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Coucou c'est moi ! |
05/04/2002 : 23:00
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Vos amis sont-ils contents de vous voir ? Afin de vous permettre
de répondre à cette question de fond dont personne
ne fait grand cas, je vous propose de faire ce petit test que
j'ai déjà pratiqué par deux fois, à
savoir : passer à l'improviste et observer la façon
dont vous êtes reçus. Et quand je dis à l'improviste
je ne vous parle pas d'une prise de rendez-vous quelques heures
auparavant. Non, pour que vous sachiez vraiment à quoi
vous en tenir, la surprise doit être totale et le temps
d'adaptation à la situation que vous imposez à vos
amis doit être nul. Sinon, ce n'est pas représentatif.
Comme décidément vous paraissez soit perdu soit
pas tellement dégourdi, je vais vous indiquer la procédure.
En fin de journée, en étant au pied de l'immeuble
où loge votre cible, vous l'appelez au téléphone
et dites : ' Salut, c'est moi. Ça va ? Et si je te dis
que je suis en bas de chez toi, tu dis quoi ?'. Là, faut
dire qu'au niveau de la pression, tout y est. Il suffit alors
d'attendre la réaction de votre interlocuteur.
Si je conseille d'appliquer cette méthode, c'est uniquement
parce qu'avec les repas organisés un mois à l'avance,
l'effet de surprise est complètement nul, tout le monde
a le temps de se faire à l'idée de vous voir et
surtout de se préparer psychologiquement à vous
supporter. Ou pas.
Mais avec la visite à l'improviste, tout cela est parfaitement
impossible : les gens sont obligés d'agir en conformité
avec ce qu'ils ressentent réellement. Et c'est là
que vous voyez si vraiment on est content de vous voir ou non.
Moi j'ai de la chance, à chaque fois je fus accueilli à
bras et frigos ouverts. Aujourd'hui, j'ai même eu droit
à la canette de 50 centilitres. Si ce n'est pas une preuve
d'amitié ça, je ne m'y connais pas. En plus, je
sais bien que ça les embêtait puisqu'au moment où
je suis arrivé, les amis en question allaient partir dîner
ailleurs que chez eux. Mais ils ne pouvaient pas me rouler dessus
tout de même. Pour les rassurer sur leur retard assuré,
je leur ai dit que plus ils attendaient et mieux ça roulerait
et donc moins ils mettraient de temps pour rejoindre leur lieu
d'invitation. A la limite, plus ils attendaient et moins ils seraient
en retard. Paris est magique, on vous avait prévenu !
Bref, tout ça pour dire que planifier c'est bien. Mais
ne pas planifier, c'est bien aussi. Ça amène un
petit coté vrai qui n'apparaît peut-être pas
autrement et c'est très sympathique. Enfin c'est ce que
je dis maintenant vu que je ne me suis pas encore fait lourdé
comme un malpropre. Pas encore...
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Les deux font la paire |
04/04/2002 : 21:45
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On nous prend vraiment pour des blaireaux. Si, je vous assure.
Et des gros qui plus est.
Prenons par exemple la publicité qui passe en ce moment
à la télévision pour une chaîne de
magasins officiant dans la boiserie et dans la portière
en bois de la forêt, vous savez celle où la caissière
met un casque sur ses oreilles avant d'annoncer un prix de 45
euros à ses clients dont la somme en question leur arrache
moultes cris de joie, de surprise ou d'hystérie pas tellement
collective vu qu'ils ne sont que deux.
Eh ben moi je dis qu'on nous prend pour des blaireaux. Si. Parce
qu'avec 45 euros, vous m'excuserez mais j'ai quand même
l'impression qu'ils ne vont pas avoir besoin de louer une camionnette
pour trimballer leur matériel. Avec 45 euros, ils ont tout
juste pu s'acheter une clenche de porte. Au mieux. Et comme chez
Lapeyre il n'y en a pas deux, faut reconnaître que cela
ne va pas être pratique. Ben non. Soit vous montez votre
clenche à l'intérieur et à ce moment-là
vous êtes prisonnier si vous sortez puisque vous ne pouvez
plus rentrer, soit l'inverse. Dans tous les cas, vous risquez
de vous retrouver à la porte. D'un côté ou
de l'autre mais malheureusement pas là où il faudrait
être. Moi j'ai bien une solution pour s'en sortir sans vrais
frais. C'est de garder la clenche dans sa poche en permanence,
histoire de ne pas se retrouver du mauvais côté.
Le problème résiduel est que chacun doit avoir sa
propre clenche. En fait, quand j'y pense, c'est un peu le principe
de la clé. Sauf que là, vous avez besoin de la clenche
en plus de la clé. Bref, ça va encore arrondir les
fins de mois des serruriers qui commencent de plus en plus tôt
(les fins de mois, pas les serruriers).
Pour 45 euros, le compte n'est pas bon du tout. J'ai beau retourner
l'équation dans tous les sens, je ne trouve pas la solution
idéale. Sauf peut-être de décréter
l'année portes ouvertes tacitement reconductible tous les
deux semestres.
C'est à hurler de misère cette affaire. D'ailleurs,
c'est peut-être ce qu'ils font dans cette réclame
à la con.
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L'entretien du moi |
03/04/2002 : 18:45
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La semaine dernière j'ai surfé plusieurs heures
afin de préparer mes entretiens d'embauche. Parce qu'il
faut dire que ma dernière performance concluante en la
matière date de 93. Et le neuf trois, ça craint.
Donc pour me remettre au goût du jour j'ai lu les conseils
plus ou moins éclairés des experts en ressources
humaines et autres consultants qui promulguent la bonne parole
sur le net et le moins net. En fait, j'ai pensé qu'il valait
mieux se mettre à la page afin de ne pas paraître
dépassé ou non informé des dernières
techniques sans lesquelles, on nous l'assure, il est plus facile
de décrocher la lune qu'un poste plus terre-à-terre.
Normalement, avoir 8 ans d'expérience est plutôt
une force, alors autant que ce soit vrai.
Le bilan que je peux faire sur cette littérature entrepreneuriale
est le suivant : il y a à boire et à manger. Mais
pas que du frais. J'en ai vu des conseils tous pourris qui vont
du choix de la chaise à la façon de se tenir assis,
en passant par le meilleur positionnement des mains au bout des
bras et par l'injonction d'être naturellement décontracté
même si on ne l'est pas.
En plus, chaque spécialiste a un avis différent
de celui de ses collègues. Ben oui, il faut bien se démarquer
des autres pour décrocher son emploi d'embaucheur. C'est
aussi un métier quand même.
Je vais vous dire ce que j'ai retenu de tout cela : la vie n'est
pas un théâtre dans lequel il faut réciter
notre rôle avec toute la gestuelle convenue. Tout au plus
une comédie dans laquelle rien n'est écrit.
Bien sûr, il existe quelques conventions, mais elles sont
de bon sens : être correctement habillé et être
poli.
Pour le reste j'ai décidé d'être seulement
moi-même. C'est là que je suis le meilleur car dans
mon propre rôle, je suis toujours au top. Je réagis
en temps réel et me laisse guider par mon instinct. Au
moins, en agissant ainsi, je me dis que mon interlocuteur se fait
une opinion de ce que je suis vraiment et pas de ce que je parais
être. Je veux être apprécié, ou pas,
pour ce que je suis. C'est tout. Et puis cela dépend tellement
de la personne qui vous questionne, vous teste et vous écoute
que de toute façon, la recette miracle universelle ne peut
pas exister. Alors autant appliquer la méthode qu'on est
au moins sûr de maîtriser et qui de plus ne demande
aucune préparation : être soi !
La semaine dernière, j'ai eu un entretien qui s'est déroulé
comme une discussion de fond que j'aurais pu avoir avec des amis
proches. Une discussion dans laquelle les choses sont dites parce
qu'elles sont vraies et non pas parce qu'il faut parler ou ne
pas aborder, tant sur la forme que sur le fond, de tel ou tel
aspect de ma personnalité. Une discussion intéressante
pour tous les intervenants.
Ni un interrogatoire, ni un test aux limites.
De toutes manières, quand je suis moi, je n'ai pas de limites
alors...
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Notre bain quotidien |
02/04/2002 : 23:50
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Histoire de me replonger violemment dans le bain de la vie parisienne,
j'ai décidé, en ce premier jour de reprise après
le passage des cloches, de ne pas laisser refroidir les impératifs
en cours qui commencent à me chauffer sévère.
Ma première mission fut d'apporter, à mon développeur
par défaut, ma troisième pellicule estampillée
'printemps inside'. Etant parfaitement rompu à la manoeuvre,
l'affaire fut faite en deux temps trois mouvements, le tout dans
la joie, l'allégresse et les tentatives d'extorsions de
fonds répétées par le commerçant en
question. Mais ce coup-ci j'ai remis tout le monde sur les rails
très rapidement en donnant mes directives aussi claires
que rédhibitoires : 'Formule bas de gamme, sans double
tirage et sans photo index'. Maintenant que j'y pense, je me demande
si je n'aurais pas intérêt à demander la photo
index. Mais seulement celle-là, pas les autres. Pourquoi
en vouloir toujours plus alors que le concept du 25 en 1 existe
? Tentant. Va falloir creuser.
La seconde mission me demanda plus de persévérance.
Elle consistait à organiser la révision de mon véhicule
motorisé chez un concessionnaire autorisé à
mettre les mains dans une mécanique de précision
que le passage à l'heure d'été n'a pas réussi
à freiner dans son élan chevaleresque. Pour cela,
je me suis lancé dans le repérage fin du quartier
où se trouve la succursale Alfa afin de trouver le chemin
qui devait me permettre de retourner chez moi à pied après
avoir déposé ma 147. Cela peut paraître surprenant
mais la topographie des lieux est extrêmement bizarre :
l'endroit se trouve dans une zone industrielle dont l'accès
me semblait interdit aux piétons. Cela m'étonnait
beaucoup puisque je n'imaginais pas les clients des nombreuses
concessions avoisinantes passer leur journée à tourner
en rond dans l'atelier en attendant la fin des opérations
pour savoir si la famille s'était agrandie d'un cardan
tout neuf en plus du vieux puisqu'il est d'usage de rendre les
pièces changées à son propriétaire.
J'ai donc cherché et trouvé. Ce qui est très
pratique puisque dorénavant je sais y aller par tous les
moyens mis à ma disposition. Le seul hic, c'est que le
garage en question a fermé. Définitivement. Je m'en
suis aperçu en les appelant pour prendre rendez-vous, juste
après ma reconnaissance non éternelle : 'Consultez
votre annuaire. C'est France Telecom qui vous le dit'. Dont acte.
Volatilisé. Résultat : me voilà contraint
d'aller à quinze bornes de chez moi, ce qui ne devrait
pas me faire plus de deux heures de voyage inorganisé.
Pour l'aller. Parce que le problème, c'est qu'il faudra
revenir.
Génial Paris !
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La perte de contrôle |
01/04/2002 : 19:30
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C'était une bonne blague non ? En plus comme elle a eu
lieu le 31 mars, j'imagine que la surprise a dû être
d'autant plus grande pour tout le monde. Eh oui, après
plus de six mois sans un seul dérapage, je viens de commettre
ma première sortie de route. Un écart de conduite
qui ne prête pas à conséquences, je vous rassure.
Mais il fallait s'y attendre : un jour ou l'autre, les aléas
logistiques et environnementaux allaient avoir raison de la ligne
directrice que je suis quotidiennement.
Hier, ma page noire est restée lettre morte.
Je sais que j'aurais pu m'enfermer chez moi pour rester devant
mon PC afin d'attendre l'heure H de chaque jour J. Au lieu de
cela, voilà que je me promène en Lorraine, calant
mon activité de scribouillard de banlieue entre deux repas
ou sorties jusqu'à pas d'heure. Du coup, il ne faut pas
s'étonner des dérives constatées.
Remarquez, lorsqu'hier soir je me suis retrouvé chez Christine
et Manu, ils m'ont bien proposé de mettre à ma disposition
tout ce qui rend possible l'écriture d'une chronique :
un ordinateur et une connexion internet, sachant que pour ce qui
est de l'inspiration, je la trimballe en permanence avec moi que
je le veuille ou non. Donc j'aurais pu. Mais je n'ai pas voulu.
D'une part parce qu'il faut de temps en temps casser la monotonie
et se lancer de nouveaux challenges à la limite du soutenable.
Mission réussie : je suis capable de me passer de mon exercice
favori pendant au moins un jour.
Et d'autre part parce qu'avec le pentium 75 Mhz et la connexion
internet modemiquement anémique, je ne voulais pas risquer
de m'énerver contre les nouvelles technologies qui sont
un peu moins anciennes chez moi.
Parce que je veux bien faire des efforts mais il y a des limites.
C'est qu'on s'habitue vite à son petit confort personnel.
Sans blague.
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L'heure du bilan énergétique |
30/03/2002 : 17:45
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Ce soir la deuxième partie de la malversation temporelle
dont je vous ai déjà tant parlée se produira.
Ce coup-ci, une heure va disparaître comme par enchantement,
histoire de nous permettre de devancer l'appel pourtant en date
du 18 juin. Effectivement, vu sous cet angle, nous aurons tout
de même plus de deux mois d'avance sur le planning. Pas
mal.
Pour résumer la situation, je dirais que notre compte épargne
temps va être crédité d'une heure que nous
ne pourrons jamais dépenser. Une heure de moins que nous
n'aurons pas vécu.
Qui sait ce qui aurait pu se passer pendant ces fameuses soixante
minutes ? Personne ne le saura jamais. Et personne ne se pose
la question vu qu'il n'y a rien à gagner. Dès qu'il
y a des sous à la clé, les foules se passionnent.
Dès qu'il s'agit d'une malheureuse heure de laquelle aucun
bénéfice n'est à retirer, il n'y a plus personne.
Alors que le temps est notre bien le plus précieux. On
nous en donne et on nous en retire au gré des saisons et
tout le monde trouve cela normal. Sauf moi.
Il faudra m'expliquer un jour les apports d'une telle mesure.
A l'époque de la crise pétrolière, on nous
disait que globalement l'opération heure d'été
plus heure d'hiver faisait économiser l'équivalent
de la consommation énergétique annuelle de la ville
de Lyon. Bon, moi je veux bien.
Mais maintenant ? Tout cela a t'il encore un sens ? L'heure est
elle encore à l'économie ? Je croyais que le moteur
de la croissance était la consommation des ménages.
Et que fait-on ? On nous oblige à ne pas dépenser
ce que l'une des plus grandes villes de France crame en 365 jours.
Excusez-moi mais je ne vois pas où est la logique.
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Question pour du pognon |
29/03/2002 : 20:30
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Jeudi matin, au cours d'un zapping désintéressé
je suis tombé sur un jeu dont la télévision
n'est malheureusement pas avare. Un jeu dont le but est de s'en
mettre plein les fouilles sans rien faire. Au delà du bon
exemple que véhicule ce genre d'émissions auprès
de la population toujours en quête de bonne fortune, je
ne peux m'empêcher de constater que le temps passe mais
que la nature humaine reste irrémédiablement la
même. Remarquez, je ne vois pas pour quelles raisons elle
changerait.
Avant, nous avions droit aux gladiateurs dont le sang coulait
à flot, maintenant ce sont les jeux qui suppurent l'argent
facile. Des moyens différents qui ont en réalité
les mêmes objectifs, à savoir : essayer de nous captiver
pour nous empêcher de penser afin de mieux nous asservir.
Je reconnais que de temps en temps, c'est bien de ne plus réfléchir.
Le problème c'est que pour atteindre cet état, ce
sont les côtés malsains de l'Homme qui sont exploités
: l'appât du gain, la jalousie et l'oisiveté.
Pour ne pas entrer dans une période d'affliction profonde,
je ne rentrerai pas dans les détails des questions posées
lors de cette émission. Mais sachez que je ne savais même
pas qu'il était possible de se les poser. Comme quoi j'en
apprends tous les jours.
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Quelle salade ! |
28/03/2002 : 23:40
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Une heure aux deux kilomètres. Dorénavant c'est
dans cet ordre que je quantifierai mes performances autoroutières
car je souhaite me concentrer avant tout sur les priorités.
Et la première est le temps et non pas la distance. Parce
que le temps est le seul élément qui nous accompagne
en permanence et que nous ne pouvons pas changer. Le temps c'est
le temps. Et tout ce que nous faisons n'est possible que parce
que le temps existe et qu'il passe. La métrique ultime
en quelque sorte.
Je disais donc qu'en début d'après-midi, en allant
rejoindre ma Lorraine natale, je me suis retrouvé dans
un embouteillage sur l'A86 suite à un accident dans lequel
apparemment des poids lourds transportant des produits maraîchers
se sont percutés puis couchés sur l'asphalte. Juste
devant nous. Je dis nous parce que bien qu'étant seul dans
ma 147, force est de constater que beaucoup avaient eu la même
idée que moi. A savoir : tenter et réussir le une
heure aux deux kilomètres, épreuve bientôt
en démonstration aux prochains J.O. à ce qu'il paraît.
Je pense d'ailleurs que la France à de sérieuses
chances de médailles.
Evidemment, une fois passé ce cap, il est inutile de vous
dire que ce fut quartier libre pour tout le monde. La route était
à moi et à personne d'autre vu que mes compagnons
d'infortunes avaient comme par miracle tous disparus.
A Paris, dites-vous bien que si ça roule à un endroit,
c'est uniquement parce que dans les environs, à peine à
deux heures de voiture pied au plafond, il y a un accident qui
limite le trafic au strict possible.
C'est la seule raison. Malheureusement.
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L'indicateur itinérant |
28/03/2002 : 01:10
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Appelez moi le caméléon.
Je sais que dit de cette façon cela peut paraître
bizarre comme demande mais les faits sont là : où
que je sois, j'ai l'air d'être du coin. Bon c'est sûr
que mon échantillon n'est peut-être pas le plus représentatif
qui soit puisque je vous parle d'Arcueil et de Levallois-Perret.
Mais je fais ce que je peux avec mes tickets chocs.
Cet après-midi, c'était la tournée des grands
ducs agrémentée d'entretiens en série qui
décapent et récurrent. Ça m'a fait faire
de beaux voyages pleins d'aventures. Enfin, pas trop quand même
vu que comme je suis toujours prévoyant, je me trimballe
systématiquement lors de telles excursions avec les plans
(qu'ils soient bons ou mauvais) de tous les lieux où je
suis virtuellement susceptible de me paumer dans les grandes largeurs.
Pour mon excursion d'aujourd'hui : Sud-ouest, Nord-ouest et Paris
étaient dans le sac. Cependant, comme je commence à
faire de plus en plus confiance à mon sens de l'orientation,
j'avais cette fois-ci laissé mon planisphère à
la maison. Confiance je vous dis.
Ce qu'il faut également savoir c'est que lorsque j'arrive
sur le lieu d'un rendez-vous, c'est-à-dire longtemps à
l'avance, je me promène dans le quartier, histoire de rien.
Au cours du premier périple, à Arcueil, je n'avais
pas encore fait cent mètres qu'une voiture s'arrêta
à ma hauteur pour me demander la route pour aller à
Cachan (je précise pour ceux qui douteraient qu'en réalité
c'est la conductrice qui me l'a demandée, pas la voiture).
Comme si j'étais du coin. J'ai une gueule d'Arc-Cueilli
moi ? Bref, je lui ai déplié sous le nez mon plan
du Sud-ouest à l'échelle 1cm=150m pour lui montrer
qu'il suffisait de tourner à gauche. C'était pas
compliqué non ? Pouvait pas le faire toute seule ? Quelle
idée de rouler sans avoir de plan. Je ne comprends pas
les gens.
Lors de ma deuxième aventure, alors que je tuais à
nouveau le temps en rodant dans les rues droites de Levallois-Perret,
je fus à nouveau arrêté par une passante qui
me dit avec un sourire mielleux 'Sauriez-vous où se trouve
la rue Louise Michel SVP parce que là, je suis complètement
perdue ?' Et alors ? Ai je donc une tête de Pierre-L'oréal-qui-le-vaut-bien
? Dingue ! Mais bon, comme je n'aime pas voir souffrir ma prochaine
alors que je possède le remède, je lui ai sorti
la mappemonde du Nord-ouest pour ensuite lui donner les directives
nécessaires à l'aboutissement de sa quête.
Le caméléon je vous dis. Du genre qui remet les
brebis égarées dans le droit chemin. Le caméléon
gardien de troupeau.
A dire vrai, je crois plutôt que quand les gens sont perdus,
ils espèrent qu'un panneau les sauvera de la déroute.
Donc ils regardent en hauteur. Et sur qui tombent-ils ? Sur mes
1m98. Et pis c'est tout.
Le caméléon ou le poteau indicateur. J'hésite
maintenant.
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Maximus - Spartacus : même combat |
26/03/2002 : 18:35
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Dommage qu'à notre époque les majors responsables
des superproductions en série ne fassent plus beaucoup
de péplums. Parce qu'au moins ce sont des films qui ne
sont pas prise de tête, qui retracent en gros toujours la
même histoire, à savoir : soit c'est les conquêtes
de Jules César ou d'un autre abonné à la
dictature empirique, soit c'est la rébellion de l'esclave
qui entend bien s'affranchir de son poste d'intermittent du spectacle.
Au moins, dans ce genre de réalisation, on ne finasse pas
avec les détails. En gros, lorsqu'un des combattants se
prend le boulet d'une masse d'armes en pleine tronche (vu à
la télé), on est fixé sur son sort. Ah ça,
vous pouvez oublier son pedigree parce vous n'êtes pas près
de le revoir. Ça diminue de beaucoup l'effort à
produire pour suivre l'intrigue. C'est même assez simple
: vous pouvez oublier le passé composé soit de morts
qu'on ne reverra jamais plus, soit de vivants encore tous visibles,
le mors aux dents et le trident acéré. Il suffit
de regarder le présent et c'est tout.
Tout le contraire des films d'horreur ou de suspens dans lesquels
au final, le coupable est en fait le gars qu'on croyait décédé
violemment en début de projection sanglante. A force c'est
lassant. La seule question que je me pose dans ce genre de scénario
est la suivante : combien va t'il falloir de temps à ce
psychopathe schizophrénique pour enfin crever ? Bon, en
fait la réponse est simple puisqu'il suffit d'appliquer
la formule suivante : Temps restant = (Temps total du film vu
sur Télé-Loisirs) - (Temps écoulé
depuis le début).
C'est d'un convenu.
Alors que le boulet en pleine poire, il peut arriver à
n'importe quel moment. Parce qu'un coup de boulet ça ne
se calcule pas, c'est tout à l'instinct. Et le caractère
éphémère et brutal de l'attaque en question
rend la sanction encore plus définitive et radicale : le
gars, il est mort.
Moi je suis pour le retour aux valeurs traditionnelles, celles
faites à base de franchise et de vérité.
C'est le seul comportement à adopter pour enfin réussir
à y voir plus clair et comprendre ce qui se passe autour
de nous.
J'ai plus qu'à m'acheter un glaive et après promis,
je me lance.
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Mon nom n'est pas Gladiateur |
25/03/2002 : 23:59
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Une fois de plus je viens de déroger à l'une de
mes résolutions, une de celles prises alors que j'avais
les mots plus gros que la volonté. Vous savez, la règle
d'or, déclassée à partir de ce jour au rang
de règle d'argent, qui consistait à ne pas regarder
deux fois le même film, ceci afin de dégager un temps
précieux que je me faisais fort de perdre en conjectures
et autres réflexions de fond impossible à atteindre.
Bref, je viens de regarder pour la énième fois Gladiator,
le film qui déménage de façon brutale, au
sale comme au défiguré. Le pire, c'est qu'en plus
de l'avoir vu au cinéma lors de sa sortie, je possède
un exemplaire de sa copie originale en cassette vidéo.
Ce qui fait qu'en pratique je peux le regarder quand je veux et
quand je le décide. D'ailleurs, je ne m'en suis pas privé.
Par deux fois. Mais à partir du moment où j'ai su
que Canal +, la chaîne qui vous en vend plus que le strict
nécessaire, allait diffuser ce péplum gladiatoresque,
je trépignais d'impatience en attendant que le combat commence,
armé d'une bière à la main et d'un cigare
en bouche. Et inversement.
Pour ce film, bien que potentiellement je sois le maître
de la programmation, décidant qui passe quoi et à
quelle heure, je reconnais m'être comporté en esclave.
Et le pire, c'est que j'ai aimé ça. Si.
Le fait d'attendre une chose qui ne dépend pas de nous
et sur laquelle nous n'avons aucune emprise, c'est un peu comme
attendre ses cadeaux de Noël alors que le jour du déballage
n'est pas encore à son ordre. On en profite déjà
mais virtuellement. C'est un peu comme si la réalité
devenait un rêve pendant ces périodes de projection
mentale dans la salle obscure de notre conscience.
Parce qu'attendre pour recevoir permet d'apprécier encore
plus le présent.
Car quelle est la valeur des choses qui nous arrivent si nous
ne les avons pas espérées ni attendues ne serait
ce qu'un instant ?
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Et 1 et 2 et 3-0... |
24/03/2002 : 23:55
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Je me demande qui utilise le service payant qui consiste à
pouvoir retrouver le nom d'une personne à partir de son
numéro de téléphone. Je trouve étonnant
que ce type d'activité puisse être commercialement
viable. Pourtant, force est de constater qu'il doit bien y avoir
de la tune à se faire dans le domaine puisque la concurrence
fait rage. Une fois encore je me pose l'éternelle question
qui n'a jamais de réponse : est-ce que le besoin existe
vraiment ou bien est-ce la machine marketing qui tente de le créer
?
Personnellement, j'ai du mal à comprendre comment on peut
se retrouver avec un numéro de téléphone
sans savoir à qui il est. A dire vrai, je pense que les
utilisateurs de cet annuaire inversé et renversant sont
les tordus et autres détraqués toujours en quête
d'un nouveau forfait. Le genre de personne qui fait un numéro
au hasard et qui cherche à savoir ensuite qui elle a harcelé.
Du coup, j'imagine que l'autre catégorie de clients est
la personne qui s'est faite appelée par le tordu en question
et qui cherche à identifier le serial caller avant d'appeler
la police, si toutefois elle n'a pas oublié de souscrire
à l'option 'affichage du numéro de l'appelant' qui
ne lui avait jamais été d'aucune utilité
jusqu'à présent.
Les gens censés n'ont pas besoin de ce service. Ben non.
En plus, faut avouer qu'il faut vraiment être un peu dingue
pour payer une information qu'on peut tout simplement connaître
en donnant juste un coup de fil au numéro en question.
S'agirait pas d'oublier quand même que les numéros
de téléphone, ils sont uniquement faits pour appeler
les gens. Pas pour faire des recherches patronymiques ayant pour
objectif de savoir si on a tiré le bon numéro ou
pas.
Je crois que c'est clair : dès que France Telecom a mis
en service la possibilité de connaître le numéro
de l'appelant, des torturés du bulbe y ont vu un marché
à défricher (déchiffrer ?). N'est-il pas
tentant de savoir qui se cache derrière une série
de chiffres sortis de nulle part ? C'est un peu comme le Loto
sauf que là tout est à perdre. Mais en fait, peu
importe le prix, à partir du moment où l'ivresse
du jeu est là...
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La contrainte décontractée |
23/03/2002 : 18:30
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J'ai une heure devant moi pour rédiger ma chronique du
jour. Vous parlez d'un challenge ! Si encore j'avais le soleil
en pleine poire, que mon écran total de 17 pouces refusait
de démarrer et que mon disque dur se mettait à mollir,
peut-être que le défi aurait attiré toute
mon attention. Au lieu de cela, tout est opérationnel :
je suis au frais, mon écran brille de mille feux (c'est
une image parce qu'en fait tout est soit noir, soit rouge, soit
gris) et l'organe de stockage de mon PC encaisse, classe et supporte
le transfert de mes pensées les plus asynchrones. Je suis
même en avance sur mon planning qui aujourd'hui était
pourtant vide, ceci expliquant peut-être cela.
Une heure, c'est le temps moyen qui m'est nécessaire pour
accoucher de mon bébé cérébral et
pour le mettre en forme, le remodelant à ma façon
pour obtenir, grâce à cette manipulation alphanumérique,
une oeuvre qui me convienne. C'est ce qu'il y a de bien dans le
coté artistique : c'est que si on rate son coup, on ne
peut s'en prendre qu'à soi-même. L'exercice requiert
de faire le vide autour de soi et de s'extirper hors du temps
qui passe afin d'être capable de s'exprimer sans contraintes
et sans retenues, suivant en cela la seule recette que je connaisse.
Donc je disais que je ne disposais que d'une heure pour jeter
mon dévolu sur la toile du net. Une bien belle contrainte
que je me fais fort de respecter.
Tout simplement parce que je n'en tiens pas compte.
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C'est dans la poche ! |
22/03/2002 : 23:50
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Poursuivant avec assiduité ma longue marche vers mon propre
futur, que malheureusement je ne rattraperai jamais, je me suis
mis en quête d'un agenda 2002 afin de pouvoir prendre en
toute sérénité mes nombreux rendez-vous qui
ne manqueront pas de s'organiser autour de ma candidature à
un travail rémunéré, acte spontané
s'il en est.
Eh bien figurez-vous que de trouver un agenda fin mars relève
du parcours du combattant. Bon, il est vrai que j'aurais pu faire
avec les moyens du bord, à savoir : le calendrier de la
poste ou mon agenda électronique. Seulement, vouloir mettre
toutes les chances de son coté impose des sacrifices. Alors
adieu aux chatons autour de la pelote de laine qui ne rentrent
pas dans la poche revolver de ma veste. Et je tiens à préciser
que ce n'est pas la présence d'un 357 magnum dans la place
qui est la cause de ce sacrifice animalier. Non. Et puis adieu
aussi à l'excroissance électronique de tout bon
cadre branché fonctionnant en autonome et surtout pas sur
secteur, engin source de pertes d'informations, de mémoire
effacée et de rendez-vous annulés par la seule volonté
d'une alcaline proche de la décharge.
Ce qu'il me faut, je vais vous le dire avec précision,
c'est un bon vieux agenda papier 9x17,5 cm Espace 17 de chez Exacompta.
Parce que j'aime la précision.
Chez Carrefour, pas de modèles aussi petits. Mais je vous
le dis si ça vous intéresse : ils soldent leur stock.
Ils chercheraient à les vendre à tout prix avant
la fin de l'année que cela ne m'étonnerait pas.
50% de réduction sur la vachette pleine peau. Rien que
ça. Moi je vous conseille d'avoir aussi la serviette en
croûte de cuir qui va avec, parce que pour le coût,
c'est plutôt la poche bazooka qu'il faudrait.
Chez les papetiers, pas la peine de vous déplacer, il n'y
a plus rien. J'ai bien trouvé des cahiers de texte avec
des intercalaires notés du jour de la semaine ainsi que
des agendas pour étudiants allant de septembre à
septembre, mais j'ai passé l'âge de ces conneries.
Personne ne me fera plus la leçon, je m'en fais un devoir.
Tout compte fait, j'ai trouvé l'objet en question chez
un libraire, dans un carton qui traînait par terre. Je ne
sais pas si c'était la poubelle de service, mais toujours
est-il que j'ai débusqué l'oiseau rare que je cherchais
comme un chien fou depuis une heure. Et en plus c'était
le dernier exemplaire. De France.
Comme quoi quand on cherche, on trouve. Ou pas.
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Traitement de choc |
21/03/2002 : 18:25
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Internet c'est formidable. Que vous cherchiez quelque chose ou
pas, vous finissez toujours, à force de surfer sur la vague
du temps qui passe, par trouver plein de sites intéressants.
Bon, après, que ces sites aient un quelconque rapport avec
votre recherche initiale, ça, c'est un autre problème.
Mais un problème de taille. Si encore on ne perdait que
du temps, à la limite ce ne serait pas trop grave. Malheureusement,
en ce qui me concerne, je finis par y perdre ma volonté,
mes buts et même mes envies, bref tout ce qui me fait avancer
à contre-courant d'une culture aseptisée qui menace
de gangrène la liberté de penser. Que nous soyons
bridés de temps en temps dans notre expression, passe encore.
Mais qu'on vienne piétiner les plates-bandes de mes envies,
ah ça non ! Des jeunes pousses en plus que j'ai eu tant
de mal à trouver, sans compter la recherche de l'engrais
qui fortifie ce jardin secret qui relève plus d'une journée
sans fin que de 60 secondes chrono montre en main.
Quand j'ai une bonne envie, enfin disons une envie qui me donne
de la motivation à revendre, il faut que je l'exploite
très rapidement sous peine de la voir disparaître
sous l'effet de ma gomme magique que je nomme 'la remise en question
perpétuelle', allégorie du doute récursif
qui vient faire son grand ménage chez moi à intervalles
réguliers.
Souvent, lorsqu'une envie me prend comme la forêt en gagne
certain, eh bien je me lance sur l'internet pour avoir plus de
renseignements sur la manière de l'assouvir. Et plus je
navigue et plus l'envie prend l'eau et se noie.
Mes envies sont faites pour ne pas être réalisées.
A partir du moment où je passe de la théorie à
la pratique, je ne ressens plus que les effets secondaires, les
négatifs pour être précis.
Et les effets primaires alors ????
Ben je crois qu'en vérité, je ne les perçois
jamais.
Voilà une bonne métaphore pour vous faire comprendre
ma vie actuelle : imaginez que vous êtes malades et que
la prise de médicaments, non seulement n'arrange pas votre
cas, mais en plus vous file l'ensemble des symptômes normalement
réservés à une faible proportion de la population.
Cela vous donne t'il encore envie de vous soigner ?
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Collection printemps / été |
20/03/2002 : 23:40
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La saison commence bien. Aujourd'hui, c'était même
un vrai défilé de haute couture, sous-entendu que
je devais me faire enlever mon fil bleu du haut de mes deux mètres
moins deux. Juste une opération un peu plus complexe que
la désincarcération du Babybel de sa croûte
de cire par utilisation du fil rouge, mais à peine plus.
Prévoyant comme je suis, j'avais pris la précaution
de demander le premier rendez-vous de la journée charcutière
de mon boucher de service. En clair : à dix heures j'étais
dans la salle d'attente. Avec un autre patient. Le médecin,
tranquille, entra dans son cabinet cinq minutes plus tard et je
peux vous dire que vu son allure, il devait plus sortir du Macumba
que de l'Université de la reconstruction faciale. Quelques
minutes plus tard, il apparut dans la salle d'attente où,
sûr de mon fait, je me levais avec l'espoir de pouvoir sous
peu déboucler la boucle et me peigner à nouveau
sans crainte de me faire une découpe à la mode cherokee.
Le médecin : - Monsieur Duchmoll ?
Moi, surpris de voir l'autre gars de la salle d'attente se lever
: - J'avais rendez-vous à dix heures.
Le médecin : - Oui... mais il y a une erreur, vous avez
tous les deux rendez-vous à dix heures, excusez-moi. Donc,
je sais pas, disons celui qui était là le premier.
Pour une fois que ça m'aurait servi d'être en avance,
eh bien ce coup-ci j'étais arrivé pile poil à
l'heure. Un truc qui normalement ne m'arrive jamais. Et me voilà
de nouveau assis à attendre mon tour, m'apercevant que
pour son premier client de la journée, le doc accusait
déjà, en plus de son secrétariat défaillant,
vingt mauvaises minutes de retard.
C'est alors que je vis le médecin ressortir de son bureau
pour se diriger vers la salle où apparemment il entrepose
ses fils et ses aiguilles ainsi que tout l'attirail du parfait
tortionnaire du XXI ème siècle.
Lui : - Oui, vous m'excusez pour l'erreur. Et puis j'en ai au
moins pour vingt minutes avec le monsieur. Au fait, vous veniez
pour quoi ?
Moi : - Pour faire enlever le fil qui d'ailleurs s'est barré
hier soir.
Ah oui, parce que je ne vous ai pas dit mais la journée
précédente, aux environs de 18 heures, je me suis
aperçu que tout s'était décousu sur ma tête
: le fil avait cassé et je l'ai retrouvé dans mes
cheveux, mais ailleurs qu'à l'endroit initial. Soit dit
en passant, je ne m'étais rendu compte de rien, et je ne
sais pas quel mouvement sauvage m'a conduit à cette automutilation.
Mais comme ça ne saignait pas, je ne m'étais pas
inquiété.
Lui, après une observation superficielle : - Ben c'est
parfait, ça arrive des fois quand ça cicatrise que
le fil remonte.
Le fil remonte ? Ça veut dire quoi ? C'est un cerveau que
j'ai, pas un ascenseur. Sans blague.
Lui, sur sa lancée : - Y'avait autre chose ?
Moi, accélérant le mouvement en déballant
ma barbaque au beau milieu de la salle d'attente pour lui montrer
de quel bois je me chauffe : - Vous m'aviez aussi enlevé
un grain de beauté.
Lui : - Pas devant la fenêtre monsieur !
Moi : - Non mais moi c'est bon, si vous croyez que ça me
gène.
Lui : - Et donc, il faut que je vous l'enlève ?
Moi : - Euh non, là il est enlevé, ce que vous voyez,
c'est la croûte.
Lui : - Ah oui, excusez-moi mais je n'ai pas le dossier sous les
yeux. Ben c'est bon, vous pouvez y aller.
Moi : - Ok, au revoir.
J'hallucine trop grave avec ce médecin. Il a complètement
lâché la rampe. Je crois qu'il a perdu le fil lui
aussi. Il fait des consultations par dossier interposé
maintenant. Il pourrait les faire à distance tant qu'il
y est : il m'a l'air bien chaud.
C'est à s'arracher les cheveux cette histoire !
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Le possédé de la quête |
19/03/2002 : 18:50
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Je progresse sur le chemin de la connaissance.
Doucement mais sûrement.
Et je ne parle pas de la connaissance dont on ne se sert jamais
mais qui prend tant d'années à acquérir.
Il n'est pas non plus question de la connaissance biblique dont
quelques brebis pas du tout égarées ne se servent
que le dimanche avec pour objectif l'absolution absolue après
une bonne semaine de conneries. Ne croyez pas que ceci soit une
attaque personnelle envers ceux qui fréquentent les enceintes
religieuses aux heures de grande écoute : je ne me le permettrais
pas. C'est juste que je n'aime pas trop les structures officielles
perverties par des siècles d'obscurantisme à tendance
'exploitation du genre humain', ni les quelques spécimens
qui les fréquentent uniquement pour faire leur BA de la
semaine envers leur bonne conscience.
Je préfère la recherche de convictions personnelles
non dirigée par des principes ou diktats externes. Avec
le temps, chacun se forge ses propres croyances et aucune ne peut
être mauvaise à partir du moment où elle respecte
celles des autres. Quelle soit religieuse ou pas.
C'est cette connaissance que personne d'autre que son propriétaire
n'a qui m'intéresse : savoir qui je suis, me découvrir
et mettre tout cela en marche. Une quête perpétuelle
qui de temps en temps m'amène à des blocages qu'il
me faut traiter pour continuer de cheminer, suivant en cela un
objectif clair qui pourtant n'a pas de fin : être moi.
Je sais que tout cela doit paraître étrange à
ceux qui n'éprouvent pas ce besoin. Mais peut-être
est-ce parce que les difficultés qui m'amènent à
fonctionner de la sorte vous sont inconnues. Et à dire
vrai, ce n'est peut-être pas plus mal pour vous.
Cependant, sachez que je ne suis jaloux de personne : je ne cherche
qu'à me posséder.
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Le jour de l'impasse du moi |
18/03/2002 : 23:20
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Il y a des jours qui ne devraient pas être dans le calendrier.
Et le 18 mars 2002 est un de ceux-là. Une journée
que j'ai eu du mal à traverser malgré les feux pourtant
apparemment tous au vert. Alors je ne vous raconte pas : écrire
une lettre de motivation alors qu'on en manque (pas de papier,
de motivation), c'est typiquement le genre d'épreuve d'obstacles
absolument impossible à franchir. Ce coup-ci, je suis resté
cloué au sol, incapable de prendre mon envol pour atteindre
le top de ma forme.
Je connais parfaitement les tenants et les aboutissants qui me
conduisent à vivre cette situation.
Une succession de causes et d'effets qui m'amène inexorablement
dans cette impasse non éclairée. Et le pire, c'est
que même en connaissant le quartier, je finis toujours par
me retrouver dans cette voie sans issue. Qu'est-ce que j'y cherche
encore pour vouloir y retourner sans cesse ? Y aurait il quelque
chose que je n'aurais pas vu lors de mes précédents
passages, pourtant si nombreux ? Ou bien est-ce tout simplement
l'habitude de cheminer cette route qui me pousse à l'arpenter
une fois de plus ?
Ai je la volonté de changer d'itinéraire et de partir
à la découverte de contrées inconnues ?
Ce voyage qu'il me faut faire pour enfin être libre est
des plus complexes à entreprendre. Car je sais qu'il ne
sera possible qu'à condition d'abandonner une partie de
ce que je suis actuellement, la partie qui me guette, me traque,
me commande et m'étouffe de façon régulière
et imprévisible, comme en ce 18 mars 2002. Mais néanmoins
une partie de moi.
Et c'est aussi dur à dire qu'à faire.
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Ne rien faire c'est quelque chose |
17/03/2002 : 23:45
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Arrivé chez moi vers 18 heures dans un état plus
semi comateux que pleinement alerte, je me suis dit qu'il était
temps de finir le week-end en beauté en m'adonnant à
une activité des moins enrichissantes. Bon, il faut dire
aussi qu'en termes d'explications, et non d'excuses, ma nuit commença
beaucoup trop tard ce matin. A trois heures je pensais encore,
abusant une fois de plus jusqu'à l'overdose de mon passe-temps
favori sur lequel je n'ai malheureusement aucune emprise. Et comme
vous le savez, penser, et surtout ne pas dormir, ça fatigue.
Mais là, en cette fin d'après-midi, je sentais que
la machine était suffisamment proche de l'arrêt complet,
qui précède le fameux 'Terminus ! tout le monde
descend', pour me lancer dans une activité à très
faible plus-value : larvasser devant la télé allumée
(remarquez, éteinte ça doit marcher aussi), télécommande
à la main à la recherche d'une bonne grosse connerie
comme le PAF à l'habitude de nous assener tel un bourre-pif
par voie câblée interposée. A peine avais-je
pris la position que je me dis que je n'allais sûrement
pas pouvoir tenir plus de dix minutes les yeux ouverts.
Erreur grave.
Parce que réussir à chopper en temps réel
la plus grosse daube télévisuelle requiert une attention
de tous les instants. Alors pour s'endormir, je vous annonce que
ce n'est pas vraiment le bon plan. C'est limite si je ne conseillerais
pas aux personnes tentées par l'expérience de s'échauffer
au préalable les pouces soumis lors de l'exercice à
des efforts extrêmes tant au niveau de la vitesse de déplacement
que dans la précision du toucher ou de la fermeté
de l'appui.
Moi je vous le dis, c'est hallucinant le nombre de conneries qui
passent simultanément à la télé. On
ne sait laquelle choisir. J'ai même l'impression que l'offre
est nettement supérieure à la demande. Se retrouver
face à cet abîme rempli de tant de contenus vides
de tout, c'est un coup à attraper le vertige en plus du
zap-elbow.
Résultat : non seulement je n'ai pas récupéré
mais en plus tous mes neurones sont repartis dans leur frénésie
électrique, envoyant au reste de mon être des signaux
plus contradictoires les uns que les autres.
Décidément, ne rien faire, ce n'est pas si facile
que ça.
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Wanadoo ? Ils l'ont fait ! |
16/03/2002 : 18:45
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Je retire tout ce que j'ai dit. Si, tout. Enfin tout, disons
tout ce que j'ai pu dire de mal sur Wanadoo. En fait tout ce que
j'ai pu dire sur Wanadoo, tout simplement.
Je retire tout parce qu'en fait je viens de réaliser qu'ils
sont trop forts. Imbattables, sauf peut-être pour les prix
puisqu'en la matière il n'y a pas de concurrence autorisée.
Chez France Telecom Câble / Wanadoo, on a un monopole d'avance
et on fait tout pour le garder !
Alors face à cette organisation des plus puissantes, je
ne peux que m'incliner.
Je vous ai maintes fois narré mes déboires en matière
de connexions refusées. Je vous avais annoncé que
je leur avais envoyé une missive sol-sol pour leur demander
ce qui pouvait se passer lorsque justement il ne se passait plus
rien.
Eh bien j'ai eu une réponse. Une réponse de spécialistes
qui tend à prouver que leur force est dans le diagnostic
et non dans leur système à base d'interdictions,
de non-accés aux désaxés et de refus d'obtempérer
même sous la force obscure qui est la mienne.
En résumé, cela ne fonctionne plus à chaque
fois qu'ils essayent d'améliorer le service. Ah ça,
chez Wanadoo, on ne mégote pas avec les théories
fumeuses ! Ce mea-culpa me plonge dans la récursivité.
Si, la récursivité du bon sens qui n'en a que si
on le prend dans le mauvais sens.
Mais le moment est venu de me laisser le mea-culpa, car je vais
m'en occuper personnellement. Parce que si ce matin à onze
heures il m'était encore impossible de me connecter, eh
bien sachez que depuis ils ont repris les choses en mains et mis
les bouchées doubles. Et je vous assure qu'ils n'ont pas
travaillé comme des pieds. Visiblement le samedi porte
conseil comme la postière les avis de passage.
Figurez-vous qu'à l'heure où je vous parle l'accès
au serveur fonctionne comme jamais.
Le seul souci qu'il me reste, qui doit être le cadet des
leurs, est qu'il m'est maintenant impossible de me déconnecter.
Impossible.
Remarquez, c'est plutôt un bon calcul de leur part. Ben
oui parce que ma difficulté initiale a disparu de façon
radicale et définitive, et ceci jusqu'à la fin de
tout.
Comment voulez-vous que mon problème de connexion refusée
survienne encore alors que je ne peux plus me déconnecter
?
Chez Wanadoo, ils ont solution à tout.
Trop forts je vous dis.
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Je passe à table |
15/03/2002 : 23:15
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Je suis accro aux Pépito, vous savez ces biscuits au chocolat
sur lesquels se pavane un gamin coiffé d'un sombrero. Je
ne sais pas si l'exploitation de son image fait augmenter les
ventes mais en tout cas il est sur toutes les boites, ce qui normalement
devrait lui faire un sacré paquet de royalties. Et ma participation
à cette grande quête organisée par le complexe
agro-alimentaire n'est pas négligeable du tout, vu que
j'en suis à un paquet par jour. Cependant, je ne m'inquiète
pas. Pas du tout. Car en matière de produits de première
et de dernière nécessité, je suis un spécialiste
de la démesure. Je teste aux limites la satisfaction du
client. Et le client, c'est moi.
En réalité, ma technique est simple : lorsqu'un
produit me convient, sous-entendu que j'arrive à le préparer
et à le manger rapidement tout en étant nourri après
(il ne faut jamais perdre de vue l'objectif principal), eh bien
j'achète. Et je consomme à foison. Jusqu'à
ne plus pouvoir supporter la simple évocation du nom de
la substance en question.
L'abus est mauvais. Encore que dans mon cas je devrais dire que
l'abus rend le produit impropre à la consommation, et ceci
quelle que soit sa DLC.
Rien ne me résiste. Et peu importe l'adversaire : je me
fais fort de passer de l'adoration au dégoût en moins
de six mois, calendrier en main. Pour arriver à une telle
performance, un bon conseil : ne pas avoir de volonté.
Il suffit de se laisser mener par le train-train quotidien qui
me fournit mon pain à la même allure.
Des exemples tirés de ma liste noire ? Voyons voir :
- les spaghetti : le record toutes catégories confondues.
Au moins six ans de pratique avec une consommation moyenne de
5 à 7 plâtrées par semaine. Bilan : il ne
faut même plus m'en parler, j'en suis malade d'avance. Par
contre les autres pâtes, ça va encore. Une chance
!
- les frites : le jour où une friteuse électrique
m'a été offerte, la Mac Cain Tradition coula à
flot pendant six mois à un rythme de 4-5 fois par semaine.
Bilan : je n'y ai pas retouché depuis au moins 3 ans.
- Les croque-monsieur : le jour où l'appareil m'a été
offert, le fromage carré a fondu en coulée continue
pendant une demi-année à une cadence infernale de
5-7 fournées par semaine. Bilan : je peux encore en manger
4 fois dans l'année mais pas beaucoup plus. J'en fais encore
uniquement lorsque j'ai des invités que je veux épater
par mes talents culinaires...
- Le BA vanille et la Danette au chocolat : un de chaque à
chaque repas pendant au moins 2 ans, ça vous fait voir
la voie lactée d'un autre oeil. Un peu laiteux. Bilan :
à la limite, si je me force, je dois réussir à
en manger 2 par an. Pas plus.
- Et puis aussi les hot-dog Herta, les pains provençaux
toutes garnitures confondues... et le reste...
Mais quelle est donc la conclusion MMPPesque de toute cette histoire
?
Quel enseignement, transposable à tous les domaines de
notre vie quotidienne, puis je tirer de cette allégorie
métaphorique ?
Eh bien je dirais que l'abus tue le plaisir et que la survie de
ce dernier nécessite de faire des efforts en diversifiant
les expériences.
Et aussi qu'il est impossible de faire des efforts lorsque le
plaisir n'est pas là. Non, ça, ce n'est pas possible.
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