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MICHEL MOHR'S
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Les chroniques du 15/03/02 au 05/04/02 sont ici.
 


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Petit mot dans le livre d'or
Email à Michel Mohr
ICQ 21340010

 
 
     
 
Coucou c'est moi !
05/04/2002 : 23:00

Vos amis sont-ils contents de vous voir ? Afin de vous permettre de répondre à cette question de fond dont personne ne fait grand cas, je vous propose de faire ce petit test que j'ai déjà pratiqué par deux fois, à savoir : passer à l'improviste et observer la façon dont vous êtes reçus. Et quand je dis à l'improviste je ne vous parle pas d'une prise de rendez-vous quelques heures auparavant. Non, pour que vous sachiez vraiment à quoi vous en tenir, la surprise doit être totale et le temps d'adaptation à la situation que vous imposez à vos amis doit être nul. Sinon, ce n'est pas représentatif. Comme décidément vous paraissez soit perdu soit pas tellement dégourdi, je vais vous indiquer la procédure. En fin de journée, en étant au pied de l'immeuble où loge votre cible, vous l'appelez au téléphone et dites : ' Salut, c'est moi. Ça va ? Et si je te dis que je suis en bas de chez toi, tu dis quoi ?'. Là, faut dire qu'au niveau de la pression, tout y est. Il suffit alors d'attendre la réaction de votre interlocuteur.
Si je conseille d'appliquer cette méthode, c'est uniquement parce qu'avec les repas organisés un mois à l'avance, l'effet de surprise est complètement nul, tout le monde a le temps de se faire à l'idée de vous voir et surtout de se préparer psychologiquement à vous supporter. Ou pas.
Mais avec la visite à l'improviste, tout cela est parfaitement impossible : les gens sont obligés d'agir en conformité avec ce qu'ils ressentent réellement. Et c'est là que vous voyez si vraiment on est content de vous voir ou non.
Moi j'ai de la chance, à chaque fois je fus accueilli à bras et frigos ouverts. Aujourd'hui, j'ai même eu droit à la canette de 50 centilitres. Si ce n'est pas une preuve d'amitié ça, je ne m'y connais pas. En plus, je sais bien que ça les embêtait puisqu'au moment où je suis arrivé, les amis en question allaient partir dîner ailleurs que chez eux. Mais ils ne pouvaient pas me rouler dessus tout de même. Pour les rassurer sur leur retard assuré, je leur ai dit que plus ils attendaient et mieux ça roulerait et donc moins ils mettraient de temps pour rejoindre leur lieu d'invitation. A la limite, plus ils attendaient et moins ils seraient en retard. Paris est magique, on vous avait prévenu !
Bref, tout ça pour dire que planifier c'est bien. Mais ne pas planifier, c'est bien aussi. Ça amène un petit coté vrai qui n'apparaît peut-être pas autrement et c'est très sympathique. Enfin c'est ce que je dis maintenant vu que je ne me suis pas encore fait lourdé comme un malpropre. Pas encore...

 

Les deux font la paire
04/04/2002 : 21:45

On nous prend vraiment pour des blaireaux. Si, je vous assure. Et des gros qui plus est.
Prenons par exemple la publicité qui passe en ce moment à la télévision pour une chaîne de magasins officiant dans la boiserie et dans la portière en bois de la forêt, vous savez celle où la caissière met un casque sur ses oreilles avant d'annoncer un prix de 45 euros à ses clients dont la somme en question leur arrache moultes cris de joie, de surprise ou d'hystérie pas tellement collective vu qu'ils ne sont que deux.
Eh ben moi je dis qu'on nous prend pour des blaireaux. Si. Parce qu'avec 45 euros, vous m'excuserez mais j'ai quand même l'impression qu'ils ne vont pas avoir besoin de louer une camionnette pour trimballer leur matériel. Avec 45 euros, ils ont tout juste pu s'acheter une clenche de porte. Au mieux. Et comme chez Lapeyre il n'y en a pas deux, faut reconnaître que cela ne va pas être pratique. Ben non. Soit vous montez votre clenche à l'intérieur et à ce moment-là vous êtes prisonnier si vous sortez puisque vous ne pouvez plus rentrer, soit l'inverse. Dans tous les cas, vous risquez de vous retrouver à la porte. D'un côté ou de l'autre mais malheureusement pas là où il faudrait être. Moi j'ai bien une solution pour s'en sortir sans vrais frais. C'est de garder la clenche dans sa poche en permanence, histoire de ne pas se retrouver du mauvais côté. Le problème résiduel est que chacun doit avoir sa propre clenche. En fait, quand j'y pense, c'est un peu le principe de la clé. Sauf que là, vous avez besoin de la clenche en plus de la clé. Bref, ça va encore arrondir les fins de mois des serruriers qui commencent de plus en plus tôt (les fins de mois, pas les serruriers).
Pour 45 euros, le compte n'est pas bon du tout. J'ai beau retourner l'équation dans tous les sens, je ne trouve pas la solution idéale. Sauf peut-être de décréter l'année portes ouvertes tacitement reconductible tous les deux semestres.
C'est à hurler de misère cette affaire. D'ailleurs, c'est peut-être ce qu'ils font dans cette réclame à la con.

 

L'entretien du moi
03/04/2002 : 18:45

La semaine dernière j'ai surfé plusieurs heures afin de préparer mes entretiens d'embauche. Parce qu'il faut dire que ma dernière performance concluante en la matière date de 93. Et le neuf trois, ça craint. Donc pour me remettre au goût du jour j'ai lu les conseils plus ou moins éclairés des experts en ressources humaines et autres consultants qui promulguent la bonne parole sur le net et le moins net. En fait, j'ai pensé qu'il valait mieux se mettre à la page afin de ne pas paraître dépassé ou non informé des dernières techniques sans lesquelles, on nous l'assure, il est plus facile de décrocher la lune qu'un poste plus terre-à-terre. Normalement, avoir 8 ans d'expérience est plutôt une force, alors autant que ce soit vrai.
Le bilan que je peux faire sur cette littérature entrepreneuriale est le suivant : il y a à boire et à manger. Mais pas que du frais. J'en ai vu des conseils tous pourris qui vont du choix de la chaise à la façon de se tenir assis, en passant par le meilleur positionnement des mains au bout des bras et par l'injonction d'être naturellement décontracté même si on ne l'est pas.
En plus, chaque spécialiste a un avis différent de celui de ses collègues. Ben oui, il faut bien se démarquer des autres pour décrocher son emploi d'embaucheur. C'est aussi un métier quand même.
Je vais vous dire ce que j'ai retenu de tout cela : la vie n'est pas un théâtre dans lequel il faut réciter notre rôle avec toute la gestuelle convenue. Tout au plus une comédie dans laquelle rien n'est écrit.
Bien sûr, il existe quelques conventions, mais elles sont de bon sens : être correctement habillé et être poli.
Pour le reste j'ai décidé d'être seulement moi-même. C'est là que je suis le meilleur car dans mon propre rôle, je suis toujours au top. Je réagis en temps réel et me laisse guider par mon instinct. Au moins, en agissant ainsi, je me dis que mon interlocuteur se fait une opinion de ce que je suis vraiment et pas de ce que je parais être. Je veux être apprécié, ou pas, pour ce que je suis. C'est tout. Et puis cela dépend tellement de la personne qui vous questionne, vous teste et vous écoute que de toute façon, la recette miracle universelle ne peut pas exister. Alors autant appliquer la méthode qu'on est au moins sûr de maîtriser et qui de plus ne demande aucune préparation : être soi !
La semaine dernière, j'ai eu un entretien qui s'est déroulé comme une discussion de fond que j'aurais pu avoir avec des amis proches. Une discussion dans laquelle les choses sont dites parce qu'elles sont vraies et non pas parce qu'il faut parler ou ne pas aborder, tant sur la forme que sur le fond, de tel ou tel aspect de ma personnalité. Une discussion intéressante pour tous les intervenants.
Ni un interrogatoire, ni un test aux limites.
De toutes manières, quand je suis moi, je n'ai pas de limites alors...

 

Notre bain quotidien
02/04/2002 : 23:50

Histoire de me replonger violemment dans le bain de la vie parisienne, j'ai décidé, en ce premier jour de reprise après le passage des cloches, de ne pas laisser refroidir les impératifs en cours qui commencent à me chauffer sévère.
Ma première mission fut d'apporter, à mon développeur par défaut, ma troisième pellicule estampillée 'printemps inside'. Etant parfaitement rompu à la manoeuvre, l'affaire fut faite en deux temps trois mouvements, le tout dans la joie, l'allégresse et les tentatives d'extorsions de fonds répétées par le commerçant en question. Mais ce coup-ci j'ai remis tout le monde sur les rails très rapidement en donnant mes directives aussi claires que rédhibitoires : 'Formule bas de gamme, sans double tirage et sans photo index'. Maintenant que j'y pense, je me demande si je n'aurais pas intérêt à demander la photo index. Mais seulement celle-là, pas les autres. Pourquoi en vouloir toujours plus alors que le concept du 25 en 1 existe ? Tentant. Va falloir creuser.
La seconde mission me demanda plus de persévérance. Elle consistait à organiser la révision de mon véhicule motorisé chez un concessionnaire autorisé à mettre les mains dans une mécanique de précision que le passage à l'heure d'été n'a pas réussi à freiner dans son élan chevaleresque. Pour cela, je me suis lancé dans le repérage fin du quartier où se trouve la succursale Alfa afin de trouver le chemin qui devait me permettre de retourner chez moi à pied après avoir déposé ma 147. Cela peut paraître surprenant mais la topographie des lieux est extrêmement bizarre : l'endroit se trouve dans une zone industrielle dont l'accès me semblait interdit aux piétons. Cela m'étonnait beaucoup puisque je n'imaginais pas les clients des nombreuses concessions avoisinantes passer leur journée à tourner en rond dans l'atelier en attendant la fin des opérations pour savoir si la famille s'était agrandie d'un cardan tout neuf en plus du vieux puisqu'il est d'usage de rendre les pièces changées à son propriétaire. J'ai donc cherché et trouvé. Ce qui est très pratique puisque dorénavant je sais y aller par tous les moyens mis à ma disposition. Le seul hic, c'est que le garage en question a fermé. Définitivement. Je m'en suis aperçu en les appelant pour prendre rendez-vous, juste après ma reconnaissance non éternelle : 'Consultez votre annuaire. C'est France Telecom qui vous le dit'. Dont acte. Volatilisé. Résultat : me voilà contraint d'aller à quinze bornes de chez moi, ce qui ne devrait pas me faire plus de deux heures de voyage inorganisé. Pour l'aller. Parce que le problème, c'est qu'il faudra revenir.
Génial Paris !

 

La perte de contrôle
01/04/2002 : 19:30

C'était une bonne blague non ? En plus comme elle a eu lieu le 31 mars, j'imagine que la surprise a dû être d'autant plus grande pour tout le monde. Eh oui, après plus de six mois sans un seul dérapage, je viens de commettre ma première sortie de route. Un écart de conduite qui ne prête pas à conséquences, je vous rassure. Mais il fallait s'y attendre : un jour ou l'autre, les aléas logistiques et environnementaux allaient avoir raison de la ligne directrice que je suis quotidiennement.
Hier, ma page noire est restée lettre morte.
Je sais que j'aurais pu m'enfermer chez moi pour rester devant mon PC afin d'attendre l'heure H de chaque jour J. Au lieu de cela, voilà que je me promène en Lorraine, calant mon activité de scribouillard de banlieue entre deux repas ou sorties jusqu'à pas d'heure. Du coup, il ne faut pas s'étonner des dérives constatées.
Remarquez, lorsqu'hier soir je me suis retrouvé chez Christine et Manu, ils m'ont bien proposé de mettre à ma disposition tout ce qui rend possible l'écriture d'une chronique : un ordinateur et une connexion internet, sachant que pour ce qui est de l'inspiration, je la trimballe en permanence avec moi que je le veuille ou non. Donc j'aurais pu. Mais je n'ai pas voulu.
D'une part parce qu'il faut de temps en temps casser la monotonie et se lancer de nouveaux challenges à la limite du soutenable. Mission réussie : je suis capable de me passer de mon exercice favori pendant au moins un jour.
Et d'autre part parce qu'avec le pentium 75 Mhz et la connexion internet modemiquement anémique, je ne voulais pas risquer de m'énerver contre les nouvelles technologies qui sont un peu moins anciennes chez moi.
Parce que je veux bien faire des efforts mais il y a des limites. C'est qu'on s'habitue vite à son petit confort personnel. Sans blague.

 

L'heure du bilan énergétique
30/03/2002 : 17:45

Ce soir la deuxième partie de la malversation temporelle dont je vous ai déjà tant parlée se produira. Ce coup-ci, une heure va disparaître comme par enchantement, histoire de nous permettre de devancer l'appel pourtant en date du 18 juin. Effectivement, vu sous cet angle, nous aurons tout de même plus de deux mois d'avance sur le planning. Pas mal.
Pour résumer la situation, je dirais que notre compte épargne temps va être crédité d'une heure que nous ne pourrons jamais dépenser. Une heure de moins que nous n'aurons pas vécu.
Qui sait ce qui aurait pu se passer pendant ces fameuses soixante minutes ? Personne ne le saura jamais. Et personne ne se pose la question vu qu'il n'y a rien à gagner. Dès qu'il y a des sous à la clé, les foules se passionnent. Dès qu'il s'agit d'une malheureuse heure de laquelle aucun bénéfice n'est à retirer, il n'y a plus personne. Alors que le temps est notre bien le plus précieux. On nous en donne et on nous en retire au gré des saisons et tout le monde trouve cela normal. Sauf moi.
Il faudra m'expliquer un jour les apports d'une telle mesure. A l'époque de la crise pétrolière, on nous disait que globalement l'opération heure d'été plus heure d'hiver faisait économiser l'équivalent de la consommation énergétique annuelle de la ville de Lyon. Bon, moi je veux bien.
Mais maintenant ? Tout cela a t'il encore un sens ? L'heure est elle encore à l'économie ? Je croyais que le moteur de la croissance était la consommation des ménages. Et que fait-on ? On nous oblige à ne pas dépenser ce que l'une des plus grandes villes de France crame en 365 jours.
Excusez-moi mais je ne vois pas où est la logique.

 

Question pour du pognon
29/03/2002 : 20:30

Jeudi matin, au cours d'un zapping désintéressé je suis tombé sur un jeu dont la télévision n'est malheureusement pas avare. Un jeu dont le but est de s'en mettre plein les fouilles sans rien faire. Au delà du bon exemple que véhicule ce genre d'émissions auprès de la population toujours en quête de bonne fortune, je ne peux m'empêcher de constater que le temps passe mais que la nature humaine reste irrémédiablement la même. Remarquez, je ne vois pas pour quelles raisons elle changerait.
Avant, nous avions droit aux gladiateurs dont le sang coulait à flot, maintenant ce sont les jeux qui suppurent l'argent facile. Des moyens différents qui ont en réalité les mêmes objectifs, à savoir : essayer de nous captiver pour nous empêcher de penser afin de mieux nous asservir. Je reconnais que de temps en temps, c'est bien de ne plus réfléchir. Le problème c'est que pour atteindre cet état, ce sont les côtés malsains de l'Homme qui sont exploités : l'appât du gain, la jalousie et l'oisiveté.
Pour ne pas entrer dans une période d'affliction profonde, je ne rentrerai pas dans les détails des questions posées lors de cette émission. Mais sachez que je ne savais même pas qu'il était possible de se les poser. Comme quoi j'en apprends tous les jours.

 

Quelle salade !
28/03/2002 : 23:40

Une heure aux deux kilomètres. Dorénavant c'est dans cet ordre que je quantifierai mes performances autoroutières car je souhaite me concentrer avant tout sur les priorités. Et la première est le temps et non pas la distance. Parce que le temps est le seul élément qui nous accompagne en permanence et que nous ne pouvons pas changer. Le temps c'est le temps. Et tout ce que nous faisons n'est possible que parce que le temps existe et qu'il passe. La métrique ultime en quelque sorte.
Je disais donc qu'en début d'après-midi, en allant rejoindre ma Lorraine natale, je me suis retrouvé dans un embouteillage sur l'A86 suite à un accident dans lequel apparemment des poids lourds transportant des produits maraîchers se sont percutés puis couchés sur l'asphalte. Juste devant nous. Je dis nous parce que bien qu'étant seul dans ma 147, force est de constater que beaucoup avaient eu la même idée que moi. A savoir : tenter et réussir le une heure aux deux kilomètres, épreuve bientôt en démonstration aux prochains J.O. à ce qu'il paraît. Je pense d'ailleurs que la France à de sérieuses chances de médailles.
Evidemment, une fois passé ce cap, il est inutile de vous dire que ce fut quartier libre pour tout le monde. La route était à moi et à personne d'autre vu que mes compagnons d'infortunes avaient comme par miracle tous disparus.
A Paris, dites-vous bien que si ça roule à un endroit, c'est uniquement parce que dans les environs, à peine à deux heures de voiture pied au plafond, il y a un accident qui limite le trafic au strict possible.
C'est la seule raison. Malheureusement.

 

L'indicateur itinérant
28/03/2002 : 01:10

Appelez moi le caméléon.
Je sais que dit de cette façon cela peut paraître bizarre comme demande mais les faits sont là : où que je sois, j'ai l'air d'être du coin. Bon c'est sûr que mon échantillon n'est peut-être pas le plus représentatif qui soit puisque je vous parle d'Arcueil et de Levallois-Perret. Mais je fais ce que je peux avec mes tickets chocs.
Cet après-midi, c'était la tournée des grands ducs agrémentée d'entretiens en série qui décapent et récurrent. Ça m'a fait faire de beaux voyages pleins d'aventures. Enfin, pas trop quand même vu que comme je suis toujours prévoyant, je me trimballe systématiquement lors de telles excursions avec les plans (qu'ils soient bons ou mauvais) de tous les lieux où je suis virtuellement susceptible de me paumer dans les grandes largeurs. Pour mon excursion d'aujourd'hui : Sud-ouest, Nord-ouest et Paris étaient dans le sac. Cependant, comme je commence à faire de plus en plus confiance à mon sens de l'orientation, j'avais cette fois-ci laissé mon planisphère à la maison. Confiance je vous dis.
Ce qu'il faut également savoir c'est que lorsque j'arrive sur le lieu d'un rendez-vous, c'est-à-dire longtemps à l'avance, je me promène dans le quartier, histoire de rien.
Au cours du premier périple, à Arcueil, je n'avais pas encore fait cent mètres qu'une voiture s'arrêta à ma hauteur pour me demander la route pour aller à Cachan (je précise pour ceux qui douteraient qu'en réalité c'est la conductrice qui me l'a demandée, pas la voiture). Comme si j'étais du coin. J'ai une gueule d'Arc-Cueilli moi ? Bref, je lui ai déplié sous le nez mon plan du Sud-ouest à l'échelle 1cm=150m pour lui montrer qu'il suffisait de tourner à gauche. C'était pas compliqué non ? Pouvait pas le faire toute seule ? Quelle idée de rouler sans avoir de plan. Je ne comprends pas les gens.
Lors de ma deuxième aventure, alors que je tuais à nouveau le temps en rodant dans les rues droites de Levallois-Perret, je fus à nouveau arrêté par une passante qui me dit avec un sourire mielleux 'Sauriez-vous où se trouve la rue Louise Michel SVP parce que là, je suis complètement perdue ?' Et alors ? Ai je donc une tête de Pierre-L'oréal-qui-le-vaut-bien ? Dingue ! Mais bon, comme je n'aime pas voir souffrir ma prochaine alors que je possède le remède, je lui ai sorti la mappemonde du Nord-ouest pour ensuite lui donner les directives nécessaires à l'aboutissement de sa quête.
Le caméléon je vous dis. Du genre qui remet les brebis égarées dans le droit chemin. Le caméléon gardien de troupeau.
A dire vrai, je crois plutôt que quand les gens sont perdus, ils espèrent qu'un panneau les sauvera de la déroute. Donc ils regardent en hauteur. Et sur qui tombent-ils ? Sur mes 1m98. Et pis c'est tout.
Le caméléon ou le poteau indicateur. J'hésite maintenant.

 

Maximus - Spartacus : même combat
26/03/2002 : 18:35

Dommage qu'à notre époque les majors responsables des superproductions en série ne fassent plus beaucoup de péplums. Parce qu'au moins ce sont des films qui ne sont pas prise de tête, qui retracent en gros toujours la même histoire, à savoir : soit c'est les conquêtes de Jules César ou d'un autre abonné à la dictature empirique, soit c'est la rébellion de l'esclave qui entend bien s'affranchir de son poste d'intermittent du spectacle. Au moins, dans ce genre de réalisation, on ne finasse pas avec les détails. En gros, lorsqu'un des combattants se prend le boulet d'une masse d'armes en pleine tronche (vu à la télé), on est fixé sur son sort. Ah ça, vous pouvez oublier son pedigree parce vous n'êtes pas près de le revoir. Ça diminue de beaucoup l'effort à produire pour suivre l'intrigue. C'est même assez simple : vous pouvez oublier le passé composé soit de morts qu'on ne reverra jamais plus, soit de vivants encore tous visibles, le mors aux dents et le trident acéré. Il suffit de regarder le présent et c'est tout.
Tout le contraire des films d'horreur ou de suspens dans lesquels au final, le coupable est en fait le gars qu'on croyait décédé violemment en début de projection sanglante. A force c'est lassant. La seule question que je me pose dans ce genre de scénario est la suivante : combien va t'il falloir de temps à ce psychopathe schizophrénique pour enfin crever ? Bon, en fait la réponse est simple puisqu'il suffit d'appliquer la formule suivante : Temps restant = (Temps total du film vu sur Télé-Loisirs) - (Temps écoulé depuis le début).
C'est d'un convenu.
Alors que le boulet en pleine poire, il peut arriver à n'importe quel moment. Parce qu'un coup de boulet ça ne se calcule pas, c'est tout à l'instinct. Et le caractère éphémère et brutal de l'attaque en question rend la sanction encore plus définitive et radicale : le gars, il est mort.
Moi je suis pour le retour aux valeurs traditionnelles, celles faites à base de franchise et de vérité. C'est le seul comportement à adopter pour enfin réussir à y voir plus clair et comprendre ce qui se passe autour de nous.
J'ai plus qu'à m'acheter un glaive et après promis, je me lance.

 

Mon nom n'est pas Gladiateur
25/03/2002 : 23:59

Une fois de plus je viens de déroger à l'une de mes résolutions, une de celles prises alors que j'avais les mots plus gros que la volonté. Vous savez, la règle d'or, déclassée à partir de ce jour au rang de règle d'argent, qui consistait à ne pas regarder deux fois le même film, ceci afin de dégager un temps précieux que je me faisais fort de perdre en conjectures et autres réflexions de fond impossible à atteindre.
Bref, je viens de regarder pour la énième fois Gladiator, le film qui déménage de façon brutale, au sale comme au défiguré. Le pire, c'est qu'en plus de l'avoir vu au cinéma lors de sa sortie, je possède un exemplaire de sa copie originale en cassette vidéo. Ce qui fait qu'en pratique je peux le regarder quand je veux et quand je le décide. D'ailleurs, je ne m'en suis pas privé. Par deux fois. Mais à partir du moment où j'ai su que Canal +, la chaîne qui vous en vend plus que le strict nécessaire, allait diffuser ce péplum gladiatoresque, je trépignais d'impatience en attendant que le combat commence, armé d'une bière à la main et d'un cigare en bouche. Et inversement.
Pour ce film, bien que potentiellement je sois le maître de la programmation, décidant qui passe quoi et à quelle heure, je reconnais m'être comporté en esclave. Et le pire, c'est que j'ai aimé ça. Si.
Le fait d'attendre une chose qui ne dépend pas de nous et sur laquelle nous n'avons aucune emprise, c'est un peu comme attendre ses cadeaux de Noël alors que le jour du déballage n'est pas encore à son ordre. On en profite déjà mais virtuellement. C'est un peu comme si la réalité devenait un rêve pendant ces périodes de projection mentale dans la salle obscure de notre conscience.
Parce qu'attendre pour recevoir permet d'apprécier encore plus le présent.
Car quelle est la valeur des choses qui nous arrivent si nous ne les avons pas espérées ni attendues ne serait ce qu'un instant ?

 

Et 1 et 2 et 3-0...
24/03/2002 : 23:55

Je me demande qui utilise le service payant qui consiste à pouvoir retrouver le nom d'une personne à partir de son numéro de téléphone. Je trouve étonnant que ce type d'activité puisse être commercialement viable. Pourtant, force est de constater qu'il doit bien y avoir de la tune à se faire dans le domaine puisque la concurrence fait rage. Une fois encore je me pose l'éternelle question qui n'a jamais de réponse : est-ce que le besoin existe vraiment ou bien est-ce la machine marketing qui tente de le créer ?
Personnellement, j'ai du mal à comprendre comment on peut se retrouver avec un numéro de téléphone sans savoir à qui il est. A dire vrai, je pense que les utilisateurs de cet annuaire inversé et renversant sont les tordus et autres détraqués toujours en quête d'un nouveau forfait. Le genre de personne qui fait un numéro au hasard et qui cherche à savoir ensuite qui elle a harcelé. Du coup, j'imagine que l'autre catégorie de clients est la personne qui s'est faite appelée par le tordu en question et qui cherche à identifier le serial caller avant d'appeler la police, si toutefois elle n'a pas oublié de souscrire à l'option 'affichage du numéro de l'appelant' qui ne lui avait jamais été d'aucune utilité jusqu'à présent.
Les gens censés n'ont pas besoin de ce service. Ben non. En plus, faut avouer qu'il faut vraiment être un peu dingue pour payer une information qu'on peut tout simplement connaître en donnant juste un coup de fil au numéro en question. S'agirait pas d'oublier quand même que les numéros de téléphone, ils sont uniquement faits pour appeler les gens. Pas pour faire des recherches patronymiques ayant pour objectif de savoir si on a tiré le bon numéro ou pas.
Je crois que c'est clair : dès que France Telecom a mis en service la possibilité de connaître le numéro de l'appelant, des torturés du bulbe y ont vu un marché à défricher (déchiffrer ?). N'est-il pas tentant de savoir qui se cache derrière une série de chiffres sortis de nulle part ? C'est un peu comme le Loto sauf que là tout est à perdre. Mais en fait, peu importe le prix, à partir du moment où l'ivresse du jeu est là...

 

La contrainte décontractée
23/03/2002 : 18:30

J'ai une heure devant moi pour rédiger ma chronique du jour. Vous parlez d'un challenge ! Si encore j'avais le soleil en pleine poire, que mon écran total de 17 pouces refusait de démarrer et que mon disque dur se mettait à mollir, peut-être que le défi aurait attiré toute mon attention. Au lieu de cela, tout est opérationnel : je suis au frais, mon écran brille de mille feux (c'est une image parce qu'en fait tout est soit noir, soit rouge, soit gris) et l'organe de stockage de mon PC encaisse, classe et supporte le transfert de mes pensées les plus asynchrones. Je suis même en avance sur mon planning qui aujourd'hui était pourtant vide, ceci expliquant peut-être cela.
Une heure, c'est le temps moyen qui m'est nécessaire pour accoucher de mon bébé cérébral et pour le mettre en forme, le remodelant à ma façon pour obtenir, grâce à cette manipulation alphanumérique, une oeuvre qui me convienne. C'est ce qu'il y a de bien dans le coté artistique : c'est que si on rate son coup, on ne peut s'en prendre qu'à soi-même. L'exercice requiert de faire le vide autour de soi et de s'extirper hors du temps qui passe afin d'être capable de s'exprimer sans contraintes et sans retenues, suivant en cela la seule recette que je connaisse.
Donc je disais que je ne disposais que d'une heure pour jeter mon dévolu sur la toile du net. Une bien belle contrainte que je me fais fort de respecter.
Tout simplement parce que je n'en tiens pas compte.

 

C'est dans la poche !
22/03/2002 : 23:50

Poursuivant avec assiduité ma longue marche vers mon propre futur, que malheureusement je ne rattraperai jamais, je me suis mis en quête d'un agenda 2002 afin de pouvoir prendre en toute sérénité mes nombreux rendez-vous qui ne manqueront pas de s'organiser autour de ma candidature à un travail rémunéré, acte spontané s'il en est.
Eh bien figurez-vous que de trouver un agenda fin mars relève du parcours du combattant. Bon, il est vrai que j'aurais pu faire avec les moyens du bord, à savoir : le calendrier de la poste ou mon agenda électronique. Seulement, vouloir mettre toutes les chances de son coté impose des sacrifices. Alors adieu aux chatons autour de la pelote de laine qui ne rentrent pas dans la poche revolver de ma veste. Et je tiens à préciser que ce n'est pas la présence d'un 357 magnum dans la place qui est la cause de ce sacrifice animalier. Non. Et puis adieu aussi à l'excroissance électronique de tout bon cadre branché fonctionnant en autonome et surtout pas sur secteur, engin source de pertes d'informations, de mémoire effacée et de rendez-vous annulés par la seule volonté d'une alcaline proche de la décharge.
Ce qu'il me faut, je vais vous le dire avec précision, c'est un bon vieux agenda papier 9x17,5 cm Espace 17 de chez Exacompta. Parce que j'aime la précision.
Chez Carrefour, pas de modèles aussi petits. Mais je vous le dis si ça vous intéresse : ils soldent leur stock. Ils chercheraient à les vendre à tout prix avant la fin de l'année que cela ne m'étonnerait pas. 50% de réduction sur la vachette pleine peau. Rien que ça. Moi je vous conseille d'avoir aussi la serviette en croûte de cuir qui va avec, parce que pour le coût, c'est plutôt la poche bazooka qu'il faudrait.
Chez les papetiers, pas la peine de vous déplacer, il n'y a plus rien. J'ai bien trouvé des cahiers de texte avec des intercalaires notés du jour de la semaine ainsi que des agendas pour étudiants allant de septembre à septembre, mais j'ai passé l'âge de ces conneries. Personne ne me fera plus la leçon, je m'en fais un devoir.
Tout compte fait, j'ai trouvé l'objet en question chez un libraire, dans un carton qui traînait par terre. Je ne sais pas si c'était la poubelle de service, mais toujours est-il que j'ai débusqué l'oiseau rare que je cherchais comme un chien fou depuis une heure. Et en plus c'était le dernier exemplaire. De France.
Comme quoi quand on cherche, on trouve. Ou pas.

 

Traitement de choc
21/03/2002 : 18:25

Internet c'est formidable. Que vous cherchiez quelque chose ou pas, vous finissez toujours, à force de surfer sur la vague du temps qui passe, par trouver plein de sites intéressants. Bon, après, que ces sites aient un quelconque rapport avec votre recherche initiale, ça, c'est un autre problème. Mais un problème de taille. Si encore on ne perdait que du temps, à la limite ce ne serait pas trop grave. Malheureusement, en ce qui me concerne, je finis par y perdre ma volonté, mes buts et même mes envies, bref tout ce qui me fait avancer à contre-courant d'une culture aseptisée qui menace de gangrène la liberté de penser. Que nous soyons bridés de temps en temps dans notre expression, passe encore. Mais qu'on vienne piétiner les plates-bandes de mes envies, ah ça non ! Des jeunes pousses en plus que j'ai eu tant de mal à trouver, sans compter la recherche de l'engrais qui fortifie ce jardin secret qui relève plus d'une journée sans fin que de 60 secondes chrono montre en main.
Quand j'ai une bonne envie, enfin disons une envie qui me donne de la motivation à revendre, il faut que je l'exploite très rapidement sous peine de la voir disparaître sous l'effet de ma gomme magique que je nomme 'la remise en question perpétuelle', allégorie du doute récursif qui vient faire son grand ménage chez moi à intervalles réguliers.
Souvent, lorsqu'une envie me prend comme la forêt en gagne certain, eh bien je me lance sur l'internet pour avoir plus de renseignements sur la manière de l'assouvir. Et plus je navigue et plus l'envie prend l'eau et se noie.
Mes envies sont faites pour ne pas être réalisées. A partir du moment où je passe de la théorie à la pratique, je ne ressens plus que les effets secondaires, les négatifs pour être précis.
Et les effets primaires alors ????
Ben je crois qu'en vérité, je ne les perçois jamais.
Voilà une bonne métaphore pour vous faire comprendre ma vie actuelle : imaginez que vous êtes malades et que la prise de médicaments, non seulement n'arrange pas votre cas, mais en plus vous file l'ensemble des symptômes normalement réservés à une faible proportion de la population.
Cela vous donne t'il encore envie de vous soigner ?

 

Collection printemps / été
20/03/2002 : 23:40

La saison commence bien. Aujourd'hui, c'était même un vrai défilé de haute couture, sous-entendu que je devais me faire enlever mon fil bleu du haut de mes deux mètres moins deux. Juste une opération un peu plus complexe que la désincarcération du Babybel de sa croûte de cire par utilisation du fil rouge, mais à peine plus.
Prévoyant comme je suis, j'avais pris la précaution de demander le premier rendez-vous de la journée charcutière de mon boucher de service. En clair : à dix heures j'étais dans la salle d'attente. Avec un autre patient. Le médecin, tranquille, entra dans son cabinet cinq minutes plus tard et je peux vous dire que vu son allure, il devait plus sortir du Macumba que de l'Université de la reconstruction faciale. Quelques minutes plus tard, il apparut dans la salle d'attente où, sûr de mon fait, je me levais avec l'espoir de pouvoir sous peu déboucler la boucle et me peigner à nouveau sans crainte de me faire une découpe à la mode cherokee.

Le médecin : - Monsieur Duchmoll ?
Moi, surpris de voir l'autre gars de la salle d'attente se lever : - J'avais rendez-vous à dix heures.
Le médecin : - Oui... mais il y a une erreur, vous avez tous les deux rendez-vous à dix heures, excusez-moi. Donc, je sais pas, disons celui qui était là le premier.

Pour une fois que ça m'aurait servi d'être en avance, eh bien ce coup-ci j'étais arrivé pile poil à l'heure. Un truc qui normalement ne m'arrive jamais. Et me voilà de nouveau assis à attendre mon tour, m'apercevant que pour son premier client de la journée, le doc accusait déjà, en plus de son secrétariat défaillant, vingt mauvaises minutes de retard.
C'est alors que je vis le médecin ressortir de son bureau pour se diriger vers la salle où apparemment il entrepose ses fils et ses aiguilles ainsi que tout l'attirail du parfait tortionnaire du XXI ème siècle.

Lui : - Oui, vous m'excusez pour l'erreur. Et puis j'en ai au moins pour vingt minutes avec le monsieur. Au fait, vous veniez pour quoi ?
Moi : - Pour faire enlever le fil qui d'ailleurs s'est barré hier soir.

Ah oui, parce que je ne vous ai pas dit mais la journée précédente, aux environs de 18 heures, je me suis aperçu que tout s'était décousu sur ma tête : le fil avait cassé et je l'ai retrouvé dans mes cheveux, mais ailleurs qu'à l'endroit initial. Soit dit en passant, je ne m'étais rendu compte de rien, et je ne sais pas quel mouvement sauvage m'a conduit à cette automutilation. Mais comme ça ne saignait pas, je ne m'étais pas inquiété.

Lui, après une observation superficielle : - Ben c'est parfait, ça arrive des fois quand ça cicatrise que le fil remonte.

Le fil remonte ? Ça veut dire quoi ? C'est un cerveau que j'ai, pas un ascenseur. Sans blague.

Lui, sur sa lancée : - Y'avait autre chose ?
Moi, accélérant le mouvement en déballant ma barbaque au beau milieu de la salle d'attente pour lui montrer de quel bois je me chauffe : - Vous m'aviez aussi enlevé un grain de beauté.
Lui : - Pas devant la fenêtre monsieur !
Moi : - Non mais moi c'est bon, si vous croyez que ça me gène.
Lui : - Et donc, il faut que je vous l'enlève ?
Moi : - Euh non, là il est enlevé, ce que vous voyez, c'est la croûte.
Lui : - Ah oui, excusez-moi mais je n'ai pas le dossier sous les yeux. Ben c'est bon, vous pouvez y aller.
Moi : - Ok, au revoir.

J'hallucine trop grave avec ce médecin. Il a complètement lâché la rampe. Je crois qu'il a perdu le fil lui aussi. Il fait des consultations par dossier interposé maintenant. Il pourrait les faire à distance tant qu'il y est : il m'a l'air bien chaud.
C'est à s'arracher les cheveux cette histoire !

 

Le possédé de la quête
19/03/2002 : 18:50

Je progresse sur le chemin de la connaissance.
Doucement mais sûrement.
Et je ne parle pas de la connaissance dont on ne se sert jamais mais qui prend tant d'années à acquérir.
Il n'est pas non plus question de la connaissance biblique dont quelques brebis pas du tout égarées ne se servent que le dimanche avec pour objectif l'absolution absolue après une bonne semaine de conneries. Ne croyez pas que ceci soit une attaque personnelle envers ceux qui fréquentent les enceintes religieuses aux heures de grande écoute : je ne me le permettrais pas. C'est juste que je n'aime pas trop les structures officielles perverties par des siècles d'obscurantisme à tendance 'exploitation du genre humain', ni les quelques spécimens qui les fréquentent uniquement pour faire leur BA de la semaine envers leur bonne conscience.
Je préfère la recherche de convictions personnelles non dirigée par des principes ou diktats externes. Avec le temps, chacun se forge ses propres croyances et aucune ne peut être mauvaise à partir du moment où elle respecte celles des autres. Quelle soit religieuse ou pas.
C'est cette connaissance que personne d'autre que son propriétaire n'a qui m'intéresse : savoir qui je suis, me découvrir et mettre tout cela en marche. Une quête perpétuelle qui de temps en temps m'amène à des blocages qu'il me faut traiter pour continuer de cheminer, suivant en cela un objectif clair qui pourtant n'a pas de fin : être moi.
Je sais que tout cela doit paraître étrange à ceux qui n'éprouvent pas ce besoin. Mais peut-être est-ce parce que les difficultés qui m'amènent à fonctionner de la sorte vous sont inconnues. Et à dire vrai, ce n'est peut-être pas plus mal pour vous.
Cependant, sachez que je ne suis jaloux de personne : je ne cherche qu'à me posséder.

 

Le jour de l'impasse du moi
18/03/2002 : 23:20

Il y a des jours qui ne devraient pas être dans le calendrier. Et le 18 mars 2002 est un de ceux-là. Une journée que j'ai eu du mal à traverser malgré les feux pourtant apparemment tous au vert. Alors je ne vous raconte pas : écrire une lettre de motivation alors qu'on en manque (pas de papier, de motivation), c'est typiquement le genre d'épreuve d'obstacles absolument impossible à franchir. Ce coup-ci, je suis resté cloué au sol, incapable de prendre mon envol pour atteindre le top de ma forme.
Je connais parfaitement les tenants et les aboutissants qui me conduisent à vivre cette situation.
Une succession de causes et d'effets qui m'amène inexorablement dans cette impasse non éclairée. Et le pire, c'est que même en connaissant le quartier, je finis toujours par me retrouver dans cette voie sans issue. Qu'est-ce que j'y cherche encore pour vouloir y retourner sans cesse ? Y aurait il quelque chose que je n'aurais pas vu lors de mes précédents passages, pourtant si nombreux ? Ou bien est-ce tout simplement l'habitude de cheminer cette route qui me pousse à l'arpenter une fois de plus ?
Ai je la volonté de changer d'itinéraire et de partir à la découverte de contrées inconnues ?
Ce voyage qu'il me faut faire pour enfin être libre est des plus complexes à entreprendre. Car je sais qu'il ne sera possible qu'à condition d'abandonner une partie de ce que je suis actuellement, la partie qui me guette, me traque, me commande et m'étouffe de façon régulière et imprévisible, comme en ce 18 mars 2002. Mais néanmoins une partie de moi.
Et c'est aussi dur à dire qu'à faire.

 

Ne rien faire c'est quelque chose
17/03/2002 : 23:45

Arrivé chez moi vers 18 heures dans un état plus semi comateux que pleinement alerte, je me suis dit qu'il était temps de finir le week-end en beauté en m'adonnant à une activité des moins enrichissantes. Bon, il faut dire aussi qu'en termes d'explications, et non d'excuses, ma nuit commença beaucoup trop tard ce matin. A trois heures je pensais encore, abusant une fois de plus jusqu'à l'overdose de mon passe-temps favori sur lequel je n'ai malheureusement aucune emprise. Et comme vous le savez, penser, et surtout ne pas dormir, ça fatigue.
Mais là, en cette fin d'après-midi, je sentais que la machine était suffisamment proche de l'arrêt complet, qui précède le fameux 'Terminus ! tout le monde descend', pour me lancer dans une activité à très faible plus-value : larvasser devant la télé allumée (remarquez, éteinte ça doit marcher aussi), télécommande à la main à la recherche d'une bonne grosse connerie comme le PAF à l'habitude de nous assener tel un bourre-pif par voie câblée interposée. A peine avais-je pris la position que je me dis que je n'allais sûrement pas pouvoir tenir plus de dix minutes les yeux ouverts.
Erreur grave.
Parce que réussir à chopper en temps réel la plus grosse daube télévisuelle requiert une attention de tous les instants. Alors pour s'endormir, je vous annonce que ce n'est pas vraiment le bon plan. C'est limite si je ne conseillerais pas aux personnes tentées par l'expérience de s'échauffer au préalable les pouces soumis lors de l'exercice à des efforts extrêmes tant au niveau de la vitesse de déplacement que dans la précision du toucher ou de la fermeté de l'appui.
Moi je vous le dis, c'est hallucinant le nombre de conneries qui passent simultanément à la télé. On ne sait laquelle choisir. J'ai même l'impression que l'offre est nettement supérieure à la demande. Se retrouver face à cet abîme rempli de tant de contenus vides de tout, c'est un coup à attraper le vertige en plus du zap-elbow.
Résultat : non seulement je n'ai pas récupéré mais en plus tous mes neurones sont repartis dans leur frénésie électrique, envoyant au reste de mon être des signaux plus contradictoires les uns que les autres.
Décidément, ne rien faire, ce n'est pas si facile que ça.

 

Wanadoo ? Ils l'ont fait !
16/03/2002 : 18:45

Je retire tout ce que j'ai dit. Si, tout. Enfin tout, disons tout ce que j'ai pu dire de mal sur Wanadoo. En fait tout ce que j'ai pu dire sur Wanadoo, tout simplement.
Je retire tout parce qu'en fait je viens de réaliser qu'ils sont trop forts. Imbattables, sauf peut-être pour les prix puisqu'en la matière il n'y a pas de concurrence autorisée. Chez France Telecom Câble / Wanadoo, on a un monopole d'avance et on fait tout pour le garder !
Alors face à cette organisation des plus puissantes, je ne peux que m'incliner.
Je vous ai maintes fois narré mes déboires en matière de connexions refusées. Je vous avais annoncé que je leur avais envoyé une missive sol-sol pour leur demander ce qui pouvait se passer lorsque justement il ne se passait plus rien.
Eh bien j'ai eu une réponse. Une réponse de spécialistes qui tend à prouver que leur force est dans le diagnostic et non dans leur système à base d'interdictions, de non-accés aux désaxés et de refus d'obtempérer même sous la force obscure qui est la mienne.
En résumé, cela ne fonctionne plus à chaque fois qu'ils essayent d'améliorer le service. Ah ça, chez Wanadoo, on ne mégote pas avec les théories fumeuses ! Ce mea-culpa me plonge dans la récursivité. Si, la récursivité du bon sens qui n'en a que si on le prend dans le mauvais sens.
Mais le moment est venu de me laisser le mea-culpa, car je vais m'en occuper personnellement. Parce que si ce matin à onze heures il m'était encore impossible de me connecter, eh bien sachez que depuis ils ont repris les choses en mains et mis les bouchées doubles. Et je vous assure qu'ils n'ont pas travaillé comme des pieds. Visiblement le samedi porte conseil comme la postière les avis de passage.
Figurez-vous qu'à l'heure où je vous parle l'accès au serveur fonctionne comme jamais.
Le seul souci qu'il me reste, qui doit être le cadet des leurs, est qu'il m'est maintenant impossible de me déconnecter. Impossible.
Remarquez, c'est plutôt un bon calcul de leur part. Ben oui parce que ma difficulté initiale a disparu de façon radicale et définitive, et ceci jusqu'à la fin de tout.
Comment voulez-vous que mon problème de connexion refusée survienne encore alors que je ne peux plus me déconnecter ?
Chez Wanadoo, ils ont solution à tout.
Trop forts je vous dis.

 

Je passe à table
15/03/2002 : 23:15

Je suis accro aux Pépito, vous savez ces biscuits au chocolat sur lesquels se pavane un gamin coiffé d'un sombrero. Je ne sais pas si l'exploitation de son image fait augmenter les ventes mais en tout cas il est sur toutes les boites, ce qui normalement devrait lui faire un sacré paquet de royalties. Et ma participation à cette grande quête organisée par le complexe agro-alimentaire n'est pas négligeable du tout, vu que j'en suis à un paquet par jour. Cependant, je ne m'inquiète pas. Pas du tout. Car en matière de produits de première et de dernière nécessité, je suis un spécialiste de la démesure. Je teste aux limites la satisfaction du client. Et le client, c'est moi.
En réalité, ma technique est simple : lorsqu'un produit me convient, sous-entendu que j'arrive à le préparer et à le manger rapidement tout en étant nourri après (il ne faut jamais perdre de vue l'objectif principal), eh bien j'achète. Et je consomme à foison. Jusqu'à ne plus pouvoir supporter la simple évocation du nom de la substance en question.
L'abus est mauvais. Encore que dans mon cas je devrais dire que l'abus rend le produit impropre à la consommation, et ceci quelle que soit sa DLC.
Rien ne me résiste. Et peu importe l'adversaire : je me fais fort de passer de l'adoration au dégoût en moins de six mois, calendrier en main. Pour arriver à une telle performance, un bon conseil : ne pas avoir de volonté. Il suffit de se laisser mener par le train-train quotidien qui me fournit mon pain à la même allure.
Des exemples tirés de ma liste noire ? Voyons voir :
- les spaghetti : le record toutes catégories confondues. Au moins six ans de pratique avec une consommation moyenne de 5 à 7 plâtrées par semaine. Bilan : il ne faut même plus m'en parler, j'en suis malade d'avance. Par contre les autres pâtes, ça va encore. Une chance !
- les frites : le jour où une friteuse électrique m'a été offerte, la Mac Cain Tradition coula à flot pendant six mois à un rythme de 4-5 fois par semaine. Bilan : je n'y ai pas retouché depuis au moins 3 ans.
- Les croque-monsieur : le jour où l'appareil m'a été offert, le fromage carré a fondu en coulée continue pendant une demi-année à une cadence infernale de 5-7 fournées par semaine. Bilan : je peux encore en manger 4 fois dans l'année mais pas beaucoup plus. J'en fais encore uniquement lorsque j'ai des invités que je veux épater par mes talents culinaires...
- Le BA vanille et la Danette au chocolat : un de chaque à chaque repas pendant au moins 2 ans, ça vous fait voir la voie lactée d'un autre oeil. Un peu laiteux. Bilan : à la limite, si je me force, je dois réussir à en manger 2 par an. Pas plus.
- Et puis aussi les hot-dog Herta, les pains provençaux toutes garnitures confondues... et le reste...

Mais quelle est donc la conclusion MMPPesque de toute cette histoire ?
Quel enseignement, transposable à tous les domaines de notre vie quotidienne, puis je tirer de cette allégorie métaphorique ?
Eh bien je dirais que l'abus tue le plaisir et que la survie de ce dernier nécessite de faire des efforts en diversifiant les expériences.
Et aussi qu'il est impossible de faire des efforts lorsque le plaisir n'est pas là. Non, ça, ce n'est pas possible.