décrétant que
les gestes amicaux n'étaient plus à l'ordre de la
nuit, il se mit à lui décocher 2-3 taloches afin
que l'autre se réveille enfin. La fille ouvrant les yeux,
il lui dit (je ne suis pas sûr de l'orthographe mais phonétiquement
ça donnait à peu près ça) : 'Voor
een langblijvende glans, laat het een paar minuten inverkwen bij
hardnekkige kalkaanslag !'. Ça calme non ? Ben l'autre
en tout cas ça l'avait bien énervé. Puis
le gus se remit à courir pour monter rapidement dans le
bon bus, se disant sûrement qu'il était plus facile
de trouver une autre copine qu'un autre bus de nuit qui va dans
le bon sens.
Pendant ce temps là, la fille émergea, regarda autour
d'elle les yeux fermés, se leva et se mit à marcher
dans le couloir du bus telle une zombie. Le problème c'est
que là non plus elle n'était pas dans le bon sens
car elle se dirigeait vers l'arrière. Arrivant à
ma hauteur et voyant qu'elle était partie pour ne jamais
arriver, je me suis dis qu'il fallait la remettre sur les bons
rails. Mais comment se faire comprendre par une zombie hollandaise
? J'aurais bien aimé vous y voir ! Les seuls mots que je
maîtrise c'est 'Yop' et 'Zoetemelk'. Pas sûr que ça
marche. Et puis je me suis souvenu d'un langage universel qui
fonctionne partout : un grand 'Héééé'
pour capter le regard puis un doigt pointé vers l'avant
du bus. Ça a marché. Elle réussit alors à
trouver la sortie pendant que son batave préféré
était déjà assis dans l'autre bus, tranquille.
Et alors que nous reprîmes notre route vers d'autres aventures,
je vis la batavia (c'est comme ça qu'on dit non ?) s'asseoir
sur un banc, histoire de continuer son rêve qui si ça
se trouve ne s'était d'ailleurs jamais arrêté.
Il y aurait eu 50% de pertes dans cette histoire que cela ne m'étonnerait
pas...
Demain, je sais pas ce que je vous conterai. Peut-être le
3ième épisode...
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The Invaders |
27/11/
2001 : 18:30
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Les envahisseurs.
Ces êtres étranges venus d'une autre planète.
Leur destination : la Terre. Leur but : en faire leur univers.
Michel Mohr les a vus.
Pour lui, tout a commencé par une nuit à la sortie d'une
fête,
le long d'une route solitaire de la capitale, alors qu'il cherchait
un arrêt de bus que malheureusement il trouva.
Cela a commencé par un bus de nuit bondé, et par un homme
que le manque de sommeil et l'abus d'alcool avaient rendu trop
las pour faire la route à pieds. En plus comme il avait
déjà acheté son ticket parce qu'il est plutôt
quelqu'un de prévoyant, faut avouer que ça aurait
été con de sa part de ne pas en profiter.
Cela a commencé par l'arrivée du bus de nuit venu d'une
autre galaxie (en fait il venait de Châtelet-les-Halles
pour être plus précis).
Maintenant, Michel Mohr sait que les Envahisseurs sont là, qu'ils
ont pris forme humaine, et qu'il lui faut convaincre un monde
incrédule que le cauchemar a déjà commencé...
Résumé de l'épisode 1 :
Cet épisode pilote nous plonge dès les premières secondes dans
l'univers cauchemardesque des Envahisseurs. Toute la série y est
déjà concentrée. Atmosphère nocturne, bus bondé, ami-Ricoré,
humains incrédules, banlieusards désoeuvrés, Envahisseurs
retranchés derrière leur apparence humaine, réveils, démembrements,
dialogues issus de la quatrième dimension...
La scène choc de "Le bus de nuit dérive" reste celle où
le Couillon, le voisin de Michel Mohr, se jette du bus en s'apercevant
qu'il nageait en plein cauchemar et que du coup il n'attendrait
jamais la Rive Gauche...
Mais le cauchemar ne fait que commencer...
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Le bus de nuit dérive |
26/11/
2001 : 18:00
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Dimanche vers 3h20 j'attendais le bus de nuit partant de la gare
Montparnasse afin de rejoindre mon domicile. Comme c'était
la première fois que je le prenais je m'imaginais que j'allais
être seul. Eh bien en fait loin de là : il y avait
tellement de monde dans ce bus que certains passagers ont même
fait le trajet debout. Une fois la montée réussie
dans le bus en question vous avez, en plus du chauffeur, un autre
gars qui vous demande quel est votre arrêt et s'il est nécessaire
de vous réveiller, histoire de ne pas louper la descente.
Je peux maintenant affirmer que le processus n'est pas sans failles.
Étant le premier à entrer dans le bus déjà
presque plein, je fis le voyage assis. Et c'est tant mieux parce
que vu que je n'avais pas bu que de l'eau, ça m'aurais
bien saoulé de devoir voyager debout. En plus, comme j'étais
plutôt en phase de dérive interne, j'avais besoin
de voir défiler la route sous peine de devenir malade faute
de repères réels externes. Ce qui fait que je ne
me suis pas endormi, ce qui m'a permis d'être le témoin
de la façon dont cela se passe dans un bus de nuit.
Je vous passe l'épisode de l'arrêt où une
dizaine de jeunes banlieusards ont tenté une entrée
en douceur avec pour seul ticket choc leurs tentatives de négociations
verbales. Mais ils ont assurément manqué d'arguments
convaincants et je pense que partis comme ils sont ils ne sont
pas près de la quitter, la capitale.
Vint alors l'épisode de mon voisin. Celui-ci dormait depuis
toujours. Enfin disons que c'est une hypothèse qui se tient
puisque lorsque je suis monté dans le bus il dormait déjà
et que je ne l'avais pas vu éveillé depuis. Bref,
à l'arrêt de la gare de Versailles Rive Gauche, l'acolyte
du chauffeur se met alors à secouer mon voisin afin de
le réveiller (limite s'il n'a pas dû lui démembrer
le bras gauche), puis il lui dit 'Versailles Rive Gauche. C'est
là que vous descendez ?'. Le gars, qui avait l'air de revenir
de l'au-delà baragouina un 'Rive Gauche ? oui-oui (prend
le bus et ne veut pas en descendre, bientôt dans toutes
les bonnes librairies)'. Et alors que l'adjoint (ça commence
à me saouler d'essayer de trouver des synonymes de l'autre
buse afin de ne pas faire des répétitions à
tord-la-rie-go! (???)) continua sa tournée style ami-Ricoré
qui vient désendormir (là aussi c'est à cause
des choses que je ne veux pas dire plusieurs fois de suite) les
passagers, mon voisin se mit à retourner là d'où
apparemment il venait. Surpris par son manque d'empressement à
quitter les lieux, le dialogue suivant s'instaura entre lui et
moi :
Moi : - On est à Versailles Rive-Gauche. C'est bien là
que vous descendez ?
Lui, surpris d'être dans un bus : - Oui oui, rive gauche,
c'est ça.
Moi, voyant qu'il repartait une fois de plus dans son sommeil
: - Mais, c'est votre arrêt et vous ne descendez pas ?
Lui, mi-halluciné mi-con : - Ouais ouais, rive gauche,
c'est ça.
Moi, doutant de ma santé mentale en le voyant sombrer à
nouveau dans l'inconnu : - Mais putain, on est à Versailles
Rive Gauche, c'est votre arrêt. Faut y aller. Faut pas rester
là monsieur. C'est bien à Versailles que vous descendez
?
Lui : - Viroflay. Viroflay Rive Gauche, c'est bien plus loin !
Moi, dans un autre monde : - Ah ça c'est sûr que
c'est bien plus loin. Et plus vous attendez et plus c'est loin.
Parce que Viroflay ça fait bien 20 minutes qu'on y est
passé. C'est vrai que c'est bien plus loin mais pas dans
la direction du bus.
Je vis alors sa mine se décomposer comme s'il venait de
faire une rencontre du troisième type. Remarquez, il me
voyait peut-être en double. Il s'éjecta du bus pendant
que l'autre couillon (je suis à court de vocabulaire) lui
recommandait d'aller en face pour reprendre le prochain bus de
nuit qui fait le trajet en sens inverse.
A mon avis, vu son état, il doit encore attendre, quelque
part, un bus de nuit ou de jour qui le sauvera de la noyade en
l'amenant vers la bonne rive...
Rassurez-vous, je n'ai pas encore fini avec le bus de nuit. Demain
je vous conterais l'histoire du Hollandais et de la Zombie.
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L'inestimable soirée |
25/11/
2001 : 16:30
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Je me suis planté. Hier il était possible de s'asseoir.
Il faut dire qu'il y a toujours, dans ce type de manifestations,
une très forte divergence sur le nombre de participants
suivant la source d'informations que l'on consulte. Nous étions
en effet 80 personnes selon les organisateurs et seulement une
cinquantaine selon la police. Comme d'habitude la vérité
est sûrement ailleurs car comme les cartons d'invitation
n'étaient pas exigés à l'entrée, le
décompte final ('the final countdown' comme on dit en Europe)
fut absolument impossible à faire. Il aurait plutôt
fallu mettre en oeuvre la technique du dénombrement, à
ne pas confondre avec la technique plus chirurgicale du démembrement
rendue obsolète je crois depuis l'invention de la télé
qui permet d'effectuer à distance l'opération du
démembrement du cerveau, et ceci sans douleurs. Comme quoi,
le progrès c'est quand même bien. Mais le problème
du dénombrement est que cette méthode présente
certaines imperfections, en particulier une diffusion des résultats
6 mois après l'événement ainsi que la non
prise en compte des clandestins. Donc il reste toujours un doute
au niveau de la fiabilité des chiffres. Ben oui car hier
soir, n'importe quelle personne sonnant à la porte se voyait
accueilli à bras ouverts et bières à la main,
signes de ralliement qui semblent remplacer dans nos civilisations
les anciennes pratiques à base de mots de passe ou d'énigmes
à résoudre afin de trouver le trésor tant
convoité. Disons que le processus c'est singulièrement
simplifié. C'est ça aussi le progrès. Par
exemple, étant arrivé à 20h15, pour une invitation
à 20h30 (je préfère toujours avoir beaucoup
d'avance qu'un tout petit peu de retard) il m'est arrivé
de croiser à 2h30 des personnes que je n'avais pas encore
vues. D'un autre côté cela facilita les débuts
de conversations du style 'Et alors, toi tu connais qui ?'. Après
s'être rapidement aperçu qu'en fait nous n'avions
aucune connaissance commune, ce qui avec moi fut assez courant
puisque je ne connaissais qu'un des invitants, les questions usuelles
furent rapidement à l'ordre du jour telles que 'Et tu travailles
où ?'. Comme si tout le monde travaillait forcément
! Là, j'ai pris conscience que même en début
de soirée, moment où les personnes sont à
priori les plus réceptives et les plus concentrées
car après j'ai observé que la diminution de la concentration
cérébrale allait de paire avec l'augmentation de
la concentration de l'alcool dans le sang (il y aurait un lien
entre le cerveau, l'alcool et le sang que cela ne m'étonnerait
pas), ce n'est pas vraiment facile d'expliquer la logique de ma
situation. C'est peut-être aussi parce qu'il n'y a pas de
logique dans mon histoire à part le fait qu'elle soit la
mienne. Je pense que certaines personnes ont dû regretter
de m'avoir posé cette question qui paraissait pourtant
si anodine. Remarquez, la question l'est. C'est juste ma réponse
qui ne l'est pas. Ceci dit j'ai pu rencontrer des gens marrants,
ouverts et intéressants, certains même opérant
dans des domaines aux frontières du réel, mais déjà
de l'autre côté, comme chercheur au CNRS par exemple.
Alors peu importe le nombre de convives lors de cette soirée
car ce n'est pas tant la quantité qui compte que la convivialité
et la sympathie qui sont beaucoup plus inestimables.
En clair, pour dire la même chose en utilisant des termes
beaucoup moins abstraits, ça a bien déconné
et ça s'est couché à 4h30.
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Une petite entreprise qui connait pas la crise |
24/11/
2001 : 16:00
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Ce soir je remets ça. La fameuse confrontation avec les
réalités capitalistiques va de nouveau me donner
à n'en pas douter quelques sujets de chroniques supplémentaires.
Pour remettre dans le droit chemin les brebis égarées,
je ne parle pas ici de la gestion de mon PEA dont le contenu fond
plus vite que neige au soleil sans que j'y touche ou de mon compte
courant qui vit sur ses réserves depuis maintenant presque
6 mois pour cause de carences en matière d'alimentation.
Il faut quand même dire que tel l'ours qui hiberne pendant
tout l'hiver au froid près de la banquise, j'avais pris
soin de disposer de réserves suffisantes pour me lancer
dans mon aventure personnelle de façon sereine et en plus
bien au chaud près du radiateur. Mais n'allez pas croire
non plus que je suis en train de me plaindre car d'une part ce
n'est pas du tout mon genre et en plus c'est une situation que
j'ai moi-même souhaitée. Pour une fois que je récolte
le fruit de mon investissement, je suis à dire vrai plutôt
content. Tout le monde ne peut pas en dire autant en cette période
de chute de tous les indices, y compris de ceux relatifs à
l'immobilier...
Bref, ce n'est pas de ces réalités dont je veux
vous parler mais plutôt d'une nouvelle incursion que je
m'apprête à faire dès ce soir dans la capitale.
Comme d'habitude c'est suite à une invitation d'un ami
que je vais me retrouver dans un 110 mètres carrés
avec 78 autres personnes que je ne connais pas plus une que je
connais (ben oui, sinon, personne ne m'aurait invité, faut
réfléchir un peu aussi). Certes la situation peut
paraître assez inhabituelle. Et elle l'est. Je vous explique
: Vince (à ne pas confondre avec Vinz ou Vincent) un ancien
collègue (de toute façon, ce sont tous des anciens
collègues maintenant) vit en collocation avec deux autres
personnes. Et comme dans toute micro-entreprise, car la vie en
communauté en est une, eh bien il y a de temps en temps
du turnover. Et c'est donc à l'occasion d'un départ
d'environ 33% des effectifs et d'un recrutement comparable que
cette petite soirée est organisée. Une analyse rapide
de la situation me permet d'affirmer qu'il n'y a aucune chance
de se retrouver assis et que même en restant debout, cela
ne devrait pas être gagné. Ben oui, en gros à
chaque fois que quelqu'un souhaitera sortir des toilettes (des
chieurs y'en a toujours), il sera impératif que quelqu'un
d'autre y entre pour que le gars espère voir son souhait
exaucé. Vous me suivez ? Non ? Ben ça tombe bien
parce qu'il n'y a pas la place...
Je pense qu'il va être nécessaire d'appliquer la
méthode dite de la 'compression des effectifs' ou bien
d'instaurer la loi des gaz parfaits si on veut s'en sortir. Enfin,
jusqu'à ce que la police nationale vienne nous délivrer...
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C'est Noël toute l'année |
23/11/
2001 : 20:50
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Savez-vous que maintenant les décorations de Noël
apparaissent de plus en plus tôt en ville ?
Là où j'habite tout a été mis en place
la semaine dernière. Cependant l'illuminé en chef
n'a pas encore appuyé sur l'interrupteur qui déclenchera
l'avalanche de watts expliquant en partie la surconsommation électrique
en période hivernale. J'imagine que la précocité
de la mise en place de cette décoration festive, qu'il
s'agit de bien coordonner avec le retrait de celle d'Halloween
sous peine d'un bien beau bordel du style 'Elle est à qui
la sorcière ? Et le père Fouettard où qu'il
est ? Et Gaspard est-ce qu'il part ? Et Melchior qu'est-ce qu'il
nous mijote encore ?', est principalement due aux coûts
associés à tout cela. Parce qu'il faut bien être
conscient que fête ou pas, c'est nous qui payons et que
derrière la magie du rêve il y a surtout les impôts,
les carnets de chèques et les TIP à détacher
suivant les pointillés. Et c'est sûr que d'installer
les luminaires de Noël mi-novembre, il doit y avoir possibilité
de négocier les prix, d'avoir des rabais. Je ne vous parle
pas de mettre des 50 watts au lieu des 75, mais bel et bien de
négocier le prix de location de la boule, de la guirlande
et du sapin. En plus il doit certainement y avoir une compétition
entre les différentes localités voisines pour avoir
la plus belle décoration possible. Et du coup pour être
mieux servi, il faut très certainement passer sa commande
avant les autres, histoire d'avoir les plus beaux ornements. Donc
plus c'est tôt, plus c'est beau et moins c'est cher. Moi,
remarquez, je ne suis pas contre. A la limite ils pourraient même
les laisser toute l'année du moment que je paye moins cher.
Ce n'est d'ailleurs plus très loin de la réalité
puisque le décrochage de toutes ces fantaisies commence
en réalité quand ? En février ? Mars ? Bon,
c'est un premier pas.
Encore un petit effort et bientôt ce sera Noël toute
l'année. Et tout ça pour pas un rond.
A la limite je vais finir par y croire au Père Noël
!
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La régularisation du gros mot |
22/11/
2001 : 17:30
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Certains d'entre vous peuvent être choqués par mes
quelques écarts de langage que je me permets de temps en
temps. Je reconnais par exemple que l'usage du terme 'connard'
et de ses dérivés sont assez fréquents et
assez souvent à l'ordre du jour. Trop souvent ? Il est
vrai que je ne me censure pas. Mais ne croyez pas que cela soit
le reflet d'une grossièreté créée
de toute pièce et qui n'aurait pour seul objectif que d'augmenter
l'affluence de mon site. Non, ça n'est pas ça, et
les statistiques de fréquentations, que vous pouvez consulter
(chez MICHEL MOHR'S PAGES PERSOS on ne vous cache rien), abondent
dans mon sens.
J'emploie ces mots parce qu'il n'y a pas d'équivalents
dans la langue française. Certes, dans mon Petit Larousse
de 1979 que j'utilise afin de vous offrir mes bons mots, ces différents
termes n'avaient pas leur place dans la langue de Molière.
N'y avait-il donc pas de connards en 1979 ? Cette race serait-elle
le fruit des années 80 ? Je n'ose y croire car sinon nous
n'aurions que des jeunes cons d'une vingtaine d'années.
Remarquez, cette observation pourrait fort bien m'arranger car
du coup, vu mon âge, je pourrais me considérer comme
exclus du mouvement. Mais je n'y crois pas car à ma connaissance
les vieux cons sont quand même légion. Je crois plutôt
que leur absence de la référence en matière
vocabularistique (celui-là non plus il n'existait pas en
79) devait être réparée et je dis que c'est
bien d'enfin reconnaître leur existence. Ben oui, ils ont
tellement lutté, des fois toute leur vie, pour faire valoir
leurs droits qu'il fallait bien faire un geste.
De toute façon il est impossible de nier leur existence,
alors autant les régulariser non ?
En plus, je parie que dans l'édition 2002 en cours de préparation,
le 'connard' aura sa place au même titre que l'idiot ou
que le bêta qu'on ne rencontre d'ailleurs plus très
souvent. Ce serait une race en voie de disparition que cela ne
m'étonnerait pas. Vous savez, le bon gros bêta qui
vivait en milieu rural. Je crois qu'à dire vrai il n'y
en a plus. Je pense qu'ils se sont tous faits naturaliser en connards.
Bon, d'accord, il doit bien y avoir quelques nostalgiques qui
ont souhaité conserver la double nationalité, mais
ces dynasties sont assurément en voie d'extinction.
Après ces quelques considérations historiques, je
reviens sur le pourquoi de l'usage de termes pouvant apparaître
comme déplacés dans un journal quotidien à
forte valeur ajoutée, où chaque mot à sa
place toute trouvée dans des phrases qui frisent bien souvent
la correctionnelle.
Mais quelqu'un peut-il me donner un seul équivalent du
mot 'connard' qui véhicule la même charge affective,
la même symbolique et la même idée d'infini
qui vous donne à la fois le vertige et l'envie de tout
abandonner parce que décidément tout cela est vraiment
trop con ?
Alors tant que personne n'aura trouvé de réponse
me satisfaisant pleinement, eh bien je continuerai à usiter
(il n'existe pas non plus celui-là) de mon langage vert
et sans censure.
Et pis c'est tout. D'ailleurs, faudrait voir à pas m'emmerder
longtemps avec ça !
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Dormir en travaillant |
21/11/
2001 : 17:00
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Je reconnais que la chronique d'hier n'était pas habituelle
mais il faut que je vous dise que chaque nuit, j'enchaîne
ainsi 4 à 5 rêves tous plus étranges les uns
que les autres. Et encore, celui que je vous ai conté était
assez conventionnel, sans grande surprise, bref un peu dénué
d'extraordinaire. En clair, pas de quoi vous faire rêver.
J'aime rêver.
Pour commencer, cela m'amuse. Je ne sais jamais ce qu'il va m'arriver
ce qui est étrange parce que quand j'y pense je suis le
scénariste, je sélectionne les acteurs et je joue
le premier rôle. Eh bien malgré tout je découvre
tout cela en même temps que les autres. Et j'aime être
surpris par les situations au delà du réel auxquelles
je suis confronté. J'aime cette découverte qui pendant
le rêve est aussi réelle que les voyages que beaucoup
m'exhortent à faire dans ce que tout le monde convient
d'appeler 'la réalité vraie'.
Ensuite, dans ma démarche de développement personnel
que j'entreprends depuis maintenant un certain temps, eh bien
le rêve est une matière première inégalable.
Car avant de m'emballer dans une direction précise, il
m'est indispensable de prendre en partie conscience de ce qui
se passe dans mon inconscient qui recèle le pourquoi de
mes actes, de mes envies, de mes inhibitions, de mes pulsions,
de mes difficultés et de ma façon d'appréhender
les événements ou les gens. Or le seul moment où
mon inconscient se révèle d'une manière (plus
ou moins) claire à ma conscience, c'est lors des rêves.
Pour moi, ce ne sont pas que des histoires dénuées
de sens. C'est à chaque fois une mise en scène de
ce qui est important pour moi, sans la brume opaque de l'état
d'éveil où je répète malgré
moi des schémas erronés qui sont en désaccord
avec mon inconscient, source de mes difficultés à
vivre.
Bon, c'est sûr que le message onirique n'est pas forcément
limpide et que pour pouvoir progresser sur le chemin qui est le
mien, il m'est nécessaire d'analyser en profondeur chaque
mise en scène afin d'identifier les messages de fond qui
s'y cachent. Plus facile à dire qu'à faire. Mais
réellement enrichissant et surprenant.
Cependant, si je ne note pas mes rêves, eh bien le matin,
je ne me souviens de pas grand chose. Donc je travaille chaque
nuit à la fin de chaque cycle de sommeil, moment où
je m'éveille quelques instants avant d'enchaîner
avec la prochaine séance, tout ça avec le même
ticket. En effet, je me lève et mets sur papier le récit
débridé encore relativement frais dans mon esprit
semi-endormi. Je ne vous cache pas qu'au début, le retour
au sommeil était difficile, mais à force de pratiquer,
plus de problème pour le rendormissement. J'ai même
amélioré le système en m'achetant un mini-magnéto
pour enregistrer mes rêves au lieu de les écrire.
Parce qu'au réveil, réussir à déchiffrer
mon écriture nocturne issue de la coordination entre mon
esprit semi-éveillé et mes yeux mi-clos me donnait
à chaque fois une vague idée de celles qu'avait
dû rencontrer Champollion en plein jour.
Ah, petite précision : si jamais vous essayez de me contacter
le matin et que je ne réponds pas, ce n'est pas parce que
je dors mais bel et bien parce que je travaille. OK ?
Donc si ça vous dit, je vous en raconterais d'autres des
rêves. Par contre, ne comptez pas sur les explications que
je me réserve.
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Le silence des bureaux |
20/11/
2001 : 17:50
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J'avais oublié ma carte de cantine ce qui faisait que
bien évidemment il m'était impossible d'entrer.
N'ayant donc pas d'autres solutions, j'ai alors pris la décision
d'aller la chercher chez moi puisqu'il fallait bien que je m'alimente.
Je pris alors le bus et après un voyage qui me sembla un
peu long, le chauffeur me lança un 'Terminus, tout le monde
descend'. Là encore, n'ayant pas d'autres choix que de
respecter les règles en vigueur, je descendis du bus. Une
fois ce dernier parti, je me rendis compte que le lieu dans lequel
je me trouvais m'était totalement inconnu. J'étais
au milieu d'un carré d'herbe d'environ 50 mètres
de côté. Au-delà je voyais deux très
larges rues bordées d'immeubles anciens d'une taille imposante
en pierre blanche, surmontés de tours comme celle qu'on
peut voir au sommet du Negresco
à Nice. C'est alors que j'entendis le bruit assourdissant
venant du ciel. Un genre de grondement menaçant qui ne
laissait présager rien de bon. Levant les yeux au ciel
je vis clairement la menace qui s'approchait : des immeubles se
baladaient dans le ciel et tombaient au sol. Devant le danger
bien réel de la situation, je me mis à courir en
direction d'une des 2 rues, percevant le fracas du lâcher
d'immeubles sur le prés que je venais de quitter. Et d'autres
immeubles s'approchaient, tentant visiblement d'être un
peu plus précis que les premiers. Bref, c'est alors que
je m'aperçus que je n'étais plus seul : des tas
de gens courraient dans la rue afin d'éviter la menace
de la chute de l'immobilier. Je décidais alors d'entrer
au hasard dans un des immeubles de la rue. A peine entré,
je fus menacé par une cohorte de personnes habillées
en costard-cravate. Ils ne parlaient pas et bien que je m'efforçais
de leur faire comprendre que je n'étais pas méchant,
il fallut que je me rende à l'évidence : ils ne
me comprenaient pas. Je ne peux pas dire qu'ils étaient
violents mais moi par contre j'étais prêt à
lutter et à me défendre, quitte à distribuer
pains chauds et marrons à qui s'approchait trop près
de moi. Continuant ma progression vers l'intérieur de l'immeuble,
je vis que Gilles était là. Apparemment il expliqua
la situation aux autres qui de suite se calmèrent. Mais
le langage qu'il utilisa pour se faire entendre m'étonna
: il articulait les mots, mais en silence, sans émettre
le moindre son. Ce coup-ci c'est moi qui ne comprenais pas. La
situation fut assez rapidement plus sereine avec ce nouvel allié
que je venais de trouver. Puis, Gilles me dit subitement : 'Il
va falloir que tu te prépares à lancer une discussion
intelligente parce qu'il y a Jodie Foster qui va se pointer.'
Je répondis : 'Ok, je m'y mets'.
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L'expertise du néophyte |
19/11/
2001 : 19:30
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Qu'aurais-je dû faire ? A dire vrai je ne crois pas qu'il
y ait de solution satisfaisante, surtout lorsque la question se
pose après que les événements se soient passés.
Vous allez voir que le problème n'est pas bien important
mais que cela ne va pas m'empêcher d'en faire une chronique.
Car qui va m'en empêcher ? Sûrement pas vous puisque
vous ne pouvez pas agir avant la parution de cet article, c'est-à-dire
trop tard. Exactement comme ce qui s'est passé dans l'histoire
que je vais vous raconter.
Plantons le décor : Olivier, à l'occasion de son
passage à la trentaine, a invité au restaurant quelques
anciens de ses collègues mais néanmoins amis. En
clair Laurent et Myself étions présents. Je vous
passe les détails du repas, non pas que cela ne fut pas
instructif mais uniquement pour vous épargner de franches
rigolades car aujourd'hui je veux être sérieux donc
pas de place aux blagues. En clair ce sera comme d'habitude.
Donc après le repas, direction chez moi pour se boire un
whisky.
Ce qu'il faut savoir c'est que le gars qui nous a invité
ne boit jamais d'alcool parce que soit disant il n'aime pas ça.
Mais là, comme on n'a pas tous les jours 30 ans, il était
prêt à tout pour enfin avoir l'air d'un homme, un
vrai. Bien. Je lui propose un éventail de quelques bouteilles
de Single Malt que je ne sors pas que pour les grandes occasions
sinon le stock ne tournerait jamais et il choisit au hasard le
Dalwhinnie,
un bien bon breuvage par ma foi. Au fur et à mesure de
la dégustation, le terme étant un peu excessif car
je pense qu'à partir d'une certaine quantité dans
le verre on ne peut plus parler de dégustation mais plutôt
de consommation excessive, je voyais la tête du buveur se
déformer comme s'il avalait là une bonne tasse de
café salé, alors que normalement c'est ce qu'on
boit après la consommation excessive d'alcool. Là
c'était un peu deux en un en quelque sorte.
Bref, à la fin du verre le verdict fut sans appel : 'Ah
ben c'est pas bon !'. Pas bon ? Ok, je reste calme. Il n'a pas
l'habitude mais 'Pas bon', quel affront ! Je lui aurais servi
une bonne bouteille du Colonel
Haig à 35 Frs, là j'aurais compris. Je me serais
même dit que pour un débutant il avait le jugement
acerbe et précis. En plus, j'aurais même pu lui dire
que le whisky du Colo, c'était du super bon. C'est vrai
que ça aurait eu le même effet sur lui. Mais au moins
je me dis qu'en en buvant un bon, il s'est fait un avis plutôt
représentatif de la réalité. Mais cela valait-il
ce que je pourrais appeler ce gâchis ? Encore que quand
j'y pense, il l'a vidé entièrement son verre et
pourtant j'avais pas mis des doses d'asthmatiques, c'est moi qui
vous le dis. Donc c'est que cela ne devait pas être si mauvais
que ça. Alors qu'aurais-je dû faire ?
D'un autre côté la question ne se pose pas car chez
moi je n'ai que du bon whisky. La dernière fois que j'ai
vu le fameux militaire sur une bouteille c'était en 92.
Depuis, j'espère qu'il est décédé
parce que sa guerre pour le bon goût il n'était pas
près de la gagner...
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Faut pas forcer le Dimanche |
18/11/
2001 : 23:00
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Je crois que ça y est, je suis au diapason du Dimanche.
Il est vrai que ça a pris du temps mais maintenant c'est
sûr : le Dimanche n'est pas un jour ordinaire et je le vis
comme tel chaque semaine.
Tenez, vers 15h, heure à laquelle je pensais commencer
la rédaction de ma chronique du jour, je me mets devant
mon ordinateur, attendant que mon esprit ne fasse plus qu'un avec
mon clavier. Eh bien rien. A moment donné, j'ai eu peur
d'avoir à faire face à un arrêt du cerveau,
ce qui dans mon cas est extrêmement fâcheux car je
crois bien avoir pommé le seul jeu de clés existant,
que je ne suis d'ailleurs même pas sûr d'avoir eu
un jour en ma possession... Mais au fond, ça n'était
pas vraiment un arrêt complet de la machine à délires.
Juste l'impression de fonctionner au ralenti. Pourtant j'avais
bien des idées mais elles étaient sans suite.
D'habitude j'ai toujours de la suite dans les idées. Mais
là non.
D'habitude je ne me pose pas de question pour écrire. Je
m'assois, et à l'écoute de moi-même l'idée
du sujet à aborder se dégage très naturellement
parmi le fatras de préoccupations et d'observations plus
ou moins loufoques que j'ai en tête. Ensuite, je me délecte
dans des enchaînements d'associations tous plus délirants
les uns que les autres qui me permettent de conclure l'affaire
avec une facilité qui me déconcerte à chaque
fois et qui défie toute la logique analytique du scientifique
que je suis. Bon, pour le résultat c'est chacun qui voit
mais moi à chaque fois je suis content. Mais là
non.
Alors j'ai dit : 'J'ai pas fait ce site pour me créer une
contrainte alors si cela ne vient pas eh bien je n'insiste pas.
Je retenterais plus tard. Le mieux est de me laisser guider par
mon instinct et d'agir comme je le sens !'. Des fois, je me dis
des trucs que j'aime bien.
Donc je me repointe à 21h30. Je ne sais pas si c'est l'approche
du Lundi qui a rechargé mes Wonder mais je crois que c'est
reparti. Doucement mais sûrement.
Pour attaquer la semaine plein de sérénité,
de confiance et d'envies.
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Faudrait voir à pas trop pousser |
17/11/
2001 : 16:45
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Savez-vous qu'hier ma chronique sur la problématique du
Havane a failli partir en fumée ?
A peine avais-je terminé le premier paragraphe que, cherchant
par la fenêtre une tournure de phrase bien sentie me permettant
d'embrayer sur la suite du sujet de telle sorte que le tout tienne
la route, eh bien mon attention a été attirée
par une voiture se lançant dans la manoeuvre dite du 'créneau'
que personnellement je préfère appeler la manoeuvre
dite du 'bélier', voire même du 'bourin'. Là
encore vous allez croire que je généralise une simple
observation isolée et que je continue à débiter
sans relâche ma mauvaise foi dans l'unique but de vous servir
quelques lignes bien saignantes de plus. Mais lorsque cette observation
vient confirmer les précédentes, je pense qu'on
ne ne peut plus parler d'hallucinations, ni de crise de foi, mais
qu'il faut bien se rendre à l'évidence : chacun
essaye de faire sa place en poussant les autres. Du coup, j'ai
été tenté de changer le sujet de ma chronique
en cours de route et je me suis ravisé. En effet, je peux
fort bien vous le servir aujourd'hui tel un plat du jour datant
de la veille. Ok vous allez me dire que 'c'est du réchauffé
tout ça !' mais j'essaye d'apporter, en agissant ainsi,
ma modeste contribution pour la lutte contre le déficit
de celsius au niveau du thermomètre, phénomène
climatique dont tout le monde à l'air de se foutre, contrairement
au trou de la couche d'ozone, que d'ailleurs personne n'a jamais
vu. Allez comprendre !
Bref, je vais vous expliquer la manoeuvre de la greluche en BMW
qui peut se vanter de faire son créneau d'un seul coup.
Moi je pensais que c'était uniquement possible qu'avec
les anciennes Volvo, vous savez celles avec des pare-chocs de
20 cm d'épaisseur tout autour du véhicule qui viennent
reléguer les auto-tamponneuses au rang de phénomènes
de foire. Bon ben apparemment, avec les BMW ça marche aussi.
En plus, à ce niveau de la rue, je ne sais pas qui a dessiné
les places de stationnement mais il ne devait pas avoir le compas
dans l'oeil. Je pense qu'il devait plutôt en avoir un dans
chaque oeil et en plus bien profonds parce que sur une seule place
on pourrait y garer toutes les Smart vendues et volées
depuis la mise en production du modèle. Bon, d'accord,
j'exagère. Qui irait piquer une Smart ?
Rassurez-vous, je vais faire rapide parce que je n'ai pas envie
d'en faire deux ou trois/quatre chroniques comme il a été
possible d'en lire dans des journaux en dessous de tout soupçon
au sujet d'une vague entrée/sortie de parking en dévers.
Donc, après avoir braquée, marche arrière.
Visiblement la conductrice devait se guider au son et pour l'option
radar anti-collision, il faudra repasser au garage parce que là
il y avait assurément comme un défaut. Lorsque son
pare-choc arrière est entré au contact de celui
d'une Supercinq (qui depuis est devenue une Supertrois), je me
suis dit 'Eh ben, elle manque pas d'air celle-là !'. Néanmoins,
je pensais qu'elle allait alors repasser la marche avant pour
redébraquer dans l'autre sens et se faire sa place petit
à petit, tranquillement. Que nenni ! Elle a continué
sa marche arrière pendant 15 centimètres (et je
suis pas un gars du sud), jusqu'à ce que le frein à
main de la Renault produise son effet à 100%. Heureusement
qu'il l'avait serré le gars sinon il se prenait une prune
pour avoir garé son véhicule n'importe où
vu que derrière lui c'était le trottoir. La BMW,
ayant retrouvée sa première vitesse, a fini alors
sa manoeuvre par une légère marche avant et hop,
le tour est joué.
Et là, elle est sortie de sa voiture et allée voir
si cette conne de Supercinq n'avait pas par hasard rayé
son capot, sans blagues. Par contre, pas un regard pour son adversaire
du jour.
Moi, je ne suis pas violent au volant. Jamais.
Mais si jamais je vois une buse se garer de cette façon
et toucher ma voiture, je crois bien que je serais capable d'être
violent pas au volant.
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La problématique du Havane |
16/11/
2001 : 17:00
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En tant que fumeur de cigares, je n'aime pas l'hiver. Autant
l'été est formidable parce que je peux fumer la
fenêtre ouverte, profitant de la chaleur du dehors et faisant
participer mes voisins à mon vice, surtout si ceux-ci prennent
un bain de soleil sur le balcon. Grâce à moi, en
fermant les yeux, ils peuvent se croire à Cuba et tout
ça à 25 kilomètres de Paris et sans supplément
de prix.
Mais l'hiver tout est différent car je n'ai que trois solutions
pour m'attaquer à un module de bonne
facture.
La première est de fumer dehors, avec la parka, le bonnet
et tout l'attirail de l'explorateur havaneux. Mais je ne trouve
pas ça vraiment agréable : d'une part je me gèle
les mains (en plus du reste) et chaque aspiration me donne l'impression
d'inhaler du Vicks sans les effluves de menthe. Et comme il faut
compter environ une heure et demie pour terminer un cigare un
peu sérieux (je suis pas là pour rigoler tout le
temps non plus), je peux vous dire que le dernier tiers mérite
bien son appellation de purin.
La seconde solution est de fumer à l'intérieur,
fenêtre fermée pour profiter à 100% de mon
isolation thermique hautement performante. Au moins il fait chaud.
Mais là encore subsiste un problème de taille. En
effet dans ce cas il vaut mieux connaître l'agencement des
meubles de l'appartement sur le bout des doigts à cause
de la fumée. Ben oui, autant avec une cigarette j'aurais
pu m'en sortir (seule l'odeur reste désagréable)
autant avec un cigare ça ne sera pas possible. Au bout
des dix premières bouffées, autant dire une plaisanterie
en regard du reste à fumer, je me retrouve dans un brouillard
épais qui se diffuse dans toute la pièce, ridiculisant
les matins londoniens pourtant peu avares en la matière.
Il m'est alors impossible par exemple de regarder la télé
pour la bonne raison que je ne la vois pas. C'est un peu comme
dans un hammam, mais là aussi sans la menthe. Donc c'est
pas terrible non plus bien que l'odeur soit plutôt agréable.
La dernière solution consiste à fumer à l'intérieur
en entrouvrant la porte-fenêtre afin d'obtenir un bon équilibre
entre chaleur et champ de vision. C'est la méthode que
j'applique mais le souci est que l'équilibre tant recherché
n'existe qu'à un seul endroit du salon et que celui-ci
se déplace (l'endroit, pas le salon) dans le temps selon
une trajectoire pseudo-aléatoire en fonction des courants
d'air imprévisibles qui sévissent sans cesse. A
force de changer de position 4 fois par minute, je finis par m'énerver
alors que le but de l'exercice est plutôt de se détendre.
Je vous entends déjà me dire 'T'as qu'à pas
fumer !'. TAKAPA TAKAPA : je vous reconnais bien là, vous
laissant aller à la facilité et vous laissant démonter
à la moindre contrariété. Non, moi je ne
mange pas de ce pain là. Le diktat de la météo
ne sévira pas chez moi.
Je lutte contre les éléments qui ne me sont pas
favorables et je garde espoir en des jours meilleurs.
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Soirée porte ouverte |
15/11/
2001 : 17:15
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Alors ? On se la fait cette descente ou pas ? Oui, non ? Vous
ne savez plus ? Bon, laissez, je vais la faire pour vous.
Alors je vous re-dépeins le tableau (!!!). Donc cette fois-ci,
je me retrouve en haut de ma descente de parking, tout cela se
passant de nuit vu qu'à cause (je suis comme tout le monde,
j'aime bien trouver des boucs émissaires) du passage à
l'heure d'hiver le soleil s'est éteint depuis bien longtemps
lorsque je rentre du travail. Me trouvant sur le plateau, point
culminant de ma victoire du matin qu'il va bien falloir quitter
car les victuailles manquent cruellement à cette altitude
pour espérer pouvoir survivre une demi-journée supplémentaire,
je ne rencontre aucun problème d'adhérence, ce qui
me donne tout le temps nécessaire à l'élaboration
de ma stratégie. Et avant toute élaboration de stratégie,
bonne ou mauvaise, il me faut faire l'inventaire des données
dont je dispose. Je vois bien que le début de la descente
est verglacé, par contre je ne peux préjuger de
l'état de la fin de la descente car le virage (vous savez
celui avec le dévers) ne me permet pas de la voir. Certes,
un repérage pédestre semblerait de bon goût
mais mon élan d'explorateur à la limite de l'adhérence
fut immédiatement réfréné par le souvenir
du pousseur de voiture se vautrant lamentablement le matin même
faute de chaussures à clous. Et des clous, je n'en ai pas
non plus. Donc pas de repérage.
Au niveau de la conduite à tenir au volant, cela ne me
semble pas vraiment difficile : l'objectif étant de ne
pas toucher les murs il me faut par conséquent proscrire
tous les changements brusques de direction comme ceux qu'on voit
dans les films américains lorsque le conducteur roule tout
droit. Moi je dis que ce sont des films qui ne tiennent pas la
route.
Le deuxième point essentiel de ma descente est d'y aller
le plus lentement possible, c'est à dire quasiment tout
en glissade depuis le début de la piste que je préférerais
ne pas voir se transformer en piste de bobsleigh parce que comme
je n'ai pas mon casque et que le prince Albert n'est pas là
pour pousser eh bien j'ai un peu peur de la disqualification.
Ce sera donc avec un subtile dosage sur la pédale de frein
que je compte bien ne pas m'engager sur ce terrain glissant de
façon trop effrénée.
Mais le point le plus important, le plus crucial, ce n'est pas
celui-là : c'est le troisième. La porte automatique.
Cette putain de porte automatique qui s'ouvre et qui se ferme.
D'accord c'est un peu le rôle d'une porte mais le problème
c'est que je ne la vois pas d'où je suis. Certes, je peux
l'ouvrir à distance grâce à la magie de mon
bip à 570 balles (sans la pile) mais je n'ai aucun compte-rendu
de son état (ouverte/fermée/pas assez ouverte/bien
trop fermée...). Bref, dans cette situation il me faut
modéliser puis simuler dans ma tête le processus
d'ouverture/fermeture de la porte afin de déterminer le
moment précis où je dois engager mon véhicule
dans la descente en étant sûr qu'en arrivant à
son niveau, celle-ci soit au pire dans l'état 'Putain c'est
carrément juste pour passer mais ça devrait le faire
!'. Sinon, ce n'est pas le mur que je prends mais la porte.
En plus il faut que je m'enlève de l'esprit les différents
risques supplémentaires que je ne maîtrise pas à
savoir : la porte pourrait bien être en panne en position
fermée ou bien un autre véhicule pourrait avoir
l'idée saugrenue de sortir au moment où j'arrive
plein pot...
Allez ! J'appuie sur le bip. Et je compte. Combien ? Ben disons
10. Ça fait l'équivalent d'environ 3 grenades donc
ça devrait être bon. 8..9..10 : j'y vais. Passage
en première, je fais patiner l'embrayage et zou, je bascule
dans le précipice.
Je vous avoue que le reste s'est formidablement bien passé
bien que mes talents de conducteur n'y soient, j'en ai bien peur,
pas pour grand-chose. Car comme prévu, j'ai effectivement
perdu toute adhérence mais par des mouvements convulsifs
du duo frein/volant défiant toutes les consignes précitées,
je me suis vu comme attiré par le trou béant de
la porte qui était assez ouverte lors de mon passage. Et
une fois à l'intérieur, la reprise d'adhérence
a fait le reste.
Comme quoi, quand on a une bonne stratégie, on ne peut
que réussir...
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La descente qui n'a pas de début |
14/11/
2001 : 18:45
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Chose promise chose due. Ce coup-ci je vais vous faire la descente
de garage. Vous allez voir que normalement cela devrait être
beaucoup plus court que pour la montée, mais je vous reconnais
le droit de douter de moi car il est bien rare que je suive la
ligne directrice que, d'ailleurs, je ne me fixe jamais. Et oui,
je vous rappelle au passage qu'un des principes majeurs de ma
démarche actuelle est de ne pas me fixer d'objectifs. Pour
l'instant...
Bon, assez de philosophie à 2 balles, euh pardon à
0,31 euro. Comme avec les conversions vous y êtes de votre
poche et que je ne veux pas vous arnaquer, eh bien je vais vous
servir un petit supplément pour le même prix. En
plus ça tombe bien parce que je me sens capable de faire
des tonnes de pages sur le sujet. Malheureusement, ce n'est pas
ce que vous voulez. Vous voulez la descente, c'est ça ?
Parce que si je vous explique un peu plus ma démarche personnelle,
ce qui vous donnera une vague idée de l'infini, alors la
période hivernale sera terminée depuis bien longtemps
lorsque nous aborderons le sujet qui vous taraude.
De plus, lorsque j'aurais fini mon histoire vous ne saurez pas
si vous êtes sortis du tunnel obscur de mes pensées
ou bien si vous en êtes enfin sortis mais qu'il fait nuit
dehors...
Et vous expliquer comment se passe ma descente de parking un 14
Juillet, eh bien je peux vous assurer que ça n'a pas vraiment
le même charme que ce que je m'apprête à vous
narrer. Parce qu'il y a de quoi narrer. Ça va narrer dans
les chaumières c'est moi qui vous le dis.
Bref, je m'égare et voilà déjà des
tas de mots qui s'enchaînent les uns aux autres pour former
des phrases qui ne vous apprennent rien. Et je n'aime pas ça.
J'aime croire que chacune de mes chroniques véhicule, été
comme hiver, un message qui va se figer dans votre inconscient
telle une image subliminale qui viendra hanter vos nuits. Et puis
parler pour ne rien dire, ce n'est pas vraiment mon genre. J'ai
appris à être toujours efficace en actes comme en
paroles. A aller directement au but et au fond des choses, sans
fioritures, sans user de conjonctions type 'mais-ou-et-donc-or-ni-car
?' qui tend à embrouiller le lecteur vu que tout le monde
se fout bien de l'endroit où elle se trouve cette conne.
Pas de ça chez moi je vous l'annonce tout de go.
Bon, où j'en étais moi avant de m'embarquer sur
cette voie de garage ? Voyons voir...ah oui, la descente de parking
en plein hiver. Je suis une fois de plus désolé
mais là ça sera pas possible aujourd'hui. Ben oui,
à force de vous expliquer tant et bien les tenants et les
aboutissants dans mon style clair, concis et limpide comme du
jus de chique, voilà où j'en suis. Le pire c'est
que vous n'aurez même pas la descente en plein été
parce que même si c'est sans problème, ça
pourrait bien prendre une pleine chronique quand même...
Me suis-je bien fait comprendre cette fois-ci ? Parce que des
fois j'ai peur que mon message paraisse confus.
Et ça n'est pas du tout le premier objectif de ma nouvelle
vie, soyez-en sûr.
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Dévers et contre tous |
13/11/
2001 : 16:45
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Comme plusieurs d'entre vous (à partir de 2 j'ai le droit
de dire plusieurs) m'ont demandé comment s'était
terminée l'histoire de ma 205 dans ma montée de
parking, eh bien je vais m'exécuter. Ne vous attendez pas
ici à ce que ce soient mes dernières lignes avant
une éternité de silence. Non, ce n'est pas ça.
C'est simplement que si le peuple veut la fin de mon histoire
de dévers, eh bien il l'aura. C'est vrai quoi ! Si je ne
fais pas ce qu'on me demande je risque de perdre mes derniers
fidèles qui se tapent mes délires clavieristiques
avec une persistance qui frise, il faut bien l'avouer, l'auto-persécution.
Et cela je ne le veux pas.
Je vous refais donc le topo : je suis au volant de ma voiture,
devant moi un mur, derrière moi un autre mur, sur ma droite
une montée et sur ma gauche une porte de garage fermée.
Sous moi (je ne le vois pas mais je le devine en appliquant une
méthode d'extrapolation que tous les trappeurs connaissent
bien), la neige. Là, vous vous doutez bien que je bloque
toute tentative de sortie de mes compagnons de parking. En clair
toute la copropriété est prise au piège.
Et c'est que ça commence à bouchonner sévère
dans le parking. C'est un peu similaire à ce qui se passe
dans une boulangerie un jour long comme un jour sans pain, sauf
que dans mon sous-sol vous n'avez aucun ticket vous donnant l'espoir
qu'une heure ou l'autre il n'est pas impossible que vous soyez
servis. Bref, comme dans ces cas-là personne ne peut dire
'chacun pour soi', à peu près tout le monde prend
conscience (les gens sont pas cons quand ils sont concernés)
que leur problème de sortie ne sera résolu que s'ils
m'aident à résoudre le mien.
Et c'est là où je vous affirme que pour régler
un problème beaucoup plus rapidement, qu'il soit de nature
climatique ou autre, eh bien il faut persuader les autres que
c'est en fait leur problème. Au bout de dix minutes, un
gus que je ne connaissais ni d'Eve ni d'Adam se pointe avec du
sel. Je ne vous parle pas ici d'une vague boite de 250 gr de sel
fin estampillée de la baleine bleue. Non. Le sel dont je
vous parle n'est pas franchement fin. Plutôt le genre grossier,
voir même très lourd puisqu'en sac de 20 kgs. Et
pas de cétacés à l'horizon non plus. Donc
le dingue en question, avec son sac de sel se met à semer,
comme la Marianne sur les pièces de 1 Frc, comme s'il allait
pousser des milliers de paquets de sel dans la minute qui suit.
En plus il gueule 'putain de neige à la con', semant le
désordre et le sel dans une copropriété où
les conversations sans saveurs sont en général monnaie
courante. Bref, avec le sel du dingo et tous les gars qui étaient
pressés d'aller rejoindre leur bouchon favori qu'ils n'ont
pas vu depuis bientôt 12 heures, l'affaire ne va pas être
bien longue. 'On va vous pousser'. Bon, ben poussez les gars.
Je monte dans la voiture, remets le contact (il faut noter qu'on
avait foutu un carton contre la cellule de la porte pour que celle-ci
ne soit plus un frein à notre ascension), et attends que
les gars poussent. Pour me remettre dans le droit chemin, en clair
dans le bon sens, pas de problème parce qu'avec le sel,
ça adhère mieux. Et puis je suis un excellent conducteur,
surtout dans l'allée. Et après comme ils poussent
tous, eh bien cela ne patine plus. Bon, j'en vois bien un dans
mon rétroviseur qui s'éclate la gueule dans la neige
avec ses semelles lisses de chaussure de ville et son pantalon
100% 'j'meladonne'. Mais que voulez-vous, quoi qu'on fasse il
y a des dégâts collatéraux alors...
Bref, arrivé en haut, je salue d'un geste amical mes compagnons
d'infortune d'un geste qui signifie 'Merci les gars mais moi,
maintenant que je suis lancé, je ne m'arrête plus.
Alors bonne chance pour monter vos Safrane et autres Merco benz
benz benz.'
Je sais, j'aurais dû m'arrêter en haut et redescendre
pour les aider. Mais il faut faire des erreurs dans la vie pour
progresser.
Sinon, on n'atteint jamais le sommet. Ce qui ne fut pas mon cas
ce jour là...
Du coup, la descente ce sera pour demain parce qu'il n'y a plus
de place aujourd'hui.
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Le dévers en hiver |
12/11/
2001 : 17:40
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L'hiver, ce sera aussi la neige. Vous pouvez en être sûr,
nous aurons au moins, comme chaque année depuis 95 une
journée complète avec neige à foison et verglas
à discrétion. Si je me permets d'être aussi
affirmatif sur le sujet, ce n'est pas après une consultation
des archives de météo France. Non, j'ai des repères
qui marquent. Enfin des, disons plutôt un : ma sortie de
garage qui est aussi mon entrée de garage dans l'autre
sens. Je ne sais pas comment ils ont fait les plans de celle-ci
mais en tout cas je peux vous dire que ça n'a pas été
étudiée pour les jours de neige ou/et de verglas.
Je vous explique dans le sens la sortie : une fois la porte automatique
ouverte, vous faites face à une montée abrupte d'une
quinzaine de mètres, à l'air libre, avec un dévers
guidé par 2 murs distant de 3,5 mètres. Si cette
configuration s'avère judicieuse les jours de soleil ou
de pluie, elle frise le désastre dans le cas que je vais
vous exposer maintenant.
Je vous le fais dans le sens de la sortie :
Il est 7 heures, je me lève et je ne bouscule personne,
comme d'habitude. Arrivant dans la cuisine pour ingurgiter mes
2 Prince au chocolat (pas les tout choco, ceux-là ils m'écoeurent)
et mon thé en 2mn 30s (dont une minute de chauffage de
l'eau), je me dis 'Tiens, t'as oublié de couper la lumière
hier soir !'. En fait non : il a tellement neigé cette
nuit qu'on y voit comme en plein jour. Ça promet. Mais
quand faut y aller faut y aller. Une fois opérationnel,
descente dans le garage pour prendre la voiture. Elle démarre.
Tout va bien. Je roule jusque devant la porte automatique qui
n'oppose aucune résistance à la magie de l'infra-rouge.
Et c'est là que ça se gâte. Parce que le problème
il est bien devant moi et pas ailleurs : une couche uniforme de
7-8 centimètres de neige sur toute la montée (mais
pour la descente, je ne peux rien affirmer). Vous vous doutez
bien que pour les pneus cloutés et les chaînes, ça
va pas être possible donc ce que je fais, c'est que j'ouvre
à nouveau cette porte de merde qui s'est refermée,
profitant lâchement de mon temps d'analyse de la situation.
J'élabore alors la stratégie : 'Surtout ne jamais
freiner, prendre de l'élan et ne pas donner de coups d'accélérateurs
pendant la montée, sinon je m'éclate sur le mur
!'. Ok. J'ouvre encore une fois la porte et banco, je mets la
première et accélère. C'est parti. Pendant
les 4 premiers mètres la voiture avance. Bien. Et puis
à l'endroit le plus abrupt, au plus fort du dévers,
la voiture s'arrête. Pourtant les roues tournent mais dans
le référentiel terrestre, la voiture n'avance pas,
y'a pas à tortiller. Là, oubliant toutes les consignes,
j'accélère. Je confirme que si on accélère,
les roues tournent plus vite. Par contre, toujours dans le même
référentiel, pas d'avancé notable. Réalisant
que je patine dans la semoule, j'attends comme un con que quelque
chose me débloque de cette situation comme par exemple
la fonte des neiges subite, phénomène climatique
encore jamais rencontré depuis l'invention de la voiture.
Puis accélérateur à fond, la voiture se met
à reculer. Si, c'est possible. J'arrête d'accélérer
et mets le frein à main, espérant que cette manoeuvre
va m'empêcher de m'écraser contre le mur ou contre
cette putain de porte qui bien entendu s'est refermée complètement.
Bien vu l'aveugle ! L'arrêt s'effectue à 5 centimètres
du mur droit, ma voiture ayant pivoté de 90°, c'est
à dire dans aucun sens, ni celui de la montée, ni
celui de la descente. Bon, ben là c'est terminus tout le
monde descend.
C'est décidé, j'attends la fonte des neiges et pis
c'est tout.
Demain je vous fais l'entrée. Un must aussi.
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La loi du plus chaud |
11/11/
2001 : 15:30
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Vous allez me dire que c'est l'âge, que je commence à
radoter, bref que je n'ai jamais été aussi près
de la fin qu'aujourd'hui. Et vous avez sûrement raison bien
que je pourrais assez facilement vous retourner le compliment.
Néanmoins au risque de me répéter, le Dimanche,
c'est quand même et toujours un jour particulier.
Serait-ce cette fois-ci à cause du 11 Novembre ?
Je ne sais pas mais en tout cas, si je vous dis qu'il fait un
temps à ne pas mettre un chat dehors, eh bien je constate
qu'une fois de plus la consigne a été respectée
de façon scrupuleuse par la race miaulante des félidés.
Et parce qu'en ces temps difficiles il est urgent d'être
tous solidaires les uns des autres, apparemment tout le monde
a fait de même. Mais ce coup-ci, c'est le compte-rendu de
mon expérience que je vous livre et non une quelconque
théorie fumeuse de plus. Car je suis allé faire
un tour. Dehors. Parce que ça fait bien longtemps que je
sais que si je me promène dans mon appartement je ne risque
pas d'y rencontrer âme qui vive. Des fois, même en
me regardant dans la glace, j'ai l'impression que le phénomène
se confirme...
Bref, je suis sorti et je n'ai pas croisé un chat. Même
pas un ours polaire qui pourtant pourrait commencer à se
sentir chez lui, parce qu'il faut reconnaître qu'on n'est
plus très loin de ne plus avoir de température du
tout. Au fur et à mesure de ma promenade, je me suis fait
l'observation suivante : plus la température baisse et
plus le kilométrage prévisionnel (c'est pas parce
que c'est dimanche que mes sorties ne sont pas planifiées
: carte GIGN, boussole et parka moltonel épaisseur triple,
j'ai tout l'attirail) baisse aussi. A tel point que j'en déduis
qu'en cas de température négative, eh bien je peux
considérer que j'ai un ou plusieurs tours d'avance, même
sans sortir de chez moi.
En attendant, j'ai failli perdre dans l'affaire une oreille et
une main parce que comme je fumais un cigarillo je ne pouvais
pas la mettre dans la poche (la main, pas l'oreille).
D'un autre côté, après avoir fait un tour
dans ces conditions je suis bien content de retrouver mes 22°
réglementaires.
Parce que chez moi, c'est moi qui fait la loi.
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Le client n'est pas une référence |
10/11/
2001 : 17:15
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Moi j'aimerais bien croire tout ce qu'on me raconte, cela me
simplifierait énormément la vie. Malheureusement,
le temps où il était possible de faire confiance
à quelqu'un qu'on ne connaît pas personnellement
est soit révolu soit pas encore à l'ordre du jour.
L'exemple qui commence à être pénible pour
moi en ce moment, c'est le référencement du site
sur les moteurs de recherche. J'ai fait environ 20 demandes fin
septembre et je ne suis toujours pas inscrit sur un moteur, même
pas sur un petit, même pas sur le diesel HDI 1,4l développé
par Peugeot en collaboration avec Ford. Non, même pas.
En fait cela m'a permis d'observer que lorsque vous soumettez
un problème ou une simple requête à quelqu'un
(ou quelque chose parce que si ça se trouve tout est censé
être automatique dans ce purin) qui normalement est tenu
de vous rendre ce genre de service, vous vous retrouvez face à
plusieurs attitudes possibles :
- celle où l'entité en question vous répond
par e-mail 30 secondes après votre demande et vous dit
que celle-ci est bien prise en compte et que tout sera fait pour
la traiter dans les meilleurs délais. Dans ce cas, vous
avez à faire à des vrais pros ou alors à
des vrais incompétents qui essayent en agissant ainsi d'être
les premiers dans au moins un domaine. Vu mon expérience,
je penche largement pour la seconde hypothèse.
- celle où votre requête ne fait l'objet d'aucun
retour. Jamais. Au mieux, en cherchant vous-mêmes les informations,
vous apprenez que si votre requête est traitée, ce
qui n'est même pas sûr, elle pourrait l'être
dans un délai d'environ 4 à 6 semaines. Mais ce
n'est pas sûr non plus. Bon, c'est sûr que vu le niveau
d'engagement, on ne peut pas dire que le contrat n'est pas respecté
s'il ne se passe rien. En tout cas si j'avais géré
mes affaires comme ça au boulot, j'aurais été
sans travail beaucoup plus tôt...
- celle où on ne vous dit rien du tout et où il
n'existe pas d'informations sur le processus de traitement de
votre requête. Vu l'energie mise pour traiter ma demande,
moi j'en déduis qu'il n'y a pas de processus ou que le
processus en question, il a autre chose à foutre que de
se pencher sur mon cas.
Je dis que c'est pas parce que ce genre de service est gratuit
qu'il faut se moquer du client. Quand on s'engage à faire
quelque chose on le fait. Et quand on ne s'engage à rien,
eh bien...euhhh ben là c'est bon parce qu'effectivement
ils ne font rien.
Alors moi je persévère et je refais aujourd'hui
mes 20 demandes. Aux mêmes.
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C'est pas le plombier |
09/11/
2001 : 17:00
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Je crois bien que ça y est : l'hiver est là. Et
ce n'est pas la peine de chipoter en me disant que l'ouverture
officielle de la saison a lieu le 21 décembre. Je ne vous
parle pas ici de la théorie mais bel et bien de la pratique.
Hier j'ai même vu la grêle tomber. N'allez pas en
déduire que je ne fais rien d'autre que de regarder dehors
mais disons que lorsque j'entends quelqu'un qui toque à
la fenêtre de mon salon, eh bien je vais voir qui c'est.
Par politesse certes, mais également pour voir dans quel
état est celui qui me cherche vu que j'habite quand même
au deuxième étage.
Est-ce le facteur qui, ayant oublié sa clé passe-partout
vient me délivrer un recommandé, attendant de moi
que j'assure sa réception sous peine d'être accusé
de non assistance à personne complètement givrée
?
Ou bien Jésus Christ himself en pleine répétition
pour le jour de l'ascension, ce qui était tout à
fait possible car hier nous étions Jeudi. C'est que ça
se prépare un événement comme celui-là.
Faut avouer que ça ferait mauvais effet de se bananer de
son nuage à mi-chemin du paradis. Ben oui, même lui
il n'est pas à l'abri d'une boulette. Alors peut-être
que c'était lui, souhaitant me demander mon avis sur sa
chorégraphie
un peu fumeuse. Bon, moi je n'y connais rien dans le domaine
artistique, mais cela ne m'empêche pas d'en avoir un. Et
puis au moins en s'adressant à moi il est sûr d'avoir
un avis complètement désintéressé
et totalement neutre vu mon niveau de croyance tellement bas qu'il
pourrait servir de niveau 0 pour étalonner toutes les mesures,
et ceci quelle que soit l'unité utilisée.
Ou bien encore JP mon pote qui écoute la même musique
que moi (mais pas tout le temps vous allez voir) s'entraînant
à un stage-diving
du toit de l'immeuble afin d'être lui aussi fin prêt
pour le prochain concert de Julie
Piétri qui finit sa tournée du millénaire
cette année dans le fin fond de la Bretagne. Ok elle a
un peu de retard sur son planning, mais comme JP avait assisté
(je vous jure que c'est vrai. Et je peux le prouver) au premier
concert de la tournée le 15 juillet 1992 dans sa région
natale, faut avouer que cela aurait été dommage
de ne pas boucler la boucle. Excuse JP, mais là moi je
n'ai pas pu la boucler. Il y a quand même des choses qu'on
ne peut pas pardonner parce qu'il y a des limites à tout,
même au concept de la folie. Alors JP fais comme Eve, lève-toi
et vas-y. Assume maintenant.
Eh bien non, c'était juste la grêle. Décidément,
je n'aurais donc pas de visite surprise. Tant pis.
L'hiver va être rude.
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