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La pratique du temps perdu |
20/12/
2001 : 20:50
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C'est fou le nombre de personnes qu'on peut croiser en ville.
J'ai l'impression que tout le monde a décidé de
sortir d'hibernation en même temps alors que vu la saison,
j'aurais plutôt tendance à dire qu'il vaudrait mieux
y entrer. Mais heureusement, lorsque je me trouve dans un commerce,
j'applique la fameuse théorie des files d'attente pour
me positionner là où on patiente le moins longtemps,
là où personne ne pense à aller. Vous savez,
c'est la théorie basée sur la disposition des articles
dans le magasin et sur les itinéraires statistiquement
suivis par les clients qui vous permet de repérer LA meilleure
file. Vous voyez ? Mais si, la théorie tellement puissante
qu'elle ne marche jamais en pratique. Excellente cette théorie
!
Cependant, je dois reconnaître que l'application continuelle
de celle-ci a quelques inconvénients. Si. Surtout au self-service
de l'entreprise où je travaillais. Là, le choix
de ce que j'allais manger ne dépendait absolument pas de
moi mais uniquement des autres : je mangeais ce qui était
servi au stand pour lequel le temps d'attente avant d'être
servi me paraissait le plus faible. En y réfléchissant
maintenant, je dois bien avouer que c'était complètement
stupide puisque de toute façon j'attendais les collègues
avec qui je mangeais, collègues qui eux choisissaient leur
plat suivant leur envie, c'est-à-dire les plats pour lesquels
le temps d'attente était maximal. Ben oui, s'il y a beaucoup
de monde, c'est que c'est meilleur. Et comme les gens préfèrent
ce qui est meilleur, CQFD. Bref, tout ça pour vous dire
que du coup, le temps que je gagnais à bouffer quelque
chose de pas forcément terrible, je le perdais à
table à attendre les autres finir devant moi leur bon petit
plat. Vous trouvez ça normal ? Vous allez me dire que j'aurais
pu changer de file d'attente ou de collègues. Eh bien figurez-vous
que j'ai changé les deux. Parce que moi faut pas m'énerver.
Et pis dans ma cuisine, il n'y a jamais la queue, je sais ce que
je mange et si quelque chose ne me plaît pas j'ai immédiatement
le responsable sous la main. Et ça me fait un sacré
gain de temps.
Par contre, bien que ce temps gagné je ne le passe plus
à attendre les autres, je ne saurais toutefois pas vraiment
vous dire où il passe...
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La journée portes ouvertes |
19/12/
2001 : 20:45
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Bon quand faut y aller, faut y aller.
Il y a des moments dans la vie où il faut arrêter
de tergiverser et enfin passer à l'action. Se prendre par
la main et s'emmener quelque part. Il ne sert à rien de
reculer éternellement les échéances décisionnelles
car celles-ci vous suivent en permanence et ne vous dépassent
jamais. Même si vous vous arrêtez, elles s'arrêtent
avec vous. Vous avez beau fuir vous n'arriverez jamais à
les semer. Il doit arriver un moment où il est nécessaire
de prendre le taureau par les cornes, quitte à faire une
connerie de plus.
D'un autre côté, il faut dire qu'en ne faisant rien
on se laisse encore le choix, on ne se ferme aucune porte et on
croit ne pas faire d'erreurs, que cette façon de ne pas
agir permet d'éviter de se fourvoyer dans une impasse.
En plus, on s'imagine que le fait d'attendre va permettre la découverte
de nouveaux passages vers des destinations sûrement bien
meilleures.
Alors jusque quand attendre avant d'agir ?
Parce que le problème, c'est que si on attend trop longtemps,
sous l'effet des courants d'air de la vie les portes finissent
par se refermer, une à une. Et du coup, ce qui se résumait
au début à un choix à faire devient un cauchemar
: il faut se frayer difficilement un chemin à travers la
dernière ouverture même si celle-là ne convient
pas. Et ce cas-là est pire que tout car on se retrouve
alors dominé par les événements alors que
c'est le contraire qui était recherché.
Enfin, je dis 'on' mais en fait tout cela s'adresse à moi.
Je suis dans les starting-blocks depuis tellement longtemps, prêt
à bondir au coup de feu du starter. Mais à force
d'attendre, j'ai peur d'avoir des crampes et de ne pas pouvoir
prendre part à la course. Enfin à la course, disons
plutôt à ma course vu que je suis le seul concurrent.
A un moment ou à un autre il va bien falloir que je me
lance.
Parce qu'il faut que je vous dise : le starter, c'est moi.
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Faut voir grand pour faire bonne impression |
18/12/
2001 : 18:50
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Certains commerçants sont des filous. Je viens encore
d'en avoir la preuve aujourd'hui lorsque je cherchais une boutique
pour confier le développement des photos dont je vous parlais
hier. En l'occurrence j'avais vu sur la vitrine d'une boutique,
appartenant à une chaîne en pleine phase de développement,
une offre exceptionnelle annoncée avec moultes affiches
qui paraissait défier toute concurrence : 29,50 francs
tout compris pour 24 photos. Là, je me suis dit 'Y'a pas
photo, c'est ici que je vais.' A dire vrai, je ne suis pas à
l'affût des prix les plus bas mais disons qu'à défaut
d'autres critères de sélection, le prix fait parfaitement
l'affaire.
Arrivé devant le magasin en question, je vis qu'il y avait
un peu de monde à l'intérieur. Prenant mon courage
à deux mains plus la poignée de porte, je pénétrais
dans la boutique, attendant patiemment mon tour. Cinq minutes
plus tard, qui en paraissent bien 20 lorsque vous attendez juste
sous la bouche de chauffage qui vous souffle un air à 30°c
sur le dessus du crâne alors que vous êtes habillés
pour affronter des températures novossibirskiennes, c'était
à moi. A peine avais-je sorti la pellicule de ma poche
que la tenancière me dit : 'Alors moi je vous conseille
le développement sur papier Optis.' Comme elle me montrait
le dépliant associé, je vis de suite l'arnaque parce
qu'avec le tirage en question, on s'éloignait largement
des 29,50 Frs annoncés. Là, c'était plutôt
29,50 Frs la photo. Si bien que je lui demandai 'C'est quoi le
papier Optis ?' 'C'est un papier de grande qualité et les
tirages associés sont en grand format.' Au bord du vertige
devant tant de grandeur, j'insistais 'Et le développement
à 29,50 Frs, il est comment ?' 'Le papier est de moins
bonne qualité et le format est plus petit. '
Connaissant le parlé vrai des commerçants, je n'eus
pas beaucoup d'efforts à faire pour résumer la situation
: pour 29,50 Frs les photos sont minuscules et le papier est tout
pourri.
Que fallait-il faire ? Parce qu'il faut reconnaître que
l'offre terrible, elle ne m'impressionnait pas vraiment. Alors
j'ai choisi un type de développement intermédiaire.
C'est à dire un papier pas trop pourri mais pas super et
un format pas tout petit mais pas grand non plus. Bref, que des
compromis.
De toute façon, si quelque chose est annoncé à
un prix donné c'est que cela ne vaut pas plus. On en a
toujours pour son argent, quel que soit le domaine. Y compris
pour la photo. Et dire qu'à un moment j'ai cru le contraire
!
Mais malgré tout, je veux retirer de cette expérience
un point positif. Je veux croire que ma naïveté initiale
est un des signes de mon changement : celui de commencer à
croire ce qu'on me dit.
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Le compte n'est pas bon |
17/12/
2001 : 19:15
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Ça y est, j'ai fini ma première pellicule photo
depuis que ma soeur m'a DONNE son appareil.
J'ai bien cru que je n'arriverai jamais au bout parce que sur
une pellicule de 24, figurez-vous qu'on arrive à faire
26 photos. Qu'est ce que c'est que ce bazar ?
De mon temps (faut plutôt viser 1979), quand ils disaient
12 photos c'était 12. Et maintenant on ne peut plus faire
confiance en ce qui est écrit ? Le pire, c'est que persuadé
de faire une bonne affaire, personne ne se plaint.
Erreur grave. Ben oui. Parce que quand vous êtes vers la
22 ième photo, vous êtes prêts à prendre
n'importe quel sujet histoire d'enfin terminer cette foutue pellicule
qui traîne dans l'appareil depuis le dernier réveillon
dont on ne sait même plus de quelle année. Ou alors,
pour aller plus vite vous êtes disposés à
prendre plusieurs fois la même photo, ce qui ne sert strictement
à rien. Sauf à la payer au tirage. Parce qu'au magasin,
26 photos pour le prix de 24, ça ne sera pas possible.
Pour tout vous dire, on est assez sensible à ce problème
dans la famille. Pas tellement moi puisque l'avant dernière
pellicule que j'ai impressionné jusqu'au bout, c'était
en 1992 pendant le service militaire. Non, c'est plutôt
mon père le spécialiste des pellicules à
finir. L'expert même. Que dis-je, le Cador ! A partir du
moment où il dépasse la photo numéro 3, il
rentre alors dans la phase terminale qui nous vaut à chaque
attroupement familial le fameux : 'Dites donc, bougez pas, j'ai
une pellicule à finir !'. Je m'en vais même vous
raconter la dernière aventure en date pour vous prouver
à quel point c'est super bien géré avec le
reporter en chef des Mohr. Comme mon père en était
bien vers la 10ième photo de sa pellicule en cours, il
décida, histoire de boucler l'affaire au plus vite (en
vérité c'est sûrement pour pouvoir disposer
des clichés de la naissance de Pierre avant qu'il ne fête
son permis de conduire...) de mitrailler à tout va les
enfants et petit-enfant. Dehors. Alors qu'il faisait bien 4°c.
Bon, il suffit de faire ça vite fait. Ce qui fut fait.
Malheureusement, arrivé à la photo numéro
12, déclenchement et...merde. Pas encore fini. Je sais,
c'est sûrement à cause des 2 photos gratuites dont
je vous parlais au début de cette chronique. 'Ohhh, c'est
pas vrai ça. Bon, allez, il doit en rester 2, on les fait
vite fait '. Clac. Plus qu'une. Nous on commençait à
peler sévère mais comme c'était pour finir
une pellicule, on ne pouvait pas refuser. Clac. Bon, le compte
est bon, on n'en parle plus. C'est alors que mon père dit
'Mais c'est pas possible ça ! Il y a encore une. C'est
sûrement la dernière, il faut la faire, comme ça
je serai débarrassé.' Comme on avait les yeux brûlés
au troisième degré et le reste endormi par le froid,
on a dit ok. Par contre, pour l'originalité des poses,
vu qu'on avait déjà tout tenté pendant la
première demi-douzaine de prises, on était un peu
à court.
Clac.
Là, nous avons constaté avec effroi que l'appareil
venait de se caler sur la prise suivante. Toujours pas de rembobinage.
Mon père entra alors dans une phase d'introspection silencieuse
pendant une dizaine de secondes au bout desquelles il eut un flash
qui lui permit de faire enfin toute la lumière sur l'expérience
obscure dont nous étions les témoins :
'Je sais. Je me souviens maintenant. C'est pas une pellicule de
12 mais de 36 '.
Moi je vous le dis, déjà que c'est pas simple, si
en plus on ne peut pas faire confiance en ce qui est écrit...
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45 heures de plus |
16/12/
2001 : 20:30
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Le dimanche, je tourne toujours au ralenti. Jusqu'ici, rien de
nouveau. Sauf que pour une fois je peux vous dire que cela tombe
bien parce que je serais bien incapable d'accélérer
le mouvement, même si on me le demandait. Mais d'un autre
côté, qui va me le demander ? Je ne vous le fais
pas dire : personne. Et ce coup-ci, je ne le ferai pas à
votre place. Non, ça ne sera pas possible. Démotivation
? Manque d'inspiration ? Changement de point de vue sur l'internet
depuis hier ?
Non, rien de tout cela.
Seulement 17. Ça vous dit quelque chose 17 ? Eh bien c'est
le nombre d'amis que j'ai vu ce week-end. Remarquez que ce n'est
pas tellement la quantité qui fatigue mais le nombre de
soirées/journées associées. Car les uns ne
vont pas sans les autres. Si si, je vous jure. Parce que sinon
la probabilité temporelle d'une rencontre serait nulle.
Et là elle a été égale à un.
Trois fois. Et avec trois fois, le compte est bon pour moi.
A décharge, il faut reconnaître que je m'économise
pas. Je suis toujours à fond et je n'hésite pas
à sortir chaque connerie au moment où j'y pense,
et ceci quel que soit le débit. Je ne me dis pas 'Tiens
celle là elle est bien (NDLR : de toute façon elles
sont toutes biens), je vais la garder pour la prochaine soirée
parce que ce soir j'en ai déjà dit 10 (à
la minute) donc mon contrat est rempli !'.
Non, il n'y a pas de contrat. D'une part parce que si je raconte
une connerie un soir, je pourrais très bien la ressortir
le lendemain sans que cela ne paraisse du réchauffé
puisque les personnes ne sont pas les mêmes.
En fait je ne le fais pas parce que je ne me souviens pas de la
majeure partie des conneries que je sors. Vous allez me dire que
ce n'est pas grave. Peut-être. N'empêche que les autres,
eux, ils n'oublient pas...
Spéciale dédicace à : Vinz
et Isa (un gars une fille), JH (l'homme qui parle par abréviations),
Estelle (la femme qui n'aime pas que son homme parle par abréviations),
Adélaide (qui n'a pas été hyper-contente
ce coup-ci. Tant mieux !), Sandrine (si mes chroniques étaient
aussi savoureuses que ses petits (et gros) plats, j'en serais
pas là au niveau de l'affluence...), Michel (c'est pas
moi. Là c'est le fumeur de havanes et l'amateur de whisky.
Rien à voir...), Martine (y'aurait pas Pierre qui hurlerait
dans la chambre ?), Fred (y'aurait pas Pierre qui hurlerait dans
la chambre (bis) ?), Pierre (le neveu suspecté d'être
le Hurleur en série), Laurence (qui se souvient de tout
ce que je dis. Faut que je me méfie parce que ça
va finir par me jouer des tours. Mais qui aime bien châtie
bien non ?), Stef (le mari qui lui ne se souvient de rien. D'un
autre côté, pour ce qu'il y a à retenir),
Ariane (la fusée qui a toujours les pieds sur terre), Alex
(l'adepte des sports violents comme le ping-pong), Manolom (l'homme
de la 4ième dimension ou le cinquième élément,
je ne sais pas encore), Diem (qui a beaucoup ramé dans
sa jeunesse) et Paul (une tourtel !). 17, c'est bien ce que je
disais. Plus l'absent, le cousin Hub qui bosse le Dimanche pour
nous mixer
une nouvelle soupe. Dingue !
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Le tri sélectif |
15/12/
2001 : 16:35
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Celui qui ne possède pas de connexion internet ne sait
pas ce qu'il rate. Il s'exclue d'un moyen de communication tellement
performant que je me demande comment cela peut encore être
autorisé.
Pour commencer, il ne peut pas lire mes chroniques. Et même
s'il ne le sait pas, cela doit lui manquer. Forcément.
Je ne m'imagine pas qu'il puisse en être autrement. Et ce
n'est pas un excès de mégalomanie qui me conduit
à tenir ces propos. Que nenni.
Avec moi, tout est toujours étayé par des réalités
vraies, indiscutables et pleines de bon sens. En l'occurrence
c'est la situation d'un ami que je nommerais JH qui m'a conduit
à cette observation. Parce que le JH, jusqu'à fin
novembre, il disposait sur son lieu de travail d'un PC connecté
à internet (quand on travaille dans le e-businness, cela
fait quand même un peu plus sérieux) et par voie
de conséquence il lisait tous les jours la chronique de
la MMPP, histoire de passer le temps, certes, mais bon, il la
lisait quand même. Or, depuis le 1er décembre, il
a changé de job et rejoint une entreprise de l'ancienne
économie qui tient la route et au sein de laquelle pourtant
les gens n'arrêtent pas de planer à 10000 pieds.
Eh bien là, fini internet. Du coup les chroniques c'est
terminé pour lui. Et j'ai bien vu qu'hier il était
en état manque.
Je suis arrivé à cette conclusion lorsque j'ai détecté
chez lui tous les symptômes de cet état aux frontières
de la folie : tremblements, rires convulsifs intermittents, yeux
rouges, dialogue par abréviations et onomatopées...
A moins que cela ne soit tout simplement dû au trio Chimay-Beaujolais
nouveau-Dalwhinnie.
Mais moi maintenant, quand il y a plusieurs interprétations
possibles par rapport à une situation donnée, je
choisis celle qui m'arrange. Vous voyez bien que cela n'a voir
avec une quelconque résurgence mégalomaniaque. C'est
juste un changement de l'algorithme de tri. Tout simplement.
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Tout le monde panse en hiver |
14/12/
2001 : 18:20
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Maintenant c'est sûr, c'est l'hiver. Il fait tout juste
3°c avec un vent qui vous glace les os. Va falloir dès
à présent se concentrer sur l'essentiel : survivre
en milieu hostile. Pour commencer, terminées les balades
au fond des bois et autour des étangs où même
les meilleurs pécheurs ne peuvent plus qu'attraper une
bonne bronchite. Je ne sais pas quelle mouche les a piqué
ceux-là mais s'ils comptent sur leur pêche miraculeuse
pour continuer à alimenter leur famille en période
hivernale, il va falloir penser à changer la canne d'épaule
et se diriger au plus vite vers l'endroit où le poisson
gelé repose à foison et en paix, à savoir
dans les bacs de chez Picard.
Du coup, vous allez me dire que cela va me faire gagner du temps
que je vais pouvoir mettre à profit pour d'autres activités.
Eh bien non. Car lorsque la rudesse de l'hiver apparaît,
on assiste également à une concentration subite
de la population en un nombre d'endroits très réduits.
En clair, tout le monde est à couvert, dans les magasins.
Vous avez déjà les pécheurs à la ligne
qui se ravitaillent en Fish-sticks du Captain Igloo, les rédacteurs
de chroniques qui se rabattent sur la soupe en Brick avant de
la resservir aux lecteurs mais cette fois sous forme de lignes,
et tous les gens qui continuent à faire leurs cadeaux de
Noël, faute de disposer de 2 soeurs qui font pourtant très
bien l'affaire. Résultat : tout le monde se retrouve au
même endroit et le temps que je gagne à ne plus me
balader, je le perds aux caisses. Il faut voir les caddies des
gens ! Moi, avec le contenu d'un seul, je peux me nourrir pendant
2 ans. Et encore, en faisant bombance matin, midi et soir.
Ça fait 20 ans que je fais la queue aux caisses, j'ai jamais
vu ça.
C'est comme si l'estomac des gens changeait subitement de volume
en hiver. C'est le miracle de la multiplication des panses. Si,
moi je crois que c'est ça. Ou alors tout le monde a remplacé
l'argent qu'ils balançaient par les fenêtres par
des victuailles. Bon, je sais pas vous, mais moi je préférais
largement chopper un bifton de 500F qu'une dinde rôtie en
pleine poire.
Bref, tout ça pour dire que soit vous allez faire la queue
derrière une rangée de caddies qui débordent
de tous les côtés, soit vous allez à la caisse
moins de 10 articles. Pour reconnaître celle-ci, c'est tout
simple, il suffit de se mettre derrière une personne qui
attend dans le magasin en gueulant. Ben oui, parce qu'il y a tellement
de monde à ces caisses que du coup, la fin de la file étant
très éloignée de son début, de là
où vous êtes vous n'arrivez même pas à
la lire cette putain de pancarte '10 articles maximum'.
Mais ne vous inquiétez pas, je suis un expert de la survie
hivernale en milieu urbain. Je vous donnerais des leçons,
vous allez voir...
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Vivez bio |
13/12/
2001 : 18:00
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En ce moment, je suis un tantinet décalé dans mes
horaires. Je dirais même que le phénomène
s'amplifie de jour en jour (ou de nuit en nuit ou même de
nuit en jour) et que du coup je m'approche de plus en plus du
domaine du n'importe quoi.
Pour tout vous dire, je suis plutôt quelqu'un du soir et
pas vraiment du matin. C'est pour cela que je me couche relativement
tard et par voie de conséquence je me lève tard
aussi. Ce qui fait que le soir arrivé, je ne suis pas fatigué
donc je me couche encore plus tard pour me lever encore plus tard
et ainsi de suite. Le souci c'est que je n'ai pas encore rencontré
l'équilibre avec des heures fixes. Tout continue à
se décaler. En ce moment, comme je suis un peu plus pudique
que la lune ou le soleil, je n'ose pas vous donner mes heures
actuelles de lever / coucher. Mais croyez moi, c'est du n'importe
quoi. Alors si vous ajoutez là-dessus un sujet qui me tracasse
ou un thé pris à une heure déraisonnable
(vu mes horaires, c'est limite si le thé du matin ne m'empêche
pas de dormir la nuit), je me mets alors à rentrer en résonance
interne au lieu d'atteindre l'extinction complet des feux. En
plus, si jamais j'ai un air de musique en tête, alors là
c'est terrible. Parce que ma radio, elle n'a pas bouton on/off.
C'est de la diffusion permanente à but non lucratif, si
ce n'est que ça me ruine mon sommeil. Déjà
que j'ai beaucoup de mal à m'arrêter de penser (les
pensées c'est sur un autre canal, sur la deuxième
radio...), eh bien il faut en plus que je supporte ces squatters
de mon esprit qui font la nouba 24h/24. Et oui, car le pire c'est
que lorsque je me réveille, après m'être endormi
par je ne sais quel miracle, eh bien la musique reprend. Pile
là où le morceau s'était arrêté
en plus ! C'est pas dingue ça ? Mais c'est quoi qu'ils
utilisent ? C'est des Wonder ou quoi ? J'ai même l'impression
qu'ils sont sur le secteur. Je ne sais pas sur quelle ligne illicite
ils se sont branchés mais en tout cas c'est pas chez moi.
Ben oui, parce qu'une fois, je me souviens qu'il y a eu un grand
flash. Blanc. Un putain de court-jus, je vous dis que ça
! Et les plombs ils ont pété juste après.
Des modèles uniques en plus !
Bon, je sais, vous allez me dire que ce n'est pas compliqué
de se recaler sur des horaires raisonnables. Mais c'est quoi le
raisonnable ? Parce que vous croyez que le rythme que vous suivez
est plus raisonnable que le mien ? Ne serait-il pas plutôt
dicté par l'organisation industrielle et sociale dans laquelle
nous vivons ? Je crois que c'est plutôt ça la vérité.
Moi je me contente d'écouter mon propre rythme biologique
et de vivre en accord avec lui.
Et je vous confirme que c'est du n'importe quoi...
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Monsieur Propre à l'ouvrage |
12/12/
2001 : 18:15
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Ma mémoire est comme un meuble de cuisine.
Chaque tiroir est plein de centaines d'anecdotes, de réflexions
plus ou moins abouties et de constats plus ou moins erronés.
Le seul problème c'est que dans cette cuisine, rien n'est
rangé. En plus, pour simplifier, c'est comme si un certain
nombre de tiroirs étaient cachés. Alors il me faut
faire un travail d'archéologue, de déchiffreur et
d'archiviste. J'ai bien pensé à un moment refermer
au plus vite tous ces tiroirs ou déménager en laissant
tout ce fatras au prochain résident. Mais de nos jours,
tout le monde a déjà sa propre cuisine équipée.
A n'en pas douter, le prochain occupant me demandera de vider
les lieux en emportant le tout. 'Chacun sa merde monsieur !' Faut
pas lui en vouloir, chacun sa merde, il a raison.
Des fois, je me demande vraiment si j'avance ou si je recule,
si toutefois le bon sens existe. Depuis que je me suis mis à
fouiller dans tout ce bazar, je me dis quelquefois que j'ai plus
dérangé que rangé. En réalité,
il m'est impossible de savoir ce qui va me faire aller plus ou
moins vite, et si la façon dont je m'y prends est bonne
ou mauvaise. Je ne peux rien dire si ce n'est que depuis que le
grand nettoyage de printemps/été/automne/hiver a
commencé, j'ai quand même appris plein de choses.
Par exemple que c'est un bien beau bordel ! Et que je me dois
de remettre en question tout ce que je tenais pour acquis.
Des fois, au moment même où je crois que tel compartiment
est rangé eh bien je découvre alors qu'il y a un
double fond. Et pour y accéder et m'atteler à la
tache, je suis obligé de déranger tout ce qui l'était.
C'est quand même marrant. Si, si, je vous jure. C'est marrant
parce que plus j'avance (ou recule) et moins j'ai de points de
repères et de références sur lesquels je
peux m'appuyer pour me conforter dans ma démarche.
J'aurais aimé ne pas me poser de questions et vivre dans
un état de confiance, plein de certitudes. J'aurais aimé
m'arrêter de penser, ne serait-ce qu'une journée
pour savoir ce que cela fait d'être différent, de
ne plus être moi.
Mais je ne peux pas. Je suis celui que je suis. J'évolue,
je change mais je suis toujours moi-même, et cela ne changera
pas. Alors pour l'instant je continue comme si je savais. La seule
différence c'est que ce savoir ne s'appuie plus sur des
faits rationnels, des indicateurs reconnus par tous, des justifications
analytiques ou des objectifs temporels.
Ce savoir ne s'appuie plus que sur l'intuition, les envies et
les non-envies que j'apprends à déchiffrer jour
après jour.
Un bien beau bordel, c'est moi qui vous le dis...
ATTENTION : SI VOUS AVEZ COMPRIS CETTE CHRONIQUE, NE PRENEZ
PAS LA ROUTE
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Les soeurs Noël |
11/12/
2001 : 20:30
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Les cadeaux de Noël. Vous ne trouvez pas que c'est la galère
? Si hein, la grosse galère, parce que d'une part il faut
savoir quoi acheter à chacun et ensuite aller faire les
achats dans les différents magasins qui sont tous bondés
parce qu'en plus, pour simplifier, il n'y a jamais deux cadeaux
dans une même boutique.
Enfin, moi je dis ça mais faut quand même reconnaître
que cette fois-ci (comme toutes les autres fois d'ailleurs) je
ne m'en sors pas trop mal. En clair je ne m'occupe de rien. Ce
sont mes soeurs qui s'occupent de tout. Je fais de la sous-traitance
à outrance et j'ai tellement confiance en mes fournisseurs
que je ne fais quasiment jamais de réunion d'avancement.
Mes soeurs s'occupent des cadeaux de mes parents et de mes beaux-frères.
Et chaque soeur s'occupe du cadeau de l'autre soeur.
Ça, c'est mon secret pour un Noël bien réussi.
En réalité, je n'y suis que d'un chèque parce
que la sous-traitance à 0 franc, je n'ai pas encore trouvé.
Mais bon, je ne suis pas trop inquiet car le temps que mes soeurs
se mettent d'accord sur les quotes-parts, le qui qu'à payé
quoi et les montants des sommes engagées et converti le
tout en Euros, je sens que j'ai encore de belles semaines devant
moi. Je me souviens que l'année dernière elles étaient
complètement paumées dans les calculs et que tout
cela avait failli finir à coups de tondeuse donnés
au hasard à cause d'une concentration perturbée
par ces considérations financières lors d'une coupe
de cheveux (les miens en l'occurrence).
En réalité, je vous le dis, ça simplifie
les opérations lorsque je n'achète rien de mon côté.
Et vous savez, moi quand je peux aider...
Ceci-dit, j'ai l'impression que la révolte commence à
gronder, surtout du côté de la benjamine. Mais bon,
j'ai le sentiment que cela devrait encore passer pour cette année.
Alors vous allez me dire : 'Et la magie des cadeaux ?' 'Le plaisir
d'acheter et d'offrir ?' et tout le bazar. Eh bien je laisse cela
à mes soeurs. C'est pas sympa de ma part ça ?
Grand Seigneur que je suis encore sur ce coup-là...
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MMPP - Chroniques à caractères alphanumériques |
10/12/
2001 : 19:00
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Lisez attentivement cette notice car elle contient des informations
importantes.
Les chroniques sont une spécialité de Michel Mohr
qui peuvent être lues sans consultation ni prescription
d'un médecin.
Par contre, il est vivement conseillé d'en consulter un
le plus rapidement possible suite à la lecture de plus
de 2 chroniques dans la même journée.
En cas de contact prolongé avec les yeux, contactez d'urgence
le centre antipoison le plus proche de chez vous.
Composition :
Les substances actives utilisées pour l'élaboration
des chroniques sont garanties 100% naturelles.
Pour 100 lignes :
- Délires à tendances incontrôlables (incluant
le sens de la dérision et l'humour) : 50 lignes,
- Réalité vraie : 0,5 ligne,
- Autres composants : réalité déformée,
rêves post et pré-hallucinatoires, mégalomanie
expansive, réflexions beaucoup trop poussées dans
le mauvais sens, pensées récursives à partir
de rien, faibles traces d'infini, théories fumeuses, aberrations
en veux-tu en voilà, autres,
- Enrobage : bourrage de mou et mauvaise foi.
Attention : un certain nombre de composants n'ayant pu
être clairement identifié, il est vivement déconseillé
aux sportifs (même de bas niveau) d'utiliser ce produit,
y compris à faible dose, sous peine de contrôle positif
à n'importe quel test connu à ce jour.
Dans quel cas les chroniques doivent-elles être utilisées
?
Les chroniques sont indiquées chez l'adulte dans le cas
où consciemment celui-ci souhaite mettre à l'épreuve
sa santé mentale et physique dans le but de progresser
sur le chemin de la connaissance dont on ne se sert jamais.
Les chroniques ne doivent pas être lues dans les cas
suivants :
- connaissance d'antécédent d'allergie à
l'un des composants,
- personnes atteintes de connerie généralisée
appelée aussi Conneriae Generalisaris.
En cas de doute, cela ne sert à rien du tout d'arrêter
le traitement ou de demander l'avis à qui que ce soit car
de toute façon, dans ce cas précis, il est déjà
trop tard.
Grossesse et allaitement :
La lecture des chroniques est possible pendant la grossesse et
l'allaitement. Cependant, sachez que les divers composants sont
tous intégralement transmis à l'enfant.
Les enfants présentant des troubles consécutifs
à un surdosage chroniquamenteux ne seront ni repris, ni
échangés.
Prise ou utilisation d'autres médicaments :
Comme pour tout le reste aucune étude sérieuse (ni
pas sérieuse d'ailleurs) n'a été faite pour
analyser les interactions avec d'autres médicaments. Comme
ce produit en est à sa phase d'homologation, vous êtes
priés de communiquer à Michel Mohr tous les désagréments
(et agréments, il n'y a pas de raison) que vous pourriez
constater. Ou pas.
Comment utiliser les chroniques ?
Voie visuelle puis cérébrale.
La posologie recommandée est d'une chronique par jour,
à prendre de préférence dans la journée.
N'interrompez jamais votre traitement, même si on vous
le demande.
De plus, le traitement n'a pas de fin. Une fois commencé,
il ne peut que continuer. Toujours. Ben oui, c'est comme
ça !
Une chronique non prise en temps et en heure peut remettre en
cause l'ensemble du traitement.
Les effets d'une telle inconscience peuvent être irréversibles
et instantanés.
Surtout, faut pas déconner avec ça !
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Chronical warfare ! |
09/12/
2001 : 19:15
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Comme vous commencez sérieusement à me connaître,
vous savez que le Dimanche, les chroniques qui n'en finissent
plus ne sont pas à l'ordre du jour.
La solution de facilité serait de vous abreuver des aberrations
(en émission et en réception) dont je fus le témoin
lors de la soirée de Vendredi soir. Mais non car aujourd'hui
je ne le sens pas et je n'ai pas envie de me forcer. Non pas que
l'événement n'en vaut pas la peine mais tout simplement
parce que là, à l'instant T, c'est non.
La détermination du sujet de chronique, je la fais en temps
réel.
Avant l'heure c'est pas l'heure et après l'heure c'est
plus l'heure.
Et la bonne heure c'est maintenant.
Et si rien ne vient, il faut faire avec. C'est à dire avec
rien. Et faire une chronique à partir de rien, c'est déjà
quelque chose. Par extrapolation, il me suffit en fait de trois
fois rien pour faire trois chroniques. A méditer.
Cela veut-il tout simplement dire que moins j'ai d'idées
et plus cela me donne des idées de chroniques ?
Suffit-il alors que je me focalise sur le non-dit, le non-fait
ou le non-entendu pour alors disposer d'une source d'inspiration
infinie ?
Non, je ne peux pas procéder ainsi. Je vais griller ma
mémoire vive et mon propre disque dur interne si je me
mets à procéder ainsi. Car ce que je dis, ce que
je fais et ce que j'entends me donne déjà suffisamment
de matière chroniqualement exploitable. Voir même
plus. Voir même trop.
Alors je me contenterai de la réalité.
Encore que quand j'y pense, tout ce qui n'arrive pas fait aussi
partie de la réalité. Tout au moins de la mienne.
Alors je vous le dis : cela devient de plus en plus dur de trouver
des sujets de chroniques. Je vais peut-être organiser une
Chroniques Academy pour m'aider dans les sélections. Quitte
à déchaîner les foules, à créer
des polémiques et à pousser le peuple à la
révolte.
En attendant, dans la jungle de mes idées, je dois dès
à présent déclencher la guérilla qui
m'aidera à défricher le territoire, histoire d'y
voir plus clair. Ou pas.
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Le soir du bon jour |
08/12/
2001 : 20:45
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Hier soir j'étais invité à manger une raclette
chez des amis.
Pour commencer, j'ai cru que je m'étais trompé de
jour. Déjà, il faut dire que les outils issus de
la technologie dernier cri (je ne sais pas d'où vient cette
expression parce que moi je n'ai jamais rien entendu) m'avaient
lâché dans l'après-midi. En effet, en allumant
mon agenda électronique eh bien il ne se passa rien. Pas
d'affichage. Pensant tout de suite à un problème
de piles, je fis instantanément le changement en faisant
bien attention de respecter les polarités sous peine de
problèmes dont on ne parle d'ailleurs jamais. Eh bien malgré
cette manipulation, qui doit s'effectuer en moins d'une minute
pour ne pas perdre d'informations que je pressentais de toute
façon déjà perdues, toujours pas d'allumage
de l'outil sensé se souvenir à ma place de tous
les nombreux rendez-vous, invitations et interviews auxquels je
dois faire face quotidiennement.
Alors là, petit problème quand même. J'avais
bien eu de la part de Gilles des mails de confirmation pour la
date et l'heure mais comme j'avais mis à jour mon agenda
électronique, je les avais supprimés, histoire de
faire de la place sur mon disque dur qui ne va pas tarder à
déborder avant la fin du moi(s) si je continue à
écrire des chroniques aussi longues que les dernières
en date.
Il ne me resta alors plus que le RESET pour redémarrer
la machine. Et le RESET, c'est pas bon. Et j'en eu la confirmation
lorsque, suite à cette opération qui nécessite
un autre outil de pointe genre cure-dents, je me mis à
visionner mon agenda aussi vide que la hotte du Père Noël
le matin du 25 Décembre car dans ma famille, les cadeaux,
c'est le 24 au soir.
Ceci dit, j'ai quand même une mémoire résiduelle
qui fonctionne relativement bien et j'étais sûr que
l'événement était prévu le Vendredi
7 à 20h.
Quoique.
Il suffit que je me dise qu'il est possible que je me trompe pour
que du coup cette hypothèse me paraisse plausible. Car
je vous le dis : j'ai un très fort pouvoir de persuasion,
y compris sur moi-même.
Mais là, sombrant dans l'ivresse de la folie, je me suis
fié à mon instinct. Et donc, à 20h07 je sonnais
à l'interphone. Là, Sylvie me répondit par
un 'Oui, qui c'est ?'. Comme je n'ai pas encore atteint le stade
de remise en cause de mon identité, je balançais
illico-presto un 'Salut, c'est Michel'. Et là quelle ne
fut pas ma surprise d'entendre en réponse un 'Oui ?' suivit
d'un silence appuyé. Ça y est, je me suis trompé
de jour c'est sûr ! Ils ne m'attendaient pas et ce silence
affirmativement interrogatif signifiait sans aucun doute 'Bon
d'accord, t'es Michel. Et alors, tu veux quoi ?'. C'est alors
qu'essayant de me remémorer en quelle année nous
étions, parce qu'il faut vous dire que quand j'ai un problème
je préfère faire le tour complet de la situation
avant de prendre une décision, j'entendis alors le buzz
de la porte (je ne sais pas comment on dit dans le jargon technique
des gâchettes électriques) retentir. Gravissant les
étages 3 à 3, je fus rapidement devant la porte.
Mais ce n'est que lorsque Sylvie m'ouvrit que je compris que non,
ce soir, je n'étais pas fou et que ma mémoire ne
me faisait pas défaut non plus. Et ça c'est comme
la Poste, c'est plutôt une bonne nouvelle.
La soirée allait pouvoir commencer...
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Novossibirsk |
07/12/
2001 : 17:35
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Novossibirsk.
Vous savez où c'est ? Vu la connotation, on devine tout
de suite que cela ne se trouve ni en Amérique Centrale
ni dans l'archipel des Galapagos. Ça sent quand même
bien l'europe de l'Est, là où la géographie
était beaucoup plus simple avant. Parce que maintenant,
il faut reconnaître que c'est carrément compliqué.
Alors j'ai regardé dans mon dictionnaire Petit Larousse
pour mieux situer l'endroit. Pas de chance parce qu'en 1979, date
de mon dico, le mur il tenait encore sacrement bien, et visiblement
on ne voyait pas encore au dessus. On savait juste que cela se
trouvait en URSS.
Mais heureusement maintenant il y a le net et c'est pourquoi je
vous le dis : Novossibirsk,
c'est en Russie. En Sibérie orientale même. Et la
Sibérie ça vous évoque quoi ? Les plages
de sable fin ? Non. Les cocktails au bord de la mer ? Non plus.
Arrêtez de rigoler, ça doit bien trop peler là-bas
pour ce genre d'amusements futiles qui font aussi peler.
Novossibirsk, c'est le genre de ville où il n'y a jamais
de température positive. J'imagine qu'ils ont dû
fabriquer des thermomètres spéciaux parce qu'avec
ceux qu'on vend chez nous, le mercure disparaîtrait complètement
du tube. Au moment où je vous parle, sachez qu'à
Novossibirsk, il fait entre -20°
et -10°, bref, une bonne journée pas trop fraîche
qui n'est pas sans rappeler les journées d'été
les plus chaudes...
Ça doit être l'enfer de vivre là-bas. Avec
la température en moins. J'imagine qu'en guise de frigo
ils doivent tous avoir des fours qui remontent la température
des aliments d'une bonne vingtaine de degrés. Ah chez eux,
ça doit être compliqué de briser la chaîne
du froid ! Et la climatisation en voiture ? Ceux qui l'ont prise
ne pourront jamais la tester. Quel gâchis à Novossibirsk
!
-20°c. C'est pas possible. Je sais bien qu'on s'habitue à
tout mais quand même il y a des limites que même les
températures ne semblent pas respecter à Novossibirsk.
Imaginez, vous prenez une douche (en clair vous virevoltez entre
les glaçons) et ensuite, les cheveux encore mouillés
vous allez faire un tour dehors (ne me demandez pas pour quoi
faire, c'est vous qui voyez, c'est juste pour l'exemple) eh bien
ce n'est pas la peine de mettre votre Spray Gel Fixant Coiffant
Indélébile : votre coiffure sera déterminée
par le sens du vent au moment de votre sortie. Après, tout
sera pris dans la glace. Trop cool tout ça non ?
Mais pourquoi est ce que je vous saoule avec Novossibirsk ? C'est
quoi cette préoccupation soudaine pour cette ville ? Vous
devez penser que tout cela devrait me laisser de glace. Eh bien
non. Parce qu'hier soir j'ai été contacté
par une nenette de Novossibirsk qui m'a demandé si je pouvais
lui traduire 3 phrases du français en anglais. Et comme
je suis 'totaly bilingual', je lui ai traduit ses phrases.
Parce qu'à Novossibirsk, il y en a qui parlent français.
Et ça, rien que d'y penser, ça me glace le sang.
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Viva la revolucion ! |
06/12/
2001 : 17:15
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Cela fait maintenant quelques temps que je vous raconte soit
des histoires très terre à terre dont le seul objectif
est de se marrer, soit des allégations théoriques
plus ou moins fumeuses qui n'ont que peu de rapport avec la réalité
quotidienne.
Mais aujourd'hui, je vais de nouveau lier les deux et vous servir
une conclusion aux petits oignons, et tout ceci à partir
d'un événement réel, à savoir : la
seconde anecdote des cours d'espagnol.
Tout a commencé un matin où notre prof d'espagnol
décida qu'elle avait déjà bien trop attendu
pour agir. Elle eu alors la ferme intention de remettre tout le
monde dans le droit chemin. Quels crimes avions nous donc commis
? A l'entendre, nous ne parlions pas assez en cours. Il est vrai
que l'espagnol est une langue vivante et d'après notre
prof, ses demandes répétées pour que nous
sortions de notre réserve étaient restées
lettre morte. Quand j'y pense. Maintenant tous les profs se plaignent
que les élèves parlent sans cesse et nous c'était
le contraire. Cependant, une fois n'était pas coutume,
toute la classe était dans le collimateur, et pas seulement
les 3 blaireaux de terminale C que nous étions. Ayant donc
consulté son manuel favori de pédagogie élémentaire
qui devait dater de l'inquisition espagnole, elle décida
de nous punir. Et la sanction fut que tout le monde devait copier
les pages 59 à 63 du bouquin d'espagnol pour le prochain
cours. Remarquez que là on élevait le débat
puisque la punition en question était plus du niveau du
cours élémentaire que de la maternelle. Ben oui,
pour copier faut quand même savoir lire et écrire.
Ayant quittés la classe, tous les élèves
tinrent un conciliabule. On n'allait quand même pas se laisser
faire par cette greluche ! La révolte grondait devant l'injustice
flagrante et la stupidité des travaux à réaliser.
L'un de nous émit alors la suggestion suivante 'Ecoutez,
on a qu'à se mettre d'accord et dire que personne ne fait
la punition. Comme ça, elle ne pourra rien nous faire et
tout ira bien'. Sous les hourra et les viva, la motion fut adoptée
à l'unanimité, chacun y allant de son 'Si elle croit
que j'ai rien d'autre à faire' ou de son 'On va lui montrer
qui on est !'. Bien, rendez-vous donc le jour J, le jour de la
victoire, de la consécration des masses laborieuses sur
les dictateurs assoiffés de servage.
Jour J : assis dans la classe (je revois la scène comme
si c'était hier), j'étais là, me délectant
par avance de notre victoire. Erreur grave.
Elle commença l'appel en demandant à chacun de lui
apporter l'oeuvre qui devait nous rendre la parole. Bon, je ne
me souviens plus des noms exacts mais cela ressemblait à
quelque chose de ce style :
- Auclair. Apportez-moi votre punition.
Attendant la réponse toute convenue du type 'Pas faite
madame', je fus surpris de voir la personne se lever, un paquet
de feuilles à la main qu'elle remit à la prof. Je
me dis 'Je le crois pas, c'est quoi cette dégonflée
!'.
- Bereski. Apportez-moi votre punition.
Là, c'était sûr, elle allait commencer à
tâter de notre volonté de fer.
Eh ben non. Ce péteux avait fait aussi sa punec'. Je sentis
à cet instant que la tournure des événements
n'était pas celle que j'attendais et que le virage allait
être plus difficile à négocier que prévu.Ce
fut même un crash complet contre le mur de la réalité
de la condition scolaire. Car hormis les 3 gars déjà
repérés, ils l'avaient tous faite cette punition
à la con. Vous y croyez vous à ça ? A cette
trahison, à ce complot ?
Alors je vous fais juste le passage des 3 rebelles qui donna à
peu prés ceci (XXX à remplacer alternativement par
David, Hervé et Michel) :
- XXX. Apportez-moi votre punition.
- Pas faite madame.
Arrivée à la fin de sa liste, elle conclut de la
façon suivante : 'Bon, je vois que ce sont toujours les
3 mêmes : David, Hervé et...Michel (NDLR : comme
si elle le savait pas par coeur cette conne). Pliez vos affaires
et allez chez le proviseur. Je ne veux plus vous voir dans mon
cours.'.
Eh ben, déjà qu'elle n'avait pas le son, elle ne
voulait plus de l'image maintenant !
Résultat, on se retrouva devant le proviseur à lui
expliquer la situation qu'il ne comprit d'ailleurs pas. Il nous
dit 'Bon, asseyez vous là et faites votre punition et pis
c'est bon'.
On dit toujours que l'union fait la force. C'est peut-être
vrai.
Mais depuis cet épisode, j'ai appris une chose essentielle
: il ne faut jamais faire à plusieurs ce que l'on n'est
pas prêt à faire tout seul. Car la responsabilité
collective ne masque pas les responsabilités individuelles
qui sont les seules pouvant et devant être assumées.
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Teneis que escuchar me ! |
05/12/
2001 : 19:00
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Cette après-midi j'ai regardé un épisode
de South Park qui est une série d'animations américaine
complètement loufoque et déjantée qui arrive
par le biais de ses histoires toutes plus délirantes les
unes que les autres à mettre en exergue les travers de
la société en général et américaine
en particulier.
Eh bien cet épisode m'a rappelé une série
d'anecdotes que j'ai vécues lorsque j'étais lycéen.
A l'époque, en terminale, ma seconde langue était
l'espagnol. Comme nous n'étions que trois de terminale
C (dont David, un fidèle parmi les fidèles) à
tenter de baragouiner cette langue, nous étions, à
l'occasion des cours linguistiques, mélangés avec
une trentaine d'autres élèves de terminales différentes.
Jusqu'à là, tout va bien.
Cependant, pour je ne sais quelle raison obscure, la professeur
d'espagnol nous avait dans le nez. Je ne sais toujours pas ce
que nous avions bien pu lui faire ou pas mais apparemment elle,
elle le savait. Elle nous avait pris en grippe et j'aime autant
vous dire que la grippe espagnole, ça a fait des dégâts.
Pour commencer, régulièrement, elle interrogeait
un élève qui devait conjuguer le verbe qu'elle choisissait
aux temps qu'elle indiquait. Bien. Sa méthode était
particulièrement sournoise : avant de désigner le
sacrifié, elle annonçait le verbe. Ce qu'il faut
savoir c'est qu'en espagnol beaucoup de verbes sont très
simples à conjuguer et lorsque vous en savez un, vous savez
tous les autres. Mais ces verbes là n'étaient pas
pour nous trois. Non. Nous trois avions un régime de faveur
: les verbes irréguliers. Et ça en espagnol, si
vous ne les connaissez pas par coeur, vous êtes foutus.
En plus, s'il faut le décliner à un temps qu'à
ma connaissance on n'a jamais employé, vous avez intérêt
à avoir un joker. Mais nous, nous n'avions pas de joker.
Et pas le droit au verbe 'Cantar 'au présent que même
un non-espagnol arriverait à conjuguer sans peine. Non,
car quand la prof annonçait que le verbe gagnant était
le verbe 'Oir' (ou 'Oyir', il était tellement irrégulier
celui-là que je n'ai même jamais su l'écrire
à l'infinitif) à conjuguer au plus que l'imparfait
du subjonctif, eh bien je savais que j'avais une malchance sur
trois d'y passer. Et il n'y a jamais eu d'exception. Et lorsqu'on
réussissait l'épreuve, elle nous renvoyait à
notre place, l'air de dire 'Ok, fais le malin tant que tu peux.
Le prochain coup tu vas morfler trop grave'.
- 'Escuchar au futur'. Bon, là c'est pas pour moi, trop
simple. Dont acte.
- 'Ir au conditionnel passé'. Oh putain, ça c'est
pour moi. Dont acte.
On ne se trompait jamais dans le gagnant de cette loterie truquée.
Et d'ailleurs le bulletin de note ne s'y trompait pas non plus
: je me souviens d'avoir eu un 2 de moyenne écrit en rouge
avec comme commentaire un truc du style 'Est-il doué du
don de parole ?' ou 'Sage comme une image', bref, des commentaires
de maternelle qui faisaient un peu tache sur un bulletin de terminale.
Demain je vous raconterais (avec un s Gilles) la seconde anecdote
du cours d'espagnol faite de rébellion et de trahison,
un peu comme dans Braveheart sauf que là on n'avait pas
les haches. Dommage.
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C'est l'heure pour le bon temps |
04/12/
2001 : 17:30
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Je suis dans une période où je peux me permettre
de prendre mon temps pour faire quelque chose.
Tout de suite, vous allez vous imaginer que je rêvasse,
que je traîne, bref que l'inefficacité, source de
régression dans notre civilisation postmoderne ou pré-n'importe
quoi, est au rendez-vous.
Peut-être est-ce exact. Peut-être pas.
En vérité tout cela dépend de 2 paramètres
: la vitesse d'exécution et l'appréciation d'autrui.
Comme tout le monde l'a sûrement remarqué, la vitesse
d'exécution dépend de chacun. Certains mettent plus
de temps que d'autres pour une même tache et ceci est même
devenu un jeu dans le monde de l'entreprise : lorsqu'on vous demande
un travail pour lequel vous pensez mettre 5 jours, vous allez
dire 'Ben disons minimum 7 jours et encore, en ne faisant que
cela, ce qui ne sera pas le cas.' Là commence une négociation
serrée avec votre responsable dont l'objectif est de vous
faire gagner du temps en vous en allouant le moins possible. Si
vous êtes bon négociateur vous allez trancher sur
6 jours ce qui va vous satisfaire puisque vous disposerez ainsi
de 20% de temps supplémentaire mais également réjouir
votre supérieur car il aura l'impression de servir à
quelque chose puisqu'il aura réussi à réduire
les délais de 14%. En plus vous serez bien vu puisque vous
faites un effort supplémentaire pour aller plus vite. Mais
un autre blaireau aurait peut-être demandé 15 jours
et un autre 2.
Alors quelle est la bonne vitesse de réalisation ? Dans
l'absolu, je pense qu'elle n'existe pas. Elle est à chaque
fois personnelle et reste corrélée à la qualité
du travail fourni. Et tous les cas peuvent se présenter
:
- ceux qui travaillent lentement et mal, mais qui passent leur
temps à persuader les autres qu'ils travaillent vite et
bien,
- ceux qui travaillent lentement et bien, et qui sont persuadés
d'être les plus rapides,
- ceux qui travaillent vite et mal, mais qui sont persuadés
d'être trop forts tellement ils sont bons,
- ceux qui travaillent vite et bien, mais qui n'ont pas le temps
de se poser ces questions à la con car il faut déjà
embrayer sur la tache suivante,
- ceux qui n'ont jamais le temps de rien (donc qui ne travaillent
pas) mais qui réussissent néanmoins à tout
faire bien. Ces spécimens font partie d'une espèce
à part entière qui passe son temps à s'inventer
des travaux fictifs qui n'existent que pour pouvoir parler d'eux,
ce qui représente, il faut bien l'avouer, un boulot à
temps complet.
- ...
En fait, tous les cas existent.
Alors quand je dis que je préfère prendre mon temps,
que pouvez-vous en déduire ? Ben pas grand-chose. Ceux
qui me connaissent peuvent se faire tout au plus une opinion.
En réalité, ce que je veux dire c'est qu'en accord
avec mes propres critères je préfère faire
peu de choses mais les faire bien plutôt que de tout faire
mal.
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L'excuse du temps qui passe |
03/12/
2001 : 17:00
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Hier j'avais plein de trucs à vous raconter.
Malheureusement, la trotteuse avance trop vite et comme j'ai perdu
la grande aiguille depuis bien longtemps, cela n'a pas été
possible. Et puis après, l'envie évolue et du coup
je crois que je vais faire abstraction de toutes ces histoires
que j'aurais pu écrire. A dire vrai, ce n'est pas vraiment
grave puisque je vous en conterai d'autres. Et c'est bien là
un problème : ce qu'on ne fait pas par manque de temps.
Enfin, disons que l'excuse du temps qui passe trop vite permet
de trouver facilement un bouc émissaire parce qu'en vérité,
qui sont les coupables ?
Peut-être est-ce dû à une mauvaise organisation
qui fait que je ne disposais que de 12 minutes pour vous résumer
un week-end pourtant actif :
- un tour à Paris (cela devient une habitude) en train
de jour, avec visite du Muséum
d'histoire naturelle qui vous présente à la
fois des moulages de dinosaures qui auraient été
refusés au casting de Jurassik
Park, des squelettes de gamins morts-nés avec des malformations
du style 3 paires de bras qui eux auraient sûrement passés
les épreuves de sélection pour la prochaine saison
des X-Files...,
- les aventures de Pierre qui enrichit chaque jour son vocabulaire
avec des mots clés indispensables comme 'Vin', 'Tonton'
(c'est moi) et 'Donne',
- un match de foot de la coupe de la ligue OM-Montpellier qui
n'en finissait pas avec des prolongations et des tirs au but qui
ont sortis ma mère de sa réserve naturelle puisqu'elle
émit un 'Quel con !' lorsque le premier joueur envoya la
ballon dix mètres au-dessus du but,
- ...
Non, décidément, 12 minutes c'est beaucoup trop
court, même pour quelqu'un d'organisé comme moi.
Cependant je reconnais que la frontière entre la vérité
et l'excuse n'est pas très nette.
Car si vraiment j'avais voulu, n'aurais-je pas pu ? Je ne sais
pas et il m'est difficile de répondre à cette question
que j'oublie peut-être un peu trop souvent de me poser.
Je me dis toujours que j'aurai du temps plus tard. Que je traiterais
cela lorsque je n'aurais rien d'autre à faire. Et comme
j'ai toujours quelque chose d'autre à faire... Alors comment
agir ?
J'essaye de garder à l'esprit le fait que j'effectue en
permanence des compromis, qu'il y a des choses que j'aurais aimé
faire mais que je ne ferai pas. Peu importe les raisons car elles
sont miennes et c'est cela qui est important : être en accord
avec moi-même, assumer les choix que je réalise.
Mais pour cela, encore faut-il être conscient de ceux-ci.
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La minute du lendemain |
02/12/
2001 : 23:58
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Bon, je vous préviens tout de suite : je suis méga
à la bourre. Limite de la giga bourre c'est tout dire.
Il ne me reste en tout et pour tout que 12 minutes avant de mettre
cette chronique en ligne. Car à l'instant même où
j'écrie l'heure que vous allez voir apparaître sous
vos yeux ébahis d'ici 4 mots, il est exactement 23h48.
Eh bien je vous l'annonce tout de suite : je n'ai jamais rédigé
un article aussi vite. En suis-je capable ? Je verrais bien car
l'heure n'est pas à la prédiction mais bel et bien
à l'action. Cependant, qu'est-ce que cela pourrait changer
si je terminais tout cela vers 1 heure du mat', tranquille, histoire
de bien corriger toutes les fautes et de bien faire le tour des
conjugaisons par consultation de mon Bescherelle qui ne me quitte
plus ? Ce serait tout simplement la solution de facilité.
De plus cela me fait un peu peur car que deviendrait ma chronique
passé minuit. Cendrillon, elle au moins, était au
courant de la malversation qui allait s'opérer en cas de
non respect des délais. Mais moi non. Bon, c'est vrai que
contrairement à elle, je n'ai pas paumé mes groles.
Remarquez, perdre mes Caterpillar en pleine rue en allant rejoindre
mon Alfa 147, je crois que ce serait une première mondiale.
Mais quand même : que deviendrait ma chronique si elle n'était
pas en ligne à 23h59 ? J'ai bien quelques idées
mais elles ne me donnent pas envie d'essayer. De plus cela vous
ferait bien trop peur à vous aussi.
Alors soyons sage. C'est encore Dimanche. Pour 2 minutes donc
là faut y aller.
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Les absences injustifiées |
01/12/
2001 : 23:50
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Je sais qu'il est exact de dire que sur certains points je suis
comme tout le monde.
Un exemple particulièrement significatif est qu'il m'arrive
d'avoir des absences, tout comme vous.
En effet, je sais que vous souffrez quasiment tous de ce phénomène
spatio-temporel car en analysant les statistiques de connexions
de mon site, je me suis rendu compte que pendant la période
du samedi/dimanche que vous appelez week-end (pour moi ceci n'est
qu'une abstraction calendaire de plus dont je ne perçois
quasiment plus l'utilité) il n'y a plus personne, ou presque.
En vérité, autant vous semblez porter de l'intérêt
à ma prose en semaine, autant vous avez l'air de profiter
de votre repos dominical pour...euh...pour...ben en fait pour
je ne sais pas quoi, mais pas pour venir là où vous
êtes en ce moment, ça c'est sûr.
Alors pour quoi ? Pourquoi ?
Peut-être pour tenter de digérer toute cette soupe
que je vous sers sans vergogne chaque jour du Lundi au Vendredi
?
Ou bien pour vous refaire une santé avant d'attaquer le
Lundi où là vous aurez non pas une chronique mais
bien 3 à lire. Et pour réussir un tel challenge,
rien de tel que de se mettre au vert pendant 48 heures.
Ou alors j'ai fini par intégrer votre univers mais seulement
la semaine, comme si vous m'excluiez complètement de votre
vie privée qui n'existerait que pendant 2 jours sur 7.
C'est comme si une seule consultation de la MMPP vous amènerait
à vous rappeler le travail, et cela, vous ne le voulez
pas.
Ou bien peut-être (et sûrement) pour des tas d'autres
bonnes (ou mauvaises) raisons qui ne regardent que vous.
N'empêche.
Lundi matin, je veux voir tout le monde en rang et pour tous les
absents du samedi/dimanche, je veux voir vos mots d'excuses (sauf
pour les States et les Luxos, pour eux c'est bon). Et pas question
de me servir des justifications du type : 'Internet ça
marchait pas' ou 'J'avais de la visite ce week-end'.
Non, car celles-là, ce sont les miennes et je me les garde
sous le coude au cas où...
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64ième épisode |
30/11/
2001 : 18:30
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Où est-ce que j'en suis ?
Car si toutes ces chroniques mises bout à bout avaient
une logique infaillible je pense que je devrais être capable
de répondre à cette question. En plus de ça,
je suis sûrement le mieux placé puisqu'en plus je
n'ai raté aucun épisode depuis le lancement de la
série qui a eu lieu, je vous le rappelle, le 28/09/2001.
En vérité, j'ai l'impression que tout ce séquencement
respecte scrupuleusement les arcanes des meilleures (et des plus
mauvaises aussi) séries américaines dont on nous
abreuve sans faim et sans soif.
Je veux dire par là que vous comprendrez tout au dernier
épisode de la série. Malheureusement, comme il n'y
a pas encore de date d'achèvement prévue, vous allez
devoir patienter encore un sacré petit moment avant de
voir une petite lueur s'allumer à l'approche de la sortie
du labyrinthe obscur dans lequel je vous mène.
Je suis sûr que vous pensez qu'il n'y a aucune logique là-dedans,
que vous pouvez allègrement rater quelques chroniques et
que cela ne vous empêchera pas de comprendre où je
veux en venir.
Mais avant d'arriver, savez-vous où nous en sommes ? Quelqu'un
peut-il me résumer la situation et ainsi me conforter dans
le fait que ma démarche est claire et comprise par tous
?
Si personne ne le peut, je vais devoir le faire moi-même
et cela m'est impossible. Pourquoi ?
Parce que si je vous ouvre toutes les portes, pourquoi iriez-vous
rechercher les clés ?
Non, croyez-moi, il vaut mieux que vous restiez vigilant et que
vous imaginiez aujourd'hui ce que MICHEL MOHR 'S PAGES PERSOS
pourra vous servir demain. Votre surprise sera d'autant plus grande,
votre désorientation moins dirigée et votre envie
de savoir plus incommensurable à PI que jamais.
Car oui, je vous le dis, tout cela risque de vous mener là
où vous ne pensiez pas pouvoir aller lorsque vous avez,
par inadvertance, par sympathie, par pitié, par curiosité
où même par envie lu cette première chronique.
Et le plus fou dans tout cela, c'est que moi-même je risque
bien d'être le premier surpris.
Mais la machine est en route et rien ne pourra l'arrêter.
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